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23 octobre 2009 5 23 /10 /octobre /2009 05:32

Par YAAKOV KATZ 
22.10.09

http://fr.jpost.com/


sous-marins Dolphin


"Plongez, plongez, plongez !", hurle le commandant M. Une seconde plus tard, nous sommes à plus de 300 mètres sous la mer Méditerranée. Exercice de routine pour les plongeurs du sous-marin Dolphin, à quelques kilomètres au large de Haïfa. Les 40 membres de l'équipage s'efforcent d'éteindre des incendies déclenchés dans la salle des moteurs, tout en cherchant des signes de fuites parmi les milliers de tuyaux qui serpentent les parois de l'appareil. M., capitaine de l'INS Dolphin, fait, lui, des allers-retours dans la salle d'information et scrute les vingt écrans plasma qui l'entourent. Du sonar à l'état du système d'armement, en passant par les quantités de carburant et d'eau fraîche : tout est affiché en permanence. A travers les lunettes du périscope, M. inspecte la surface et s'assure que l'appareil est à une bonne distance des autres vaisseaux stationnés dans la baie de Haïfa. Les sous-marins israéliens sont secrètement gardés et Tsahal refuse de divulguer toute information concernant leurs capacités et leurs opérations. Les journalistes de quatre grands quotidiens, dont le Jerusalem Post, ont pourtant eu le rare privilège de rejoindre l'équipe du Dolphin le temps d'un récent exercice de routine. Avant eux, seuls deux autres journalistes avaient pu monter à bord de l'appareil au cours de ces dix dernières années...

Un sous-marin Dolphin. 
PHOTO: TSAHAL , JPOST

Défense et halo de mystère

Les sous-marins Dolphin, Leviathan et Tekouma - les trois appareils militaires de classe Dolphin - ont été construits en Allemagne au milieu des années 1990. Il s'agit de sous-marins à moteurs, mi diesel-mi électrique, les plus perfectionnés au monde. Souvent décrits comme des armes fatales de seconde frappe - en raison de leur capacité à tirer des missiles de croisière à têtes nucléaires -, ces submersibles restent un véritable mystère. Personne ne sait où ils se trouvent. "Le fait de ne pas savoir où sont localisés ces sous-marins et la nature réelle de leur activité attise, sans aucun doute, la force de dissuasion israélienne", explique le capitaine O., commandant de la 7e flotte de la marine israélienne, celle précisément chargée d'opérer ces sous-marins.

Au-delà de leur intérêt stratégique, ces engins sont particulièrement adaptés pour les opérations de la marine israélienne. A savoir : la protection des côtes et des eaux territoriales de navires étrangers et de groupes terroristes. Et donc de conduire des patrouilles régulières, dans les eaux territoriales israéliennes, mais aussi à plus de 100 kilomètres de la côte. Pour un pays qui reçoit une large part de son approvisionnement militaire par voie maritime, la défense navale est d'une importance majeure. Certes, la marine a énormément investi dans trois systèmes de missiles ultrasophistiqués de type Saar 5. Mais, sans sa flotte, elle ne pourrait être à 100 % efficace en temps de guerre.
Difficile pourtant d'évoquer la participation des sous-marins israéliens dans les récentes opérations militaires - la seconde guerre du Liban et l'opération Plomb durci dans la bande de Gaza. "Nous faisons des choses que d'autres ne peuvent pas faire", répond vaguement le capitaine O. "Certains renseignements ne peuvent être collectés par un drone ou un agent. Un sous-marin, en revanche, peut mobiliser un ensemble de différents capteurs et recueillir des données dans l'anonymat le plus complet." Afin de maintenir ce niveau de discrétion, mieux vaut éviter les détails, précise-t-il. Et c'est précisément ce halo de mystère qui attire aujourd'hui nombre de jeunes soldats à s'enrôler dans la marine", confie le lieutenant Amit, officier de pont responsable de la navigation et des systèmes de communication.

C'est en 1959 que l'Etat d'Israël reçoit son premier sous-marin. Acheté à la Grande-Bretagne, le "Tanin", premier submersible de classe S, a alors été mobilisé pour la guerre des Six-Jours. Il a notamment servi de plateforme à des commandos d'attaque au port d'Alexandrie. Son équipage, qui s'apprêtait à bombarder un navire égyptien, avait été sérieusement endommagé peu de temps avant. Après le conflit, le vaisseau sera démobilisé. Consciente cependant de l'importance des sous-marins, la 7e flotte continuera de s'étoffer. Dans les années 1970, trois appareils de classe Gal seront incorporés avant d'être remplacés par trois sous-marins allemands Dolphin, à la fin des années 1990, au terme de 23 ans de service.

Approuvé en 1989 par le ministre de la Défense de l'époque, Itzhak Rabin, le développement accéléré de la marine israélienne sera cependant suspendu un an plus tard par son successeur, Moshé Arens, en raison de sévères restrictions budgétaires. Quelques mois après la décision d'Arens, la première guerre du Golfe éclate et les Scuds irakiens pleuvent sur le sol israélien.

Technologie et précision

C'est aussi à cette époque que les rumeurs d'une contribution allemande à la fabrication de missiles irakiens à tête chimique vont sérieusement brouiller les relations diplomatiques entre Jérusalem et Berlin pour quelque temps. La Bundestag tentera de se rattraper en offrant un important soutien humanitaire et militaire au gouvernement israélien. Résultat : Jérusalem obtiendra gracieusement deux sous-marins Dolphin. Le troisième sera commandé un an plus tard. Ses frais de fabrication seront partagés entre Jérusalem et Berlin.

Prochainement, les trois submersibles devraient être rejoints par deux autres vaisseaux actuellement en cours de construction par la société allemande Howaldtswerke-Deutsche Werft AG (HDW). Livraison prévue : d'ici quelques années.
Près de 1 700 tonnes et moins de 60 mètres de longueur : telles sont les mensurations du fameux Dolphin. A direction totalement automatique, les systèmes de navigation ont été développés par quelques-unes des plus grandes compagnies de défense israéliennes, dont Tadiran, Elbit et Rada. Ils sont équipés de sonars à la fois passifs et à basse fréquence. Leurs systèmes intégrés de contrôle des tirs leur permettent de suivre et d'évaluer un nombre significatif de cibles. Le Dolphin a également la possibilité de propulser des appareils pouvant transporter jusqu'à huit nageurs, qui peuvent alors rejoindre une côte sans être détectés. En raison de sa très petite taille, chaque centimètre cube du sous-marin est exploité au maximum. Les dortoirs sont composés de minuscules chambres et de lits d'un demi-mètre sur huit. "Une bonne préparation au cercueil", plaisante l'équipage. Egalement à bord : trois salles de bains, qui servent à la fois de douches et de chambres de stockage. Entre les repas, la cafétéria devient une salle de repos.

Malgré le silence qui entoure les détails opérationnels de la marine, nous savons que, pendant la seconde guerre du Liban, ces sous-marins ont joué un rôle majeur dans l'instauration d'un blocus maritime pour enrayer l'approvisionnement en armes du Hezbollah. Ces engins ont aussi été mobilisés pendant Plomb durci. En juin dernier, ils ont également fait les gros titres lorsque le Jerusalem Post a révélé, en exclusivité, qu'un des submersibles avait traversé, pour la première fois, le canal de Suez. Véritable tournant stratégique militaire, cette opération avait immédiatement été interprétée comme un message à l'Iran et la preuve de liens solides avec l'Egypte.



En cas de conflit armé avec la République islamique - et dans le cas où Israël décidait de mobiliser ses trois Dolphin -, la solution la plus rapide consisterait à passer par le canal de Suez. L'autre route maritime - contourner le continent africain - impliquerait au moins deux arrêts pour ravitaillement. "La mer Rouge a des chances de se transformer en un front important", explique un officier gradé. "Il est donc nécessaire de nous familiariser avec les lieux."
La présence de la marine israélienne en mer Rouge permettrait également d'éradiquer quelques réseaux de contrebande - destinés à approvisionner la bande de Gaza en armes et en explosifs. Si, selon Le Caire, une bonne partie de ce trafic se fait via la Méditerranée, la défense israélienne estime qu'elle transite aujourd'hui essentiellement par l'Afrique, via le Sinaï et le couloir de Philadelphie. "Un sous-marin peut être posté en toute discrétion et collecter des informations", précise-t-il. Cependant, la collecte de renseignements ne constitue pas l'unique mission des sous-marins. Ces derniers sont également chargés de bloquer les avancées maritimes ennemies, d'imposer des blocus, de miner les ports ennemis et de transporter des commandos, en plus de constituer une force de seconde frappe.

En juin 2000, le Sunday Times révélait qu'Israël avait secrètement testé des missiles de croisière capables de frapper au-delà de la côte sri-lankaise. Des essais qui auraient été mis en œuvre par deux sous-marins Dolphin et impliqueraient des missiles de fabrication israélienne équipés de têtes conventionnelles d'une portée d'environ 1 500 km. Ces tirs auraient notamment été destinés, selon le journal londonien, à simuler une riposte rapide à une éventuelle attaque nucléaire iranienne. Bien que Tsahal ait totalement nié ces rumeurs, elles contribuent certainement aujourd'hui à renforcer la dissuasion israélienne.

L'Etat hébreu n'a jamais avoué posséder des missiles de croisière. Cependant, selon le site Internet Jane's Defence Weekly, le système Popeye Turbo aurait récemment été transformé en missile de croisière à lancement aérien, avec une portée de plus de 200 km. Le Popeye avait été développé et construit par la société Rafael, dotée d'une division de développement de missiles particulièrement sophistiquée.

"Garder un temps d'avance"

Ce serait enfin grâce à un système de rotation, précise le Times, que deux des vaisseaux israéliens sont vraisemblablement toujours à l'eau - un en mer Rouge et l'autre en Méditerranée. Le troisième serait maintenu en "standby", prêt à être mobilisé à tout instant. Quant aux missiles, ils ne peuvent être tirés que sur l'approbation de quatre personnes : le Premier ministre, le ministre de la Défense, le chef d'état-major et le commandant de la marine. Pour l'heure, l'armement du Dolphin comprend des missiles antinavires Sub Harpoon, des mines et des torpilles STN-Atlas. Il possède également quatre lance-torpilles de 650 mm et six de 533 mm, rapidement rechargeables. Les sous-marins sont dotés de générateurs qui permettent aux vaisseaux plusieurs jours d'immersion totale. En ce qui concerne les submersibles actuellement en cours de construction en Allemagne, ils seront équipés de systèmes de propulsion combinant un système conventionnel - avec un générateur diesel - et un système à propulsion indépendante utilisée en cas de navigation silencieuse. "Grâce aux technologies allemandes, les nouveaux sous-marins seront capables de rester sous l'eau beaucoup plus longtemps que les anciens modèles", explique O.

Israël n'est cependant pas l'unique pays du Moyen-Orient à se vanter de ses grandes capacités navales. L'année dernière, l'Egypte a entamé des négociations avec Berlin en vue d'acheter des vaisseaux similaires. Téhéran a également annoncé son désir d'améliorer les trois submersibles russes de classe Kilo qu'il opère actuellement. "Toutes les armées du monde cherchent toujours à améliorer leurs technologies", dit le capitaine O. "Il ne faut jamais se contenter de ce que nous avons. Il faut toujours garder un temps d'avance."

 
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