Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 18:35
Ankara-Jérusalem : signal d'alarme

A l'heure où les tensions avec Ankara sont de plus en plus visibles, des experts se sont rencontrés pour parler des relations israélo-turques. A l'ordre du jour : l'antisémitisme galopant, l'exportation de la culture israélienne, l'émergence économique de la Turquie et le renforcement de ses liens avec l'Iran.

Le nouvel ambassadeur turc en Israël, Ahmet Oguz Celikkol. 
PHOTO: JPOST

Si aujourd'hui, on ne peut nier qu'un fossé se creuse, tant entre les deux gouvernements qu'entre les deux sociétés, il semble inimaginable que la République laïque rompe ses liens avec l'Etat hébreu. Le dialogue entre les deux pays s'est instauré dès 1949. On oublie trop souvent que la Turquie est le premier pays arabo-musulman à avoir reconnu Israël.

Le Conseil israélien des Affaires étrangères a donc organisé, dimanche 1er novembre, une série de discussions pour comprendre les origines de la crise. La conférence, intitulée "Israël et la Turquie : que faire dès à présent ?" rassemblait universitaires, personnalités politiques et hommes d'affaires pour un débat haut en couleurs.

Objectif affiché d'Ankara : gagner en influence. La Turquie est un véritable carrefour entre le vieux continent, le monde arabe, le Caucase, les Balkans et le pourtour méditerranéen. Déterminée à utiliser cette place stratégique, elle s'engage dans la "0 problem policy" : éviter tout conflit. Mais cette politique ne dessine-t-elle pas un virage vers le monde islamiste ?

Une laïcité en perdition

Comme l'ont confirmé les élections de 2007, les temps libéraux du kémalisme sont révolus. La laïcité de la Turquie et sa politique favorable à l'Occident sont en train d'être sévèrement remis en question. Il ne faut pas se laisser bercer par une Turquie prétendument neutre : sa politique pro-arabe va de paire avec une position anti-Israël. Pour preuve, les récentes déclarations sur le nucléaire iranien du Premier ministre turc, Recep Tayyip. Tout aussi inquiétantes, les nouvelles amitiés syriennes et iraniennes d'Ankara.

Pourtant, selon Menashé Carmon, directeur du conseil israélo-turc des entreprises, il ne faut pas tourner la tête à la république turque. « Les Israéliens travaillent partout à travers le monde, autant dans les pays qui reconnaissent l'Etat hébreu que dans ceux qui le renient. (…) Leurs entreprises s'intègrent et investissent dans tous les marchés émergents, et celui florissant de la Turquie est une grande opportunité à saisir, » explique-t-il.
L'intervenant ajoute que l'économie est un outil efficace pour faire pencher la balance politique d'Ankara en faveur de l'Occident, l'Europe en premier lieu : la Turquie pourrait ainsi réaliser «la synthèse de la modernité et de la tradition » à laquelle son premier président, Mustafa Kemal la prédestinait. Mais si Israël laisse passer cette occasion, se sont les fonds islamistes qui soutiendront le marché turc et contrôleront ses finances. Le caractère démocratique et laïc de la Turquie ne sera alors plus que pure façade.
Le professeur Efraim Inbar, du centre stratégique de Begin-Sadat, est nettement plus alarmant. Selon lui, la Turquie moderne est déjà antisémite et le revendique. Réaction du docteur Alon Liel, ancien ambassadeur d'Israël à Ankara, qui refuse d'employer le terme d'« antisémitisme » lorsqu'il n'est pas approprié : c'est en traitant la Turquie comme un pays antisémite qu'elle plongera dans les rangs de l'extrémisme.

La culture comme passerelle entre les deux peuples

Autre piste à explorer : celle de la culture. Efra Bengio, spécialiste du Proche-Orient et de l'Afrique à l'université de Tel-Aviv, déplore fortement l'accès très limité à la culture hébraïque en Turquie. « Dans la plus grande bibliothèque en hébreu de la capitale, on ne dispose que de 44 ouvrages », explique-t-elle à une assemblée surprise. Il est temps de redoubler d'efforts pour redonner un souffle au dialogue. Les déclarations du 29 octobre d'Ahmet Oguz Celikkol, nouvel ambassadeur turc auprès d'Israël vont dans ce sens : « Je compte redynamiser les liens entre les médias et les universités de nos pays respectifs. J'estime que cela pourrait aider les sociétés turques et israéliennes à se comprendre davantage ».

Une amitié turco-iranienne de plus en plus inquiétante?

Dernière crainte : la Turquie et l'Iran pourraient-elles conclure un « nouveau traité Ribbentrop - Molotov » au Levant ? Les déclarations des dirigeants des deux pays lors du dernier voyage du premier ministre turc à Téhéran, à la fin du mois d'octobre, semblent en attester. Ils se sont tout deux véritablement ligués contre Israël, notamment sur la question du nucléaire.
Mais sur ce point encore, Bengio se veut rassurante. Elle explique que l'Iran et la Turquie ne se complèteront jamais parfaitement. Bien au contraire, une rivalité inaltérable les sépare. « Il y a un équilibre des pouvoirs entre la Turquie et l'Iran dans la région du Moyen-Orient : aucun des deux ne cèdera la place à l'autre. Et sans la Turquie, l'Iran gagnera en influence », affirme-t-elle. Espérons donc que Téhéran et Ankara ne se trouveront pas d'intérêts communs en surpassant cet antagonisme. Auquel cas, Israël ne sera pas le seul pays à devoir s'inquiéter...

Partager cet article
Repost0

commentaires

Traducteur/translator

 

 

France  ISREAL  English

Recherche

logo-lien-aschkel-copie-1.jpg

 

France  ISREAL  English
Traduire la page:
By
retour à l'acueil

------------------------------------- 

 

Communication and Information

 

Vous souhaitez 

- proposer un article ?
 - communiquer une info ?

Contactez la rédaction

bOITE-a-mail.jpg

-------------------------------

 

Nous remercions par avance tous ceux

qui soutiendront le site Aschkel.info

par un don

icone paypal

Paiement sécurisé


Consultez les dossiers

Archives

Mon livre d'or

 

 Livre_dor

 


 

Visites depuis la création du site


visitors counter

Catégories