Un attentat-suicide contre une mosquée chiite de Zahedan, dans le sud-est de l'Iran, a fait au moins 21 morts et 100 blessés jeudi soir, dont des Gardiens de la Révolution, rapportent des médias iraniens.
L'explosion de deux bombes devant la Grande Mosquée de Zahedan n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais un député a dit porter ses soupçons sur le groupe rebelle sunnite Jundollah.
"Dans les deux explosions de Zahedan, plus de 20 personnes ont été tuées et plus de 100 autres ont été blessées", a déclaré à l'agence Irna Fariborz Rashedi, responsable des secours dans la province du Sistan-Baluchistan.
Irna a par la suite rapporté que le procureur de Zahedan, Mohammad Marzieh, avançait un bilan de 21 morts.
Le vice-ministre iranien de l'Intérieur cité par l'agence semi-officielle Fars a déclaré que "plusieurs Gardiens de la Révolution iranienne ont été tués ou blessés".
Hoseinali Shahriari, député de Zahedan, a dit à l'agence Fars qu'il soupçonnait le groupe rebelle sunnite Jundollah d'être responsable des explosions.
Le chef du Jundollah, Abdolmalek Rigi, a été exécuté par pendaison le mois dernier pour son implication dans des attentats meurtriers en Iran, pays majoritairement chiite.
Rigi avait été arrêté en février, quatre mois après la revendication par le Jundollah d'un attentat qui avait fait des dizaines de morts dont 15 Gardiens de la Révolution.
Zahedan est le chef-lieu de la province du Sistan-Baluchistan, frontalière du Pakistan. Cette province connaît de graves problèmes de sécurité et des affrontements y opposent fréquemment la police à des trafiquants de drogue et à des bandits.
En mai 2009, un attentat-suicide contre une mosquée de Zahedan avait fait plus de 30 morts et de 120 blessés.
Le Jundollah est un groupe rebelle qui dit combattre pour les droits de la minorité sunnite iranienne.
L'Iran l'accuse de liens avec les islamistes sunnites d'al Qaïda et il a dans le passé accusé le Pakistan, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis de soutenir le Jundollah pour créer de l'instabilité dans le sud-est de l'Iran. Les trois pays ont rejeté ces accusations.
Bureau de Téhéran; Nicole Dupont pour le service français
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