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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 13:07

 

Pour Aschkel.info et Lessakele

Benilou 

 

 

IMPLICATION DES ISLAMISTES MAGHREBINS A GAZA

Par Jacques Benillouche

 

 

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Le Grand Maghreb

 

 

La flottille de Gaza a mis en évidence un aspect sournois de l’activisme maghrébin dans le conflit israélien. Le Maghreb est certes périodiquement soumis à des secousses orchestrées par les maitres d’œuvre islamistes qui utilisent le terreau palestinien pour défendre leurs revendications. Les régimes, pourtant autoritaires, n’arrivent pas à éradiquer la progression d’une déferlante, s’appuyant sur le mécontentement populaire, qui se répand en donnant l’illusion d’un mouvement démocratique. L’épopée de la flottille de Gaza a démontré que des militants maghrébins tentaient d’internationaliser leur action en prenant parti pour le Hamas afin d’occuper l’espace médiatique.

            Après l’arraisonnement des six bateaux déroutés vers le port d’Ashdod, les israéliens ont décortiqué l’état-civil des militants débarqués. De nombreux élus originaires d’Afrique du nord, faisant parti de l’opposition à la politique de leur pays, figuraient parmi les membres de la « mission humanitaire ». Ainsi, 32 algériens et 7 marocains ont participé à l’expédition dans le but de rappeler leur existence politique puisqu’ils sont muselés et poursuivis dans leur propre pays. En s’impliquant radicalement dans le conflit israélo-palestinien, ils cherchaient à  éclairer particulièrement leur propre combat.

 

Régimes autoritaires

 

            Les tunisiens, dont le gouvernement est le seul à agir efficacement contre ceux qui prétendent viser l’Etat d’Israël alors qu’ils veulent détruire le régime, sont discrets par obligation. Le soutien aux palestiniens est un leurre mis en place par les islamistes pour s’attaquer en fait aux fondements des régimes autoritaires. Mais les gouvernements du Maghreb hésitent à ferrailler avec ces extrémistes de peur d’être assimilés à des alliés potentiels des israéliens et des « impérialistes » américains.

            Les attentats en Algérie confirment la stratégie d’El Qaeda tendant à ensanglanter le Maghreb grâce au terrain de prédilection que représentent les régimes chancelants. La place de Bouteflika, malade et en fin de règne est convoitée et ces militants savent que seuls le désordre et la peur peuvent engendrer un retournement de situation. Deux gendarmes et deux civils, dont un chinois, ont trouvé la mort le 11 juin dans un attentat en Kabylie tandis que cinq islamistes armés ont été tués au cours d'une opération des forces de sécurité algériennes. Le problème est similaire au Maroc qui considère les islamistes comme le plus grand danger pour le pays et qui a décidé de les éradiquer par la force.

            Israël vient d’annoncer que les femmes agissaient à présent au premier plan puisque sept d’entre elles figuraient parmi les militants de la flottille. Messar Nedjma Soltani, épouse du président du MSP algérien (Mouvement de la Société pour la Paix) émanation des Frères Musulmans, était aux côtés de Kenza Isnasni, la marocaine qui a perdu sa famille dans un crime raciste en Belgique en 2002. Trois quotidiens algériens arabophones Djazaïr News, Echourouk et El-Khabar ont dépêché leurs reporters sur les navires du convoi humanitaire et leur nombre élevé atteste de la volonté de médiatiser l’événement.

 

Elus islamistes

 

            Un député marocain islamiste du PJD (Parti de la Justice et du Développement) était du voyage en même temps que des membres d’une association activiste El-Adl Walishane. Lors des dernières élections au Maroc, le Monarque avait choisi le moindre mal en mettant en avant le PJD parce qu’il représentait, selon lui, le meilleur rempart contre le Djihad islamiste radical qui organisait les attentats à travers tout son Royaume. Mais les islamistes du PJD ont réussi à s’infiltrer dans les rouages démocratiques et cherchent, par des actions d’éclat, à apparaître comme les défenseurs du peuple arabe. Ils se prétendent modérés alors que leur action volontairement modeste et discrète prône les vertus de l’intégrisme des lois islamiques. Grâce au relais des multiples associations arabes internationales, ils utilisent à présent des actions à forte résonnance médiatique pour diffuser la bonne parole. Les algériens se sont impliqués en déléguant sur la flottille le fils d’un responsable des Frères Musulmans algérien, Abderrazak Mokri.

            Des imams, des militants actifs agissant sous la couverture d’associations de bienfaisance et des parlementaires magrébins élus sous l’étiquette islamiste, à l’instar du député marocain Abdelkader Amar, avaient d’autres préoccupations que de lutter contre le blocus de Gaza. Les motivations des activistes nord-africains sont multiples. Il s’agit pour eux d’occuper le devant de la scène alors qu’ils sont poursuivis, menacés et réprimés dans leur pays sans pouvoir défendre leurs thèses politiques. Leur participation à Gaza relève d’une opération de communication au profit de leur organisation plutôt que de solidarité à l’égard des palestiniens. La lumière médiatique obtenue a aussi pour but de masquer leurs propres dissensions au sein de leur organisation et la menace permanente qu’ils subissent de la part de leur gouvernement. Expulsés d’Israël via Amman, ils ont tous été reçus en héros dans leur pays. Le président algérien Bouteflika, qui combat pourtant de manière brutale ces extrémistes, s’était trouvé contraint de dépêcher un avion spécial pour les rapatrier afin de ne pas être en butte aux critiques dans son pays. 

            Alors que le Maroc et la Tunisie cherchent à multiplier les échanges humains avec Israël, les implications d’islamistes nord-africains dans le conflit palestinien est une nouvelle donne qui risque d’envenimer une situation déjà mal en point et difficile à se normaliser. En dévoilant le pédigrée des participants à l’épopée de Gaza, Israël a cherché à prouver que le soutien au Hamas représentait un alibi pour tous ceux qui défendent, d’abord et avant tout, le développement de leur idéologie dans leur pays. Le blocus de Gaza comptait moins que la publicité obtenue au profit de leur mouvement. Comme l’Histoire l’a déjà démontré, le problème palestinien est toujours utilisé comme alibi par les pays arabes pour régler leurs propres problèmes. L’idéal de la flottille semble avoir été perverti par ceux qui s’en servent pour une cause qui est très éloignée du combat des palestiniens.         

 

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