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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 07:27

L’État d’Israël est confronté à une situation de guerre qui dure maintenant depuis sa (re)naissance en 1948. 


http://www.les4verites.com/La-guerre-incessante-contre-Israel-2628.html


Par Milliere Guy - jeudi 17 décembre 2009

Cette guerre, 
sous sa forme militaire, a commencé dès la décision de partage du territoire du mandat palestinien par les Nations Unies nouvellement créées. Elle se poursuit jusqu’à ce jour, sous la forme des tirs de roquettes depuis Gaza. Elle a pris aussi une forme terroriste et il a fallu la construction d’une barrière de sécurité et des contrôles stricts pour que les attentats suicides refluent et disparaissent presque complètement.

Elle a pris encore 
une forme diplomatique : les manœuvres anti-israéliennes de gouvernements démocratiques se proclamant par ailleurs « alliés » d’Israël n’ont pas cessé. La France s’est souvent illustrée dans l’exercice, et les paroles du général de Gaulle sur le « peuple dominateur » sont encore dans toutes les mémoires. Mais l’Espagne, la Grande-Bretagne, la Suède ou la Norvège n’ont pas été en reste.

Les États-Unis eux-mêmes n’ont pas été pour l’État juif un allié aussi fiable et constant qu’on pourrait le croire : il serait difficilement d’affirmer que Dwight Eisenhower ou George Bush père portaient Israël dans leur cœur. Jimmy Carter, quant à lui, ne s’est retrouvé au centre du traité de paix israélo-égyptien qu’après avoir été mis devant le fait accompli par Begin et Sadate. Seuls Truman, Ronald Reagan et George W. Bush peuvent être considérés comme ayant eu une attitude effectivement amicale et pro-israélienne.

Cela dit, 
la guerre la plus odieuse menée contre Israël reste celle de la falsification de l’histoire et de la désinformation. Quasiment personne ne rappelle aujourd’hui la réalité de l’histoire du Proche-Orient depuis un siècle. Quasiment personne ne rappelle ce qui s’est joué au moment du démantèlement de l’empire ottoman, ce que furent la création du mandat palestinien confié aux Britanniques et la fondation de la Jordanie (qui est, en fait, un État arabe palestinien établi, depuis 1921, sur 80 % des terres du mandat). Quasiment personne ne dit que le mouvement « palestinien » actuel trouve ses racines chez un homme nommé Amin al-Husseini, islamiste fanatique, nazi convaincu, admirateur d’Adolf Hitler, chantre de la solution finale au temps du IIIe Reich.

On pourrait penser en écoutant les commentaires que la Judée-Samarie est un « territoire palestinien occupé » par Israël, et oublier que ce fut un territoire conquis militairement par la Jordanie en 1948, puis perdu par elle en 1967 à la suite d’une agression contre Israël qui a mal tourné pour le roi Hussein, sans que quiconque jusqu’alors ne parle de peuple « palestinien ». On pourrait croire que les populations juives vivant en Judée-Samarie sont constituées de « colons » : ce qui équivaut à adopter le discours de ceux qui veulent que la Judée-Samarie soit « judenrein », comme disait l’auteur de Mein Kampf.

Je ne vois jamais le moindre reportage faisant état de la haine raciste entretenue par les médias de l’Autorité palestinienne. Je ne vois jamais quiconque demander ce que sont devenus les milliards donnés à Arafat et à ses successeurs et qui, lorsqu’ils n’ont pas fini sous forme d’explosifs, se sont retrouvés dans des paradis fiscaux. Je n’entends jamais dénoncer la véritable prise d’otage dont sont victimes depuis des décennies les populations arabes vivant à Gaza ou en Judée-Samarie. Il faudrait alors dénoncer les preneurs d’otage : les gouvernements arabes de la région, l’ONU, les dirigeants « palestiniens ».

Durant la guerre contre le Hamas en janvier de cette année, je n’ai guère vu, non plus, évoquer l’utilisation des hôpitaux et des habitations civiles par les terroristes comme des bases de lancement de projectiles meurtriers, et le recours criminel par ces mêmes terroristes à des boucliers humains.

Les conséquences de cette désinformation ne sont pas simplement graves pour
 Israël, qui se trouve graduellement traité à l’échelle internationale comme les Juifs se trouvaient traités en tant que peuple dans les années 1930. Elles sont graves aussi pour le monde occidental, qui renonce ainsi à défendre ses valeurs et principes les plus féconds, et pourrait bien en subir bientôt les effets, à un niveau infiniment plus grave que le port de quelques burqas et la construction de quelques minarets…
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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 07:13
Tribune libre pour Youli Edelstein


Le jour de Yom Kippour, les tirs d'une arme automatique ont troublé le calme de la Grande Synagogue de Paris, pendant qu'au Danemark deux juifs étaient tués dans un centre commercial de la ville d'Odense. À Chicago, j'ai vu des murs couverts de graffitis et carbonisés par les restes d'un cocktail Molotov. A Londres, on a tenté d'incendier les synagogues.

Le ministre de la Diaspora, Youli Edelstein. 
PHOTO: ARIEL JEROZOLIMSKI , JPOST

Ces événements ont bien eu lieu en 2009. Non pas en 1939. Bon nombre de ces attaques ont été perpétuées au nom de la justice pour les Palestiniens - en vue de favoriser la "paix" au Moyen-Orient. Afin de défendre l'"opprimé". Et si la haine des Juifs ne peut plus, aujourd'hui, être défendue dans la légalité, l'antisémite doit chercher de nouvelles formes et de nouveaux lieux de propagation de son poison.

Ce n'est plus l'individu juif ou le conseil des sages juif qui conduit le monde dans la guerre et l'effondrement économique. C'est Israël, l'Etat des Juifs, qui est source de tragédies dans le monde entier. Il n'y a plus de Juifs, mais que des Israéliens. Les antisémites ont transformé le minuscule Etat d'Israël en un Goliath.

Le nouvel antisémitisme : la haine d'Israël

Le révérend Martin Luther King avait déjà commenté cette distorsion de la vérité dès son apparition, il y a plus de 40 ans : "Etre antisioniste est par essence antisémite, et le sera toujours", avait-il dit. "Qu'est ce que le sionisme ? Ce n'est rien de moins que le rêve et l'idéal du peuple juif de retourner vivre sur sa propre terre." Alors, qu'est-ce que cela signifie d'être "antisioniste" ? C'est nier au peuple juif le "droit fondamental accordé justement et librement à toutes les autres nations du globe. C'est de la discrimination contre les Juifs, parce qu'ils sont Juifs. En bref, c'est de l'antisémitisme. Regardez la réalité, ce à quoi sont confrontés les Israéliens lorsqu'ils participent à des compétitions internationales, ou autres activités académiques. Quand ils arrivent en Suède, en Turquie, en Angleterre et même aux Etats-Unis, ils sont accueillis dans l'hostilité, voire par des manifestations violentes nécessitant l'intervention de la police.

Nous ne devons pas hésiter à dénoncer cette haine pour ce qu'elle est. Il ne suffit pas simplement de réagir, mais d'être proactifs. Quatre décennies après la guerre des Six Jours, les ennemis d'Israël préfèrent éviter une bataille ouverte contre l'Etat juif. L'Iran se cache derrière ses armées de procuration, le Hamas et le Hezbollah, qui se protègent eux-mêmes derrière leurs femmes et leurs enfants. Les partisans de l'extrémisme islamique à l'étranger font tout pour nuire à Israël. J'ose espérer que ces individus ne savent pas ce qu'ils soutiennent quand ils descendent dans la rue au nom du Hamas et du Hezbollah. Ils soutiennent les terroristes, la mise en œuvre de la loi islamique, niant les droits des minorités et des femmes. Et ces manifestations se terminent très rarement en paix. Elles finissent avec l'éclat des fenêtres des synagogues, des magasins pillés, et même par la mort de Juifs.

Je vous demande d'expliquer l'antisémitisme à vos enfants. Leur dire pourquoi il est injuste de haïr un peuple, pourquoi il est injuste de haïr un Etat.

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17 décembre 2009 4 17 /12 /décembre /2009 13:00
Une vérité qui gêne
[l'attitude anti-israélienne irrédentiste de la Grande-Bretagne]

17/12/09

Texte anglais original : "An inconvenient truth", 11 décembre 2009

(
Discours repris du blogue de Melanie Phillips sur le site du Spectator).


Traduction française : 
Jean Szlamowicz, pour upjf.org

Note à l’attention des responsables de sites et blogues : Cet article peut être librement reproduit, sous réserve de la mention - explicite et obligatoire - de son lien : http://www.upjf.org/contributeurs-specialises/article-17622-145-7-verite-gene-attitude-anti-israelienne-irredentiste-grande-bretagne-andrec-roberts.html

 

 

Honorables Lords, Mesdames et Messieurs,


C’est un grand honneur que d’avoir été invité à m’adresser à vous, spécialement en ce 60
e anniversaire de l’AIA, et j’aimerais profiter de cette occasion pour parler des relations entre la Grande-Bretagne et Israël, et tenter de les débarrasser de quelques-uns des mythes dont elle est affublée.

Parce qu’il me semble que, sans nier l’indéniable teneur étatique de la déclaration d’Arthur Balfour (novembre 1917), qui promettait « un foyer national pour le peuple juif », il ne faudrait pas en déduire que la Grande-Bretagne ait jamais été plus qu’un compagnon des beaux jours en ce qui concerne les aspirations nationales juives. La fameuse déclaration avait, au moins, en partie pour but de conserver l’appui des Juifs d’Europe de l’Est et de Russie à la Grande Guerre après la Révolution bolchevique, et la formule d’« Etat Juif », qui avait la préférence de Chaim Weizmann (« un Etat juif ») fut rejetée par le Foreign Office. David Ben-Gourion écrivit à l’époque : « la Grande-Bretagne a fait un geste magnifique […]. Mais seuls les membres du peuple hébreu peuvent transformer ce droit en un fait tangible. C’est à eux seuls, avec leur corps et leur âme, leur force et leurs ressources, qu’il incombe de construire leur foyer national et de réaliser leur renaissance nationale ».

Comme prévu, lors de la Conférence de Versailles et des assemblées secondaires qui suivirent jusqu’en 1922, alors même que la Grande-Bretagne s’était vu confier le Mandat de la Ligue des Nations pour la Palestine, le foyer national juif ne fut pas établi. Durant la période du Mandat britannique, on a pu observer des tensions entre le Commonwealth Office, responsable de l’administration de la Palestine, qui voulait le réaliser dans la ligne de la Déclaration Balfour (malgré ses propres contradictions), et le Foreign Office, qui craignait que la création de facto d’un Etat juif suscite l’opposition des Arabes. En 1937, la commission Peel avait recommandé de mettre fin au Mandat et de partager la Palestine entre un Etat arabe et un Etat juif, incluant des transferts de 225 000 habitants arabes en provenance de Galilée, ce que Ben-Gourion avait salué en remarquant que cela « pourrait nous offrir quelque chose que nous n’avons jamais eu, même quand nous étions indépendants à l’époque du Premier et du Second temple ». Malgré cela, les Arabes et le 20e Congrès Sioniste rejetèrent les recommandations de la commission Peel, au grand soulagement du Foreign Office, dont l’opposition se focalisait sur le fait que la chose était estimée irréalisable.
 

Au lieu d’un Etat juif, il y eut le célèbre Livre Blanc de 1939, qui limita sérieusement l’immigration juive en Palestine précisément au moment où les Juifs en avaient le plus besoin, à l’heure de la Solution Finale. Un plafond maximal de 75 000 Juifs fut fixé pour la période fatale de 1940-1944 - et ce chiffre devait aussi inclure les réfugiés d’urgence. Le Livre Blanc fut publié le 9 novembre 1938, le jour même où se produisaient les horreurs de la Nuit de Cristal en Allemagne. Il fut approuvé par le parlement en mai 1939, deux mois pleins après l’occupation de la Tchécoslovaquie par Hitler. Le Guardian de Manchester a décrit ce vote comme « la condamnation à mort de dizaines de milliers de Juifs d’Europe Centrale », sur le simple plan numérique, ce chiffre était probablement sous-estimé. Malgré le vote du Parti Travailliste visant à abroger le Livre Blanc en 1945, le secrétaire d’Etat travailliste aux Affaires étrangères, Ernest Bevin, ennemi acharné d’Israël, le reconduisit, et il ne fut jamais abrogé jusqu’à la proclamation de l’Etat d’Israël.
 

Fin avril 1948, Bevin ordonna que les positions arabes de Jaffa soient protégées contre les Juifs, « à tout prix », et quand l’indépendance israélienne fut effective, le mois suivant, les forces britanniques qui quittaient le pays remirent parfois des positions militaires fortifiées et stratégiques de première importance aux cinq armées arabes qui envahissaient alors Israël, la plus efficace d’entre elles étant d’ailleurs commandée par un Britannique, Sir John Glubb. Ensuite, la veille du Nouvel An de 1948, le gouvernement britannique promulgua un ultimatum menaçant Israël de guerre s’il ne cessait pas ses contre-attaques des forces égyptiennes dans la bande de Gaza et le désert du Sinaï. La Grande-Bretagne fut le seul pays de l’ONU à venir en aide à l’Egypte, dans cette affaire.
 

On comprendra donc aisément la nécessité de la création de l’Anglo-Israel Association par le brigadier général Sir Wyndham Deedes, quelques semaines seulement après que la Grande-Bretagne eut enfin reconnu Israël, en 1949, des mois après l’Amérique, la Russie et d’autres Etats. Il y avait encore un énorme ressentiment contre la Guerre d’Indépendance. Au mieux, Israël ne pouvait guère être considéré que comme un casse-tête par le Foreign Office ; et pire encore, contrairement à ses voisins, Israël n’avait pas de pétrole. Sept ans plus tard, la crise de Suez n’avait rien arrangé. La manière dont Israël avait étroitement collaboré aux plans britanniques pour écraser Nasser aurait dû le rendre cher au Foreign Office, mais, bien sûr, cela n’a pas été le cas.
 

Quand, en mai 1967, Nasser annonça le blocus du Détroit de Tiran, fermant ainsi l’accès, vital pour Israël, vers l’Orient, ceux qui étaient censés garantir l’accès à ces eaux internationales, et notamment les Britanniques, n’eurent pas de réaction rapide ni décisive. Et bien que Harold Wilson fût fier de ses positions pro-israéliennes, son secrétaire d’Etat, George Brown, et le Foreign Office ne s’y conformaient pas. En plus de sa tiédeur durant la Guerre des Six-Jours, la Grande-Bretagne aggrava son attitude en soutenant la résolution 242 qui, au final, demandait à Israël de se retirer « de territoires occupés » — la résolution étant si mal formulée par le Foreign Office, qu’Arabes et Israéliens continuent encore aujourd’hui de se disputer à propos de son interprétation.
 

La Guerre de Kippour en octobre 1973 permit de constater un positionnement encore plus partisan du Foreign Office en faveur des Arabes et contre les Juifs. En décrétant un embargo sur les armes à l’encontre des deux belligérants, le gouvernement Heath a, en fait, empêché Israël de se procurer des pièces de rechange pour les chars Centurion de Tsahal, tout en permettant que la Jordanie en achète, sous prétexte qu’elle n’était pas — officiellement du moins — partie prenante au conflit. Les pilotes d’hélicoptères égyptiens ont même continué de s’entraîner en Grande-Bretagne, le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Sir Alec Douglas-Home, se contentant d’expliquer laborieusement à l’ambassadeur israélien qu’il valait mieux qu’ils s’entraînent en Grande-Bretagne plutôt que de se battre sur le front. Heath refusa même aux cargos américains apportant des équipements à Israël d’atterrir et de faire le plein de carburant dans nos bases de Chypre.
 

Dans les années 1980, Margaret Thatcher a paru apporter une chaleur retrouvée aux relations anglo-israéliennes. Députée de Finchley [circonscription qui compte une importante communauté juive, NdT], son éducation méthodiste était en consonance avec les valeurs juives et elle fut la plus philosémite des parlementaires britanniques depuis Churchill. Pourtant, elle fut elle-même entravée par le Foreign Office, en particulier en matière de coopération pour le renseignement avec le Mossad. John Major a certes envoyé une unité SAS [Special Air Service, forces aériennes d’interventions spéciales britanniques, NdT] pour localiser et détruire les batteries irakiennes de missiles Scud, qui avaient pris Israël pour cible durant la première Guerre du Golfe, mais il s’agissait, avant tout, d’empêcher Israël de répliquer, ce qui risquait de causer le délitement de la coalition arabe contre Saddam.
 

Après le 11-Septembre, Tony Blair a semblé apprécier la manière dont Israël menait, en première ligne, la guerre contre le terrorisme, et c’est ainsi qu’il a courageusement refusé de condamner l’intervention israélienne au Liban. Mais depuis, les interventions britanniques dans le cadre des négociations européennes avec l’Iran concernant ses ambitions nucléaires se sont montrées franchement pitoyables.
 

Le domaine politique où, traditionnellement, le Foreign Office possède une marge de manœuvre importante est la question des visites royales. Ce n’est donc pas une coïncidence si Sa Majesté la Reine a fait 250 visites officielles dans 129 pays différents durant son règne et que ni elle ni aucun membre de la famille royale n’ont jamais mis les pieds en Israël pour une visite officielle. La Princesse Alice de Grèce, mère du Prince Philip, a été reconnue comme Juste parmi les nations, pour avoir recueilli une famille juive chez elle, à Athènes, lors de la Shoah, et elle a été enterrée sur le Mont des Oliviers. Pourtant, le Duc d’Edinburgh n’a été autorisé à se rendre sur sa tombe qu’en 1994, et seulement dans le cadre d’une visite privée.

« Les visites officielles se font sur le conseil du Foreign Office et du Commonwealth office », a expliqué un attaché de presse de la famille royale lors de la récente visite privée du Prince Edward en Israël. Un porte-parole du Foreign Office a souligné qu’en ce qui concerne l’absence de visite officielle de la Reine, « Israël n’est pas un cas unique. Il en va de même pour de nombreux pays ». C’est sans doute vrai pour le Burkina Faso ou le Tchad, mais le Foreign Office a tout de même réussi à trouver du temps, au fil des années, pour envoyer la Reine en Libye, en Iran, au Soudan, au Koweït, à Bahreïn, au Qatar, aux Emirats Arabes Unis, dans le sultanat d’Oman, en Arabie Saoudite, en Tunisie, en Algérie, au Maroc, en Jordanie et en Turquie. On ne peut donc pas dire qu’elle ne s’est pas trouvée dans la région.

Il est également possible que Sa Majesté n’ait pas été sur le trône depuis assez longtemps pour qu’en 57 ans, le Foreign Office n’ait pu se résoudre à lui permettre de rendre visite à l’une des seules démocraties du Moyen-Orient. Au moins serait-elle certaine de recevoir un accueil chaleureux en Israël, contrairement au Maroc, où le roi l’a fait attendre trois heures par une chaleur de plus de 30 degrés, sans parler de l’avant-dernier Sommet des Chefs de Gouvernement du Commonwealth, qui avait lieu en Ouganda, où l’on n’avait même pas fini d’aménager l’hôtel où elle devait séjourner.

La véritable raison, bien sûr, est que le Foreign Office proscrit toute visite royale en Israël, et cette interdiction est d’autant plus stricte qu’elle n’est ni écrite, ni reconnue. En tant qu’acte de délégitimation d’Israël, ce boycott de fait est aussi grave que d’autres actes, tel le boycott universitaire, et est directement imputable aux fonctionnaires pro-arabes du Foreign Office. Ce qui nous amène à M. Oliver Miles.

L’une des raisons pour lesquelles je suis fier d’être historien est que je partage l’exercice de cette profession avec des savants intègres et érudits tels que Sir Martin Gilbert et Sir Lawrence Freedman. Si des individus aussi intelligents, savants et incorruptibles ont choisi d’être historiens, c’est qu’il doit s’agir d’une profession honorable. Permettez-moi donc de citer, mot pour mot, ce que l’ancien ambassadeur britannique en Libye et en Grèce, M. Oliver Miles, a écrit dans The Independent, il y a moins de quinze jours, en commentant la composition de la Commission d’enquête Chilcot sur la guerre en Irak :

« Gilbert et Freedman sont tous deux juifs et il est pour le moins patent que Gilbert a soutenu activement le sionisme. Ce n’est généralement pas mentionné dans la grande presse américaine ou britannique. […] Les cinq membres de la commission ont tous une réputation et une carrière remarquables, mais il est dommage que si l’on accuse cette commission de parti pris, de tels arguments soient si facilement à la disposition des critiques. Il ne doit pas seulement régner un équilibre réel dans une telle commission, il faut aussi que cet équilibre soit manifeste ».

Mesdames et Messieurs, si telle est la manière dont les membres pro-arabes du Foreign Office sont prêts à s’exprimer en public, imaginez un peu ce qu’ils disent en privé de gens comme les professeurs Gilbert et Freedman ! L’équilibre dont parle monsieur Miles est ici visiblement un équilibre racial et, selon lui, il aurait fallu établir un strict quota de Juifs pour participer à cette commission.

Il y a, bien entendu, une raison pour laquelle « de tels faits ne sont  généralement pas mentionnés dans la grande presse » [comme le dit M. Miles], à savoir, que c’est une conception honteuse et répugnante, et que mentionner les origines ethniques d’aussi remarquables serviteurs de l’Etat est scandaleux, outre que personne n’aurait pensé à faire une telle réflexion si Monsieur Miles ne l’avait pas émise.

Etant donné qu’il y a 22 ambassadeurs britanniques dans les pays arabes et un seul en Israël, il est peut-être naturel que le Foreign Office soit plus spontanément pro-arabe que pro-israélien. Il y a parfois eu d’excellents ambassadeurs britanniques en Israël. Cela a été le cas de votre président, Sir Andrew Burns, qui occupait ce poste au début des années quatre-vingt-dix. Et il y a également eu d’excellents ambassadeurs israéliens en Grande-Bretagne, c’est même le cas actuellement avec Ron Prosor. Reste que de telles personnalités luttent contre le courant, car le Foreign Office part du principe que les relations de la Grande-Bretagne et d’Israël devraient être constamment subordonnées aux relations avec les autres Etats du Moyen-Orient, en particulier ceux qui sont riches en pétrole, même s’ils ont un comportement des plus abominables en matière de droits de l’homme, de persécution des chrétiens, d’oppression des femmes, de châtiments corporels moyenâgeux, et ainsi de suite.

Il me semble qu’il s’agit là d’une forme sous-jacente de racisme. La pensée du Foreign Office est que les Juifs sont censés se conduire correctement parce qu’ils sont comme nous. Et il ne faudrait rien reprocher aux Arabes, parce que eux ne sont pas comme nous. C’est ainsi que dans le domaine militaire, on attend toujours d’Israël qu’il se comporte beaucoup mieux que ses voisins, et qu’on le critique très durement, avec une hypocrisie consommée, quand dans le feu du combat pour la survie de la nation, il lui arrive de ne pas y parvenir. Le problème occupe tous les partis politiques aujourd’hui, et il en a toujours été ainsi. William Hague a demandé à Israël d’adopter une réaction proportionnée face au Hezbollah au Liban en 2006, comme si une réplique proportionnée avait jamais permis de remporter la moindre victoire contre des fascistes. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la Luftwaffe a tué 50 000 Britanniques lors du Blitz. La réplique alliée fut de tuer 600 000 Allemands, soit douze fois plus, ce qui est légèrement disproportionné, mais c’est précisément cela qui a puissamment contribué à la victoire. Qui sommes-nous donc pour faire la leçon aux Israéliens sur la proportionnalité à laquelle devraient satisfaire leurs répliques ?

Face au parti-pris anti-israélien massif qui est celui de nos médias si progressistes et de la BBC, il est fréquent, en Grande-Bretagne, d’oublier de se demander ce que nous ferions si nous devions affronter une telle situation. La population du Royaume-Uni est de 63 millions d’habitants, soit 9 fois la population d’Israël. En juillet 2006, pour prendre un exemple au hasard, le Hezbollah a franchi la frontière du Liban, pénétré en Israël, tué 8 soldats en patrouille et kidnappé 2 autres. Cet été-là, le Hezbollah a tiré 4 000 roquettes Katiouchas sur Israël, causant la mort de 43 civils. Pour donner une idée proportionnelle à l’ordre de grandeur britannique, en multipliant par 9, imaginons quelle serait notre réaction si une organisation terroriste basée à Calais envoyait 36 000 roquettes vers le Sussex et le Kent, tuait 387 civils britanniques, après le meurtre dans une embuscade de 72 soldats britanniques et le kidnapping de 18 autres ? J’imagine que le gouvernement remuerait ciel et terre pour protéger les sujets britanniques dans de telles circonstances, et ce ne serait que normal. Pourquoi Israël devrait-il se conduire différemment ?

Depuis que le brigadier général Deedes a fondé l’AIA en 1949, il ne s’est pratiquement pas écoulé une année où l’orateur n’ait pas dit qu’Israël traversait une crise. Et parfois, il s’agissait de crises qui concernaient l’existence même d’Israël, comme en 1956, 1967, 1973 et, comme aujourd’hui, face à la menace nucléaire iranienne. Et à présent, alors que Barack Obama semble être le président américain le moins pro-israélien depuis Eisenhower, les dangers sont encore plus évidents. Car il ne fait aucun doute qu’Obama ne fera rien pour empêcher Ahmadinejad - sans doute le plus virulent et le plus dangereux ennemi des Juifs depuis la mort d’Adolf Hitler - d’acquérir l’arme nucléaire.

Aucun d’entre nous ne peut prétendre savoir ce qui attend Israël, mais si Israël décide de lancer une frappe préventive contre cette menace - de la même manière que Nelson avait préventivement coulé la flotte danoise à Copenhague, ou que Churchill avait préventivement coulé la flotte de Vichy à Oran -, l’Etat juif ne peut s’attendre qu’à une condamnation de la part du Foreign Office. Il devra néanmoins ignorer de telles critiques parce que, malgré tout le travail accompli par l’AIA depuis 60 ans, travail qui est d’une nécessité encore plus importante aujourd’hui, la Grande-Bretagne n’a jamais été davantage qu’un ami des beaux jours pour Israël.

Même si l’histoire ne se répète pas, elle donne parfois une impression de déjà-vu et si le témoignage de l’Histoire a la moindre valeur, c’est de témoigner de  ceci :
 

Pour éviter la menace d’un second Holocauste, on ne peut compter que sur Israël pour agir de manière décisive dans le meilleur intérêt des Juifs.


Andrew Roberts


© The Spectator and Melanie Phillips

 

Mis en ligne le 17 décembre 2009, par M. Macina, sur le site upjf.org


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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 16:32

Signes avant-coureurs d' une attaque contre l' Iran

Les analyses de Frédéric Sroussi pour Jérusalem plus TV



Les gouvernements occidentaux ont enfin l' air de comprendre que l' Iran s' obstinera jusqu' au bout afin d' obtenir l' arme nucléaire. De nouveaux éléments récents tels que les rencontres du chef d' état-major de Tsahal - en quelques semaines à peine- avec ses homologues américains, français, allemands et canadiens, mais aussi la mise en oeuvre du très important exercice militaire de défense américano-israélien (''Juniper-Cobra''), nous font penser qu' une attaque contre les installations nucléaires iraniennes est en préparation.
D' autres éléments géopolitiques qui se déroulent au Pakistan, en Afghanistan et en Iran paraissent aussi donner raison à l' hypothèse d' une frappe militaire imminente contre l' Iran.

     <<<<<< Ecouter son analyse

 

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 06:43
Vous connaissez "mon amour fou" pour ce type, néanmoins j'ai trouvé intéressant de publier cet entretien..............


Mohamed ElBaradei
by kerry Waghorn 






El-Baradei: "La menace du terrorisme nucléaire s'est aggravée"

Par Marc Epstein, Blaise Gauquelin, 

Mohamed El-baradei,qui s'apprête à passer le relais de la direction générale de l'AIEA après douze années de service, ne cache pas son pessimisme.

photos : Jean-Paul Guilloteau/L'Express

Mohamed El-baradei,qui s'apprête à passer le relais de la direction générale de l'AIEA après douze années de service, ne cache pas son pessimisme.

Mohamed El-Baradei, directeur général de l'AIEA s'apprête à passer la main le 30 novembre prochain. Après douze années de service à la tête de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, il ne cache pas son pessimisme. Entretien.

Cet avocat et ancien diplomate égyptien a rejoint, il y a un quart de siècle, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'institution onusienne, installée à Vienne (Autriche), veille à promouvoir l'usage civil de l'énergie nucléaire et à limiter ses applications militaires. Les archives vidéo d'il y a douze ans, lorsqu'il est nommé patron des lieux, révèlent un homme hésitant et peu à l'aise sous les feux de la rampe médiatique. La crise irakienne, en 2002-2003, puis le prix Nobel de la paix attribué à l'Agence et à lui-même, en 2005, ont changé tout cela. L'actuel imbroglio iranienachève sans doute de le libérer... C'est un homme apaisé, à titre personnel, mais inquiet comme citoyen du monde, qui s'apprête à céder la place, le 30 novembre, au Japonais Yukiya Amano.

Quand vous êtes devenu directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), il y a douze ans, cette institution onusienne avait une vocation technique, pour l'essentiel. Aujourd'hui, l'Agence est perçue comme un acteur politique majeur. Que s'est-il passé?

La guerre d'Irak nous a catapultés sous les feux des projecteurs. En 2002-2003, nous devions présenter un rapport toutes les deux semaines au Conseil de sécurité. Des centaines de journalistes couvraient chacun de mes déplacements à Bagdad, en compagnie de Hans Blix, où j'exhortais les Irakiens à coopérer. C'est à cette époque que l'opinion a compris à quel point ces questions - la lutte contre la prolifération nucléaire, l'inspection des sites, etc. - sont d'une importance cruciale.

Le 11 septembre 2001, aussi, a attisé nos craintes au sujet d'un éventuel terrorisme nucléaire. Cela demeure, aujourd'hui, la menace la plus sérieuse. A présent, nous sommes au coeur del'affaire iranienne. Dans un sens, les conséquences pour la stabilité du Moyen-Orient peuvent être encore plus importantes que lors de l'épisode irakien. L'Iran est devenu l'une des plus grandes puissances du Moyen-Orient et il entend le faire savoir. C'est la question de fond, d'ailleurs.

Bio express de Mohamed el-Baradei

1942 Né le 17 juin au Caire (Egypte).

1962 Diplôme de droit à l'université du Caire. Etudes de droit à Genève (Suisse) et à New York (Etats-Unis).

1984-1993 Conseiller juridique de l'AIEA.

1997 Le 1er décembre, élu directeur général.

2002-2003 Crise irakienne: l'AIEA s'oppose à l'administration Bush. De fait, après l'invasion, aucune arme de destruction massive n'est trouvée sur place.

2005 L'Agence et son directeur général reçoivent le prix Nobel de la paix.

2009 Son second mandat s'achève le 30 novembre, en pleine crise iranienne.

Qu'est-ce à dire?

Un combat oppose l'Iran et les Etats-Unis, ainsi que les pays occidentaux en général. Il s'agit de pétrole, mais aussi d'influence. Le Moyen-Orient sera-t-il une région proche de l'Occident? Celui-ci bénéficiera-t-il d'un approvisionnement pétrolier garanti? Certains régimes politiques évolueront-ils alors dans un sens plus démocratique? En Irak, en Afghanistan, au Liban et ailleurs, qui détiendra le vrai pouvoir? Et qui sera l'homme le plus populaire? Barack Obama? Mahmoud Ahmadinejad? Ou Hassan Nasrallah [NDLR: leader du Hezbollah au Liban]?

Il y a un paradoxe au coeur de l'AIEA. Les Américains ont favorisé la naissance de l'Agence, en 1957, et ils continuent, aujourd'hui encore, à financer une part importante du budget. Et pourtant, c'est votre opposition à l'administration Bush pendant la crise irakienne qui vous a rendus, vous et l'Agence, plus forts...

Oui, c'est vrai. Mais ce n'est pas parce qu'un pays finance une institution à la hauteur de ses capacités qu'il peut pour autant prétendre la contrôler. Si l'Agence a accru sa réputation, c'est parce qu'elle a montré qu'elle était indépendante et fondait ses avis sur des faits. De fait, nous avons traversé une période tendue avec l'administration Bush. Mais j'ai parlé avec Barack Obama, son successeur, à trois reprises depuis deux semaines et nous sommes d'accord avec l'administration actuelle, à Washington, quand elle affirme que toutes nos décisions doivent être fondées sur l'équité et la justice. Nous devons être impartiaux, ce qui ne veut pas dire neutres.

A quel point l'approche néoconservatrice américaine, dans le premier mandat de George W. Bush, a-t-elle été néfaste? En payons-nous encore le prix aujourd'hui?

Je le crois, oui. Prenez les grands dossiers du moment - la Corée du Nord et l'Irak. Dès 1992, l'un de nos rapports mettait en garde contre le cas nord-coréen. Un dialogue a bien été entamé sous Clinton et un calendrier a été négocié afin que Pyongyang respecte le Traité de non-prolifération nucléaire. Ces rencontres ont été interrompues sous l'administration Bush. Puis Washington a accusé Pyongyang de tricheries. Au départ, nous soupçonnions simplement la Corée du Nord de dissimuler du plutonium, dans des quantités que nous ne parvenions pas à évaluer. A l'arrivée, le monde doit faire face à ce même pays, qui possède des armes nucléaires.

En Iran, j'ai présenté un tas de scénarios, depuis six ans, qui permettaient de limiter les marges de manoeuvre de Téhéran tout en créant les fondations d'un dialogue. Mais l'idéologie l'a emporté sur la réalité. Comme Willy Brandt, je considère que je suis un pragmatique idéaliste. J'aimerais que le monde soit parfait, mais je constate que ce n'est pas le cas. Alors j'accepte l'imperfection et j'opère dans ce contexte-là.

De nombreux Américains vous qualifient de naïf...

Les Coréens, les Irakiens, les Iraniens, les Américains m'ont traité de tant de noms curieux! Je ne crois pas être naïf. Je juge aux résultats. La lutte contre la prolifération des armes nucléaires reste imparfaite. De quelle autorité morale les pays dotés de l'arme nucléaire pourront-ils se prévaloir, dans les années à venir, pour amener d'autres pays, tentés par l'aventure, à y renoncer?

Le Brésil, l'Afrique du Sud, le monde arabe ne cachent pas leur agacement. Beaucoup de gens se plaignent de l'Inde, qui adéveloppé l'arme nucléaire. Ils oublient que l'Inde, entre 1970 et 1997, a été l'un des premiers pays à prôner le désarmement nucléaire: Rajiv Gandhi, alors Premier ministre, a même milité, en 1998 à la tribune des Nations unies, pour un monde sans armes nucléaires. Il ne s'est rien passé. Et les Indiens en ont tiré la leçon.

La politique des néoconservateurs américains a donné des ailes aux régimes populistes

On me traite d'idéaliste, mais où sont les victoires de ces néoconservateurs qui se prétendent si "réalistes"? Ils ont échoué en Corée du Nord, en Irak et sur le régime de non-prolifération. Ils ont même aggravé la menace du terrorisme nucléaire car je constate que le fossé entre l'Occident et le monde musulman s'est encore creusé. Dans le monde musulman, la politique des néoconservateurs américains a donné des ailes aux régimes les plus populistes.

Que pensez-vous des déclarations de Nicolas Sarkozy, ouvertement critique vis-à-vis des leaders iraniens?

Le résultat n'a pas tardé. Lors des dernières négociations, en octobre, Téhéran a tenté d'écarter Paris du processus de négociation. Je crois, enfin non, je sais que les Iraniens ont agi ainsi en réaction à certaines déclarations venues de France. Dans des affaires de ce genre, toutes les parties doivent éviter les mouvements de menton et la rhétorique virile. Je l'ai dit aux Iraniens, aux Américains, aux Français.

Parler d'un "Axe du mal", évoquer un grand Satan, accuser des dirigeants de mentir... Rien de tout cela ne facilite l'établissement du dialogue. Aucun dirigeant politique ouvertement critiqué à l'étranger ne peut ensuite envoyer un émissaire pour entamer des négociations dans un climat de confiance. Nicolas Sarkozy semble certain que l'Iran tente de développer une arme nucléaire. Pour ma part, je n'en suis pas du tout sûr. Et Leon Panetta, patron de la CIA, est nettement moins affirmatif que le président français.

Quelles conséquences aurait une éventuelle opération militaire israélienne contre l'Iran?

Ce serait un désastre total. Si Israël devait entreprendre une attaque aérienne contre l'Iran, Téhéran mettrait tous ses efforts dans le développement rapide d'armes nucléaires. A supposer que l'Iran cherche vraiment à développer une arme, je partage l'avis de Robert Gates, secrétaire américain à la Défense: une opération armée israélienne permettrait, au mieux, de retarder l'échéance. Rien de plus.

En Iran, il n'y a pas d'autre solution que le processus diplomatique

Les Israéliens aiment rappeler qu'ils ont bombardé le site irakien d'Osirak, en 1981. Mais ils oublient de préciser que, dès l'année suivante, Saddam Hussein avait engagé un grand programme clandestin de développement de l'arme nucléaire. Quant aux sanctions, elles peuvent faire mal, mais elles ne résolvent pas le problème. A mon sens, il n'y a pas d'autre solution que le processus diplomatique. C'est la seule voie.

Le Traité de non-prolifération doit être révisé, à New York, en avril. Les événements de ces dernières années montrent sa fragilité. Comment le réformer?

Il y a tant de choses à faire. D'abord, les neuf pays dotés de l'arme nucléaire doivent montrer concrètement, en actes et en paroles, qu'ils entendent réduire leurs arsenaux respectifs et qu'ils aspirent à un monde débarrassé d'armes nucléaires. Le président Obama et la Russie sont engagés sur la bonne voie.

Pour le reste, notre mandat doit être modifié: dans plus de 90 pays du monde, l'AIEA dispose d'une autorité limitée, voire nulle, pour mener à bien des vérifications. C'est le cas en Syrie ou en Iran. Quant au Conseil de sécurité, il ne fait pas son travail de manière systématique. Aucun vote n'est intervenu en 1992, après notre mise en garde contre la Corée du Nord. Idem en janvier 2003, quand Pyongyang s'est retiré du TNP. En Inde, au Pakistan, mais aussi en Israël, les résolutions du Conseil de sécurité ont été ignorées.

Mohamed ElBaradei, directeur général de l'AIEA, lors d'un point presse à Vienne.

REUTERS/Herwig Prammer/File

Mohamed ElBaradei, directeur général de l'AIEA, lors d'un point presse à Vienne.

La réforme de l'ONU est-elle indispensable?

Oui, mais il ne faut pas seulement modifier la composition du Conseil de sécurité, afin de le rendre plus représentatif. Nous devons aussi améliorer son fonctionnement et le rendre plus efficace, en particulier dans la prévention des conflits. Le devoir d'ingérence est un beau principe, mais quand a-t-il été mis en pratique? Entre Nord et Sud, les relations restent très cyniques, . Voyez l'Irak. Environ 1 million de civils irakiens sont morts. Les avons-nous comptés? Connaissons-nous leur identité ? Non.

Dans le monde arabe et ailleurs, il y a des kamikazes. Il y a des terroristes. C'est une vérité indéniable. Mais quelque 2 milliards d'êtres humains vivent avec 2 dollars par jour et je redoute leur ressentiment à l'égard des plus riches. Pour ma part, la Corée du Nord ou l'Iran m'inquiètent beaucoup moins que l'émergence d'un groupe terroriste nucléaire. Henry Kissinger, George Schultz et de nombreux anciens héros de la guerre froide prêchent le désarmement. De tels personnages ne parviennent pas à cette conclusion par idéalisme. Mais par réalisme.

 
L'AIEA a ses critiques aussi. Ses rapports officiels semblent parfois incomplets et renvoient des faits importants dans des annexes, sans valeur légale?

La France, en particulier, est inquiète à ce sujet. Notre mandat consiste en principe à travailler sur la présence, ou non, de matériaux nucléaires. Depuis quelques années, nous tentons de développer une expertise légèrement différente, qui consiste à évaluer si, oui ou non, un pays cherche à développer une arme nucléaire. Mais nos moyens d'enquête sont souvent limités, en fonction des accords qui nous lient à tel ou tel pays.

En Iran, les renseignements que nous avons reçus sur la militarisation viennent des pays occidentaux: France, Etats-Unis, Allemagne... Nous réunissons beaucoup d'informations, et c'est bien. Mais nous sommes aussi victimes de désinformation. Or, je dois veiller à ne pas être utilisé à des fins politiques. Nous ne retenons dans le corps des rapports officiels que les faits qui sont clairement établis. Je ne suis pas prêt d'oublier la présentation de Colin Powell, alors secrétaire américain à la Défense, deux heures durant, devant le Conseil de sécurité. Il apparaît que tout était faux! Le fond du problème, ce n'est pas tant l'information, mais l'authenticité de l'information. Pour ne rien arranger, les agences de renseignement occidentales ne sont pas d'accord entre elles.

Depuis votre arrivée, il y a douze ans, l'AIEA a évolué. Vous aussi, n'est-ce pas?

Oui, sans doute. Les mensonges qui ont précédé l'invasion de l'Irak, en 2003, m'ont rendu malade. Inutile de vous dire que cet épisode n'a rien fait pour augmenter mon degré de confiance dans la parole des gouvernements. Cette affaire m'a rendu méfiant à l'égard des médias, aussi.

Que ferez-vous, après votre départ de l'Agence?

J'ai acheté il y a deux ans une maison en France, dans le Gers, et je compte bien développer mes talents modestes de jardinier.

 
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