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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 15:53

 

editorial 1

 

 

Le verrou syrien est-il en train de sauter

et au profit de qui ?

 

 

Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info




Ce « vendredi des martyrs » est annoncé comme le moment d’un tournant décisif pour la domination alaouite du clan Assad. Après les centaines de morts dans les rues de Deraa ou des dizaines à Lattaqiyeh et ailleurs, le discours d’apaisement et la démission du gouvernement en place semblent n’avoir fait qu’attiser les revendications et la volonté d’en découdre de la rue syrienne.

 

Pour les alliés traditionnels du régime, après une mobilisation, qui n’est pas moins « mercenaire » que celle mise en place par Kadhafi en Libye, le Hezbollah, l’Iran et les groupes terroristes palestiniens s’affichent sur le repli : les deux premiers seraient en train de procéder au transfert de leur arsenal de missiles, soit vers Téhéran, mais surtout, vers le Liban dominé par la milice chi’ite. Quant au Hamas, Jihad islamique, mais aussi au FPLP et autres supplétifs du terrorisme syrien, ils démarcheraient, qui au Qatar, qui en Iran, pour se trouver protecteur plus sûr.

 

On dit aussi que Khaled Meshaal serait parti négocier une « approche plus souple » de l’Imam Youssouf Qaradawi, qui a appelé les Sunnites à se joindre à la contestation. Or, ceux-ci représentent, non seulement, 70% de la population, mais également, une partie imposante de l’armée. Est-il prêt à lui offrir la tête de Bachar sur un plateau d'argent, en gage de gratitude à la main qui l'a nourri? 

 

Contrairement à la Tunisie et à l’Egypte, cette composante militaire de la Syrie n’est pas unifiée, mais au contraire, contrôlée à tous les échelons importants, par des officiers alaouites. Les Sunnites sont renvoyés à des rangs subalternes, sans véritable chance de promotion. De même, les Kurdes et autres minorités sont fréquemment humiliés, voire évincés. Ce qui porte à dire qu’au-delà d’une garde prétorienne dédiée à sauver la peau du régime, la plupart ont, à terme, partie liée avec les revendications de la contestation : soit pour des motifs d’avancement, soit par esprit de revanche ethnique, soit par fidélité confessionnelle et clanique, les rendant réticents à s’enfoncer dans la répression, au risque de sauter avec leurs chefs qu’ils n’affectionnent pas vraiment.

 

La fameuse Moukhabarat, ou police politique, a démontré son incapacité à anticiper et faire avorter le mouvement.

 

Lorsque l’on constate avec inquiétude, à quoi donne lieu la soi-disant « transition en douceur » dans les deux précédents pays, ou encore, comment la confrontation avec l’armée « loyaliste » de Kadhafi a tourné à la guerre civile et de position entre Tripoli et Benghazi, en Libye, c’est peu de dire que les perspectives « démocratiques » apparaissent encore plus ténues en Syrie.

 

L’idée-même que, sur le plan géostratégique, cette révolte briserait l’arc irano-syrien est sujette à caution : certes, on a mentionné le repli tactique des affidées habituels, armée terroriste au service de leurs intérêts conjoints contre Israël et les Etats-Unis. Dans la mesure même du rapprochement entre les Frères Musulmans et l’Iran, contre l’Arabie Saoudite, entre Golfe et Sinaï, et Israël (Gaza), la liquidation du régime alaouite peut aussi se solder par une forme de pacte de non-agression entre Sunnites extrémistes et Chi’ites, comme on a déjà assisté à des plate-formes communes de ce type, au Liban.


En ce cas, le Levant serait susceptible d’éclater en une répartition ethnique des territoires, ou en une vaste « irakisation » de la région-nord, sans nécessairement modifier les alliances préalables, fondées sur l’opposition à l’ennemi ontologique.

 

Des groupes, comme le Hamas, font, depuis longtemps, charnière en s’arrangeant de ces contradictions théologiques apparentes. La situation à Gaza est, en cela, éclairante : le Hamas se construit avec les conseils paramilitaires du Hezbollah et de la Syrie, le Jihad islamique pro-iranien lui reste globalement inféodé, tandis que le Hezbollah lui-même, est sous les ordres d’un ordonnateur des mollahs. Plutôt que de conflit, il faut plutôt parler d’imbrication ayant appris à coexister, même si des rivalités tactiques se manifestent.

 

On doit donc plutôt conclure à une stratégie qui se construit en marchant et s’arrange des obstacles et freins relevés sur le terrain, -voire perte d’alliés devenus encombrants, comme Assad ou Kadhafi-. Elle consiste en un isolement par encerclement progressif des « alliés de l’Amérique », sans distinction, qu’ils soient Arabes, Juifs ou Kurdes, Druzes, Chrétiens, etc.

 

Et c’est bien cette dissolution par étapes de la puissance des alliances américaines au Moyen-Orient que n’ont absolument pas détecté le fantasque Obama, ses proches conseillers saoulés à l’hydromel de la « démocratie en marche » (on se souvient des inepties dignes d’un débutant, du Directeur du renseignement, James Clapper, qui restera comme le « Dingue du Magasin » ou le Jerry Lewis dans l’histoire des auto-intoxications célèbres et détonnantes). Lorsque l’on sait qui sont les principaux inspirateurs de cette ligne politique et de cette doctrine de rapprochement avec les Islamistes « acceptables », à savoir : l’International Crisis Group piloté par le milliardaire illuminé G. Soros, des gens comme Mohammed El Baradei, Mary Robinson (lCl), prêts à se rendre à un thé dansant organisé par Ismaïl Haniyeh à Gaza, bras-dessus, bras-dessous avec Dhimmi Carter, on peut s’interroger sur le niveau de décadence atteint lors de ce mandat, par cette ex-grande puissance…

 

Actuellement, l’armée américaine investit des sommes folles dans une opération de soutien aérien et militaire aux Rebelles libyens, quand l’Amiral américain de l’Otan, James Stavidris, semble être bien le seul à se préoccuper de la présence d’éléments d’al Qaeda et du Hezbollah parmi ces insurgés du 3è type. L’Administration Obama est parvenue à convaincre de son aveuglement ses principaux alliés, tout en leur laissant croire qu’ils prenaient les gouvernes de l’Alliance et à mettre son armée au service d’une coordination intérimaire dont on sait trop peu de ses chefs et de ses trafics. Ainsi ont été pillés et mis aux enchères les stocks d’armes et de gaz moutarde et innervant du dictateur, toujours bien vivace, aux plus offrants. Leurs noms ne sont pas difficiles à deviner : l’Iran, le Hezbollah et le Hamas.

 

Se repliant de Syrie, leur zone de prédilection paraît plus propice au développement dans le grand bazar du Sinaï, devenu le carrefour de tous les trafics humains, narcotiques ou guérilleros. Ainsi, apprend t-on que la branche Ez-al Din al Qassam du Hamas est parvenue à mettre la main sur des lance-missiles sol-air mobiles et d’autres, se portant à l’épaule, du même type que ceux dont disposait al Qaeda, lors de ses tirs contre un avion israélien de ligne, à Mombassa au Kenya, en 2002. La leçon enseignée par al Qaeda, qui sert un peu d’éclaireur ou de pisteur dans ces jeux croisés, est qu’il est toujours utile de procéder à la Somalisation à l’échelle d’une région entière comme le Moyen-Orient. Et ensuite de glisser de région en région pour échapper aux frappes ou opérations de débarquement de l’ennemi.

 

Mais, les Frères Musulmans ont fait encore plus fort, en s’évitant toute déclaration de guerre théologique aux supplétifs de l’Iran, par Hamas et Hezbollah interposés : ils sont parvenus à obtenir la couverture aérienne et médiatique occidentale de leur soi-disant aspiration à la laïcité et à la démocratie, pendant qu’ils réévaluent le prix de leur allégeance au véritable pouvoir en danger : celui de la Révolution islamique d’Iran. Qui, en effet, se risquerait à une frappe en règle des installations nucléaires iraniennes, si ce sont les Frères Musulmans qui détiennent les clés de la "rue arabe"?

 

La coalition des pays du Golfe a été bien inspirée de tenter de contenir la poussée chi’ite alimentée par Téhéran au Bahreïn et ailleurs, sachant que cette déstabilisation ne fait que commencer.

 

Tsahal publie, dans le Washington Post, la carte de la colonisation par le Hezbollah du Sud-Liban, soit- disant démilitarisé, depuis la résolution 1701. Anticiper sur le type de régime non-étatique qui est en train d’être mis en place au Nord-Sinaï, voire demain, sur le plateau syrien, donnerait à Israël la « profondeur stratégique », lui permettant de sonder un avenir assez sombre, dans la carte du « Nouveau Moyen-Orient démocratique », dessinée par le professeur Schmok Obama de l’Université d’Harvard… L'autorité Palestinienne aurait, alors beau jeu d'affirmer que Jérusalem ne veut pas "négocier", en rassemblant ses soutiens du Jihad à ses portes, avec la bénédiction de l'ONU, des Etats-Unis et de l'Europe médusée, mais toujours prête à se concilier un Orient décidément trop compliqué!

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