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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 05:51

 

 

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Par ARIé

pour aschkel.info et lessakele 

 

 

Vous aimez le Grand Rabbin Israël Meir Lau, vous allez adorer – peut-être – son neveu Benny Lau.
Rappelons que Rav Israël Meir Lau fut le plus jeune rescapé du camp de Buchenwald et qu’il a été porté à bout de bras et sauvé par son frère ainé Naphtali, après que leurs parents aient été emportés dans les flemmes de la Shoah. Son épopée dans les camps et ses premiers pas en Erets Israël est racontée dans un livre délicieux qui s’intitule en hébreu al tishla’h yadkha al hanaarNe porte pas la main sur l’enfant, qui se réfère au verset biblique de laAkéda (sacrifice d’Isaac). Le livre a été récemment traduit en français et porte le titre « Loulek, l’histoire d’un enfant de Buchenwald qui devient Grand Rabbi ». J’espère que la traduction est meilleure que le choix du titre que je trouve particulièrement nul et racoleur.
Quoiqu’il en soit, Rav Lau, ancien Grand rabbin d’Israël, est aujourd’hui Président du mémorial de Yad Vashem, après avoir tenté sa chance à la Présidence de l »Etat .
Son frère Naphtali, qui a connu également une superbe carrière diplomatique en Israël, a un fils, Rav Docteur Benny Lau qui a emprunté, comme son oncle, une carrière rabbinique, mais pas tout à fait dans le même club. Rav Benny Lau, imberbe par choix, a suivi la filière des Bnei Akiva, fait l’armée dans les Golani, et emprunté la voie des Sionistes religieux. Écrivain prolixe et orateur brillant, il a notamment rédigé sa thèse de Doctorat sur la manière très particulière du rav Ovadia Yossef d’interpréter la Halakha (la Loi juive). Cette étude a reçu l’assentiment de Rav Yosef et de ses proches.
Dans les affres que vit Israël aujourd’hui, pour décréter: qui est juif, et comment devrait se passer le processus de conversion au judaïsme, le Rav Benny Lau a développé sa pensée dans une interview accordée àMaariv.
Certaines de ses idées méritent amplement réflexion; j’ai choisi de vous rapporter celles qui me paraissaient les plus pertinentes et dérangeantes.

Benny est partisan de ne pas laisser la Knesset se prononcer sur le sujet de la conversion et de revenir à la table de négociation, avec tous les partenaires qui ont une opinions sur ce sujet. Je partage totalement son point de vue, car il m’est impossible d’accepter que les députés, mus le plus souvent par des préoccupations bassement politiciennes, élus par les seuls citoyens israéliens, puissent décider d’un processus qui concerne les juifs du monde entier.

Pour ce qui est du Judaïsme orthodoxe, Benny développe une idée intéressante. Benny nous dit: notre judaïté originale est naturelle; nous ne sommes pas une alternative; c’est le Judaïsme orthodoxe qui est une alternative; C’est une mutation du judaïsme, ce n’est pas Le Judaïsme. Les Orthodoxes représentent un judaïsme de l’arche de Noé et non d’Abraham. Dehors, sévit le déluge et il faut sauver ce que l’on peut encore sauver. C’est une idéologie qui qui est née dans les Yeshivot lituaniennes, et a été adoptée par la Hassidout (pas toutes). L’Admour de Slonim de la ville d’Emanuel, représente cette mouvance, en disant à ses affidés ; dehors c’est très dangereux, construisons une arche de Noé, et après nous le déluge. A Bnei Brak, de toute manière, on passera au crible, pour des prétendants au mariage, au moins quatre générations, pour bien s’assurer que la filiation est cachère de chez cachère.

Le parallèle entre Noé et Abraham me semble extrêmement pertinent. D’un côté le Héssed, la génerosité, d’Abraham, dont la tente était ouverte aux quatre vents pour accueillir l’étranger et lui apporter la parole divine, et de l’autre côté, Noé, qui se livre à un épuration ethnique: les meilleurs dans l’arche et les autres n’auront qu’à apprendre à nager.

Sur ce, Benny passe à la conversion, et conteste la position orthodoxe, en soutenant qu’il n’est pas possible de traiter des Olim, Immigrants, qui sont venus partager le destin du peuple juif de la même manière que l’on traite celui qui est totalement étranger au monde juif. Ce sont des gens qui, ont quelque part un grand-père juif, dont la descendance s’est noyée pendant les 70 années atroces du Communisme. Ils ont décidé de faire leur Allyah, ils bénéficient de la Loi du Retour, ils font l’armée en exposant leur vie, épaule contre épaule avec des juifs de chez juifs, dont les parents n’ont pas connu les affres du Communisme. Benny sort un Livre et cite une opinion halakhique qui dit clairement qu’un Juif qui a choisi le peuple juif et qui est prêt à sacrifier sa vie pour son peuple, son droit d’entrée dans la communauté d’Israël n’est pas le même que celui qui veut se convertir pour d’autres raisons.
Celui dont seul le grand père était juif et qui décide de s’associer au destin d’Israël doit, s’il souhaite se convertir, être conduit (et non éconduit) avec intelligence et compréhension à l’intérieur du peuple juif, par un processus de conversion valable aux yeux de tous (Benny dit d’ailleurs: « une conversion orthodoxe »). On ne peut le laisser dehors, nous avons une responsabilité vis à vis de lui..

Sur ce, Benny a une expression remarquable que je traduis au mieux que je peux: A l’instant où une personne a décidée de lier son destin au destin du peuple juif, et qui, reprenant l’expression de Ruth la Moabite, a dit: « ton peuple est mon peuple », nous devons passer avec lui au second stade qui est ton Dieu est mon Dieu.

Le processus de conversion ne consiste pas à en faire un juif d’une érudition invraisemblable, mais il ne faut pas le faire trébucher. Benny précise qu’il existe des centaines de décisions halakhiques des siècles passés qui démontrent que c’est ainsi que se déroulait la conversion et de citer Maïmonide, qui demande: « que voulez vous, le faire trébucher ou construire; il vaut mieux qu’il ne mange que le jus (non cacher) que la viande ». L’objectif n’est pas de chercher en eux mais de les chercher אנחנו צריכים לחפש אותם, לא לחפש בתוכם

Non moins intéressants, les sujets qui sont traités dans le Beith Midrash, Maison d’étudeBeit Morasha, créé par le Rav Benny Lau, en association avec Maagalei tsédék. Sont abordés des préoccupations de justice sociale et économique, largement occultées dans les Yeshivot etBatéi Midrashim classiques. A combien doit se monter le SMIG, quelle est la limite tolérable entre le salaire des dirigeants les mieux payés et les salaires les plus bas? Ces réflexions sont basées sur la Torah et et non sur des idéologies qui vont et viennent

Benny qui a décidément de l’humour précise que nous, les juifs orthodoxes, sommes champions du monde en matière de Tsédaka(disons, charité) et déficients en matières de Tsédék, de justice sociale. Et pourtant, nos Textes intemporels, fournissent des réponses pertinentes à ces questions qui se sont toujours posé.

Décidement, la famille Lau n’a pas fini de nous étonner, en innovant. Enfin de l’air frais qui ne vient pas d’ailleurs.

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