La commission de l’Onu qui enquête à Genève sur l’opération antiterroriste Plomb Durci menée par Tsahal l’hiver dernier dans la bande de Gaza, a entendu lundi le témoignage de Noam Shalit et celui du docteur Mirela Sidrer, qui a été grièvement blessée par une roquette à Ashkelon.
Il faut préciser qu’Israël a décidé de boycotter cette enquête, étant donné qu’il est convaincu que Tsahal se trouvera finalement sur le banc des accusés, et non le Hamas, comme l’a confirmé l’ambassadeur israélien Aharon Leshno-Yaar. Ce dernier a estimé que les témoignages des Israéliens n’auraient malheureusement aucun résultat concret. C’est donc à titre personnel que Shalit et le docteur Sidrer sont venus faire leur déposition.
Noam Shalit a tenté de prouver que l’enlèvement de son fils Guilad, séquestré depuis plus de trois ans par le Hamas, devait être considéré comme un crime de guerre. Pour convaincre la commission du bien-fondé de ses arguments, il a fait entendre les enregistrements du jeune soldat, depuis le lieu où il est retenu en otage par ses ravisseurs.
Noam Shalit a également déclaré: “Les Palestiniens de la bande de Gaza doivent faire pression sur la direction du Hamas pour que celle-ci libère Guilad car c’est le seul moyen de faire lever le blocus imposé sur la région”. S’adressant ensuite directement à la population de Gaza, il a dit: “Vos dirigeants gardent Guilad et vous-mêmes comme monnaie d’échange depuis trois ans, vous êtes retenus en otage”.
Noam Shalit a ensuite tenu à faire comprendre aux membres de la commission, présidée par Richard Goldstone, que son fils ne devait pas être considéré comme une monnaie d’échange. Il a demandé que son isolement soit déclaré officiellement comme étant une violation flagrante de la convention de Genève. Et de préciser: “Le Hamas ignore les droits les plus élémentaires, et parmi eux celui de recevoir la visite de la Croix Rouge”.
Le docteur Sidrer, blessée sérieusement par une roquette alors qu’elle travaillait dans un dispensaire d’Ashkelon, a témoigné elle aussi lundi matin devant la commission. Elle a raconté son épreuve, rappelant qu’en une seconde, l’endroit où elle se trouvait avait été totalement détruit. “Je me suis retrouvée sous les décombres, grièvement blessée, mais j’ai continué à parler à l’une de mes patientes, qui avait elle aussi été très sérieusement touchée”, a-t-elle précisé.
A la fin de sa déposition, le docteur Sidrer a éclaté en sanglots et a demandé aux membres de la commission: “Quel crime ai-je commis ? C’est parce que je suis juive et que je vis à Ashkelon ? Je me suis aussi occupée de femmes à Gaza, de l’autre côté”
Confiant ensuite ses impressions à Galei Tsahal, elle a indiqué que cela avait très difficile pour elle de témoigner : “On a compris ma douleur et c’était très émouvant”. Toutefois, elle ne se fait aucune illusion sur les conclusions de la commission, dont on connaît le manque d’objectivité.
[Lundi 07/06/2009 19:59]