Espionnage: un Arabe israélien surveillait le chef d’état-major
http://www.actu.co.il/2009/08/espionnage-un-arabe-israelien-surveillait-le-chef-detat-major/
Une nouvelle affaire d’espionnage, qui semble particulièrement grave, vient d’éclater en Israël avec l’inculpation d’un Arabe de nationalité israélienne, résident de la ville de Tirah, qui a été recruté par le Hezbollah pour recueillir des renseignements précis sur le chef d’état-major Gaby Ashkenazy.
Le suspect, Rawi Sultani, 23 ans,a été interpellé après une longue enquête de la police et du Shin Bet. Il est accusé d’avoir commis de graves délits contre la sécurité de l’Etat et d’avoir notamment communiqué des informations précieuses à l’ennemi, pris contact avec un agent étranger et établi des liens en vue de perpétrer un crime.
Son incorporation dans les rangs de l’organisation terroriste d’obédience chiite date du mois d’août 2008, lorsqu’il a participé à un camp d’été du mouvement arabe Balad au Maroc. C’est lors de ce séjour qu’il a rencontré Salman Harb, 26 ans, agent du Hezbollah. Ce dernier, présent sur les lieux pour faire de la propagande, a notamment présenté un film d’Al Manar, sur la Deuxième Guerre du Liban.
Sultani, qui s’est lié avec Harb, lui aurait alors indiqué qu’il s’entraînait dans la même salle de sport que le chef d’état-major, à Kfar Saba, et qu’il pouvait donc lui rendre compte des déplacements et des habitudes du général Ashkenazy. Mais il n’a pas été engagé immédiatement: on lui a simplement demandé d’attendre les instructions de ses « supérieurs ».
Quelques mois plus tard, lors d’un séjour en Pologne, le suspect a rencontré le frère de son agent, Samy Harb, qui lui a demandé cette fois de recueillir des renseignements sur les bases militaires de Tsahal et de lui communiquer certains détails sur le chef d’état-major. Sultani a alors confié à l’agent du Hezbollah toutes les informations qu’il détenait en lui indiquant notamment comment entrer dans la salle d’entraînement, quelles étaient les heures habituelles du général Ashkenazy, etc.
Après son retour en Israël, Sultani a maintenu ses contacts avec ses « employeurs » et a même eu des conversations téléphoniques codées avec eux et des échanges de courriers électroniques. C’est à ce moment là qu’il a été repéré par la police qui a commencé à enquêter discrètement sur ses activités. Sultani a été arrêté en décembre dernier et lors de son interrogatoire, il a avoué avoir rencontré des représentants du Hezbollah en Pologne pour leur communiquer des renseignements sur le général Ashkenazy.
Le père de l’accusé, l’avocat Fouad Sultani, qui défend son fils au tribunal, a prétendu pour sa part que celui-ci avait été exploité et qu’il était innocent. Et de présenter l’argument classique, et bien connu, en affirmant qu’il s’agissait « d’accusations politiques ».
Pour les services de sécurité, l’affaire est extrêmement grave. En effet, le suspect a tenté de recueillir des informations précieuses sur une des personnalités les plus importantes d’Israël au moment où le Hezbollah clame haut et fort son intention de réaliser un attentat pour « venger la mort d’Imad Moughnieh », chef terroriste assassiné il y a quelques années.
Il n’y a pas si longtemps, le Shin Bet avait mis en garde contre les tentatives du Hezbollah, rappelant que le groupe chiite et d’autres organisations terroristes tentaient de recruter des Israéliens par toutes sortes de moyens, dont l’Internet, pour obtenir des informations précieuses sur des personnalités israéliennes de premier plan et sur certains lieux stratégiques.
Inutile de dire que le chef d’état-major a changé ses habitudes depuis que cette affaire a été dévoilée.
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