pour aschkel.info et lessakele
GESTICULATIONS IRANIENNES
Première partie ICI
Exercice aérien secret
Des sources du renseignement israélien viennent de révéler que le porte-avions avait mouillé au large des côtes sud-ouest d’Israël, du 6 au 10 juin, à des fins prétendues d’interception de tirs de missiles ou de roquettes contre des cibles américaines ou israéliennes au Moyen-Orient. En fait, durant ces cinq jours, 60 bombardiers super-Hornet F18 [2] ont simulé des missions de bombardement contre des objectifs proposés par l’aviation israélienne dans sa base aérienne Nevatim-2 en plein désert du Néguev. Les forces aériennes israéliennes ont profité pour s’exercer à faire décoller 60 F-16 depuis des bases en Allemagne et en Roumanie pour tester le ravitaillement en vol sur une longue distance.
Le président Obama avait ordonné de garder secrètes ces manœuvres aériennes américano-israéliennes, baptisées Juniper Stallion 2010. L’objectif de cet exercice de grande ampleur avait pour but de mettre en scène la simulation d’une attaque de missiles en provenance d’Iran ou du Hezbollah puisque des informations persistantes faisaient état d’un accroissement de l’arsenal opérationnel de missiles à moyenne portée, détenus par l’Iran, la Syrie et le Hezbollah. Ce nouveau contexte explique la mise en garde du Secrétaire à la Défense Robert Gates devant le Sénat le 18 juin affirmant que « l’Iran pouvait lancer contre l’Europe des missiles à court et moyen rayon d’action. Je pense que nous n’accepterons pas l’idée d’un Iran nucléaire ».Soulèvement intérieur
Cependant ces informations, ayant transpiré jusqu’aux iraniens, l’alerte générale a été déclenchée. Mais les iraniens ont menacé par ailleurs leurs minorités vivant au nord du pays. L'exécution le 20 juin, d’Abdolmalek Rigi [3], chef de l'organisation sunnite rebelle baloutche, avait pour but de dissuader les autres minorités d’Iran, en particulier les séparatistes azéris, de fomenter des troubles avec l’aide de leurs frères en Azerbaïdjan.
Enfin, le lancement par les israéliens du nouveau satellite espion Ofek-9, doté d’une caméra de très haute résolution, constitue un risque potentiel nouveau pour les iraniens puisque plus rien n’échappera à l’œil de l’armée israélienne. Le chef de l’agence spatiale israélienne a estimé qu’à « partir d'aujourd'hui un pays ne pourra plus mener d'activités secrètes au Proche-Orient. Les Iraniens ne pourront plus transférer des substances sans que nous le sachions. ». Israël dispose à présent de trois satellites pour observer l’Iran et les traces de son programme nucléaire.
Des bruits de bottes se sont déjà fait entendre dans la région mais cette fois, les iraniens ont pris l’initiative de cette mobilisation. Ils peuvent s’insérer dans une manœuvre d’intoxication ou de provocation à l’intention des occidentaux pour leur faire comprendre que l’Iran est prêt à toutes les éventualités militaires. Il peut s’agir aussi d’une réelle crainte d’Ahmadinejad qui mesure à présent le risque pris en refusant le dialogue avec les occidentaux. Cette démonstration militaire de grande envergure pourrait peut-être préfigurer l’ouverture de discussions en donnant l’impression qu’il s’assoit, en position de force, pour négocier son programme nucléaire. Mais ces gesticulations iraniennes ne semblent pas troubler la sérénité d’Israël et de son premier ministre.