Une fois de plus, une concession majeure faite par Israël en faveur de l’Autorité Palestinienne, risque bien de se retourner contre l’Etat hébreu dans un avenir pas très lointain, et ce n’est pas qu’il n’y aura pas eu d’avertissements! Il s’agit de la fameuse « prise en main » par l’Autorité Palestinienne de la sécurité et du maintien de l’ordre dans les grandes villes arabes de Judée-Samarie et dans les zones « A » soumises à la responsabilité exclusive de l’AP.
Lors d’un exercice de l’armée de terre, le 17 mai dernier, le général Avi Mizrahi, Commandant de la Région Militaire Centre, avait déclaré: « Tsahal se doit d’être prêt à l’éventualité d’une aggravation de la situation en Judée-Samarie, et lors de laquelle les Services de Sécurité palestiniens, formés par le général américain Dayton, combattront les soldats de Tsahal, mais aussi les habitants des villages juifs de ces régions ».
Mizrahi a rajouté « qu’il s’agit d’une véritable armée d’infanterie, très bien entraînée ‘à l’américaine’, bien équipée, ce qui implique que durant les premiers jours d’un embrasement, les pertes seraient très lourdes côté israélien »
Curieusement, ces propos n’avaient pas eu dans les médias l’écho qu’ils méritent, sans doute parce qu’ils ne cadrent pas avec le politiquement correct qui a établi que seul le Hamas est terroriste, alors que l’Autorité Palestinienne est « le partenaire d’Israël » pour la paix.
Il est clair qu’au sein de Tsahal, la méfiance devient de plus en plus voyante à l’égard des « Services de Sécurité » palestiniens, au-delà des déclarations lénifiantes et apologétiques « sur l’ordre que font régner ces Services dans les villes arabes de Judée-Samarie ». A Tsahal, on a encore le souvenir douloureux des fameuses « patrouilles mixtes » instaurées par les accords d’Oslo, où « soudain », le partenaire palestinien tirait sur son collègue israélien, où les troubles des Tunnels du Kotel, en 1996, où des « policiers » palestiniens ont tiré sur des policiers juifs avec des armes livrées par Israël, toujours en vertu des ces merveilleux Accords d’Oslo. Et depuis, les cas d’implication de « policiers palestiniens » dans des actes terroristes, se comptent pas dizaines. Cette méfiance accrue l’une des raisons pour lesquelles le ministre de la Défense interdit pour le moment l’entrée des 50 véhicules blindés de fabrication russe, stationnés en Jordanie, à destination des Services de « Sécurité » d’Abou Mazen.
Les Américains, à travers un Rapport de leur Contrôleur de l’Etat, reprochent à Israël « de ne pas prendre au sérieux les troupes entraînées par le général Dayton, voire de les rabaisser, et d’empêcher qu’ils ne reçoivent plus d’armes et de matériel », alors qu’à Tsahal, on se dit « persuadé de protéger la vie des citoyens israéliens en n’accordant pas une confiance aveugle à ces miliciens armés ». Les nombreux reproches contenus dans ce Rapport sont sans doute basés, car ils traduisent en fait cette méfiance de plus en plus grande, et ce sentiment de grand danger que constitue le renforcement constant de cette armée palestinienne qui ne dit pas son nom. Cette donnée montre qu’en dépit de la condition émise par Israël quant à un « Etat palestinien désarmé », s’il devait être crée un jour, ni l’Autorité Palestinienne, mais pas davantage les Américains ne prêtent attention à cette exigence israélienne, et sont en train de créer une armée quasi-officielle formée de terroristes.
Mais pour les responsables militaires, « pas besoin d’attendre l’apparition d’un Etat palestinien pour que ces troupes soient dangereuses pour les Juifs, car ces policiers, censés être destinés à l’ordre public, sont devenus tout simplement des terroristes en uniforme ».
Durant plusieurs années, la communauté internationale, mais aussi les médias israéliens ont été menés en bateau (parfois avec leur consentement) en voyant ces « Policiers palestiniens » lutter, souvent farouchement, contre le Hamas ou le Jihad Islamique en Judée-Samarie. Cet élément servait de justificatif aux Américains et aux Européens et demander à Israël de « moins intervenir sur le terrain », et « permettre à Abou Mazen de mettre de l’ordre chez lui ». Mais il s’agissait d’une analyse à courte vue, car ces luttes n’ont qu’un seul but: maintenir le régime d’Abou Mazen et éviter le syndrome de Gaza.
Mais – et Tsahal en est persuadé – le jour où les intérêts des Palestiniens changeront, toutes ces forces, constituées avec l’accord et la bénédiction d’Israël, se retourneront contre les Juifs, et en premier lieu ceux qui vivent en Judée-Samarie.
Les stratèges de Tsahal dressent des scénarios pessimistes, et bien plus graves encore que les événements de la 2e Intifada. Selon un responsable militaire, « nous ne sommes qu’au début d’un nouveau film, mais nous y prêtons tout l’attention nécessaire, car celui qui s’est brûlé à l’eau bouillante se méfie déjà dès que l’eau devient tiède »
