Voici la tombe de Ribbi Yo'hanane hassandélar, à quelques centaines de mètres au dessus du niveau de lee de Ribbi Chiméone. Nous approchons et la découvrons ainsi.
Vous voyez la raideur de la peine. Le monument est petit mais impressionnant de pureté des lignes et des couleurs.
Approchons et nous voyons la cavité où on allume les bougies en l'honneur de la néchama.
Levons le regard comme ces flammes et nous sommes dans la pureté face à ce ciel immense et vivant, rencontre de la terre et du ciel. Il s'est passé à ces niveaux des événements uniques en ce lieu.
Montons les quelques marches du petit escalier qui nous conduit derrière le monument
et, dans le bas, à quelques centaines de mètres, nous apercevons le bâtiment de Ribbi Chiméone.
Nous redescendons et passons devant la tombe de Ribbi Chiméone, la contournons et, plus en bas, derrière elle, nous arrivons à la tombe de Hillel que vous auriez probablement manqué car il y a peu de visiteurs qui connaissent ces emplacements dans la nature.Ici, c'est vraiment la modestie et la discrétion de Hillel l'immense. Elle est creusée dans le rocher.
La salle est noire, avec quelques faibles bougies. C'est le flash de l'appareil-photo qui en fait découvrir l'architecture et la présence de ces tombes. Hillel et ses élèves, recueillement face à eux et à leur enseignement. Et, en ce lieu, il est dit que l'on peut participer mieux aux qualités qu'ils ont apportées.
Approchons encore pour nous recueillir.
Je souhaite que, de loin, vous puissiez quelque peu participer de votre terre et de toute sa vie interne. Tout cela nous a été donné comme Torah vivante, en direct. On ne peut pas s'en dispenser.
Ajoutons qu'à proximité, à Tsafate (Saféd), il y a aussi les tombes de :
- 'Hanna et ses sept fils, des tannaïm,
- Ribbi Yits'haq Louria, le Ari, son maître, R. Moché Cordovéro dont nous étudions Tomér Dévora pendant le Ômér, et R. Chlomo Alkabéts le rédacteur du Lékha Dodi, Rabbénou Yosséf Caro, R. Moché Alchékh, R. Yits'haq Abouav, etc.
Nous nous y rendons, si D.ieu veut.
A Tibériade, à proximité également, on trouve les tombes de nombreux Sages dont :
- Bilha et Silpa,
- Ribbi Eliâzér haggadol,
- Ribbi Méïr baâl hannés (décédé le 14 Iyar),
- les élèves de Rav,
- Ribbi 'Haya, rédacteur du Talmud,
- Ribbi Âqiva,
- le Rambam, le Chala haqqaddoche dont nous étudions les commentaires sur chaque paracha.
On comprend donc le sens particulier de cette région de Mérone, dont on dit aussi que c'est de Galilée que naîtra le Messie, le Machia'h.
Le sens du pélerinage sur les tombes des Sages
1. Le judaïsme pense qu'il n'y a jamais, jusqu'à la résurrection des morts, une séparation totale des restes du corps d'avec la personnalité, le néféche du défunt.
2. Donc, c'est un lieu où la présence des qualités du Sage subsiste et peut se transmettre à celui qui vient péleriner dans une intention de téchouva (retour).
3. De plus, le traité Bérakhote décrit comment, de leurs tombes, les Sages se soucient de nous et intercèdent pour nous ; il n'est donc pas répréhensible de recourir à leur aide pour qu'ils interviennent auprès de D.ieu car les prières ne sont pas adressées à ces Sages eux-mêmes.
4. La mort d'un Sage prive certes ses proches de sa présence visible et sensible, mais c'est aussi un "mariage" (hilloula terme employé en Bérakhote 31 a) ce qui veut dire une union complète entre son potentiel, son être et D.ieu. Et cela se fête.
Ainsi, à Djerba, en Tunisie, la célébration de la hilloula de Ribbi Chimeône bar Yo'haï était importante et célébrée avec l'ornementation de la grande ménora pyramidale que l'on promenait.
La hiloula du Rambam dut appelée Maïmouna puis Mimouna, et se célébrait à la sortie de la fête de Péssa'h au Maroc.
Prenons-en quelques exemples.
1. Il sauve le peuple par la Torah dans une période terrible (voir le lien du mariage et de la Torah dans ce contexte de la page 62 b du Traité Yébamote) :
"Même si un homme s'est marié très jeune, il doit se remarier (s'il est veuf) à un âge avancé. Même s'il a eu des enfants dans sa jeunessse, il doit encore en avoir dans sa vieillesse, comme il est dit dans l'Ecclésiaste 11, 6. Ribbi Âqiva dit : même si l'on a étudié la Torah dans sa jeunesse, on doit encore l'étudier dans sa vieillesse ; et si on a eu des élèves dans sa jeunesse, on doit encore en avoir dans sa vieillesse. Ribbi Âqiva en avait 12000 duos soit 24000 étudiants et ils moururent tous en une seule période (entre Péssa'h et le 33e jour de l'Ômér) parce qu'ils ne se respectaient pas assez les uns les autres. Alors la situation était tragique jusqu'à ce que R. Âqiva donna son enseignement à Ribbi Méïr, Ribbi Chimeône, Ribbi Yéhouda, Ribbi Yossi et Ribbi Elâzar. Ce sont eux qui ont fortifié la Torah à cette époque". (Note personnelle. Tirons-en la conclusion, pour tous ceux qui se lamentent sur notre situation, que tous ceux qui ont des connaissances doivent les partager).
2. Il nous a transmis le meilleur de tout ce qu'il savait :
La page 67 a de Guittine décrit les qualité de chacun des grands Sages et elle termine en disant : "Ribbi Chimeône bar Yo'haï moud beaucoup de grain (de Torah) et il ne laisse presque rien se perdre... Il oublie peu, il ne rejette de sa mémoire que le son. Il disait de lui-même à ses élèves : mes fils apprenez ce que je vous enseigne, car c'est le meilleur du meilleur de l'enseignement que donnait Ribbi Âqiva".
(Note personnelle. Nous avons appris de ces grands Sages qu'il faut enseigner le meilleur, qu'il faut organiser le savoir pour le retenir. C'est ce que nous essayons de faire sur Modia et dans le Lév Gompers).
3. Il savait résister aux pressions culturelles environnantes avec lucidité :
Page 33b du Traité Chabbate : "Un jour Ribbi Yéhouda, Ribbi Yossi et Ribbi Chimeône étaient assis et Ribbi Yéhouda dit : Comme les réalisations des Romains dans notre pays sont belles ! Ils construisent des marchés, des ponts, des bains... Ribbi Yossi se tut et Ribbi Chimeône bar Yo'haï dit : C'est uniquement pour leur propre intérêt qu'ils ont fait tout cela (et ce n'est pas notre voie ni nos valeurs) : ils ont ouverts de marchés pour que les prostituées s'y trouvent, des bains pour leur confort, et des ponts pour nous prendre notre argent par le péage. Ribbi Yossi le raconta, les Romains l'apprirent, récompensèrent R. Yossi, exilèrent R. Yossi et décidèrent de faire mourir Ribbi Chimeône bar Yo'haï . Il partit donc se cacher dans une caverne.
(Note personnelle. Dans une époque où les juifs, revenant sur leur terre et se réunissant, sont soumis comme tous à une pression culturelle terrible du monde occidental -argent, medias, compétition sauvage, dépendance, idéologies- ces exemples de courage sont à méditer).
4. Il précisait que, parmi tous les enseignements, ce qui sauvera le peuple juif, c'est le chabbate : "si les enfants d'Israël observent comme il le faut deux chabbatote, ils arriveronnt alors immédiatement à la guéoula, la libération" (Traité Chabbate 118 b) et ensuite il y est dit ce qui sera repris tellement par les maîtres de la région de Mérone dans le Lékha Dodi : Le soir du Chabbate, Ribbi Yanaï disait : boï khala, boï khala, viens fiancée, viens fiancée" (119 b et voir Baba Qama 32).
5. Il faudrait citer ici tout le Zohar...
6. A chacun sa fête, on aime tout Israël
Quelques liens originaux pour la joie de Lag Ba Ômer
- Très belles photos du Rabbi de Loubavitch, prises pendant des fêtes de Lag ba Ômer
- Un site qui fait le lien entre la fête de Lag ba Ômer et les arcs !
Sa grandeur exceptionnelle
- HQBH décrète des décisions terribles et Ribbi Chimeône les annule (8 a). Ribbi Chimeône éclaire tout et sa lumière ne s'éloigne pas de nous. (II 86 b). Il éclaire tout le monde entier par la Torah (I 156 b). Sa sagesse se diffuse en toutes les générations (III 219 a).Il était comme un feu et nul ne pouvait s'en approcher sans en avoir obtenu la permission (III 187 b). Il n'y aura aucune génération jusqu'à la venue du Machia'h comme celle de Ribbi Chimeône (III 58 a) et le monde subsistera jusque là grâce à cette génération (II 9 a). Tous les hommes sont en comparaison de Ribbi Chimeône comme tous les prophètes en comparaison de Moché Rabbénou (III 278 a). Ceux qui ont vu Ribbi Chimeône ont vu l'ensemble dde et toute la joie qu'il y a ici bas et dans les mondes d'En Haut (I 156 a).
Ses qualités
- Aux jours de Ribbi Chimeône, tous les étudiants de la Torah s'aimaient et c'est pour cela qu'ils ont mérité de recevoir la connaissance des secrets de la Torah. (II 190 b).
- Son souci premier était l'yunion entre les Juifs (III 295 b).
- Il dit : j'ai compris que mon épouse est morte, car je ne ressens plus sa présence ( III 170 a).
- Tout ce qu'il disait se réalisait et dans la beauté (II 104 a).
- Il est comme un rocher sur lequel le monde s'appuie (II 97 b).
Son importance
- Ribbi Chimeône tu es important pour les cieux et tu es aimé de HQBH. (II 187 b). Elie lui dit que toutes ses paroles étaient inscrites devant HQBH (Zohar Hadadache Chir ha Chirim 76 b). Dès le début de la création du monde, HQBH est resté en présence de Ribbi Chimeône (III 61 b). Dans la Yeshiva d'En Haut, HQBH cite des enseignements de Ribbi Chimeône qui éclairent de façon nouvelle la Torah (III 241 b). Il lui a été permis de dévoiler des secrets de la Torah qui seraient restés cachés sans lui (II 9 b et en de multiples endroits). Celui qui n'est pas relié à Ribbi Chimeône est comme s'ilétait coupé de tout (II 86 b).
Son rôle protecteur
Il a des justes dans le monde mais aucun ne protège comme lui (II 292 a).
Dans sa générations, même les bébés ont bénéficié de sa sagesse supérieure (III 171 a) comme les montagnes que sont les patriarches (III 206 a).
Ce qu'est l'amour selon la Torah.
Nous en trouvons la description dans le Traité Bérakhote du Talmud, page 5b. La scène met en présence des grands Sages de la Torah, afin de nous montrer que, même eux, doivent ne pas se tromper sur ce qu'est le véritable amour tel que le veut la torah, et qu'il ne suffit pas de parler de Torah pour bien la vivre. Ecoutons la scène très concrète et bouleversante.
Elle se passe à la fin de la période de rédaction du Talmud, dans la 1e génération des amoraïm entre un malade, Ribbi Yo'hanane; et son maître Ribbi 'Hiya:
La 1e génération des amoraïm:
- Ribbi 'Hiya, Ribbi Ochaya...
- Rav, en Babylonie, 219-247 (4007)
- Chmouel, en Babylonie, vers 220-254 (4014)
La 2e génération des amoraïm:
- Ribbi Yo'hanane, à Tibériade, 230-290 (4050) et Réche Laqiche
Voyez cette page pour bien les situer: http://www.modia.org/lev-gompers/torah-talmud/maitreschaine.html
:
Ribbi 'Haya bar Abba 'halach
Ribbi 'Hiya fils de Abba était malade.
Âl lé gabé Ribbi Yo'hanane
Entra vers lui Ribbi Yo'hanane. (remarquons le déplacement réel, vers, une rencontre effective et dans l'attitude profonde)
'havivine âlékha yéssourine?
Est-ce qu'elles te sont agréables et chères les souffrances? (Le maître pose la question véritable, sans détour).
Amar lé: la hén vé la sékharane.
Il lui dit (répondit): ni elles ni leurs récompenses. (vérité du malade qui est un pauvre absolu -dit le Talmud), vérité de l'ajustement entre la théorie et la pratique, vérité des mots, et dialogue qui ne se disperse pas dans des mots inutiles).
Amar lé: la hén vé la sékharane.
Il lui dit : ni elles ni leurs récompenses. (audace, mais vérité de celui qui souffre, et est honnête).
Amar lé: Hav li yédakh
Il lui dit: donne moi ta main. (rapidité de la réponse, attention immédiate au niveau de l'autre, changement de plan depuis les mots de théorie vers les mots qui parlent du corps).
Yéhav lé yédé véoqémé
Il lui donna la main et il se rétablit.
Placez l'un ou l'autre des deux personnages dans la proposition et dans l'acte, mais le résultat est le même. Puis la même scène se reproduit ensuite exactement entre Ribbi Yo'hanane qui, lui, cette fois est malade et Ribbi 'Hanina qui le visite.
Remarquez bien que le visiteur ne fait pas l'erreur des faux amis de Job qui le raisonnent sur la logique religieuse de sa maladie, sur la causalité ("tu es malade parce que tu manges trop de sucre, parce que tu es fragile, parce que tu es dans tes jours difficiles, parce que tu es fragile, parce que tu es jeune, parce que tu ne dors pas assez, parce que tu vieillis, parce que tu travailles trop, parce que tu as des soucis, parce que D.ieu envoie des épreuves, parce que c'est comme cela dans la vie pour chacun, etc."). Comme disait Molière: "et voilà pourquoi votre fille est muette". Ou le Dr Knock qui était maître en ces logiques stupides qui ont un but: ne pas voir et ne pas entendre la souffrance,
mais en fait ne pas vouloir guérir l'autre en lui disant ce qui guérirait.
La liste est sans fin de ce qui est là plus qu'une erreur psychologique, c'est une erreur d'intelligence de base humaine de celui qui ne comprend encore rien de rien à cette relation humaine effective où on doit ressentir ce que vit l'autre; j'ai appelé cela par ce concept: "être sensible à la sensibilité de l'autre".
C'est aussi une cruauté de ne pas aider celui qui souffre, de ne pas l'alléger mais lui mettre un surcroît de charge avec ce qui n'est vraiment pas le sujet. J'ai vu ainsi, auprès de personnes venant de perdre l'un de leurs proches, des visiteurs parler de leurs propres difficultés médicales et contraindre l'endeuillé à entendre ces théories stupides et déplacées.
En fait, tout cela est une révélation de l'agressivité considérable des gens, très spécialement envers ceux qui souffrent. Que cela soit inconscient, ou que cela soit une réaction personnelle de défense n'excuse rien, car l'agression est trop flagrante et trop douloureuse pour celui qui le reçoit. Nous risquons tous de tomber dans ces erreurs, donc apprenons, ayons la modestie d'accepter nos erreurs, soyons déterminés à nous améliorer immédiatement face à l'erreur reconnue.
Et la question suivante est alors posée par le Talmud clairement:
Amaï? Loqim Ribbi Yo'hanane lénafché.
Pourquoi (cela s'est-il passé si bien)? (Parce que) Ribbi Yo'hanane était capable de bien réagir (selon la Torah qui enseigne en ce sens).
Améri: Ein 'havouch mattir âtsmo mi beit ha assourim.
Ils disent (nos Sages): "un prisonnier ne se délivre pas lui-même de la prison".
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Sachez que ce thème "un prisonnier ne se délivre pas lui-même de la prison" est constant dans nos textes.
Ainsi la page 95a de Sanhédrine rapporte des épisodes nombreux où le Roi David était en danger et un adversaire le jeta en l'air puis planta sa lance à la verticale pour que David retombe dessus, mortellement transpercé. Quelqu'un dit alors le Nom divin et David évita la chute sur la lance. On pose alors la question : "mais pourquoi David n'a-t'il pas prononcé lui-même le Nom divin afin d'être sauvé?" et la réponse est : "un prisonnier ne peut pas se libérer lui-même de la prison, Ein 'havouch motsi atsmo mibeit haassourine". Voir également le Traité Nédarim 7b.
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Je donnerai ici deux exemples vécus personnellement.
- je consultais un jour le Rav Chalom Messas, zal, Grand Rabbin de Jérusalem, dans une situation personnelle difficile. Ses mots furent brefs et sûrs comme d'habitude. Mais la main posée sur la tête avec affection pendant la bénédiction et la bonté et l'assurance du regard furent essentiels dans ce que j'ai reçu, pour surmonter immédiatement la difficulté.
- réciproque: je vous montre ici une photo que j'ai prise entre le Rav Ôvadia Yossef, chalita, réconfortant l'endeuillé le Grand Rabbin de Paris David Messas, après le décès de son père, le Rav Chalom Messas, zal, Grand Rabbin de Jérusalem: il n'y a pas seulement les mots, la main caresse le visage, application directe du texte du Talmud que nous venons d'étudier.
Retenons la scène, et tout ce qui a été dit de la main, nous retiendrons tout l'enseignement.
Nous apprenons ainsi la Torah en regardant vivre les grands Sages et non seulement en lisant leurs textes sur la Torah.
Voir notre page qui décrit cela: le chimouche (utilisation concrète) du Rav par ses élèves dans la vie.
Faisons un parcours ensemble, entre étudiants de la Torah: pourquoi ai-je pu faire ce lien entre l'existence, le texte sur la main, le texte de la Torah dans le Talmud, et voir l'acte de la main du Rav?
Parce que la Torah ne s'intègre que lorsque nous relions ces plans: la compréhension intellectuelle et logique du texte, l'expérience intime et existentielle des sentiments et du coeur, la traduction de la Torah en actes.
C'est ce que raconte le Gaone de Vilna: un jour il alla au marché et ce géant parmi les plus grands géants dit au vendeur derrière sa table de légumes: "je veux apprendre de toi, enseigne-moi sur la Torah". Le vendeur fut pris de panique devant une telle demande du plus grand en Torah, du plus saint, et refusa. Le Gaone (qui probablement comprenait la valeur du vendeur, et qui voulait vraiment apprendre d'un autre) insista avec autorité et le vendeur essaya et dit: "On a compris ce que veut nous dire la Torah quand on va au marché et qu'on est capable de voir pour chaque chose qu'on ne doit pas voler, pas dire du mal des autres, être juste dans ce que l'on dit, dans ce que l'on vend", etc. Le Gaone lui dit: "J'ai appris de toi ce qu'est vraiment la Torah et comment il faut en même temps l'étudier et la vivre".
C'est cela que nous essayons de faire sur Modia.
Et vous voyez que nous prenons les enseignements aussi bien chez les Sages de toutes les communautés car nous sommes tous ensemble une seule et même Torah où chaque lettre différente est indispensable.
par le Rav Yehoshua Ra'hamim Dufour
Site Modia www.modia.org
Cette étude est offerte à tous ceux qui vont se marier en cette fête qui est le symbole du mariage du ciel et de la terre dans la Torah.
Et pour que tous les Juifs découvrent la joie de vivre ainsi sur la terre d'Israël dans la paix et la présence de cet amour sûr et réciproque. Et voyez aussi:
Hiloula de Ribbi Méïr baâl ha nes.
Et découvrez aussi un autre lieu de pélerinage dans ce Galil:
la tombe de Ribbi Yonatane ben Ouziel (lien ici)
que visitent beaucoup ceux qui souhaitent enfants ou conjoint.
© Nouvelles photos de l'auteur.
© Cette page peut être imprimée et polycopiée pour l'étude et l'enseignement gratuit, selon les conditions du copyright
Plan
Résumé
Présentation de Ribbi Chimeône bar Yo'haï
L'époque
Les maîtres de Ribbi Chimeône bar Yo'haï
Ses collègues
Quelle est la note particulière de Mérone ?
Synagogue de Mérone
Les tombes de la région de Mérone
A Tsfate (Saféd)
A Tibériage
Le sens du pélerinage sur les tombes des Sages
La hilloula de Ribbi Chimeône bar Yo'haï
Les enseignements de Ribbi Chimeône bar Yo'haï
Quelques liens originaux
N'oublions pas
Belles pages du Zohar
Résumé
Ce jour-là, le 33e jour du compte du Ômér, entre Pessa'h et Chavouôte, s'est arrêtée l'épidémie mortelle qui a tué 12000 duos d'étudiants soit 24000 élèves de Ribbi Âqiva. Et il a pu reprendre l'enseignement de la Torah à ses grands disciples : Ribbi Méïr, Ribbi Chimeône, Ribbi Yéhouda, Ribbi Yossi et Ribbi Elâzar.
Le 33e jour de l'Ômér est la fête dite de Lag baÔmér où on célèbre en grande joie la hiloula (jour du décès comme entrée dans la gloire d'En-Haut) de Rabbi Chimeône bar Yo'haï. C'est un peu le modèle de l'union que le peuple juif et chacun devraient avoir avec le Créateur. C'est aussi le jour où il reçut la sémikha ou titre de rabbin.
Les fêtes et mariages reprennent.
On allume beaucoup de lumières, bougies, et on fait des feux de joie (médourote), surtout à Jérusalem. On trouve ce mot dans le livre d'Ezéchiel 24, 9-10. Jeter de l'huile sur le feu, au sens figuré, se dit aussi en hébreu léhossif chémén la médoura.
Ce jour-là), des milliers de juifs vont en famille à Mérone sur la tombe de Ribbi Chimeône bar Yo'haï. Des autobus les y amènent de tout le pays. Ils y prient pour tout Israël, pour que la miséricorde (Ra'hamim) se répande sur tout Israël. Ils apprennent aux enfants le sens des péotes, cette mèche de cheveux qui descend des deux côtés de la tête au dessus des oreilles.
Il est l'élève de Ribbi Âqiva, nous devons donc présenter son maître pour comprendre qui il est. Car nos Sages ne sont pas des personnages éthérés vivant dans l'étude qui les préserverait des conditions de ce monde-ci ; mais ce sont des êtres concrets qui ont souvent vécus des épreuves plus grandes que celles d'aucun d'entre nous.
L'époque
Nous sommes dans la 12e génération des tannaïm qui s'étend de l'an 110 du compte commun (3870 du calendrier juif) sous Trajan à la chute de Bar Korba à Bétar en 135 (3895) sous Hadrien. On appelletannaïm ceux qui ont enseigné la michna, jusqu'à la rédaction de la michna vers l'an 200. Le verbe tanna signifie enseigner.
Les maîtres de Ribbi Chimeône bar Yo'haï
On trouve à cette époque les grands disciples de Ribbi Éliêzér Haggadol :
- Ribbi Âqiva ben Yossef à Bné Braq (voir Baba Qama 5 a-6), qui sera le maître de Ribbi Chimeône bar Yo'haï ;il est parfois nommé Qor'ha.
Il est le disciple de Ribbi Yehoshua ben 'Hanania, de Na'houm iche Gamzou et de Ribbi Éliêzér.
Il a formé les plus grands de sa génération dont Ribbi Yichmâel et Ribbi Méïr.
Ses collègues d'étude étaient particulièrement Ribbi Yehoshua ben 'Hanania, Ribbi Yichmâel ben Élicha, Ribbi Chimeône ben Azzaï, Ribbi Tarfone.
Il a vécu la destruction du Temple et y a survécu 68 ans.
Bien qu'il commençât à s’adonner totalement à l’étude à l’âge de 40 ans seulement (et grâce à son épouse Ra'hel), il parvint à être l'un des sages du Grand béit dine de Jérusalem. Il développa la yéshiva de Bnéï Braq et commença à recueillir l'ensemble des traditions et les ordonna très bien, "en anneaux comme dans un collier".
Il soutint la révolte de Bar Korba et périt dans de grandes souffrances avec les 10 martyrs nommésâsséra arouguéï malkhoute.
C'est de lui qu'il est dit : "il faut attribuer une michna anonyme à Ribbi Méïr, une tossefta anonyme à Ribbi Né'hémia, un Sifra anonyme à Ribbi Yéhouda, un Sifré anonyme à Ribbi Chimeône bar Yo'haï, et toutes viennent de Ribbi Âqiva", leur maître.
Ses collègues, autres grands disciples de Ribbi Éliêzér Haggadol étaient :
- Ribbi Yossé Haggalili dont on ne sait qui fut son maître mais qui est considéré comme l'un des plus grands (Baba Qama 12 b, ligne 11).
- Ribbi Yichmâel ben Élicha (Baba Qama 6 b, ligne 34), de Kfar Aziz près du Jourdain, renommé pour sa grande richesse, il établit sa grande yéchiva nommée Yéchiva devéi Ribbi Yichmâel et des middrachim portant ce nom ont été rédigés ; il y inscrivit les 13 middotes ou règles qui servent à interpréter la Torah, liste qui est lue chaque matin dans la prière après la partie des sacrifices (qorbanote). Il est également l'un des 10 martyrs.
- Ribbi Tarfone de Lydda (Baba Qama 14 a, ligne 38) était le talmid 'havér de Ribbi Âqiva ; arfois cité également comme l'un de ses amaîtres, il est nommé "le père de tout Israël".
- Onqélos, le converti ou prosélyte ou guér tsédéq, a réalisé le Targoum Onqélos, une traduction de la Torah en araméen qui éclaircit de nombreux sens du texte original et qui est lue chaque matin avec les versets de la section hebdomadaire de la Torah (rappel de méthode : on lit deux fois chaque verset de la Torah et une fois sa traduction par Onqélos). D'autres guérim, convertis, sont nommés Ben Hé Hé ou Ben Bag Bag, faisant allusion aux deux lettres hé du nom divin et à leurs "parents" en judaïsme : Abraham et Sara.
- Ribbi Chimeône ben Azzaï (BQ 13 a, ligne 5), qui était également versé en nistar, ce qui est caché, etc.
Dans le traité Roche Hacchana 31 a, ligne 5, on trouve la description des 10 déplacements du Grand Sanhédrine qui eurent lieu à cette époque.
Nous arrivons à la génération de Ribbi Chimeône bar Yohaï :13e génération des tannaïm qui s'étend de la chute de Bar Korba à Bétar en 135 (3895) à l'an 170 (3930).
On y trouve les élèves de Ribbi Âqiva et ses collègues d'étude :
- le grand Ribbi Méïr (Baba Qama 16 a, ligne 46 ; 23 b...). Son nom d'origine était Ribbi Miacha ; ce nom deMéïr, venant de la racine signifiant "lumière", lui fut donné parce qu'il illumine les yeux des Sages. Beaucoup d'enseignements rapportés par lui sont mis sous le nom de a'hérim omerim, "d'autres disent" ; Baba Qama 11 a ; 33 a ; cette expression indique qu'il tient cet enseignement de son maître Élichâ ben Abouya surnommé a'hér, "l'autre", en 'Haguiga 15 a. Cette expression concerne parfois Ribbi Natane.
Il s'agit de Ribbi Méïr quand il est dit : "un élève rapporte une tradition de Ribbi Yichmâel devant Ribbi Âqiva" car il reçut son enseignement de Ribbi Âqiva et de Ribbi Yichmâel, élève lui-même de Ribbi Âqiva.
Ses collègues d'étude cités par diverses sources étaient : Ribbi Yéhouda, Ribbi Yossé ben 'Halafta dont il s'agit quand on trouve seulement le nom Yossé (Baba Qama 20 b ; 21 b), Ribbi Chimeône, Ribbi Elâzar ben Chamouâ, Ribbi Yo'hanane Hassanedélar, Ribbi Né'hémia.
La halakha ne fut pas retenue selon la démonstration qu'en donna Ribbi Méïr, non pas parce qu'il se trompait mais parce que son niveau de compréhension était beaucoup trop au-delà de la mesure de sa génération.
Le talmud insiste sur la grandeur de son épouse Brouria, reconnue pour ses compétences halakhiques par les grands de son temps, qui était capable d'étudier en un seul jour 300 traditions de 300 Sages, apprenait aux étudiants les méthodes de l'étude, les corrigeait à ce sujet et donnait à son mari l'interprétation exacte de versets concernant la prière. Il décéda le 14 Iyar.
C'est dans ce contexte extraordinaire de science de la Torah que vivait celui que nous célébrons Ribbi Chimeône bar Yohaï (Baba Qama 17 a, ligne 17 ; 20 a ; 84 a).
Il fallait dire tout cela pour ne pas donner prise aux préjugés méprisants qui voient en toute coutume populaire juive quelque chose de crédule et de primitif. Qui peut prétendre avoir le niveau de ces maîtres. Ce sont ceux qui savent qui les révèrent pour leur grandeur effective. Lire ce qu'on dit des bnéi aliah dans le Traité Souccah 45 b, et pages 67 et 268 du Lév Gompers : on parle de bnéï âlia, les "membres de l'élévation", pour parler de l'élite intellectuelle et morale qui est le lieu de la présence divine dans le peuple.
Ribbi Chimeône bar Yohaïest connu comme le rédacteur de la tradition qui allait devenir le livre du Zohar.
Il exprima sa vive opposition à Rome et dut, pour son intransigeance, passer 13 ans en cachette, avec son fils Ribbi Elâzar, dans une grotte.
Il est donc un des élèves de Ribbi Âqiva en même temps que Ribbi Méïr, Ribbi Yehoshua Haggarsi, Ribbi Yossé ben 'Halafta, etc.
Il est le maître de Ribbi Yéhouda Hannassi et de Ribbi Chimeône ben Yéhouda.
Que tous ces exemples (celui qui commença à étudier à l'âge de 40 ans, le converti, Brouria) leur volonté et leurs difficultés nous soutiennent tous dans notre effort laborieux pour connaître la Torah et en vivre.
Quelle est la note particulière de Mérone ?
C'est une petite bourgade de Galilée, à 15 km environ au nord-ouest du lac de Tibériade (Tibérias), à quelques kms de Tsafte, Saféd. C'est le Sud des monts de Galilée. En venant de Tsfate par la route 89; au carrefour Mérone, on prend la route 866 et on entre dans Mérone. Son nom veut dire "les eaux élevées" (mé-rom). Yehoshua y a remporté une victoire (Livre de Yéhohua 11, 5-7).
Synagogue de Mérone
On y trouve encore la façade d'une très belle synagogue du 3e siècle avec un beau fronton de pierre.
La puissance des centaines de synagogues de cette époque dans la Galilée et sur le Golane devraient définitivement ôter de notre esprit ce mensonge historique que la terre d'Israël fut désertée par ses habitants juifs après la destruction du Temple en l'an 68.
Ce mensonge repose sur l'antisémitisme religieux chrétien fondé sur l'idéologie que l'ancien testament était fini. De même, la fixation arbitraire à l'année 70 pour la destruction du Temple voudrait faire accroire qu'il y a une plénitude (sens du nombre 70) des temps avec cette année qui achève un cycle pour en ouvrir un autre.
La vérité est autre, la vie continua sur la terre d'Israël : aux siècles suivantes des armées juives existantes encore s'allièrent à Bizance contre Rome et c'est alors l'empire romain décadent qui l'emporta, c'est seulement alors que la présence juive devint mineure, et ensuite arrivèrent les invasions arabes avec l'islam.
Dans ces synagogues de Galilée et du Golane, il n'y a pas d'emplacement de l'armoire de la Torah en face du public, mais elle est souvent disposée dans une pièce de réserve à côté de la salle de prière. La disposition orientée du public orientée vers l'armoire de la Torah est relativement récente , sous l'influence européenne du culte chrétien qui a adopté cette disposition.
Par contre, la disposition juive traditionnelle centre les sièges de tous les participants en carré vers la bama (estrade) de celui qui dit la prière au nom de tout le public (chalia'h tsibbour). Cette disposition veut garder l'analogie avec la disposition sainte des hébreux dans le désert en camp de qéddoucha, sainteté.
La majorité des synagogues séfarades ont gardé cette disposition juive traditionnelle qui manifeste aussi le respect de la diversité.
La seule orientation uniforme du public est l'orientation pendant la prière de la Âmida : vers Jérusalem.
Des restes de ces siècles de dispersion en milieu non juif restent dans l'architecture de nombre de synagogues de la diaspora. Un exemple typique est la belle Synagogue du 19e siècle, de la rue de Tournelles à Paris, orientée dans la direction opposée à Jérusalem et où le public prie lui-même en ce sens, même pendant la âmida, s'orientant vers l'armoire de la Torah ainsi orientée.
Les tombes de la région de Mérone
On y trouve dans un senteur de quelques centaines de mètres :
- ensemble, la tombe de Ribbi Chimeône bar Yohaï ; son fils Ribbi Eleâzar, Ribbi Yits'haq.
- à proximité, la tombe de Ribbi Yava Saba et celle de Ribbi Ada Saba.
- un peu plus loin, celle de Hillél hazzaqén et celles de ses étudiants.
- puis celle de Ribbi Yo'hanane hassandélar.
- plus au Nord, celles de Ribbi Yossi ben Qisma, Ribbi Elâzar ben 'Hasma, Ribbi Yéhouda ben Bétira.
- plus au Sud, les tombes de Chammaï hazzaqén, de sa femme et de ses élèves. La grotte des Cohanim et ce que l'on nomme le siège d'Eliahou hannavi.
- près de la route, la tombe de Rav hammanouna Saba.
C'est donc une extraordinaire concentration des plus grands maîtres de la Michna et du Talmud.
Voici la tombe de Ribbi Chimeône bar Yohaï
(conditions de prise de vue difficiles pour la luminosité et par le nombre de personnes. Photos de l'auteur). Le second côté de la tombe est présenté dans la salle de prière des femmes, de l'autre côté.
Voici maintenant la tombe de Ribbi Elâzar, fils de Ribbi Chiméone bar Yo'haï.
Entre le mur et la grille, il y a environ 80 centimètres. A travers la grille, vous voyez le tapis de velour posé sur la matséva et le nom brodé dessus.
Et voici la pierre ancienne de la matséva, près du sol.
Pensons bien au tsaddiq dont les restes sont ici présents et dont une part de la néchama ne se détache pas jusqu'à la résurrection des morts ( té'hiyate ha métim).
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Je remercie Le Rav 'Hazan, le rav Aharon Bieler et le Grand Rabbin Jacques Ouaknine.
Allez sur mon site préféré Univers Torah
Lag Ba'omèr: signification
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'HAG SAMEAH' - חג שמח
Par Univers Torah
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L’offrande du ‘Omèr à l’époque du Bèt Hamikdach |
Le ‘Omèr est une offrande. Son nom est en fait celui d’une mesure de volume utilisée pour les grains. Il équivaut à un dixième de Éfa selon les paroles même de la Tora (Chémote 16, 36 : quant au ‘Omèr, c'est le dixième d'une Éfa). Le deuxième jour de la fête de Péssa’h, le 16 Nissane, on offrait en plus du sacrifice de Moussaf particulier à la fête, une brebis comme holocauste, accompagnant le ‘Omèr qui est une Min’ha (offrande) de nature particulière. Cette offrande se faisait même si le 16 Nissane tombait un Chabbate et elle devait se faire à date fixe, comme tous les sacrifices publics même si la majorité des Kohanim était impure. Le ‘Omèr ne pouvait être offert qu'avec des céréales moissonnées en Érèts Israël, conformément au commandement de la Tora (Vaïkra. 23) : « quand vous arriverez dans le pays... et que vous y ferez la moisson, vous apporterez un ‘Omèr de prémices de votre récolte au Kohèn... « C'est une Mitsva d'en apporter d'un champ situé près de Jérusalem ; au minimum, faut-il l'apporter d'une terre d'Israël ». C'est une Mitsva de la moissonner la nuit même du 16 Nissane, même si c'est un Chabbate. C'est également une Mitsva d'apporter de la moisson sur pied ; le cas échéant, on peut aussi prendre la moisson en gerbes, voire des épis déjà secs. Le ‘Omèr devait être apporté avec de la farine d'orge, selon la tradition transmise par Moïse du Sinaï (Rachi Vaïkra 2, 14).
La nuit du 16 Nissane, aussitôt après le crépuscule, on moissonnait trois Séa d'orge que l'on amenait au Temple, et dont on devait extraire, après battage, grillage des épis, mouture, un dixième d'Efa de farine. ![]() Cette farine d'orge devait être passée successivement par 13 tamis, pétrie avec un Log d'huile d'olive et une poignée d'encens, puis offerte comme oblation. Le Kohèn, après avoir balancé l'offrande dans les six directions, du côté est de l'autel, offrait le prélèvement comme pour toutes les oblations, le reste devait être consommé par les Kohanim. ![]() Or la tradition nous enseigne que c'est toujours le 16 Nissane, lendemain du premier jour de Péssa'h, qu'on offrait le ‘Omèr. Une des preuves apportées par les textes eux-mêmes est la suivante : Il est dit (Vaïkra 23, 14) : « vous ne mangerez ni pain, ni grain torréfiés, ni gruau jusqu'à ce jour même » (celui du balancement du ‘Omèr). Par ailleurs, il est dit : « les Israélites campés à Guilgal célébrèrent la Pâque le 14 du mois (de Nissane) vers le soir, dans les plaines de Jéricho... » (Yéhochoua’ 5, 10). Et le lendemain de la Pâque, ce même jour, ils mangèrent du blé du pays, en Matsote et en grains torréfiés... C'est le seul passage de l'Écriture où le mot Péssa’h désigne le 15 Nissane. Le lendemain de Péssa’h est donc bien le 16 Nissane, jour où la nouvelle récolte est permise après l'offrande de le ‘Omèr.
Rabbi Yannaï dit que dans la vie courante, la ménagère achète un morceau de viande chez le boucher, que de travail, que de fatigues il lui faudra pour que cette viande soit prête à être consommée ! Mais pendant que nous dormons tranquillement dans nos lits, le Saint béni soit-Il fait venir les vents, rassemble les nuages, fait pousser le blé, mûrir les fruits. Que lui offrons-nous en échange? Une mesure de farine d'orge ! Selon Rabbi Béré'hya, Le Saint béni soit-Il dit à Moïse afin qu'il le répète aux enfants d'Israël : « lorsque je vous ai envoyé la manne, chaque jour il y en eut un ‘Omèr par personne. Aujourd'hui lorsque vous m'offrez le ‘Omèr, il s'agit d'une seule mesure pour vous tous, une fois par an ! Et de plus cette offrande est faite de farine d'orge » ! C’est pourquoi Moché insistera particulièrement sur l'importance de cette offrande ! Comment le Kohèn balançait le ‘Omèr devant l'Éternel ? Il devait l’agiter par un mouvement de va-et -vient vers les quatre points cardinaux, puis vers le haut et vers le bas. Il rendait ainsi hommage à Celui à qui appartient la Terre tout entière, mais aussi tout l'espace qui entoure la Terre ! Selon une autre interprétation, le va-et-vient avait pour but de refouler les mauvais vents, l'élévation et l'abaissement, celui de refouler les rosées néfastes (ainsi qu’il est rapporté à propos de l’agitation du des quatre espèces du Loulav). Rabbi Yo’hanane dit : ne t'image pas que la Mitsva de l'offrande du ‘Omèr est chose si facile ! C'est parce que ses descendants offriront à leur entrée dans le pays une mesure d'orge que Avraham bénéficia de la Promesse de la Terre. Comme il est écrit (Béréchite 17, 8) : « Je donnerai à toi et à ta postérité la terre de ta résidence, tout le pays de Cana'ane en patrimoine éternel, et je serai leur D-ieu. Et ceci à quelle condition ? Et toi garde mon alliance... » (Verset suivant). Cette alliance (selon le Midrach Rabba cité ici) c'est le ‘Omèr. Comment en effet s'exprime la Tora à ce sujet ? « Lorsque vous viendrez dans le pays que je vous ai donné... (Vaïkra 23, 10). Ce pays dont j'ai fait promesse à votre ancêtre pour le lui donner en patrimoine éternel », à quelle condition vous appartiendra-t- il ? « Vous apporterez le ‘Omèr, prémices de votre moisson, au Kohèn ! C'est cette condition que j'ai faite à Abraham ! Ces passages ont été tirés du Midrach Rabba Vaïkra, chap. 28.
![]() Calendrier pour le compte du ‘Omèr en bois et en parchemin. Origine U.S.A 19ème siècle. Dans ces deux versets, la Tora nous ordonne de commencer le compte du ‘Omèr le 16 Nissane, jour où l'on offrait au Sanctuaire l’offrande appelée'Omèr. Nous avons ainsi le devoir de compter ainsi jour après jour, jusqu'à la fête de Chavou’ote, qui est le cinquantième jour du ‘Omèr. De même, il est écris : « Tu compteras sept semaines, dès que la faucille entamera les épis...» (Deutéronome 16, 9).
![]() La Mitsva de compter incombe à chacun de nous : « vous compterez pour vous » dit le texte. Cette Mitsva, bien qu'elle soit liée à l'offrande du ‘Omèr, qui n’avait lieu qu’à l’époque du temple, reste obligatoire de nos jours. Toutefois, nombreux sont nos maîtres qui pensent que depuis la destruction du Temple, la Mitsva est d'ordre rabbinique et non plus imposée par la Tora.
Rabbénou Nissime (le Rane, commentateur du Rif) à la fin du traité de Péssa'him, explique que depuis la destruction du Temple la Mitsva du ‘Omèr, est d'ordre rabbinique afin d’ évoquer en nous le souvenir du Bèt Hamikdach. Puis il cite une interprétation de nos Sages dans la Haggada : lorsque Moché annonça aux Béné Israël: « A votre libération, vous servirez Dieu sur cette montagne », ses frères lui demandèrent : combien de temps après avoir quitté l'Égypte ? Moché leur répondit :après 50 jours! Ils se mirent donc à compter, à partir du 15 Nissane, chacun pour soi, jusqu'au cinquantième jour ! C'est en se basant sur ce Midrach que nos Sages ont maintenu le compte des sept semaines du ‘Omèr qui, de Péssa'h, nous conduisent à Chavou’ote. Ceci bien que l’offrande du ‘Omèr, origine de ce compte d'après la Tora (Lévitique. 23, 15) n'existe plus depuis prés de deux mille ans !
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Nous voyons donc donc c’est le don la Tora et son acceptation par Israël, qui ont été le but véritable de la sortie d'Égypte (voir Exode 3, 12). La soumission à D. et à Sa Loi aura plus de signification pour vous que le passage de la servitude à la liberté ! C'est la sortie d'Égypte cependant, qui permettra la réalisation du but déclaré de l’acceptation la Loi de D-ieu.
![]() Or c'est en comptant les jours que l'homme exprime le mieux sa volonté d'arriver à un but qu'il s'est assigné ! Aussi pour compter le nombre de jours et de semaines, nous le faisons à partir du ‘Omèr, annonçant chaque soir combien de jours sont déjà passé, et non combien de jours il reste encore à attendre jusqu'à Chavou’ote. En effet, cette façon de compter, aurait pour effet, surtout au début de la période, de nous décourager.
Aboudarham, célèbre commentateur du siècle, apporte une raison d'ordre pratique : la période qui va de Péssa'h à Chavou’ote est essentiellement celle de la moisson, celle ou nous nous consacrons aux travaux des champs. Le compte du 'Omèr est là pour éviter que le cultivateur oublie son devoir de monter en pèlerinage lors de Chavou’ote, la deuxième fête de l'année juive ! On pourrait se demander pourquoi commençons nous à compter le ‘Omèr le lendemain de Péssa'h et non à partir du jour même. Le Séfèr Ha'hinoukh répond à cette interrogation :« Le premier jour de Péssa'h doit être consacré entièrement au souvenir de la sortie d'Égypte et des miracles qui l'ont accompagnée, afin de fortifier en nous l'idée du D., Créateur et Providence des hommes. Il ne faut pas mélanger cette joie à une autre, en évoquant le D-ieu Législateur. Nous compterons donc à partir du deuxième jour ! ». Il faut remarquer que dans le compte de cette période nous ne prenons pas pour référence de départ le deuxième jour de Péssa'h, mais nous mentionnons l'offrande du‘Omèr. En faisant ainsi, nous rendons hommage au Seigneur qui, dans sa bonté infinie, assure la subsistance de tous les hommes, en renouvelant chaque année le cycle de la nature !
Les disciples du Ari Zal (Rabbi Its'hak Louria, un des fondateurs de la Kabbala) nous ont révélé que les 49 jours de la Séfira devaient être consacrés à pratiquer et à perfectionner les Midote (qualités, vertus) sur lesquelles le monde doit être construit. Lorsque le monde aura atteint ce stade de perfection, il sera tel que le Créateur l'avait conçu, ainsi qu'il est dit (Béréchite 1, 31) : « Dieu vit tout ce qu'Il avait fait, c'était « parfaitement bien » (Tov Méod). Ces sept vertus sont les suivantes la Bienveillance ('Héssèd) ; la Puissance(Guévoura) ; la Gloire (Tiférèt) ; la Splendeur (Nétsa'h) ; la Majesté (Hod) ; le Fondement (Yéssod) ; la Royauté (Malkhoute). Après la faute du premier homme, et dans les dix générations entre Adam et Noa’h, le monde a perdu toutes ses Midote et fut détruit par le déluge. Par la suite, le monde des descendants de Noa’h connaîtra une nouvelle chute jusqu'à Avraham notre ancêtre. Sept piliers du peuple juif viendront tour à tour, au cours des générations, cultiver ces sept vertus, afin de ramener le monde vers la perfection voulue par le Créateur. CesBâtisseurs du monde sont : Avraham, Its’hak et Ya’akov, Moché et Aharone, Yossèf et David. Ils sont qualifiés de Bergers car ce sont eux qui ont guidé et dirigé le peuple Juif, ouvrant ainsi la voie aux générations futures. Mais chacun de nous a le devoir de travailler, selon ses moyens, à se perfectionner et par voie de conséquence à perfectionner le monde dans lequel nous vivons, et à hâter ainsi l'avènement du Machi’ah. Les sept semaines de la Séfira, chaque année, constituent une période prédestinée à cet effort que chaque juif doit accomplir sur sa personne. Car en nous libérant de l'esclavage, Dieu a voulu faire de nous son Peuple, sa Part. Durant les 49 jours qui s'écoulent entre la fête de Péssa'h et la Révélation du Sinaï, Israël a vu s'ouvrir devant lui les portes de la pureté ! D'une horde d'esclaves, nos ancêtres deviendront « un royaume de pontifes et un peuple saint » ! Cette période particulière donne à chaque juif la potentialité de s’élever dans la Sainteté à travers le travaille des sept Midote de la Séfira. C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle, il est d’usage de lire dans les communautés, pendant les sept Chabbatote qui séparent Péssa’h de Chavou’ote, les Pirké Avote (les Maximes de nos pères), afin de nous imprégner de leurs enseignements judicieux.
![]() Avraham accueille les anges Abraham Avinou excellait dans la Mida de'Héssèd. Son amour pour tout être humain, l'hospitalité qu'il accordait à tout passant, lui permettait ensuite de les faire entrer sous les ailes de la Chékhina (Rachi sur Béréchite. 12, 5).
![]() Le sacrifice d'Its'hak Its’hak , lui, pratiquait la qualité de la Guévoura : il donnait à tout son entourage l'exemple de la crainte de Dieu, servant son Créateur sans relâche, sans compromission, si bien que la ‘Akéda, son sacrifice, n'était plus une épreuve pour lui. Elle le fut surtout pour son père Abraham.
![]() Le combat de Ya'akov et de l'ange Ya’akov excellait dans la qualité de Tiférèt . La Tora l'appelle Ich Tam, (homme intègre). Il cherchait la perfection dans tout ce qu'il faisait. Il lutta avec Laban pour affirmer son bon droit, il se réconcilia avec ‘Éssav, il lutta avec l'ange, il marqua son respect pour Pharaon. Tout ce qu'il entreprit, il le fit avec Témimoutene connaissant ni compromission ni ruse. C’est ainsi que le qualifie Rabbi Yéhouda Hanassi (Pirké Avote II, 1) : « quel est le droit chemin qu'un homme doit choisir tout ce qui apporte la gloire à celui qui le pratique et de la gloire à tout son entourage ! Aussi a-t-il (Ya’akov) été appelé par l'Éternel Israël (celui qui lutte pour D-ieu) et Yéchouroune (celui qui observe la droiture, la rectitude dans son comportement envers tous)».
![]() Moché et les tables de la Loi Moché Rabbénou a pratiqué la Mida de Nétsa'h : la splendeur, celle de la Tora qu'il a transmise à son peuple, au monde entier, telle qu'il l'avait reçue. Les biens matériels que l'homme acquiert ont un caractère éphémère. Par contre, l'acquisition de la Tora, et sa transmission à d'autres, est un Kinyane lanétsa'h, une acquisition pour l’éternité ! De plus, elle enrichit celui qui la donne autant que celui qui la reçoit.
![]() Le Grand Prêtre Aharone La Mida de Aharone le prêtre, c'est le Hod. Il fut qualifié par Hillel de : aimant la paix et poursuivant la paix, aimant les hommes et les rapprochant de la Tora (Pirké Avote 1, 12). Tous ceux qui connaissaient Aharon s'accordaient pour dire : voyez cet homme modeste, prêt à accepter le joug de la Tora, heureux d'obéir à son frère plus jeune que lui, se réjouissant du succès de son cadet, jamais effleuré par le moindre sentiment de jalousie à son égard. Quelle majesté, quelle grandeur était la sienne !
![]() Yossèf fuyant devant la femme de Poutifar Yossèf Hatsadik le juste exprimait la Mida de Yéssod, le fondement. Il porta avec fierté et honneur, dans le monde païen où il fut exilé, le signe de l'alliance scellé sur sa chair. On sait que la perversion et la déchéance morale dans laquelle était tombée la génération du déluge, devaient hâter son (Béréchite 6, 12, et Rachi sur le verset). Celui au contraire qui veille sur le signe de l'alliance d'Avraham assure l'avenir de l'humanité !
![]() Le Roi David La Mida de David est évidemment celle deMalkhoute (la royauté). David ne fut élevé à cette dignité royale ni grâce à sa bravoure, ni grâce à sa sagesse. Il n'en a pas hérité non plus de ses ancêtres. C'est le Maître du Monde, qui lui a confié cette royauté, royauté qui remplit toute l'éternité (Téhillim 145, 13). « Du milieu des brebis allaitant leurs petits, il l'amena pour être le pasteur de Jacob son peuple, d'Israël son héritage ! (Téhillim 78, 71). Et dans le verset précédent du même chapitre D. élut David son serviteur. Il lui fit quitter les parcs des troupeaux ! Il devait rester le serviteur de Dieu une fois investi de la dignité royale ! Aussi par ses cantiques et ses psaumes, il a fait connaître le règne de l'Éternel à tous les habitants de la terre !
Combien il est émouvant de lire les paroles de louange que David adressa au Seigneur à la cérémonie d'investiture de son fils Salomon: « Alors David, en présence de toute l'Assemblée, loua le Seigneur en s'exprimant ainsi Loué sois-Tu, Éternel, Dieu d'Israël, notre Père, d'éternité en éternité ! A toi, Seigneur, appartient la grandeur, la puissance, la gloire, l'autorité et la majesté, car tout, au ciel et sur la terre t’appartient. A toi, Éternel, la royauté et la domination suprême sur toutes choses. De toi émanent richesse et honneur. Tu es le maître de tout. C'est en ta main que se trouvent force et puissance, c'est ta main qui peut tout grandir et tout affermir. Aussi, à cette heure, te rendons-nous grâces et célébrons-nous ton Nom glorieux. En effet, que suis-je, moi, et qu'est mon peuple, pour avoir les moyens de te consacrer de telles libéralités Certes, tout vient de Toi, et c'est de ta main que nous tenons ce que nous t'avons donné » (Chroniques. I, 29, 10-14).
Les sept qualités, dont chacune caractérise un des sept bergers, ne peuvent cependant pas se concevoir l'une sans l'autre! Ainsi si la Bonté ('Héssèd) n'est pas associée à la Puissance (Guévoura), elle devient faiblesse. Il en est ainsi de chacune de ces vertus. Aussi les kabbalistes ont-ils attribué à chacune des sept semaines du ‘Omèr une des sept Midote : Héssèd pour la première semaine, Guévoura pour la deuxième, etc. Mais chacune de ces sept semaines comprend à son tour sept jours, et pour la première semaine par exemple, le premier jour est celui de 'Héssèd chébé'héssèd , le second guévoura chébé'héssèd, puis Tiférèt chébe'héssèd, etc. Pendant les 49 jours qui se sont écoulés, entre leur libération d'Égypte et la Révélation du Sinaï, nos ancêtres se sont perfectionnés graduellement jusqu'à atteindre, la veille de cette rencontre avec Dieu, le degré de Malkhoute Chébémalkhoute : ils étaient dignes de devenir, par l'acceptation de la Loi Divine, un royaume de pontifes et un peuple saint, sanctifié par la Tora à tout jamais !
![]() Il est ordonné (Vaïkra 23, 14) « Vous ne mangerez ni pain, ni grains torréfiés, ni gruau jusqu'à ce même jour, jusqu'à ce que vous ayez offert… »; C’est dans ces termes que la Tora interdit de consommer la nouvelle récolte de céréales jusqu'au 16 Nissane, jour du balancement du ‘Omèr. Il est donc interdit de manger tout ce qui provient de la récolte de céréales (froment, sarrasin, orge, avoine, seigle) avant que le ‘Omèr ait été offert. A l'époque du Temple, le 'Hadach pouvait être consommé à partir de midi le 16 Nissane. Depuis la destruction du Temple, cette interdiction a été étendue au 16 Nissane jusqu'à la tombée de la nuit. Toute céréale qui a pris racine après le 16 Nissane, même si elle a été semée avant Pessa'h, est interdite jusqu'au 16 Nissane de l'année suivante. Par contre si la céréale a pris racine avant Péssa'h (avant le 16 Nissane), la récolte est permise par l'offrande de l'‘Omèr, bien que la moisson ne puisse se faire que plus tard ! Car l'offrande du ‘Omèr (ou la journée du 16 Nissane) permet la consommation de toute céréale qui a pris racine avant cette date. Il faut préciser que en ‘Houts Laarèts (en dehors d’Israël), la nouvelle récolte est interdite jusqu'au 17 Nissane au soir, puisque le deuxième jour de Péssa'h pour les juifs habitant en dehors d'Erets Israël, est fêté comme le premier jour. C’est le 17 qui prend la place du 16 pour l'interdiction de la nouvelle récolte de blé. Par contre le ‘Omèr se compte à partir du soir du 16. |