Décidément Ben Laden fait tout pour faire parler de lui : le voilà se mettant à jour pour nous parler du changement climatique !
Décidément Ben Laden fait tout pour faire parler de lui. Après un enregistrement revendiquant l’attentat manqué du 25 décembre 2009 à bord d’un avion de la Northwest Airlines, la chaîne Al Jazeera a diffusé vendredi 29 janvier une nouvelle cassette du chef d’Al Qaïda. Comme à son habitude, le leader islamiste s’en prend directement aux Etats-Unis qu’il accuse de tous les maux de la terre. Il innove toutefois en abordant les problèmes économiques, en critiquant les inégalités sociales, la faim dans le monde et appelle à un boycott des produits américains. Mais surtout, Ben Laden se met à jour et nous parle du changement climatique. Après l’avoir rapidement abordé dans son dernier message, il insiste cette fois-ci sur ce dernier thème.
Il impute bien sûr sa responsabilité aux Etats-Unis et aux pays industrialisés, mais sans être à une contradiction près, se permet de les rendre responsables des inondations dans le monde et, tenez-vous bien, de la désertification. En toute logique, on devrait donc penser que le vieil homme mourant, dans son prochain message, présentera ses excuses à Israël et reconnaîtra ses mérites.
Car l’expertise de l’Etat juif en matière de recul du désert n’est plus à démontrer. Le désert a reculé dans le Néguev, en Judée, et dans l’Ouest des Etats-Unis. On ne peut pas en dire autant dans beaucoup de pays arabo-musulmans où les modèles de Ben Laden constituent les « pères du désert » et non ses fils comme on le dit trop souvent. Il est curieux qu’un fondamentaliste hostile à la modernisation se plaigne de la désertification qu’il crée lui-même en Afghanistan, au Pakistan, en Arabie saoudite, au Yémen.
Mais Ben Laden n’est plus à une contradiction près. Il cherche à exister, il tente aussi avec un message moins teinté de références religieuses, de rallier à sa cause des courants plus larges que ceux de l’islamisme radical. Ben Laden veut se prendre pour un nouvel opposant mondial à l’hégémonie libérale américaine, le dirigeant d’un nouveau courant de « non-aligné ».
Bientôt on nous expliquera qu’il est un amoureux de la nature, que la destruction des Twin Towers était un geste écologique. En vérité, Ben Laden est un personnage moribond qu’on avait presque oublié. La guerre contre le terrorisme international a d’ores et déjà gagné de nombreuses batailles, même si la guerre plus lente, menée par l’ensemble des sympathisants de l’islam radical et de ses idiots utiles, est loin d’être gagnée.
Mais qu’on ne s’y trompe pas, en voulant stopper les « roues de l’économie américaine », il n’a rien d’un écologiste, il veut nous ramener à l’âge de pierre.
[Dimanche 31/01/2010 13:41]