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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 20:57

Le tétradraghme de Bar Ko'hba 

The Bar Kokhba Coin from Clay City, Kentucky
 



 

[Mardi 28/07/2009 19:54]

Par Yéochoua SULTAN


La dernière période d’indépendance qu’ait connue le peuple d’Israël, avant la renaissance de son Etat, a duré trois ans. Avec Shimon Bar Kokhba, l’espoir renaquit de ses cendres. Rabbi Aqiva, maître incontesté du Talmud, auteur d’une partie importante de la Mishna, avait vu en lui l’espoir de la restauration de la royauté perdue avec la destruction du Second Temple. Du 9 au 10 av 3828 du calendrier hébraïque, la splendeur de Jérusalem est réduite en cendre. Mais une lueur est née, il y a 1977 ans, en 3892, soit un peu plus de soixante ans plus tard. Après une période victorieuse qui vit l’ennemi reculer hors des frontières de la Judée, l’empire romain, avec à sa tête l’empereur Hadrien, de sinistre mémoire, déplaça ses meilleures légions cantonnées en Bretagne pour écraser dans le sang les insurgés, exterminant ainsi toute présence juive d’une bonne partie des territoires que les nations nous contestent à nouveau aujourd’hui.

L’insurrection commence donc moins de soixante-dix ans après la destruction du Temple. Le centre spirituel, avec Raban Yo’hanan Ben Zacaï, quitte la capitale assiégée pour s’installer à Yabné. Rabbi Yéochoua Ben Hananya, disciple du précédent, conjure les siens de ne pas se révolter, voyant dans la survie du peuple juif et de sa présence sur sa terre l’effet d’un passage dans la gueule du lion duquel on se serait sortis vivants. Pour lui, la Torah est sauvée, et par la même occasion, l’âme du peuple. Le Temple, quant à lui, sera reconstruit, même si sa génération risque fort de ne pas y assister. Personne, parmi tous les Sages, ne s’oppose à sa reconstruction. Le clivage repose uniquement sur le concept du temps. Pour tous, il finira par être rebâti, puisque tel est le programme révélé tout au long des prophéties, et ce sont les dates qui restent la grande inconnue pouvant porter à controverse.

Bar Kokhba a même frappé de la monnaie, le tétra drachme, portant la mention: « Pour la liberté de Jérusalem ». Les décrets de l’oppresseur sont extrêmement pénibles. Par ironie, les Romains, avec le successeur de Titus, Domitien, ont exigé que les prélèvements financiers apportés comme offrandes pour le Temple, comme le demi-sicle, soient changés en impôt pour leurs caisses.

Les premiers mouvements de révoltes avaient commencé quelque vingt ans plus tôt avec les communautés qui se trouvaient à la périphérie de la patrie des Juifs: en Cyrénaïque, à Chypre et en Egypte, alors que l’empereur Trajan se battait contre l’empire parthe. Pendant la révolte des Juifs de la diaspora, la situation était relativement calme en Judée, sous la domination du gouverneur intransigeant Lucius Quietus.

Hadrien succéda à Trajan, mais il ne voyait pas à prime abord d’intérêt suprême à l’extension illimitée des limites de l’Empire Romain. Il entreprit des travaux tendant à délimiter son territoire par une frontière tangible, dont la muraille d’Hadrien en Bretagne. On eût pu le prendre pour un homme modéré.

Un témoignage numismatique révèle la fondation d’une ville idolâtre et helléniste, (Aelia Capitolina) sur les ruines de la ville sainte. Cette pièce montre l’empereur Hadrien debout derrière un soc, labourant le sol de Jérusalem. Un autel voué au culte de Jupiter fut érigé sur l’Esplanade du Temple.

Le terrain qui a vu la révolte de Bar Kokhba est encadré par Bet-Horon, Beitar et Beth-Gouvrin, du Nord au Sud ; par la ligne allant de Ein-Guedi à Maalé Adoumim sur le front Est, les limites à l’Ouest s’étendant jusqu’au bas des montagnes. Les insurgés ont préparé tout un système de grottes et de passages souterrains.

Osbius témoigne: « Au summum de la guerre, à la dix-huitième année du règne d’Hadrien, la ville de Beitar fut assiégée. C’était une imposante citée fortifiée, près de Jérusalem. A la longue, les insurgés ont succombé à la faim et à la soif. » La chute de Beitar s’est produite elle aussi, un 9 av. pendant trois ans, les habitants de la ville, massacrés, n’ont pas été enterrés car les Romains ne le permettaient pas. Ce n’est qu’à l’issue de cette période qu’ils furent ensevelis. Ceux qui étaient entrés dans la ville en ruine furent témoins d’un fait miraculeux: les dépouilles étaient intactes.

985 villes et villages ont été rayés de la carte de la Judée. 585 000 soldats ont péri dans les combats, les épidémies et la faim, sans compter les millions de femmes, d’enfants et de vieillards que les Romains assassinaient sans distinction, c’est ce que rapporte l’historien Dion Cassius. Cet extrait du Talmud parle de lui-même: « Rabbi Yohanan a dit:  » trois cents cerveaux de nourrissons étaient répandus sur un seul rocher. » »

C’est fâcheusement le manque de connaissance concernant cette hécatombe qui fait que certains décideurs de la politique israélienne ne se réfèrent qu’aux événements de la seconde guerre mondiale comme motif de la défense d’un Etat juif souverain. Ils ne font pas le rapprochement entre l’aspect désertique de la région limitrophe de Jérusalem ou son occupation par des éléments étrangers et les massacres perpétrés par les Romains. Les implantations juives de Judée-Samarie et les points de peuplements ne sont qu’une faible ébauche de la splendeur effacée par la puissance européenne.

Mais les Juifs, malgré la cruauté de l’oppresseur, ont su résister à l’occupant. En effet, Hadrien, lors de son discours au Sénat, n’a pas employé la formule de rigueur incluant la paix des légions romaines. Des mesures antijuives draconiennes ont été prises par le pouvoir d’Hadrien: l’interdiction de la circoncision, de garder le shabbat, de nommer de nouveaux rabbins et d’étudier la Torah sont de cette époque.

C’est encore ce même empereur qui méprisa les Sages du Talmud, avec les tortures et l’exécution des Dix Martyrs: Rabbi Yichmaël Ben Elicha Cohen Gadol, Rabban Shimon Ben Gamliel Hazaken, Rabbi Hanina Ben Téradion, Rabbi Aqiva, Rabbi Yéhouda Ben Baba, Rabbi Houçpit Hamétourguéman, Rabbi Ychbav Hassofer, Rabbi Elazar Ben Chamoa, Rabbi Hanina Ben Hakhinaï, et Rabbi Yéhouda Ben Dema.

Les exemples ci-dessous sont édifiants, et ils montrent la détermination et l’engagement personnel des Sages d’Israël, près à défendre le judaïsme au péril de leur vie, d’une part, et la cruauté des Romains, Hadrien à leur tête, d’autre part.

Rabbi Ychmaël, qui comptait parmi les sept hommes les plus beaux de la terre, plut à la fille de l’empereur qui le vit au moment où il allait être exécuté. Elle demanda la peau de son visage qui lui fut arrachée alors qu’il était en vie. Elle la fit conserver afin de pouvoir toujours la contempler. D’autres souffrances atroces lui furent infligées jusqu’à se mise à mort.

Rabbi Hanina Ben Teradion fut brûlé avec un rouleau de la Torah. Pour prolonger le supplice, les Romains avaient entouré son corps d’éponges imbibées d’eau. Pendant que le parchemin était dévoré par les flammes, les lettres s’envolaient dans les airs.

Rabbi Aqiva fut écorché vif, la chair labourée par des peignes de fer. Il proclama l’unicité de Dieu en rendant son âme au Créateur. Il s’était toujours demandé s’il aurait le courage et le mérite de pouvoir mourir en sanctifiant Son Nom.

Les Romains, malgré l’atrocité des massacres qu’ils ont perpétrés en Palestine – ce nom ayant été imposé dans le but de faire oublier la relation entre les Judéens et la Judée – , ne sont pas parvenus à en effacer définitivement la judéité – la clôture de la Mishna a pu y être réalisée environ deux cents ans plus tard – pas plus que les Arabes qui avaient commencé avec le massacre des Juifs de Madian, ou que les Espagnols ou les nazis. Aujourd’hui, les nations se liguent pour attaquer à nouveau Jérusalem, mais le peuple d’Israël se rétablit peu à peu, en attendant la restauration complète de son Etat et de sa ville, avec le Troisième Temple.

Le Talmud rapporte que Rabbi Aqiva ria, lorsqu’il vit un renard sortir de l’enceinte du Temple détruit. Aux autres Sages qui ne le comprirent pas, il expliqua que la réalisation des prophéties qui prévoyaient la destruction étaient la confirmation et l’introduction aux prophéties de la restauration. La ville de Beitar, rebâtie il y a vingt-quatre ans, compte aujourd’hui près de trente mille habitants. Puissions-nous assister à la réédification du Temple de Jérusalem, et à la rédemption totale, même si notre mérite est insuffisant, au nom des souffrances endurées par Son peuple depuis 1941 ans.

par Yéochoua Sultan,

Actu.co.il 

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commentaires

A
La repression d'Hadrien fut terrible, et nous n'oublierons jamais, que la charrue est passé à l'emplacement du temple, que les juifs furent contraint à l'exil, et que celui-ci nous a dépossédé de notre entière identité.<br /> <br /> Aélia Capitolina et Palestinae c'est lui !<br /> <br /> Ci dessous un texte d'un collègue <br /> <br /> On dispose de très peu d'informations sur ce qui s'est réellement passé en Judée entre les années 132 et 136. Il semble cependant que le projet d'Hadrien, qui voulait édifier une ville grecque à l'emplacement de Jérusalem, fut à l'origine du soulèvement.<br /> <br /> Ce mouvement insurrectionnel aurait pris naissance au sein des communautés esséniennes de la Mer Morte, où un certain Rabbi Akiba et un nommé Simon Bar Kochba se seraient associés pour bouter les Romains hors de Terre Sainte. Ce Bar Kochba revendiquait le trône d'Israël au nom de son appartenance (réelle ou supposée) à la lignée de David. Son nom indique d'ailleurs aussi clairement son programme messianique (Bar Kochba = "Fils de l'Étoile") que les paroles de Jésus quand il s'exclamait : "Je suis la racine et le descendant de David, l'Étoile brillante du matin" (Apocalypse., 22 : 16).<br /> De là à supposer une filiation entre Jésus, descendant de David, Menahem, le révolté de 66 qui, lui aussi, se proclamait issu de la lignée de David, et notre Bar Kochba, fils de l'Étoile davidienne et dernier insurgé juif de Palestine, il n'y a qu'un pas…<br /> <br /> Quoi qu'il en soit, après quelques succès initiaux, Bar Kochba, rabbi Akiba et leurs très nombreux partisans (on parle de 500.000 hommes mais il s'agit sûrement d'une exagération) furent contraints à se retrancher dans la place forte de Bétar, près de Jérusalem. et y succombèrent après un très long siège. Le Fils de l'Étoile tomba lors de l'ultime combat, tandis que rabbi Akiba était brûlé vif après avoir été longuement et horriblement torturé.<br /> <br /> Hadrien, qui avait interdit qu'on célébrât la victoire contre les insurgés juifs, tant celle-ci avait été chèrement acquise, put alors donner libre cours à ses projets urbanistiques pour Jérusalem : à l'emplacement de l'antique ville sainte, complètement dévastée, s'éleva désormais la cité gréco-romaine d'Aelia Capitolina, strictement interdite aux Juifs.<br /> La dernière révolte juive avait visiblement fait très peur à l'empereur. C'est sans doute pourquoi il prit une mesure une mesure radicale contre ce peuple "à la nuque raide" : il interdit totalement la religion hébraïque.<br /> <br /> C'était là une mesure totalement inédite. En effet, la notion de "persécution religieuse" était totalement étrangère à ces superstitieux de Romains qui souhaitaient toujours garder de bonnes relations avec toutes les divinités de tous les peuples qu'ils gouvernaient… Et surtout avec ce Dieu unique d'Israël qui leur flanquait une frousse bleue.<br /> Le très bizarre, inhabituel et exceptionnel édit "persécuteur" d'Hadrien à l'encontre de la religion juive sera d'ailleurs abrogé par son successeur Antonin, et ce dès la première année de son règne.<br /> <br /> Une dernière chose "pour la bonne bouche" : les premiers historiens de l'Église chrétienne, très antisémites et très soucieux de se "racheter une conduite" envers l'Empire romain, prétendront que jamais au grand jamais, les Chrétiens ne participèrent à la révolter de Bar Kochba.<br /> "Qu'allez-vous penser là, affirment-ils ? Au contraire, c'est cet affreux rebelle de Bar Kochba qui persécutait les Chrétiens ! Il faisait souffrir mille morts à ceux qui lui tombaient sous la main !…"<br /> Il y a pourtant, certaines coïncidences compromettantes…<br /> <br /> En 105-106, les armées de Trajan envahissent la Jordanie où les Chrétiens se sont réfugiés "autour des parents de Jésus"… Et le pape Évariste est exécuté à Rome.<br /> En 116-117, une révolte juive, qui éclate sur les arrières de son armée, oblige Trajan à renoncer à ses conquêtes orientales… Et à Rome, le pape Alexandre Ier subit le martyre, ainsi d'ailleurs que saint Ignace, transféré à grands frais de sa ville syrienne d'Antioche, à deux pas du théâtre des opérations militaires, vers la capitale pour y subir le plus infâme des supplices.<br /> Et enfin, en 135-136, juste au moment où les armées d'Hadrien écrasent la révolte de Bar Kochba, c'est au tour du pape Télesphore de "recevoir la couronne du martyre" à Rome.<br /> Alors je dis : ou bien les juges Romains, particulièrement obtus, s'entêtaient à confondre les doux chrétiens avec les plus fanatiques des patriotes juifs, ou bien les Chrétiens étaient effectivement "partie prenante" à toutes ces révoltes messianiques.<br /> <br /> Et comme les magistrats Romains n'étaient ni inhumains ni imbéciles…
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