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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 10:07

 

 

ANALYSE A LA UNE

 

La relation incestueuse envers le régime d’Assad équivaut à complicité de crime contre l’humanité

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

 


 

 

Dans le monde orwéllien virtuellement démocratique dans lequel baigne les sociétés occidentales, les idiots utiles de la Diplomatie [et du "Monde Diplomatique", comme Alain Gresh] n’aiment rien tant que nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Au moment-même où l’on nous bassine de droit d’ingérence au nom de la « responsabilité de protection » des populations civiles mises en danger par leurs propres dictateurs, le dernier vestige de ce que le Moyen-Orient a pu importer des méthodes totalitaires des années 30 en Europe, le Régime syrien des Assad, empêche les ambulances de parvenir jusqu’aux blessés de la répression, en guise de dissuasion des manifestations.

 

 

Selon le Pr. néo-zélandais W. Harissis, Bachar el-Assad va bien au-delà des critères longtemps admis de l’autoritarisme traditionnel dans le monde arabe. C’est un idéologue rigide cocooné par des sycophantes (délateurs professionnels), des gangsters (les fameux Shabbiha) et les vils flatteurs des cercles diplomatiques, notamment français et américains. Son père et lui ont mis en place une police secrète de masse (la Moukhabarat) en copiant au millimètre le dispositif de la Stasi, dans feue l’Allemagne de l’Est. Ils ont ainsi su tirer le meilleur parti de l’appareil répressif hérité des régimes fascistes européens d’avant la Seconde Guerre Mondiale. Jusqu’à un certain point, le Baath syrien serait, pour un peu, encore en mesure de mobiliser des foules sur commande, par l’intimidation et la contrainte.

 

 

Mais c’est le même homme que le Quai d’Orsay comme le Département d’Etat sont parvenus à s’auto-persuader qu’il s’agissait là du type-même du « réformiste » qui parviendrait à renverser la tendance au Levant, à donner des gages à son peuple et à rompre avec l’Iran des Mollahs. Lorsque, dans l’actuel soulèvement tout nous prouve le contraire. Ainsi, pour calmer la rue, il a évoqué la levée de « l’Etat d’urgence » qui court depuis 1953, alors qu’il dispose de tous les moyens de terreur pour continuer de régner sans partage sur les corps et les esprits de Syrie. De même, il a accordé la citoyenneté à la minorité kurde, comme si celle-ci allait se rendormir, après des décennies d’exclusion et de négation de ses droits élémentaires. Il a pu ainsi satisfaire « l’enthousiasme » malsain de ces mêmes idiots utiles de France et d’Amérique, incapables de toucher du doigt la lame tranchante comme un couperet de la réalité syrienne : celle d’un fascisme réel dont la seule loi fondamentale est la loi de la jungle.

 

La vision qui court, comme la rumeur, malgré de timides indignations de circonstance, dans les cercles diplomatiques concernés est que l’actuelle clique au pouvoir serait le dernier « rempart » avant que le pays ne sombre dans un « trou noir » : celui du renversement par des islamistes sunnites fanatiques. On veut penser et laisser accroire que la chute d’Assad ouvrirait toutes grandes les portes à ces éléments musulmans radicaux et même certains suggèrent, pour se couvrir, que « cela mettrait Israël en danger mortel ».

 

Seulement voilà : un tel argument n’a jamais été utilisé, au moment où il s’agissait de passer Hosni Moubarak par-dessus bord. Lequel était bien un dictateur pur sucre sachant, au besoin, utiliser les méthodes musclées, moins par idéologie anti-réformiste que par maintien de l’ordre paternaliste et goût du lucre.

 

 

D’autre part, un tel discours sélectif n’a qu’une vocation : celle de servir les intérêts du régime et de ceux qui le soutiennent en Europe de l’Ouest et en Amérique. Il évacue le fait indéniable que Bachar el Assad reste et a été, au cours des 8 années précédentes, le protecteur patenté d’al Qaeda et des insurgés baathistes en Irak, de l’armement massif du Hezbollah au Liban et de sa parfaite coordination avec le Hamas de Gaza. Il est celui-là même qui a su faire dériver la colère islamiste contre l’Occident au moment des caricatures danoises, comme de maintenir la chape de plomb du « camp du refus » de toute paix avec Israël et au Liban. Le siège du Boycott d’Israël s’est installé à Damas, ainsi que les quartiers-généraux de tout ce que la planète compte de terroristes invétérés. On le voit même comme instrumental dans le transfert des armes de destruction massive de son puissant voisin irakien, au moment de sa propre éviction.

 

Actuellement, Téhéran supplée au maximum en moyens de répression dont Damas a besoin, selon des communications interceptées. Assad profite ainsi de la longue expérience des Pasdaran et des Bassidjis, qui ont su venir à bout des protestations post-électorales de juin 2009. L'Iran procède à l'inverse pour armer les Chi'ites du Bahrein et du Golfe et rétablir l'équilibre de la terreur.

 

 

Bachar peut ainsi mobiliser toutes ses forces de sécurité, son armée et ses voyous pour régler son compte à son peuple, sans que ses soutiens, occupés ailleurs, n’élèvent trop la voix. Les fameux Shabbiha, gangsters munis d’armes automatiques foncent sur les foules en grosses voitures blindées, avec ordre de tirer pour tuer et d’empêcher les ambulances d’approcher pour ramasser les blessés. L’objectif « militaire » est de laisser les gens mourir dans la rue, de façon à ce que le peuple de Syrie comprenne le sort qui lui sera réservé, avec le plein consentement de la sacrosainte "Communauté Internationale". Ils accomplissent ce job avec « loyauté », notamment à Deraa, Banias, Lataqiyeh et Hama (ville martyre en 1982). Ils font même mieux que cela, puisqu’ils tirent également sur les éléments de l’armée qui seraient réticents à disperser les rassemblements, comme pour les éperonner. Ils se mêlent également à la foule, en tirant sur l’armée pour faire croire que les civils tueraient des militaires, comme cela a été le cas avéré à Ras al-Naba’a, un quartier de Banias. Les troupes sont, de cette façon, incitées par autoprotection, à ouvrir le feu sur le moindre attroupement, avant que ne se forment les manifestations. Des cas, de plus en plus fréquents, d’officiers tirant sur d’autres officiers et soldats récalcitrants, se multiplient. Si bien qu’on ne sait plus qui tue qui.

 

Les Shabbiha représentent une force armée de 9 à 11 mille hommes aguerris. Sélectionnés parmi les éléments alaouites les plus loyaux et disciplinés, leurs « compétences » dans l’art du combat de rue ont été encadrées par des instructeurs du Hezbollah et des gardiens de la révolution iranienne. Leur activité "normale" est d'être le "maillon fort" du trafic d'armes et de drogue organisé pr l'Iran et sa milice supplétive libanaise. Ils tiennent des bastions imprenables tout le long de la côte, comme têtes de réseaux de tous les trafics qui servent à maintenir le niveau de vie des tribus liées au clan des Assad. Cette répartition maffieuse des richesses ne se construit pas sur une préférence purement « ethnique », puisque les autres clans alaouites sont maintenus dans une situation d’appauvrissement déplorable et subissent la même terreur que les autres communautés.

 

Mais une grave crise humanitaire est sur le point de s’étendre, en parallèle des troubles. Les avant-postes et barrages routiers de l’armée coupent les routes principales qui relient le sud du pays au nord et au centre, ainsi que les communications téléphoniques et internet. La simple livraison de nourriture a été interdite en bien des endroits, concernant les villes sous état de siège, en signe de punition collective. On a assisté à l’arrestation massive de milliers de personnes, y compris des membres de l’establishment appelant à l’abandon de la répression et à l’engagement de négociations « réformatrices ». Des journalistes fidèles au pouvoir ont été embastillés, parce qu’ils auraient rédigé des articles en ce sens, qui, bien évidemment, ne sont jamais parus.

 

Ces derniers jours, les manifestants ont, également, commencé à répliquer par armes à feu, spécialement à Deraa, au Sud et Banias au nord. Une embuscade bien planifiée s’est jouée sur la route côtière reliant Lataqiyeh et Banias. 9 officiers et soldats ont trouvé la mort. Difficile, dans cette mêlée, d’établir les moindres responsabilités.

 

En fait, une guerre civile est à l’œuvre, provenant de trois sources et angles de tirs différents : elle implique l’armée et les forces de sécurité, les manifestants au milieu, et les fameux Shabbiha. Le grabuge est tel que les pertes humaines et les circonstances exactes de leur mort sont presque impossibles à évaluer.

 

Le cauchemar d’Assad commence vraiment, avec l’entrée de l’université et de la ville d’Alep dans la bataille.  10 000 manifestants y ont défilé le 12 avril, alors que des snipers sont placés sur les toits. C’est, en effet, le foyer commercial des Sunnites qui se joignent désormais à la révolte. Malgré un verrouillage complet de l’Université de Damas, la sécurité d’Assad n’est pas parvenue à enfoncer une brèche dans les rangs des protestataires.

 

Mais le comble est atteint avec le soulèvement des couches alaouites défavorisées, minorité qui constitue, au total 1, 4 million des 26 millions d’habitants. L’insurrection alaouite se concentre autour de la tribu Knaan paupérisée, du village de Bhama (montagnes du nord syrien). Les habitants des montagnes druzes sont en armes, ainsi que certains groupes dans les villes kurdes comme Kamishli et les tribus Shamma du Sud-Est, près de la ville frontalière d’Abu Kamal.

 

Les conditions insurrectionnelles et humanitaires sont largement remplies par le peuple de Syrie pour que son dossier vaille bien celui des insurgés libyens. Même s'ils réalisent tout ce que la Maison Blanche et l'Elysée n'ont jamais osé rêver : rompre l'échine de l'axe irano-syrien. Mais Washington s’est empressé de déclarer, avant même que les incidents ne prennent une telle tournure, que « les Etats-Unis n’interviendraient pas en Syrie ». Le Département d’Etat et les chancelleries européennes animées par la diplomatie française ont, délibérément choisi de « faire un exemple » avec Kadhafi pour mieux laisser toute lattitude à la répression syrienne, relayée par l’Iran, le Hezbollah et la Turquie. Ce n’est pas une « erreur » de stratégie mal ajustée, c’est une faute pour qui ferme les yeux. Il est vrai qu'Assad n'a que de la misère à revendre et point de pétrole.

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