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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 15:17

http://yerouchalmi.web.officelive.com/yer115.aspx



Quand Pie XII  rencontrait Hitler




L'Eglise, poussée par son aile intégriste, propose à nouveau de béatifier Pie XII, le Pape si silencieux durant la Shoah. 
Cette décision met à mal l'œuvre remarquable de Jean-Paul II, qui avait permis à l'Eglise et au peuple juif de se retrouver. Une seule manière pour le Vatican de démontrer qu'il ne veut pas stopper cette approche : ouvrir les archives secrètes sur Pie XII pour montrer que ce Pape a aidé les juifs de manière efficace...
 
C'est la position d'Israël, que partage Yerouchalmi (cf. ci-dessous).


Réactions du Judaïsme

Israël
 
 
  

Yerouchalmi est 100% en phase avec les Affaires étrangères d'Israël qui ont déclaré : 
"
Le processus de béatification ne nous regarde pas, c'est une question qui ne concerne que l'Eglise catholique. Quant au rôle de Pie XII, c'est aux historiens de l'évaluer et c'est pourquoi nous demandons l'ouverture des archives du Vatican durant la guerre mondiale".
   En 2008, le ministre Herzog, avait déjà protesté «
le projet visant à transformer Pie XII en saint est inacceptable. Durant la Shoah, le Vatican savait ce qui se passait. Pie XII a gardé le silence et a peut-être fait pire, au lieu de s'élever, conformément au précepte biblique, contre le sang versé».

Le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim

  

Il a déclaré «
espérer que l'Eglise renoncera au projet de béatifier Pie XII. Projet s'inscrivant aux antipodes du dialogue judéo-chrétien, compte tenu du silence de Pie XII pendant et après la Shoah, je ne veux pas croire que les Catholiques voient en Pie XII un exemple de moralité pour l'humanité. J'espère que l'Eglise renoncera à ce projet de béatification et qu'elle fera ainsi honneur à son message et à ses valeurs».  
s délégués du Grand rabbinat d'Israël entendent poursuivre leur dialogue avec le pape Benoît XVI, en dépit de sa décision de poursuivre le processus en béatification de Pie XII, a indiqué mercredi un haut responsable de cette instance.

Le Grand Rabbinat d'Israël



Le Grand Rabbinat d'Israël et le Grand Rabbin ashkenaze Yona Metzger estiment 
"
qu'il serait sage de laisser aux chercheurs le temps de procéder à une enquête sérieuse sur l'attitude du Pape durant la Seconde guerre mondiale. Nous ne voulons ni créer une crise avec le Vatican, ni nous mêler des affaires intérieures de l'Eglise. Mais, en l'état, la décision sur Pie XII, regrettable et inappropriée, nous heurte et rendra plus difficile notre dialogue avec le Vatican. Cependant, nous savons d'expérience qu'il est important de maintenir le contact avec les dirigeants des autres religions. Ainsi, la communauté juive italienne, maintenant la visite du Pape à la Grande Synagogue de Rome, (prévue de longue date le 17 janvier), les délégués du Grand Rabbinat d'Israël y participeront dans le cadre de notre dialogue établi depuis sept ans, une fois par an, alternativement à Jérusalem et à Rome"

Klarsfeld, une voix dissonante 



Serge Klarsfeld a déclaré : "
c'est une affaire interne à l'Église ! Il n'y a aucune raison pour que Pie XII ne devienne pas saint. Il a joué un rôle déterminant contre Hitler et contre le communisme ; mouvement de résistance d'où est né Jean-Paul II. 
C'est Pie XII qui avait rédigé l'encyclique de son prédécesseur qui condamnait le nazisme en 1937. Il a eu des gestes discrets et efficaces pour aider les juifs et en sauver des millers (par ex. à Rome, il a demandé aux monastères d'ouvrir leurs portes au millier de juifs arrêtés lors d'une rafle). Si Pie XII avait élevé la voix, cela n'aurait probablement pas changé les choses pour les juifs : ses déclarations pour les catholiques n'ont pas été entendues et en Pologne, 2 millions ont été tués. 
Néanmoins, une prise de parole publique aurait sûrement amélioré sa réputation aujourd'hui, mais sa priorité était de protéger les catholiques des régimes nazi et communiste.
Cela dit, la controverse me paraît normale car les archives du Vatican n'ont pas été ouvertes, malgré des promesses et depuis 60 ans ; elles devraient l'être pour que l'on constate, par nous-mêmes les gestes et la réaction de Pie XII
".

Le CRIF
 

Il a vivement condamné cette nouvelle tentative de l'Eglise qui l'a "
stupéfait".

Le Centre Simon Wiesenthal
 
  
Le Centre qui préserve la mémoire de la Shoa s'est dit  "
abasourdi par la décision de poursuivre la béatification de Pie XII, contesté pour son silence pendant la Shoah. Ce serait une déformation importante de l'Histoire. Pie XII s'est réfugié dans le silence alors que des crimes étaient commis contre les juifs. En 1941 quand les massacres ont commencé, on aurait pu s'attendre à ce qu'il intervienne dans nombre de dossiers, mais ça n'a hélas pas été le cas. Il y avait ceux qui se dressaient contre les tyrans, Pie XII ne l'a pas fait".

Le Consistoire Central 

  
Il a exprimé sa «
stupéfaction devant une décision surprenante au vu du silence officiel de Pie XII quand 6 millions de juifs étaient victimes de la Shoah».

Le Grand Rabbinat de Paris
 
  
David Messas a déclaré "
Je me fais le porte-parole des communautés juives de Paris et région, pour exprimer ma plus vive inquiétude et ma profonde déception concernant une béatification possible du pape Pie XII. Son silence durant la tragédie de la Shoah est en contradiction flagrante avec le dialogue franc et fraternel instauré entre l'Eglise et la Synagogue depuis la fin de la dernière guerre. J'ose espérer que de nombreux chrétiens sauront faire entendre leur voix pour qu'une telle décision ne soit pas prise".


http://www.jerusalemplus.tv/http://www.jerusalemplus.tv/http://www.jerusalemplus.tv/
 
24-12-2009

Interview - Alors que la polémique sur la béatification de Pie XII bat son plein, Jean-Dominique Durand, historien, décrypte sur TF1 News son attitude avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Jean-Dominique Durand est professeur d'histoire contemporaine à l'Université Jean Moulin-Lyon III. Il est spécialisé dans l'histoire du catholicisme. Il fait notamment partie de la commission d'historiens sur Pie XII mise en place par le mémorial Yad Vashemde Jérusalem.

 TF1 News : En dehors de la polémique sur son attitude pendant la Seconde guerre mondiale, comment peut-on définir Pie XII et son pontificat ?
Jean-Dominique Durand : C'est un pontificat très complexe. Les éléments de conservatisme, notamment dans les années 50, sont nombreux. A l'époque, il refuse la réflexion sur la nouvelle théologie et condamne les expériences pastorales innovantes, comme celle des prêtres ouvriers, qui est arrêtée.

Mais le règne de Pie XII comporte également des aspects très novateurs. Il a ainsi développé les études bibliques en autorisant les méthodes scientifiques modernes d'approche de l'exégèse, des textes anciens ou encore de l'archéologie. Il a aussi organisé des fouilles sous la basilique Saint-Pierre pour savoir si la tombe de saint Pierre s'y trouvait bien ou non. C'était très risqué. Pour bien analyser ce pontificat, il faut enfin se rappeler que Pie XII fut malade en 1954-55 et le remettre dans le contexte de sa chronologie, puisqu'il traverse la Seconde guerre mondiale.
 
TF1 News : Dans cette période troublée, Pie XII agit en fin connaisseur des relations internationales.
J.-D. Durand : Quand il est élu pape, Pie XII est en effet un diplomate disposant d'une longue expérience. Pendant la Première guerre mondiale,  Eugenio Pacelli (ndlr : le vrai nom de Pie XII) joue un rôle important pour rapprocher les belligérants et tenter d'obtenir, sans succès, une paix sans vainqueur ni vaincu. Il est ensuite nonce à Munich et à Berlin (ndlr : 1917-1929). Il parle donc l'allemand et connaît très bien le monde germanique. Il est surtout le témoin de la montée dunazisme -il est en poste à Munich lors du putsch d'Hitler en 1923. Les rapports qu'il envoie auVatican lors de cette période sont très violents contre le nazisme. Lorsqu'il revient à Rome pour être secrétaire d'Etat du Saint-Siège, l'équivalent d'un Premier ministre, il est confronté à l'arrivée des nazis et d'Hitler au pouvoir. 

"Indirectement, Pie XII a participé à un complot contre Hitler"
 
TF1 News : Quelle est alors son attitude ? 
J.-D. Durand :
 Eugenio Pacelli joue la négociation plutôt que la confrontation. En mars 1933, deux mois après la victoire d'Hitler aux élections, il signe un concordat pour protéger l'Eglise catholique, menacée par le nouveau régime. Mais il sait aussi être très ferme. En 1937, il tape du poing sur la table en étant le principal auteur de l'Encyclique Mit bennender Sorge, que l'on peut traduire par "avec une très grande inquiétude". C'est une position forte contre le nazisme. Nous ne sommes alors plus dans la diplomatie. 
 
TF1 News : En mars 1939, Eugenio Pacelli devient Pie XII. Six mois plus tard, la guerre éclate. Comment agit-il ?
J.-D. Durand : Pour se faire une idée, voici un élément peu connu. Fin 39-début 40, Pie XII a, de fait, participé indirectement à un complot visant à tuer Hitler. Il a en effet été contacté par la résistance allemande, qui lui demandait de servir de relais avec l'Angleterre en  transmettant la question suivante à Londres : quel serait le sort de l'Allemagne si Hitler mourrait ? MaisChurchill n'a pas donné suite.

"Londres et Washington en savaient autant que le Vatican"
 
TF1 News : Quand les informations sur les déportations arrivent-elles au Vatican ?
J.-D. Durand : Très vite, grâce au relais de ses nonciatures dans les pays de l'Est, premiers pays envahis par Hitler, et par les nombreuses congrégations religieuses. Pie XII est rapidement informé personnellement des massacres. Un aumônier de l'armée italienne, qu'il connait très bien, lui raconte par exemple la "Shoah par balles". Les nouvelles sur les déportations arrivent également rapidement. Le Vatican n'en connaît pas forcément tous les détails, mais il sait que les nazisJuifs. A l'époque, les Alliés en sont au même point, ni plus ni moins.
 
TF1 News : Pourtant, Pie XII ne prend jamais position publiquement et officiellement.
J.-D. Durand Ce supposé "silence" est à la fois vrai et pas vrai. Il a bien pris position et s'est exprimé sur le massacre des Juifs, mais de manière peu claire 
massacrent les

pour le grand public. A Noël 1942, dans un discours relayé par la radio, il utilise le mot italien "stirpe", que l'on peut traduire par la "race", au sens très fort du terme. Cela fait bien sûr référence aux Juifs. Mais comme le fait alors remarquer un diplomate américain, c'est incompréhensible pour les non-initiés. Ce message de Noël, aujourd'hui fortement critiqué, est un message de diplomate. Il a d'ailleurs été très bien compris par les nazis puisque la presse allemande se déchaîne contre le pape. 
 
TF1 News : Peut-on alors parler de stratégie de la diplomatie plutôt que celle de la confrontation ?
J.-D. Durand : Tout à fait. Plutôt que taper du poing sur la table, le pape fait le choix de mobiliser les catholiques pour sauver le maximum de Juifs. Les nonciatures participent au sauvetage, notamment en Grèce ou en Bulgarie, et les congrégations religieuses cachent des réfugiés. Cela a même été le cas de femmes cloîtrées, qui ont accueilli des hommes. Or, vu le fonctionnement de l'Eglise à l'époque, c'est impossible que Pie XII n'ait pas donné son accord. On peut donc bien parler de stratégie diplomatique et souterraine plutôt que celle du choc frontal. A titre de comparaison, début 1943, la Croix-Rouge a également choisi la même option pour continuer à pouvoir intervenir dans les camps de prisonniers.

"Après la guerre, ce sont les catholiques qui critiquent Pie XII"
 
TF1 News : Au lendemain de la guerre, il n'y a pas de polémique.
J.-D. Durand : Pie XII est même remercié par les Juifs. Fin 1945, il reçoit des rescapés des camps de la mort et prononce un discours important qui renforce son image positive auprès d'eux. Paradoxalement, les critiques viennent des milieux catholiques qui estiment que l'on n'a pas assez entendu la voix du pape pendant la guerre. En 1958, à sa mort, la situation est grosso modo toujours la même. L'orchestre symphonique d'Isräel se déplace ainsi à Rome pour jouer un concert, Golda Meir, alors ministre des Affaires étrangères, lui rend hommage. A l'époque, laShoah n'est cependant guère abordée. Le mot ne sera utilisé que plus tard et les Juifs, notamment les rescapés, n'en parlent pas. Quand on parle de déportation, on pense surtout aux résistants, pas aux Juifs.
 
TF1 News : Comment la polémique est-elle apparue ?
J.-D. Durand : La première attaque a eu lieu en 1963 avec Le vicaire, du dramaturge allemand Rolf Hochuth. La pièce est une charge contre le silence de Pie XII pendant la guerre. En réponse, Paul VISaint-Siège pendant la période 1939-1945. La mise à disposition de ces documents s'étalera de 1965 à 1981, avec, au total, 11 volumes de 1.000 pages chacun. Mais cela ne suffira pas à désarmer les critiques. Aujourd'hui, la "légende noire" contre Pie XII est relayée par les certains milieux Juifs qui n'auraient rien fait ou rien dit. On est là dans le domaine des polémiques passionnelles. 
constitue une commission sur le sujet et publie les archives du Vatican

Par Fabrice Auber 
Source : http://www.jerusalemplus.tv/ 
 
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