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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 11:14

 

 

 

 

 

 

 

Par Dominique BOURRA

 NANOJV

L’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire a mis en ligne une étude très documentée intitulée :  « Israël et son armée, société et stratégie à l’heure des ruptures » (consulter l’étude ici).  Une dizaine de spécialistes dont Alain Dieckhoff et Ilan Greilsammer ont participé à la rédaction de l’ouvrage (*).

Le site du Ministère de la Défense indique en préambule “L’armée israélienne, considérée comme l’une des meilleures au monde, véhicule nombre de passions et suscite le débat”…et un peu plus loin: « S’il est bien une armée qui suscite admiration, critiques, débat et polémiques dans nos sociétés surmédiatisées et notre monde en pleine recomposition géopolitique, c’est bien celle de l’Etat d’israël”.

L’étude analyse en profondeur la relation entre Tsahal et la société israélienne avec “des éclairages de sociologie militaire” illustrés par des études de cas précis comme la place des Druzes dans Tsahal; la montée en puissance des nationaux religieux ou encore les modes opératoires de l’armée dans la lutte contre le terrorisme.

Voici quelques extraits et verbatim de l’étude dont nous recommandons par ailleurs la lecture en  son entier :

« D’emblée il convient de bien marquer que, contrairement à leurs homologues des pays européens, les Israéliens conservent une forte proximité avec leur armée. L’immense majorité des jeunes Juifs israéliens en âge d’être appelés sous les drapeaux continue d’envisager le service militaire comme un devoir patriotique tout à fait normal. Beaucoup suivent une préparation de deux à trois mois avant d’être enrôlés pour pouvoir rejoindre les corps prestigieux comme l’armée de l’air ou les services de renseignement. Les unités de combat, en particulier les différents commandos (sayerot), ont dix volontaires pour un poste disponible. L’armée reste l’institution publique en laquelle les Israéliens ont le plus confiance, loin devant la Cour suprême ou la Knesset ».

(Alain Dieckhoff)

 
 

“En Israël, tout le monde s’exprime sur tout. C’est vraiment un pays qui pratique une très grande liberté d’expression. Alors, c’est naturel, les anciens hauts gradés ne sont pas en reste. Dans la presse et dans les medias, ils interviennent tout le temps pour approuver ou critiquer la politique de défense du gouvernement. Ils sont constamment interviewés, publient des tribunes. Le public y prête attention, mais ne considère pas forcément que les avis des anciens militaires valent plus que ceux de spécialistes ou d’universitaires”.

(Interview d’Ilan Greilsammer).

 

“Ainsi, sur les 7,1 millions d’Israéliens – dont 5,4 millions de Juifs -11, on recense 176 000 militaires permanents et 450 000 réservistes, soit 10 % de la population adulte. Dans les rues, sur la scène publique ou dans la publicité, le militaire bénéficie d’une visibilité notable. En effet, le soldat fait partie intégrante du quotidien des Israéliens, qui sont soumis en temps de guerre comme en temps de paix, à un devoir de réserve militaire, qui peut aller jusqu’à six semaines par an. Tsahal estavant tout une armée de réservistes, elle fait donc de chaque Israélien un soldat en puissance. La conscience collective israélienne s’est ainsi construite en partie autour du mythe fondateur du combattant. Obligatoire pour la majorité, l’armée a une mission éducative et socialisante auprès des jeunes Israéliens”.

(Camille Lorette)

 

« Les kippot srougot sont également particulièrement visibles parmi les parachutistes et les fantassins des brigades d’infanterie légère mécanisées. Leur proportion y est trois fois supérieure à leur poids réel au sein de la population mâle juive israélienne. Ainsi, les nationaux-religieux sont sur-représentés au sein des brigades d’infanterie Golani (déployée à la frontière Nord ainsi que dans la région de Djénine), Givati (principalement déployée au sud du pays à la lisière de la bande de Gaza), Kfir21 (spécialisée dans la contre-insurrection, ses bataillons couvrent l’ensemble du territoire cisjordanien), Tzankhanim (parachutistes déployés principalement dans la région de Naplouse et de Ramallah) et Nahal (déployée principalement dans la ville de Hébron où ses soldats mènent desopérations de contre-terrorisme). Ils ne représentent pas moins de 30 % des soldats d’active et de réserve au sein de ces unités prestigieuses et près de 40 % des commandants d’échelons inférieurs et intermédiaires: commandants de section (makhlaka), de compagnie (plouga), de bataillon (gdoud) et de brigade (khativa)22 ».

(David Khalfa)

 

« Un spécialiste israélien des questions de défense, connu pour son sens de la provocation, s’est exclamé en avril 2008: « Nous n’avons pas besoin de Dover Tsahal : les F-16 peuvent faire passer des messages. Quelques mois plus tard, lors de l’opération« Plomb durci », alors que les F-16 israéliens bombardaient la bande de Gaza, les images diffusées sur Internet par Dover Tsahal, le service de communication de l’armée israélienne, faisaient le tour du monde, démentant partiellement les propos de ce spécialiste et apportant une preuve supplémentaire de l’attention croissante portée par les armées modernes à la communication ». 

(Marc Hecker et Thomas Rid).

 

“Les groupes armés ont également échoué à entraîner Tsahal à commettre des crimes à vaste échelle. À rebours d’accusations maintes fois proférées, Tsahal n’a pas choisi la stratégie du pire, celle de la terreur, des destructions et des atrocités massives. Les forces de sécurité ont pu faire diminuer les attentats terroristes sans recourir aux méthodes de l’armée française à Alger ou de l’armée russe en Tchétchénie”.

(Samy Cohen)

 

« A sa création, l’État hébreu ne compte que 900 000 personnes dont 150 000 arabes. Or, ses ennemis totalisent 20 millions d’Égyptiens, 3 millions de Syriens et 150 000 Jordaniens, sans compter les Palestiniens, les supplétifs irakiens et autres. En 1956, le ratio pour le nombre de combattants était en faveur des pays arabes de vingt cinq contre un, et de trois contre un pour le matériel. Aujourd’hui encore, la supériorité militaire et démographique demeure, mais le niveau qualitatif israélien l’emporte ».

« En 1977, Menahem Begin ordonne de saboter le programme irakien par des assassinats d’ingénieurs, des sabotages et des pressions diplomatiques, puis au final, par la chasse israélienne lors du bombardement du réacteur de Tammuz en juin 1981. Selon la même procédure, ses successeurs l’imitent. Le programme libyen est saboté par plusieurs actions des services secrets, dans les années 1980 et 1990, avec l’aide des Américains et Européens. Dernièrement, la Syrie reçoit une sévère gifle lorsque le réacteur de Dayr az-Zwar est détruit le 6 septembre 2007. Au printemps 2009, des cargaisons de missiles iraniens à destination du Hamas sont pulvérisées au Soudan par l’aviation. Ce ne sont là que les actions les plus connues. Au final, Israël, qui comprend que l’atome est une arme trop lourde et inappropriée, réinvente la dissuasion classique. Cette option sera probablement effective en Iran, en cas de conflit, avec des armes conventionnelles spéciales, l’outil satellitaire optimisant cette stratégie ». 

(Nicolas Ténèze).

 

“Le 12 octobre 2001, deux réservistes israéliens se font lyncher par une foule palestinienne à Ramallah. La scène est filmée par la RAI, la chaîne de télévision italienne, elle fait le tour du monde, et parvient jusqu’aux écrans israéliens. La colère est grande en Israël et, en guise de représailles, 47 installations de police palestiniennes sont bombardées à l’aide de F16. Les accords d’Oslo prévoyaient la tenue régulière de patrouilles de police communes israélo-palestiniennes. Le déclenchement de la seconde Intifada en septembre 2001 gèle,entièrement ce dispositif. L’infime confiance sur laquelle reposaitentièrement le processus d’Oslo est donc brisée”.

(Caroline Du Plessix)

 

« Il est difficile de cerner une vision à long terme chez les Israéliens. Dans la pratique quotidienne de ces trois ans que j’ai vécus en Israël, alors qu’il y avait des attentats et des représailles en permanence, j’ai constaté que dans tous les domaines, politique, militaire mais aussi économique et bancaire, c’était plutôt une vision à court terme qui prédominait. On réagit à chaud à un évènement ponctuel. Le plus bel exemple pour moi, pour étayer cela, c’est l’opération menée au sud Liban en 2006 ».

« La différence entre les Arabes et les Juifs, c’est qu’un Arabe qui est tué, c’est un martyr qui va au paradis. Mais pour les Juifs, la vie d’un Juif est sacrée, à un point que vous n’imaginez pas. Depuis la Shoah, c’est terminé, on ne tuera plus de Juifs «gratuitement», ça aussi, c’est génétique ».

« L’ingénieur, qui est pilote dans la réserve, va travailler dans son laboratoire lundi mardi mercredi, puis le jeudi il va partir en mission et il va piloter l’avion sur lequel il a travaillé, ce qui va lui permettre de tester ce qu’il a expérimenté, et la semaine suivante, il va corriger les imperfections qu’il a constatées. C’est donc une boucle extrêmement courte entre les enseignements opérationnels et leur application technologique et vice versa ».

« Dans un autre domaine, celui des brouilleurs IED, les Israéliens ont développé d’excellentes technologies. C’était un de leurs fléaux en particulier le long de la frontière avec le Liban….Ils auraient eu probablement beaucoup plus de morts s’ils n’avaient pas développé ces technologies”.

“Je ne crois pas que les Israéliens veuillent avoir des aventures extraterritoriales. C’est une armée défensive, mais avec des capacités offensives très importantes, car eux estiment avoir à leurs frontières une menace que nous, en France et en Europe, nous n’avons plus”.

(Interview du Général (2S) Bertrand Binnedijk).

 

(*) Israël et son armée : société et stratégie à l’heure des ruptures, Etude de l’IRSEM n°3, 2010, 221 pages.

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commentaires

M
<br /> <br /> NOUS SALUONS les membres de TSAHAL, votre brave et célèbre armée, et NOUS FÉLICITONS la société israélienne pour l'amour et le respect qu'elle sait leur démontrer.<br /> <br /> <br /> Nous souhaitons que davantage de Nord-Américains, en particulier ceux descendant de la génération «hippie», sortent enfin des illusions de leur jeunesse, et<br /> réalisent que ce monde actuel ne peut jouir de la paix terrestre avec la simple utilisation de «la fleur et du mouchoir».<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> tsahal , on tm ! ........................... <br /> <br /> <br /> <br />
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