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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 16:03

 

 

Nazirs et monastères
Le plaisir sans le matérialisme

L’homme le plus puissant de la Bible fut, bien entendu, Samson. Il vainquit les bêtes les plus féroces et démolit un stade de ses mains nues. Mais à la fin, Samson fut vaincu par une coupe de cheveux : Dalila les lui coupa et il perdit sa force. Pourquoi un acte aussi anodin a-t-il pu saper sa force ? Parce que Samson était un Nazir. Comme nous le lisons dans la Paracha de cette semaine, le vœu sacré du Nazir lui interdit de se couper les cheveux, de toucher un mort et de boire du vin.

À l’expiration de la durée de son vœu, le Nazir devait apporter certaines offrandes expiatoires au Temple. Le Talmud demande : pourquoi le Nazir, qui avait essentiellement pris sur lui des interdictions volontaires au-delà de la lettre de la loi, devait-il chercher le pardon ? Quel péché avait-il commis ? L’une des opinions avancées dans le Talmud suggère que le fait même de s’être refusé le plaisir de boire du vin est considéré comme une faute.

Mais pourquoi, dans ce cas, est-il si grave de s’interdire quelque chose ? Juste parce que D.ieu nous permet de jouir du fruit de la vigne, il est mal de le décliner ? Devrai-je rendre des comptes pour tout produit certifié cachère que j’ai choisi de ne pas consommer ? Juste parce qu’une glace populaire vient d’être autorisée par le rabbinat, suis-je un mécréant si je m’en tiens au sorbet ? Et si je n’ai pas encore dîné dans le restaurant chic et cachère en vogue, dois-je rechercher l’expiation ?

Il semble toutefois qu’il s’agisse plus d’une question d’attitude que de bien ou de mal. Quelle est la bonne façon de vivre ? Quelle devrait être notre approche vis-à-vis de la Création et du monde matériel ? Faut-il divorcer de la société pour être saints ? Devrions-nous rejeter tout ce qui n’est pas entièrement spirituel parce que nous craignons que cela n’interfère avec notre piété ?

Il existe des idéologies qui prêchent le célibat et révèrent ceux qui se séquestrent eux-mêmes pour échapper aux trépidations de la vie quotidienne. Ils tiennent que le corps est foncièrement impur et considèrent le mariage comme une concession à la faiblesse humaine. Et puis il y a ceux qui gravissent des montagnes pour s’échapper vers les royaumes spirituels. Les cieux sont bien plus empreints de bonheur et de beauté que les coins de rues sales et les avenues négligées de la vie urbaine.

Le Judaïsme voit les choses autrement. Nous ne suivons ni les théologies du rejet ni celles de la fuite. Nous acceptons et affrontons le monde de D.ieu. Bien sûr, il y a des lignes de conduite bien claires, ainsi que des règles et des prescriptions. Mais, dans le cadre de la Torah, nous devons travailler avec l’univers du Tout Puissant. « Au commencement, D.ieu créa le ciel et la terre. » Le « terrestre », le matériel, fait également partie de Son vaste et éternel plan. Ce plan consiste en ce que des êtres terrestres, des hommes et des femmes, investissent leur temps, leurs énergies, leurs richesses et leurs sagesses pour imprégner le monde matériel de Divinité.

C’est ce que nous faisons avec chaque Mitsva. Nous prenons le matériel et le transformons en spirituel, non pas en le brisant ou en le fuyant, mais en l’affrontant et en le façonnant en quelque chose de sacré et porteur de sens.

« Les Juifs n’ont pas de monastères, » entend-on souvent. Une Yéchiva n’est pas censée être un monastère, mais une école où l’on enseigne aux étudiants à créer de la valeur spirituelle au sein du monde matériel. Ainsi le Nazir, qui, à cause de sa propre faiblesse morale, avait jugé nécessaire de s’éloigner de ce que le Créateur nous a permis, commettait en quelque sorte une faute. Et son attitude appelait effectivement une expiation.

Le Judaïsme nous engage à vivre une vie plus élevée et surnaturelle, mais à l’intérieur de ce monde. Plutôt que de permettre à la vanité d’une société de nous entraîner dans sa descente,  le défi nous est lancé de déployer tous les efforts afin de la changer pour le bien.

Bien sûr, buvez le vin, mais sans oublier de faire le Kiddouch et de dire « Le’haim ! »

 

'HABAD

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