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Une sensation de déjà-vu ? Le Premier ministre n'était pas en terrain inconnu, la semaine dernière, lorsque son conseiller militaire, Yohanan Locker, lui a annoncé qu'un hélicoptère Yassour, transportant six soldats israéliens, s'était écrasé en Roumanie. Et pour cause : il était déjà à la tête du gouvernement en février 1997, lorsque deux Yassour se sont percutés au-dessus de Shear Yashouv, tuant 73 soldats en route pour le Liban. Le pire accident de l'histoire du pays.
Le Premier ministre Binyamin Netanyahou et son fils Yaïr, au Kotel.
PHOTO: AP , JPOST
Le drame de la semaine dernière est ainsi venu s'ajouter à la liste de mauvaises nouvelles que Netanyahou a dû affronter au cours de ses deux mandats. Au programme : luttes amères avec l'administration américaine, nouvelle crise des conversions et l'accident fatal d'hélicoptère, le tout sur fond de relation passionnelle avec les médias.
Mercredi 28 juillet, la réaction du Premier ministre faisait la une de Maariv. Le quotidien mettait l'accent sur l'irresponsabilité du chef du gouvernement. Selon Ben Caspit, correspondant diplomatique, quand Bibi apprend le tragique accident, il est au cœur d'une fête d'anniversaire organisée pour son fils, Yaïr, 19 ans. Et le journaliste de remettre en cause le bon sens du Premier ministre, qui a préféré poursuivre les festivités plutôt que de se rendre immédiatement à son bureau et gérer la situation. Puis d'autres articles vont accuser Netanyahou, de traiter l'affaire avec "nonchalance". Réponse officielle : les invités de la fête étaient sur place au moment de l'annonce et, si Binyamin Netanyahou avait agi différemment, les rumeurs auraient rapidement circulé, au risque de causer l'hystérie générale.
Selon l'entourage de Netanyahou, plusieurs responsables de la Défense lui auraient conseillé de ne rien dire au sujet de l'accident avant que les familles des victimes ne soient d'abord informées. Certains n'ont pas hésité à comparer la situation de mercredi avec celle du 11 septembre 2001 : quand on lui avait annoncé que deux avions s'étaient écrasés contre les tours du World Trade Center, le président américain de l'époque, George W. Bush, avait continué de lire My Pet Goat (Mon amie l'oie) à des élèves de maternelle en Floride.
Vengeance personnelle ?
Selon un responsable à Jérusalem, Bush comme Netanyahou n'ont rien à se reprocher. "Cela arrive tout le temps. Un dirigeant reçoit toutes sortes d'informations lorsqu'il est en public", explique la conseillère stratégique de Netanyahou, Shaya Segal. "Dans ce genre de situations, il est censé ne rien dévoiler et poursuivre ce qu'il est en train de faire. Netanyahou a agi comme on peut l'attendre d'un Premier ministre, et le peuple israélien doit le comprendre."
L'entourage du chef du gouvernement qualifie, par ailleurs, la couverture médiatique de "traque obsessionnelle, menée par des individus qui cherchent à nuire au Premier ministre". Ce n'est plus l'opposition politique qui est pointée du doigt, mais bien la presse. Kadima a d'ailleurs fait le choix stratégique de ne pas réagir aux articles dénonciateurs. Les membres du parti du centre estimaient que leur portée serait beaucoup plus grande sans les règlements de comptes politiques habituels. Beaucoup continuent cependant de considérer la couverture de Maariv comme une vendetta personnelle contre le Premier ministre.
Maariv et Yediot Aharonot ont récemment appris que leurs taux respectifs de diffusion avaient chuté au profit du gratuit Israël Hayom - considéré comme pro-Netanyahou. Mais les proches du Premier ministre tentent de minimiser l'affaire : ils réfutent toute influence du pouvoir sur Israël Hayom et relativisent les déboires de Bibi avec la presse en général. Selon eux, sa relation avec les médias se serait même nettement améliorée depuis son dernier mandat. Quoi qu'il en soit, les liens dont jouit le Premier ministre avec le quotidien gratuit lui offrent sans aucun doute une plus grande marge de manœuvre que lors de son premier mandat.
