16.06.10
L'Etat hébreu avertit. Depuis plusieurs jours, Israël appelle les gouvernements occidentaux à ne pas autoriser leurs ressortissants à participer à d'éventuelles expéditions maritimes en direction de Gaza.
De source officielle, ces appels ont été entendus. Notamment depuis que le Hezbollah et l'Iran ont annoncé leur intention d'envoyer leurs propres navires. Dans le même temps, aucun gouvernement n'a concrètement publié d'avertissement officiel.
Le cabinet de sécurité a prévu de se réunir mercredi afin d'aborder à la fois la manière de gérer l'arrivée de futures flottilles et comment alléger les restrictions imposées à la bande côtière. "Quand on veut, on peut", a annoncé un haut-responsable israélien, concernant la capacité des gouvernements occidentaux à empêcher toute expédition de leurs ressortissants. Plus précisément, une telle mesure consisterait à "abandonner" les parlementaires qui décideront de participer à ce genre d'opérations. Le pays concerné ne pourrait, alors, pas adresser de plaintes à l'Etat hébreu si ses ressortissants sont arrêtés.
Des citoyens de 12 pays différents étaient impliqués dans l'opération du Mavi Marmara. Neuf personnes ont été tuées après avoir attaqué les soldats israéliens montés à bord du navire pour le repousser de la côte gazaouïe.
La commission Terkel se réunit
De son côté, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a récemment exprimé sa volonté, à plusieurs reprises, d'assouplir le blocus imposé à l'enclave palestinienne. Cela, dans l'intérêt des habitants locaux, tout en maintenant le blocus maritime qui permet d'empêcher l'importation illégale d'armes et l'arrivée de terroristes.
Depuis les trois dernières années, Israël a strictement contrôlé ce qui entrait et sortait de Gaza. Malgré l'opposition des Etats-Unis, du Quartet et de l'Union européenne. Cette politique - adoptée par l'ancien Premier ministre, Ehoud Olmert - devait forcer le Hamas à libérer le soldat captif Guilad Shalit. Elle continue cependant d'être vigoureusement condamnée par la communauté internationale, notamment depuis l'incident du Mavi Marmara le 31 mai dernier.
Mardi soir, le bureau du Premier ministre a publié un communiqué dans lequel il indiquait que la commission Terkel - chargée d'enquêter sur l'affaire du Mavi Marmara - mènera une "réunion introductive", mercredi. Le contrôleur d'Etat, Misha Lindenstrauss, a fait savoir, de son côté, qu'il avait également l'intention d'examiner les événements du 31 mai dernier. Son enquête se concentrera essentiellement sur le processus décisionnel du gouvernement, ainsi que le travail des services de renseignements et de diplomatie publique.
Nouvelle visite de Mitchell
L'assouplissement des restrictions sur la bande de Gaza a de grandes chances d'être au cœur des discussions entre les responsables israéliens et l'envoyé américain au Proche-Orient, George Mitchell, attendu mercredi soir à Jérusalem. Il s'entretiendra avec le leadership palestinien, vendredi.
Depuis deux semaines, les négociations indirectes ont été totalement mises de côté, sous l'effet de l'incident maritime.
L'Etat hébreu s'apprête, par ailleurs, à devoir repousser de nouvelles flottilles en provenance du Liban et d'Iran. "Nous ne savons pas encore à quel point ces menaces sont réelles", confie un haut-responsable à Jérusalem. Mais, l'Iran et le Liban restent des "pays hostiles", précise-t-il.
Hilary Leila Krieger a contribué à la rédaction de cet article.