Eh ben Bravo, quel choix intelligent !
Pauvre Liban !
[Lundi 03/08/2009 17:35
Ce n’est rien moins qu’un séisme politique qui vient de se produire sur la scène politique libanaise, avec à la clé une victoire pour le Hezbollah et un coup dur pour Saad Hariri qui tente de former un gouvernement « équilibré » : Walid Joumblatt, leader du camp druze libanais, et l’un des ennemis les plus farouches de l’implication syrienne au Liban, vient d’annoncer qu’il rejoignait le camp des « pro-syriens » et qu’il se rendrait prochainement à Damas.
A la veille du dernier scrutin, Joumblatt avait déjà donné des signes précurseurs de sa « désertion » en donnant instruction à ses « troupes » de voter pour le Hezbollah et ses alliés, pensant que le Hezbollah allait l’emporter. Mais après les résultats des élections et la victoire du camp anti-syrien, peu de gens pensaient que Joumblatt allait franchir le pas, et rejoindre les pro-syriens.
Lors de la conférence de presse qu’il a donnée, Walid Joumblatt, qui dirige le parti « Socialiste Progressiste » druze, a déclaré que « ce parti créé il y a 14 mois, ne peut pas continuer sur le modèle actuel. Il faut penser à une nouvelle structure, autant au sein de notre parti qu’au niveau national, afin de nous reconcentrer sur les objectifs principaux, c’est-à-dire l’arabité et la Palestine, pour lesquels tant de gens ont combattu ».
Dans le camp d’Al-Hariri ont envoyé une allusion très claire à Joumblatt : « S’il y a des gens qui veulent rappeler des points historiques, qu’ils se rappellent les époques où ils ont fais passer leur intérêt personnel ou partisan avant ceux de la nation ».
On ne sait pas cependant si la collaboration entre Al-Hariri et Joumblatt est arrivée à son terme et si les efforts d’Al-Harari pour former un gouvernement sont définitivement compromis. Il y a quelques jours, Nabi Berri, président du parlement libanais, précisait qu’ « il ne restait plus que quelques détails à régler », mais nul ne sait pour l’heure si Walid Joumblatt fera partie du gouvernement Al-Hariri.
Cette décision de Joumblatt est assez surprenante lorsqu’on se rappelle qu’au mois de mai 2008, de violents affrontements avaient eu lieu entre des terroristes du Hezbollah et des partisans de Joumblatt dans les montagnes du Shouf, fief de la population druze, après que Joumblatt ait quasiment insulté Hassan Nasrallah.
Une nouvelle allégeance de Joumblatt à la Syrie serait un comble quand on pense que c’est Damas qui avait commandité l’assassinat de son père, Kamal Joumblatt, pour son attitude très hostile à la mainmise syrienne sur le Liban, et que Walid Joumblatt a qualifié Bachar El-Assad de « chef mafieux ».
par Shraga Blum
Actu.co.il