L’attitude de certains dirigeants ou responsables pendant leur mandat se comprend souvent mieux une fois qu’ils ont quitté leurs fonctions et qu’ils se sentent « plus libres » d’exprimer ce qu’ils pensent vraiment. C’est le cas de l’égyptien Muhamad El-Baradeï, ancien Directeur de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique, qui pendant son mandat, a toujours eu un comportement ambigu envers Israël mais indulgent envers l’Iran.
Depuis la fin de son mandat, El-Baradeï s’est lentement profilé comme probable candidat à la succession de Hosni Moubarak, qui se fait très rare sinon inexistant depuis sa récente opération. La situation intérieure actuelle de l’Egypte est très précaire ( !), et la perspective d’un changement de pouvoir aiguise les appétits mais provoque également l’expression de plus en plus manifeste et violente du mécontentement populaire quant à la situation sociale du pays. Rappelons que l’Egypte voit chaque année un million de bouches en plus à nourrir.
Baradeï n’est pas encore officiellement candidat, mais il a créé le mois dernier un mouvement appelé « Union Nationale pour un Renouveau Démocratique », il bat la campagne, allant de mosquée en église, d’université en usine, et de meetings en forums. C’est dans ce contexte qu’en plus de ses opinions personnelles très certainement anti-israéliennes, il a naturellement trouvé le bon filon pour s’attirer à lui les faveurs du petit peuple et des intellectuels : la haine d’Israël. Et il n’a pas mis les formes pour avertir l’Etat juif: « Si je suis élu, je soutiendrai la résistance palestinienne, car l’occupant israélien ne comprend que le langage de la force ». Il a également dénoncé la barrière que Hosni Moubarak a ordonné d’ériger le long de la frontière entre l’Egypte et la Bande de Gaza, car « elle nuit à la position de l’Egypte dans le monde arabe en la rendant complice d’Israël et du blocus de Gaza, qui est devenu la plus grande prison du monde ».
El-Baradeï n’est pas le seul à avancer ses pions vers la présidence égyptienne. Hormis Jamaal Moubarak, le propre fils du président égyptien, on évoque la candidature d’Amr Moussa, le Secrétaire Général de la Ligue Arabe, d’Omar Suleiman, le ministre des Renseignements ou encore de Hussein Tantawi, celui de la Défense.
La transition du pouvoir en Egypte sera probablement une période à hauts risques, sous l’œil attentif des Frères Musulmans, qui pour le moment observent discrètement le déroulement des événements, mais qui espèrent que le bouillonnement croissant d’une population frustrée leur apportera un jour le pouvoir sur un plateau.
[Mardi 13/04/2010 23:04]
source : actu.co.il
El Baradeï, dont le soutien à l'Iran n'a jamais défailli durant son mandat à la tête de l'AIEA, s'appuie sur la traditionnelle judéophobie et le bellicisme le plus primaire pour asseoir son image de présidentiable en Egypte.