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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 04:27
Intelligence juridique à l'ONU
Par LAURE DELSOL 
01.11.09

http://fr.jpost.com/
 

Juriste de renommée internationale, Gabriela Shalev est l'ambassadrice d'Israël aux Nations unies. Sa voix féminine ne porte pas moins que celle de ses 13 prédécesseurs à ce siège prestigieux.

Gabriela Shalev 
PHOTO: SHAHAR AZRAH , JFRENCH

Dès le début de son mandat, elle a conscience de "succéder à une lignée d'ambassadeurs de grande qualité" : elle s'avoue alors "heureuse" à l'idée de servir son pays en "accomplissant de grandes choses en coulisse". De fait, depuis qu'elle a remis ses lettres de créance au Secrétaire général Ban Ki-moon le 8 septembre 2008, Shalev défend son pays avec méthode et acharnement. Selon Livni, elle était "la candidate la plus adéquate" pour ce poste.

Vie privée, vie publique

Née en Israël sous mandat britannique, en 1941, Gabriela Shalev cultive un art de vie studieux. De l'élève sérieuse à la brillante femme de loi, elle a toujours su combiner sa vie privée et sa carrière. En octobre 1964, elle épouse Shaul Shalev avant d'obtenir sa licence de droit en 1966 avec une mention d'excellence. La même année, elle donne naissance à sa fille Narkiss. Trois ans plus tard, master de droit suivi d'une thèse juridique sur les méthodes contractuelles en 1973. Entre temps : son fils Eran vient au monde. Shalev n'est pas à court de défis et décide en parallèle de travailler deux ans à la Cour suprême de Justice et au département légal de l'Agence juive.

Côté militaire, cette lieutenante à Tsahal depuis août 1959 a terminé son service à la direction d'une compagnie d'infanterie. Mais l'armée est aussi synonyme de souffrances pour Shalev. Son mari, Shaoul, servait dans un corps de blindés. Il formait avec Gabriela un couple inséparable, jusqu'à sa mort héroïque lors de la guerre de Kippour en 1973. Une tragédie qui marque alors un tournant dans la vie de Shalev. A l'époque, la jeune veuve pense un temps embrasser une carrière médicale pour prendre soin de ses semblables. Mais elle doit désormais élever seule ses deux enfants, et préfère poursuivre ses études de droit à Harvard.

Elle se spécialise dans la législation contractuelle et en l'espace d'une dizaine d'années, se forge une réputation internationale. On l'invite à intervenir dans des universités prestigieuses comme Tulane, Flasgow, Toronto, Temple et Boston College. Ses collègues et chercheurs du domaine juridique l'estiment. Mais loin de se laisser perturber par les honneurs, Shalev poursuit son ascension. Professeur emerita à l'école de loi de l'Université hébraïque de Jérusalem jusqu'en 2002, elle devient à cette date recteur du Collège Ono, à proximité de Tel-Aviv. La même année, elle emménage avec son compagnon, Ouzi Lévy.

Shalev ou la polyvalence éclatante

Gabriela Shalev adore enseigner. Mais le métier de professeur ne saurait la contenter. Elle sert autant les organisations gouvernementales que les entreprises privées, parfois de façon bénévole. Experte dans les passations de marchés, elle conseille et écrit des articles juridiques sur le droit contractuel et civil en Israël et à l'étranger. A son actif : la publication de 9 livres et de plus d'une centaine d'articles en hébreu et en anglais. Sa plus récente contribution : La loi contractuelle - Généralités sur la codification du droit civil.

Après avoir été directrice pendant quatre ans à l'Institut légal Harry Sacher de Jérusalem, Shalev participe à l'édition légale de l'Encyclopédie hébraïque en 1984. Membre du comité de rédaction du journal juridique Maariv en 1991, elle jongle à la fois entre des sièges à la commission de contrôle de la banque Hapoalim, à l'Institut démocratique d'Israël, à la Coopération électrique et à l'organisation médicale Hadassah. En 2003, elle est employée au sein des Industries pharmaceutiques de Teva, chez Osem Investissements et dans les industries Koor.

Un long curriculum vitae plusieurs fois récompensé : en 1989 par le prix juridique Sussman, en 1991 par le prix Zeltner et en 2003 par le prix de l'Association du barreau.

C'est cette combinaison entre carrière estimée et expérience publique hors du commun qui a décidé Tzipi Livni. Pour l'ancienne chef de la diplomatie israélienne, "les Nations unies sont une arène qui requiert d'autres aptitudes au-delà du savoir-faire diplomatique". A 67 ans, Gabriela Shalev sera donc la première femme à prendre la tête de la mission permanente d'Israël à New York. Mais désigner un professeur de droit sans expérience diplomatique prête à critiques. Et ce, d'autant plus que la place d'ambassadeur à New York rivalise avec celle de Washington.
Pour Shalev, la raison de ce choix est claire et rationnelle : si l'ancienne ministre des Affaires étrangères a "insisté pour avoir une femme à ce poste, c'est parce qu'elle espérait changer la manière dont les Israéliens sont perçus aux Nations unies". L'Etat hébreu jouit depuis sa création d'une image très militariste sur la scène internationale.

Or, selon ses proches, Gabriela Shalev ne se contente pas d'être une bonne mère. Elle est également une femme assidue dans son travail et qui sait varier ses hobbies. Quand il s'agit d'améliorer le reflet d'Israël à l'étranger, par exemple, son intérêt marqué pour la culture et les arts s'avère bénéfique. Dès sa nomination, elle avait annoncé : "En tant que femme, professeur et par-dessus tout, en tant qu'Israélienne, je suis heureuse de pouvoir apporter ma contribution à mon pays." Et c'est en tant que telle qu'elle se présente chaque jour aux personnalités qui la côtoient. Au président de la Cour suprême d'Israël Meïr Shamgar - son ancien professeur - à ses collègues enseignants ou encore ses partenaires politiques. Pas une fois, Tzipi Livni n'a douté de ses "extraordinaires qualités, qui lui permettront de relever les défis auxquels Israël est confronté".

Des chaires académiques à la tribune de l'ONU

Diplomate de talent, Shalev n'hésite pas pour autant à se faire entendre. Opération Plomb durci, diatribe d'Ahmadinejad, réarmement continu du Hezbollah, rapport Goldstone, l'ambassadrice israélienne ne refuse jamais la tribune onusienne pour venir au secours de son pays.

"J'avance avec fierté dans les couloirs des Nations unies", avait confié Shalev lors d'un dîner pour le Fonds national juif en mai 2009. "Je n'aurais pas pu décliner cette opportunité de défendre ma patrie (...) Je l'ai prise comme un défi à relever." Combative, l'ambassadrice a pris la suite de Dan Gillerman après cinq années de mandat. Cet éminent diplomate avait déjà su rehausser l'image d'Israël aux yeux des nations du monde. A sa succession, Shalev ne démérite pas. Pour elle, l'ONU est une arène où l'on se bat à coups "d'hypocrisie" et de "double langage", mais elle sait s'imposer dans ce monde "cruel " où s'entrechoquent les intérêts de chacun.


Plusieurs mois après Plomb durci et à l'heure du rapport Goldstone, Israël a besoin, une fois encore, du concours d'ambassadeurs compétents et expérimentés. Nul doute que Shalev, femme d'envergure, sait manifestement défendre la cause israélienne, à armes égales avec des diplomates chevronnés.Quand Mahmoud Ahmadinejad s'en prend à l'Etat hébreu lors de la conférence des Nations unies sur le racisme, Shalev se dresse comme un rempart pour promettre à la communauté internationale que Jérusalem ne collaborera jamais, même dans le secteur économique, avec un pays qui ose relayer de tels propos. Quand Kaddhafi se présente à l'Assemblée générale des Nations unies et déchire sa charte, l'ambassadrice israélienne quitte la salle avec certains de ses homologues pour manifester le désir d'Israël d'appartenir à une communauté de nations respectueuses du droit international et de la morale occidentale. Pas plus tard que le 3 octobre dernier, elle dépose une plainte, soutenue par le Secrétaire général Ban Ki-moon, contre la multiplication des attaques terroristes depuis la bande de Gaza. Et le 14 octobre dernier, devant le conseil de Sécurité des Nations unies, la représentante d'Israël dénonce avec véhémence la "partiale" étude Goldstone qui salit l'image de sa patrie : "Il y a quatre ans, Jérusalem démantelait quelque
21 implantations de Gaza alors que le monde lui promettait de soutenir l'Etat hébreu en cas d'attaque." Et d'ajouter que le Hezbollah continue d'ignorer la résolution 1701 de l'ONU et réarme ouvertement le Sud-Liban.

 
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