Les tensions guerrières s’accroissent en Méditerannée, à cause de la vague de « navires ennemis » pour Gaza.
Le Hezbollah menace de représailles.
Reportage exclusif DEBKAfile 24 juin2010, 1:11 PM (GMT+02:00)
http://www.debka.com/article/8869/
Adaptation : Marc Brzustowski
/http%3A%2F%2Fwww.debka.com%2Fdynmedia%2Fphotos%2F2010%2F06%2F24%2Fbig%2FJullia22.6.10.jpg)
Des nuages menaçants convergent au-dessus de la Méditerannée, ce jeudi 24 juin, alors qu’Israël vient d’annoncer que les bateaux achalandés pour Gaza seraient déclarés « vaisseaux ennemis », et seraient, de ce fait, stoppés par sa marine de guerre, par quelque moyen qu’il sera nécessaire. Le Hezbollah a répliqué par une menace de violentes représailles, alors que le Commandant du front Nord alertait qu’Israël était « préparé à faire face à toute menace en provenance du Liban par les moyens appropriés ».
Avec deux navires, l’un libanais, l’autre iranien, déjà en mer, les sources du renseignement de DEBKAfile ont rapporté que le Premier Ministre libanais Saad Hariri mixe son soutien public à la campagne maritime visant à briser le blocus israélien avec une tentative de la bloquer en douceur.
Il a demandé en privé au Président chypriote Demetris Christofias, au Premier Ministre Turc Recep Tayyip Erdogan, au Premier Ministre grec George Papandreou et au Premier Ministre maltais Lawrence Gonzi de refuser aux bateaux libanais chargés pour Gaza la permission d’accoster, de s’approvisionner en carburant ou de charger des provisions dans leurs ports, de façon à les empêcher de poursuivre leur route vers Gaza.
Hariri a expliqué qu’il craignait que la campagne des flottilles contre le blocus israélien ne précipite le Moyen-Orient dans une nouvelle guerre.
La semaine passée, le cargo ”Julia”, faisant escale dans le port de Tripoli au Nord-Liban, s’est vu refuser la permission de mettre le cap vers le port de Gaza. Refusant de se laisser décourager, les militants ont décidé de voguer d’abord vers Chypre et, de là, de repartir vers Gaza. La permission a finalement été accordée par le Ministre des transports libanais Ghazi Aridi, le mercredi 23 juin.
Jeudi 24 juin, Israël a réitéré son avertissement selon lequel les bateaux tentant de briser son embargo maritime contre Gaza seraient désignés comme des « vaisseaux ennemis ». La marine israélienne a reçu l’instruction d’employer tout moyen à sa disposition pour empêcher leur accès aux rives de Gaza. Le Commandant en chef pour le Nord d’Israël, le Général Gadi Eizenkot a déclaré que : « le côté libanais diffuse des menaces contre Israël et nous sommes confiants dans le fait que l’armée israélienne est tout-à-fait au point pour affronter ces menaces de façon appropriée ».
Il faisait référence à l’annonce faite par le Hezbollah : “Nous ne resterons pas les bras croisés si Israël attaque les navires chargés pour Gaza. Les détenus jetés dans les prisons israéliennes (à bord de ces vaisseaux) seront déclarés en tant que prisonniers de guerre devant être libérés ». Alors que le climat devient de plus en plus chaud en Méditerranée, deux bateaux sont déjà en mer ou à quelques heures de leur heure d’embarquement : le « Julia » depuis le Liban et un navire iranien, dont on dit qu’il serait en route pour le Canal de Suez depuis le port de Khorramshahr dans le Golfe Persique.
Au cours de ses appels aux dirigeants grec, turc, chypriote et maltais, le Premier Ministre libanais a admis que l’embarquement des vaisseaux pro-palestiniens depuis ses ports violait la résolution 1701 de l’ONU, forçant le cessez-le-feu israléo-libanais qui a mis fin à la guerre de 2006, mais qu’il était sans recours pour les arrêter parce qu’ils étaient soutenus par des éléments puissants. Hariri n’a pas dit qui ils étaient, mais l’on comprend qu’il s’agit de la Syrie et du Hezbollah.
Il a souligné les problèmes les plus urgents que le blocus de Gaza, auxquels Beyrouth était confronté, tels que les fermes de Shaaba sur les contreforts du Hermon, à propos desquelles il a dit que : « Le Hezbollah ne fait que parler de les libérer, mais n’a pas été capable de tirer un seul obus ». Hariri a clairement fait savoir que le Hezbollah conduisait dangereusement le Liban au bord de l’éclatement d’un conflit avec Israël, en sponsorisant les navires pour Gaza. A l’inverse de l’épisode du 31 mai, lorsque les activistes d’un navire turc qui ont résisté au raid israélien visant à les empêcher d’accoster à Gaza, étaient en nombre inconnu, ce jeudi, cette fois, les services de renseignement israélien ont révélé les identités des propriétaires des bateaux et les organisations qui ont monté les différentes expéditions.
Le “Julia” libanais appartient à une firme syrienne de navigation dirigée par un cousin du Président Bashar al Assad, qui l’a mis à la disposition du Hezbollah dans le but de défier Israël. Les efforts pour la flottille libanaise sont financés par un Palestinien du nom de Yasser Kashlak qui, se présentant comme un riche homme d’affaire, sert de canal secret à Téhéran pour remettre des fonds au Hezbollah et aux organisations terroristes palestiniennes, dont le Hamas.
Par conséquent, la désignation par Israël de ces navires et de ceux d’Iran en tant que bateaux ennemis est tout-à-fait appropriée. Depuis Washington, Debkafile rapporte que, lorsque le Ministre de la Défense Ehud Barak a rencontré la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, le 22 juin, il a exprimé des préoccupations extrêmes concernant l’inaptitude du Premier Ministre libanais à brider le Hezbollah. « A cause de cela, la situation dans la région pourrait rapidement dégénérer », a déclaré Barak.
Juste après cette rencontre, les Etats-Unis ont rendu une déclaration publique au sujet des flottilles « d’aide humanitaire », affirmant que « la livraison directe par la mer n’est ni appropriée ni responsable, et d’aucune sorte efficace, dans les circonstances actuelles. Il n’y a nul besoin de conflits inutiles, et aux côtés de nos partenaires du Quartette, nous appelons à agir de façon responsable lorsqu’on dit aller à la rencontre des besoins de la population de Gaza ».