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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 11:00

MAY 201010

 

POURQUOI LE GOUVERNEMENT GREC DEVRAIT PRENDRE EXEMPLE SUR ISRAËL POUR AMÉLIORER SES FINANCES: ISRAËL EST LE PAYS LE PLUS RAPIDE AU MONDE POUR RÉDUIRE LES DÉFICITS.

 

 

Par Jacques Bendelac à Jérusalem

israelvalley
Publié le 10 mai 2010

chiffresLe plan de sauvetage imposé à la Grèce pour enrayer la spirale des déficits n’est pas sans rappeler aux Israéliens une des périodes les plus noires de leur économie: la cure d’austérité de 1985 et le plan de redressement qui s’en est suivi. De là à inciter le gouvernement grec à imiter l’exemple israélien, il n’y a qu’un pas que nombre de commentateurs ont franchi cette semaine. Le « modèle israélien » est-il imitable? Pas sûr: il semble qu’il y ait davantage de divergences que de points communs entre les deux économies.

L’expérience israélienne de 1985

L’économie israélienne a connu dans les années 1983-1985 les mêmes symptômes de crise que connaît la Grèce aujourd’hui. Les dépenses publiques avaient fait un bond alors que les recettes ne suivaient pas: le budget de l’Etat dépassait le produit national (PIB), un record mondial. Mais les déficits successifs avaient gonflé la dette publique: au début des années 80, le remboursement de la dette absorbait plus d’un tiers des recettes publiques. Israël était ainsi devenu l’un des pays développés les plus endettés. Avec une différence sensible avec la Grèce d’aujourd’hui: le budget israélien de la Défense absorbait déjà le tiers du budget de l’Etat.

Le déficit budgétaire provoqua en Israël une inflation galopante qui atteindra le record jamais égalé de 445% en 1984. Pour nombre d’Israéliens, la Bourse devint un refuge contre l’inflation; mais très vite, la manipulation des valeurs boursières allait provoquer l’effondrement du système bancaire. Pour éviter la faillite économique, le gouvernement israélien nationalisa les grandes banques du pays et donna un coup de frein aux dépenses publiques.

Israël a déjà relevé le défi imposé à la Grèce

Aujourd’hui, il s’avère qu’Israël a été le pays le plus rapide au monde pour réduire les déficits. En novembre dernier, le FMI publiait une étude sur la gestion des finances publiques dans les pays occidentaux entre 1983 et 2006. Israël apparaît en tête des pays qui ont réussi à opérer l’ajustement budgétaire le plus fort et le plus rapide au monde: entre 1983 et 1985, le gouvernement israélien a diminué son déficit de 11 points en moins de 3 ans ! C’est exactement ce qui est demandé à la Grèce aujourd’hui: le plan de sauvetage européen vise à faire passer le déficit grec de 13,7% à 3%, et cela en deux ans… Un programme ambitieux, mais que d’autres pays ont réussi avant elle.

Certes, pour réussir son redressement en 1985, Ie gouvernement israélien a bénéficié d’un atout qui ne semble pas exister en Grèce: un consensus social. Malgré les manifestations populaires, un accord tripartite qui engageait aussi les syndicats et le patronat, a permis au gouvernement israélien de prendre des mesures draconiennes que les salariés grecs refusent aujourd’hui: baisse des salaires, blocage des prix, réduction des dépenses publiques, etc. En Israël, trois années de cure ont permis aux déficits publics de retomber au niveau souhaitable et à la croissance de redémarrer sur des bases plus saines.

La Grèce n’est pas Israël

Si Israël est parvenu à réduire rapidement ses déficits, pourquoi la Grèce n’y parviendrait-elle pas ? En fait, l’économie grecque doit faire face à de nombreuses contraintes qu’Israël n’a pas connues. Le principal obstacle grec est d’ordre structurel: le développement économique de la Grèce s’appuie essentiellement sur le secteur tertiaire. Aujourd’hui encore, le tertiaire représente la majorité de l’économie grecque (71 % duPIB et 68 % de la main-d’œuvre). Le tourisme en est un des principaux piliers, mais ce n’est pas suffisant pour assurer une croissance économique à long terme. L’agriculture est un autre secteur essentiel de l’économie grecque: oliviers, blé, coton et vignes sont les principales productions des agriculteurs grecs.

Quant à l’industrie, elle est encore assez peu développée en Grèce par rapport à la moyenne de l’Union européenne. Contrairement à la Grèce, Israël a axé son développement sur son industrie de pointe, sa technologie et ses innovations. Certes, le tourisme et l’agriculture ont aussi un poids dans l’économie israélienne, mais ces deux secteurs ont su s’adapter à l’économie globale et aux contraintes d’une économie moderne.

La Grèce pourrait-elle donc imiter le « modèle israélien » ? Ce n’est pas sûr et ce n’est peut-être pas, non plus, souhaitable. N’oublions pas, par exemple, qu’après la crise de 1985, Israël avait aussi changé sa monnaie, ce que la Grèce ne peut pas faire aujourd’hui. La Grèce fait face à des obstacles inédits qui lui permettent seulement de tirer la principale leçon de l’expérience israélienne: il n’est pas impossible de stopper un dérapage de la dette publique, à condition que le consensus social et la volonté politique soient suffisamment forts pour y parvenir.—

Jacques Bendelac (Jérusalem)

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