Quand le rabbin Adin Steinsaltz a décidé en 1965 de rendre le Talmud de Babylone accessible à tout un chacun, il a été fortement critiqué par les éléments conservateurs du judaïsme.
Le rabbin Adin Steinsaltz.
PHOTO: L'INSTITUT D'ETUDES JUIVES , JPOST
L'audace de Steinsaltz - de changer le format des pages d'un texte vieux de 1 500 ans, d'y placer ses propres explications dans un hébreu moderne au côté des commentaires de l'éminent rabbin Shlomo Ben Itzhaki, alias Rachi - était loin de faire l'unanimité.
Son Talmud a même été interdit par certains éléments de la communauté haredi (ultra-orthodoxe).
Quarante-cinq ans plus tard, au moment où le lauréat du prix Israël, âgé de 73 ans, s'apprête à mettre un terme à ce travail colossal, des rabbins, des universitaires et des enseignants du Talmud reconnaissent l'incroyable contribution de Steinsaltz aux études juives.
Son Talmud se trouve dans la plupart des yeshivot sionistes mais elles n'ont toujours pas droit d'entrée dans la plupart des yeshivot ultra-orthodoxes.
Le 9 décembre prochain, Steinsaltz publiera sa version du traité Niddah, qui traite des lois de la pureté familiale. C'est l'avant-dernier traité talmudique de la série. Le dernier sortira le 7 novembre 2010. Il concerne l'abattage rituel des animaux. Des célébrations auront lieu dans le monde entier pour fêter l'événement.
En plus du projet du Talmud, Steinsaltz a publié une dizaine de livres sur divers sujets, allant d'un polar à un ouvrage sur l'identité juive en passant par la pensée mystique du mouvement Habbad. Il a également organisé un réseau éducatif en Israël, dans l'ex-Union soviétique et en Amérique du Nord.
Influencé par l'éducation sioniste socialiste de son père Avraham, Steinsaltz a lu Lénine et Freud avant d'atteindre l'âge de la bar-mitzva, d'après un article du Tome publié en 1988, l'année où il a été récompensé du prix d'Israël. Avraham a également enseigné le Talmud à son fils et l'a envoyé dans une école religieuse.
Un grand nombre des livres d'Adin Steinsaltz sont traduits en français chez Albin Michel.