Les négociations menées depuis longtemps pour la libération du soldat Guilad Shalit n’en finissent pas de rebondir et les parents du soldat séquestré par le Hamas depuis trois ans et demi sont toujours dans l’expectative. D’un autre côté, on se demande en Israël quel prix il faudra payer pour que le jeune otage puisse enfin retrouver sa famille et certains craignent qu’il ne soit excessivement lourd et trop hasardeux.
C’est dans ce contexte que le médiateur allemand, qui joue le rôle d’intermédiaire entre les deux camps et a eu ces derniers temps de nombreux contacts pour faire avancer les pourparlers, est arrivé mardi matin à Gaza. Son voyage a été retardé de quelques jours, à cause des conditions climatiques difficiles en Europe. Pendant ce temps, les dirigeants du Hamas ont élaboré leur plan et ont préparé leur réponse aux nouvelles propositions d’Israël lors d’une réunion qui a eu lieu la semaine dernière à Damas.
Dès son arrivée dans la région, le négociateur allemand a rencontré Mahmoud A-Zahar et Khalil al Haya. Comme on pouvait s’y attendre, ces derniers lui ont annoncé qu’ils n’acceptaient pas les conditions du gouvernement israélien. Mais ils ont ajouté qu’ils souhaitaient malgré tout « poursuivre les pourparlers pour trouver une solution à ce problème ».
Au sein du Hamas, on prétend que les efforts déployés à l’heure actuelle par Israël et l’AP pour une relance du « processus de paix », sous la férule des USA et de l’Egypte, empêcheront un dénouement favorable de la transaction pour Shalit. Faisant preuve comme toujours de cynisme, les chefs du Hamas ont même laissé entendre que les discussions pourraient être interrompues prochainement étant donné que rien n’avançait et que « chacun campait sur ses positions ».
Et comme toujours, tout cela est la faute d’Israël. Khaled Mashaal, chef du « bureau politique » du Hamas à Damas, a affirmé en début de semaine que les autorités israéliennes s’étaient rétractées et n’acceptaient plus certains arrangements conclus par le passé. Son adjoint Moussa Abou Marzouk a émis la même opinion mardi matin, dans une interview accordée au journal Al Hayat en soulignant que c’était une habitude courante chez les Israéliens qui « revenaient en arrière chaque fois qu’on était près du but ».
[Mardi 05/01/2010 16:00]