Le juriste allemand Christian Tomuschat a affirmé qu'il ne démissionnerait pas.
Adapté de l'hébreu par Aschkel
Pour © 2010 lessakele et © 2010 aschkel.info
Version anglaise :
http://www.jpost.com/LandedPages/SearchResults.aspx?q=Christian%20Tomuschat
BERLIN - Le Président de la Commission des Nations Unies chargée du suivi des conclusions du rapport Goldstone sur l'opération «Plomb durci» a reconnu, samedi, qu'il avait aidé à préparer un avis consultatif afin d'analyser les aspects juridiques de la question israélo-palestinienne dans les années 1990, mais a dit qu'il ne se rappelait pas s'il avait fait ce travail au nom du dirigeant palestinien Yasser Arafat.
Dans tous les cas, précise le juriste allemand Christian Tomuschat, l'objectif, c'était un travail d'ordre juridique, que ce travail ne devrait pas être considéré comme "une tache" et ne constitue pas une raison suffisante pour qu'il démissionne du suivi de la commission Goldstone.
Le Jerusalem Post a demandé à Tomuschat de commenter les informations qu'il a reçues ce week-end, à savoir que lui-même et quatre autres juristes internationaux avaient préparé un mémoire pour Arafat en 1996 concernant les aspects de droit international du processus de paix, ce qui suggère que si M. Arafat avait porté son affaire devant l'Assemblée générale des Nations unies, celle-ci aurait pu alors saisir la Cour internationale de Justice.
Le fait que Tomuschat ait travaillé directement pour l'une des parties concernées aurait dû être divulgué à Israël lors de l'annonce de la constitution d'un comité de suivi du rapport Goldstone, mais cela n'a pas été fait, selon les informations reçues par le Jpost.
Le comité a été nommé le mois dernier par le commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, et est sur le point de commencer ses travaux, en vue de publier un rapport en Octobre.
La nomination de Tomuschat avait déjà attiré les critiques en raison de sa caractérisation de la politique d'assassinats ciblés par Israël comme "terrorisme d'Etat".
En outre, le Post a appris ce week-end, que Tomuschat a déjà, préalablement, faite sienne cette conviction que les Etats sont incapables de mener efficacement des enquêtes sur les dépassements commis par leurs propres forces militaires. Son parti-pris évident sur cette question est préoccupant, parce que le mandat de la commission consiste, justement, à examiner si le système judiciaire israélien est, ou non, capable d'étudier les dépassements des FDI, dont les allégations sont présentées dans le rapport Goldstone.
Tomuschat parle de cette évaluation dans une étude intitulée "Les menaces individuelles dans la lutte contre le terrorisme" Dans cette étude, publiée en 2002, il écrit: «Dans de tels cas, il ya peu d'espoir que le système judiciaire de l'Etat concerné puisse conduire des enquêtes efficaces et punissent les agents responsables. Nulle part les excès commis par les forces de sécurité n'ont été suffisamment condamnés."
Dans la même étude, il a également écrit que «Si un État frappe de manière aveugle les terroristes présumés dans leur milieu de vie, en admettant que les suspects ainsi que des civils y perdent la vie, il utilise la même tactique que les terroristes eux-mêmes. C'est dans cette perspective, que de nombreuses actions menées par l'armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés devront également être examinées très attentivement. »
«En principe, -dit-il-, les États se voient comme les gardiens des droits de l'homme. »
Tomuschat a déclaré samedi qu'il n'avait rien fait qui doive l'obliger à démissionner de la commission. Israël est extrêmement préoccupé par la mise sur pied d'un comité de suivi du rapport Goldstone, dont le mandat consiste à examiner l'efficacité, l'indépendance et le professionnalisme du système judiciaire d'Israël et son adhésion aux normes internationalement acceptées.
Israël craint les biais de cette enquête sans précédent de l'ONU contre lui et se méfie de manière aiguë d'un comité dont les motivations et les idées préconçues, pourrait porter atteinte à la crédibilité du système judiciaire israélien sur le plan international, rendre Israël vulnérable et le censurer dans les forums juridiques internationaux.
Les critiques du groupe et de ses membres révèlent que ce groupe est incapable d'accomplir son travail parce que trois de ses membres sont affiliés à la Commission internationale de juristes, qui "a eu une longue histoire de préjugés anti-israéliens, depuis les fausses allégations de massacre à Jénine [contre Tsahal après l'opération Bouclier défensif en 2002] ». Plus tôt ce mois-ci, Gerald Steinberg d'ONG Monitor sur la surveillance des droits de l’homme, a déclaré : "le fait que des juristes du CJI impliquent des fonctionnaires liés à la Commission des Nations Unies est une nouvelle illustration des liens entre l'ONU [Conseil des droits humains] et les ONG idéologiques.
Les deux autres membres du comité sont le Malaisien Param Cumaraswamy et l’Américaine Mary Davis.
Tomuschat, dans une interview de 2007, à propos de l'assassinat par Israël du chef spirituel du Hamas, Cheikh Ahmed Yassine, en 2004, a déclaré: "Les assassinats ciblés sont aussi impitoyables que les attaques des terroristes."
La question lui a été posée de savoir si les assassinats ciblés par Israël constituait un "terrorisme d'Etat", Tomuschat a répondu: "ce que je dis là va dans ce sens".