Gaza.De notre correspondant
Le gouvernement israélien a approuvé, hier après-midi, l'entrée des « biens à usage civil » dans la bande de Gaza. 4 000 produits de consommation courante y seront donc bientôt de nouveau disponibles. Une manne, en principe, puisque seule une centaine de denrées étaient autorisées à franchir les points de passages depuis 2007, année de la prise du pouvoir par le Hamas. Mais 120 produits resteront interdits, notamment les matériaux de construction et les produits pouvant contribuer à l'élaboration d'armes (ciment, fer, tuyauteries, outillage). En outre, le blocus naval restera en place pour interdire d'éventuelles livraisons d'armes.
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, avait rejeté, dès vendredi, l'annonce probable par Israël d'un assouplissement de son blocus du territoire palestinien. Un rejet qui a de quoi surprendre.
En fait, le Hamas impose des taxes sur tous les produits de contrebande qui transitent par les tunnels entre l'Égypte et Gaza. Ainsi, sur les carburants en provenance d'Égypte, le mouvement islamiste ajoute 25 % de TVA. Ainsi encore, les commerçants doivent payer un impôt pour pouvoir continuer à ouvrir leurs échoppes :« Jusqu'à 400 dollars », confie A'ahed al-Shawa, qui tient une rôtisserie. Quant aux propriétaires de tunnel, ils doivent s'acquitter d'une taxe équivalente à 1 800 €.
Ces rentrées d'argent permettent au Hamas de payer les salaires de quelque 32 000 fonctionnaires. « Le Hamas avait déjà des problèmes financiers, explique Mokhemra Abu Saada, professeur de science politique à l'université al-Azhar de Gaza. La levée du blocus va les exacerber ».