Contrairement à ce qu'on nous fait croire, la Turquie est déjà "entrée" dans l'Europe, par le portillon albano-kosovar, et de quelle "curieuse", ou, plutôt, maffieuse façon... N'était-ce pas, d'ailleurs, le sens de cette étrange "indépendance" du Kosovo, appuyée par les Etats-Unis et l'ONU? Ce qui n'exonère pas certains ressortissants israéliens, soit bénéficiaires, soit praticiens dévoyés (souvent originaires d'ex-URSS).
TURQUIE/KOSOVO
LE « BON DOCTEUR » YUSUF ERçIN SONMEZ ALIAS « LE VAUTOUR »
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Yusuf Erçin Sonmez, un chirurgien turc réputé de 53 ans, semble être au centre de l'affaire des trafics d'organes qu'auraient pratiqué des membres du groupe Drenica dépendant de l'Armée de Libération du Kosovo (Ushtria Clirimtare e Kosovës/UCK) durant les années 1999-2000. Par la suite, ce médecin considéré par ailleurs comme un excellent praticien mais un peu « hors normes », a été mêlé à de nombreuses affaires de transplantations illégales de reins sur des demandeurs fortunés qui lui ont valu son surnom de « Docteur Vautour » ou de « Frankenstein » et d'être interdit de pratiquer dans les hôpitaux publics turcs. Par ailleurs, la clinique qu'il possédait à Istanbul, et qui était dirigée par son frère Bülent, a été fermée en 2007. Le « bon docteur » est recherché par Interpol pour « atteintes à la vie et à la santé, trafic d'êtres humains et immigration illégale ».
En effet, il a été découvert qu'il tout d'abord exercé ses talents en Turquie, achetant des reins sur le marché noir. Le trafic d'organes humains existe dans ce pays depuis plus de vingt ans. Des cas de touristes drogués par de pseudos guides alors qu'il visitaient les lieux touristiques d'Istanbul ont été signalés. Les malheureux étaient retrouvés à demi conscients après plusieurs jours de disparition avec un rein en moins. Ces enlèvements étaient le fait d'organisations criminelles transnationales (OCT) turco-kurdes, très présentes à Istanbul. Elles se fournissaient également auprès de familles miséreuses du sud-est anatolien qui n'hésitaient pas à « vendre » un organe prélevé sur l'un des membres de leur famille.
Dans l'affaire du docteur Sonmez, une partie des organes prélevés aurait pour origine l'Albanie où l'UCK, aidé par les toutes puissantes mafias albanaises, aurait transféré des prisonniers serbes et des « traîtres » kosovars albanais. Retenus dans des centres de détention discrets de Cahan, Kukes, Bicaj, Burrel, Rripe, Durres et Frushe-Kruje, certains d'entre eux auraient été assassinés pour permettre de récupérer leurs organes pour ensuite les distribuer à des réseaux mafieux[1] se livrant au trafic d'êtres humains. Ces liens entre l'Albanie et la Turquie ne sont pas étonnants. En effet, les OCT turques sont très proches culturellement de leurs homologues albanaises. Elles sont en affaires depuis l'effondrement de l'URSS, notamment via de multiples trafics dont ceux de la drogue, des armes et des êtres humains (entiers ou en pièces détachées). Un des principaux lieux de rencontre des responsables mafieux est l'Italie. Or, la Sacra Corona Unita, la mafia des Pouilles, est aussi très liée aux Albanais. De la à en déduire qu'il existe une « association » criminelle albano-italo-turque, il n'y a qu'un pas à franchir.
Le docteur Sonmez aurait ensuite poursuivi ses activités au sein de la clinique Médicus, située à cinq kilomètres de Pristina, la capitale du Kosovo. Il aurait alors travaillé avec Moshe Harel, un Israélien d'origine turque qui est également recherché par Interpol. Il aurait aussi opéré à l'hôpital universitaire de Bakou (Azerbaïdjan) et en Equateur.
L'affaire a éclaté en 2008 quand un jeune citoyen turc a fait un malaise à l'aéroport de Pristina. Les policiers ont découvert qu'il avait un rein en moins qui, selon ses aveux, aurait été transplanté sur un malade israélien âgé de 78 ans. Ce dernier aurait payé 90 000 € pour cette intervention (les prix demandés oscillent généralement entre 80 000 et 100 000 €). Après une perquisition des lieux, quatre anesthésistes, un urologue kosovar et son fils ainsi qu'un ancien secrétaire du ministère de la Santé ont été mis en examen. Les donneurs seraient de nationalités turque, russe, moldave et kazak. Une promesse (non tenue) de paiement de la somme de 20 000 € leur aurait été faite. Pour leur part, les receveurs seraient de nationalités israélienne, allemande, canadienne et polonaise.
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Le trafic d'organes constitue une des facettes peu connue du trafic d'être humains qui, globalement, rapporte presque autant que celui de la drogue. Il est très pratiqué dans des établissements spécialisés en Asie du Sud-Est et en Amérique Latine.
Quant à l'UCK, les observateurs avertis ont toujours su que ce « mouvement de libération » - qui, dans les faits, a peu combattu directement les forces serbes - était une sorte de conglomérat de bandes criminelles se livrant à tous les trafics illicites. Il développe ses activités en collaboration étroite avec les mafias albanaises traditionnelles, épaulées par les services spéciaux locaux : drogues, armes, cigarettes, être humains, pièces détachées automobiles, etc.
Le docteur « Vautour » a été arrêté à Istanbul le 12 janvier 2011. Il a été relâché dans l'attente d'un éventuel procès. Il est toutefois possible qu'il échappe une fois de plus à la justice car son cas est très sensible politiquement pour la communauté internationale en général - qui a appuyé la reconnaissance du Kosovo tout en connaissant pertinemment les origines criminelles de l'UCK -, pour Israël - qui ne souhaite pas que l'on parle trop des criminels qui y ont trouvé refuge et des riches bénéficiaires de « dons » d'organes - et enfin pour la Turquie, où de nombreux cas de corruption au plus haut niveau sont soupçonnés.
- [1] Des médecins et des hommes d'affaires israéliens sont soupçonnés avoir participé à ces trafics. Le crime organisé est très présent dans l'Etat hébreu pour deux raisons : la forte immigration d'origine slave des années 1990, survenue après l'effondrement de l'URSS, à laquelle se sont mêlés des criminels, et la concentration des efforts des forces de sécurité sur le danger terroriste, ce qui a laissé les mains libres au crime organisé.