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14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 14:03




EDITOV


La double-impasse comme défi existentiel : la menace nucléaire iranienne et le refus palestinien de relancer le processus de paix.



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L’Iran n’aura manqué aucune occasion d’exploiter les failles de la diplomatie brouillonne de l’Administration Obama. Ahmadinedjad, pouvait jubiler, le jeudi 11 février, à l’occasion du 31 è anniversaire de la révolution islamique, car, cerise sur le gâteau, la contestation « Verte » semble s’essouffler, sous les coups de la répression.

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L’Iran se permet de multiplier les ultimatums à la Communauté Internationale, Il peut encore se réjouir du caractère homéopathique des condamnations timorées dont il fait l’objet. La même impunité prévaut, aussi bien en ce qui concerne les droits de l’homme dans son propre pays, que la prolifération nucléaire dont il est devenu le magicien noir.

Au sein même de l’Administration à Washington, c’est la cacophonie : lorsque Robert Gates appelle à « faire pression collectivement contre l’Iran », Hilary Clinton, au contraire, proclame que : *"l’Iran fait planer une menace réelle, mais Al Qaëda pose un danger plus grand encore".* On s’interrogera sur ce qu’est le danger qui surpasse une guerre nucléaire. Ce cafouillage à deux voix trahit l’absence de leadership de la part de la Présidence sur les options encore possibles et la marche à suivre.

Clinton se rabat sur les récentes tentatives du Jihad global, qu’Obama prétendait affaibli. Si la diplomatie n’est pas au diapason de la défense, et, mieux, contredit la Présidence, il ne peut exister de processus décisionnel. Quand bien même al Qaeda et le terrorisme serait le défi majeur, comment expliquer que l’on continue d’étouffer les doutes des différents services de renseignement occidentaux, dans l’explosion en vol de l’avion de l’Ethiopian Airlines, au –dessus de Beyrouth ?

Le Ministre de la Santé libanais a reconnu la nature explosive de « l’accident ». Denis Pietton, l’Ambassadeur de France à Beyrouth, dont la femme a été tuée, fait état de son désir de quitter ce quartier-général du terrorisme au plus vite, avec ses trois enfants. A cette heure, aucune explication sérieuse n’a encore été retenue, à propos du vol 447 Rio-Paris, au cours de l’été dernier. Un exemple de cette collusion entre les différents réseaux est apparu au Yémen. Conjointement, ou à tour de rôles, des milices chi’ites et al Qaeda sèment le trouble au même endroit et au même moment, mais dans des sous-régions différentes.

Qu’est-ce, alors, qui permet à Hilary Clinton de dissocier les dossiers comme s’ils n’avaient aucun rapport entre eux ? Comment ne pas voir, qu’au fur et à mesure que l’Iran menace un peu plus, le Jihad global tire partie, soit par opportunisme, soit par alliance « objective », de ce qu’il considère comme une faiblesse et une humiliation pour l’Occident? …

Le Département du Trésor, est quand même parvenu à esquisser une première réplique : il a gelé les avoirs de 4 sociétés agissant au nom d’un groupe de contractants, appelé Khatam al-Anbiya, qui transfère des milliards de $ par an aux Gardiens de la Révolution. L’autre cible de ces premières mesures, c’est le Général Pasdaran Rostam Qasemi, Commandant du Quartier-Général de la filière de la construction pour Khatam al-Anbiya.

Ce groupe d’intérêts lié aux Gardiens de la Révolution a obtenu, ces deux dernières années, pour une valeur d’au moins 6 milliards de $ de contrats divers de la part du Gouvernement iranien. Mais, il serait naïf de croire que toutes les activités des Pasdaran relèvent du domaine bancaire public : leur emprise s’étend sur tout ce qui concerne les importations et les exportations de produits interdits par les sanctions internationales.

Les pasdaran se livrent à la contrebande à grande échelle et sont présents sur le marché noir. Ce secteur échappe à toute vérification standardisée, relevant plus de la traque des filières illicites à travers des paradis fiscaux et des banques off-shore, que de l’annonce de « sanctions » légales.

A l’interne, ils ont la mainmise sur les médias, l’éducation, la culture. Ils sont appuyés par la milice paramilitaire des Bassidjis et ses 2500 bataillons « Achoura », pour les hommes, et « Al-Zarha » pour les femmes. Ceci rend compte du quadrillage qui encercle actuellement le moindre mouvement de révolte. Elle permet de surveiller et d'encadrer la population, d'organiser des manifestations de rue dites « spontanées », de truquer le processus électoral en bourrant les urnes ou en intimidant une partie des votants et, enfin, de participer au maintien de l'ordre. On ne peut que constater le rapport de force en défaveur flagrante de toute velléité de changement interne. Ceux qui auraient misé sur une « révolution de velours » pour s’éviter de se confronter directement à la nature du régime iranien en sont pour leurs frais. L’agressivité des nervis du régime s’est faite plus violente, contre les opposants ; et, simultanément, elle s’est retournée contre les ambassades étrangères sur leur sol : italienne, hollandaise, française. Les bassidjis en civil appellent à la mort des dirigeants de ces pays, sans rencontrer la moindre réaction internationale. Que penser, par exemple, de la réplique de l’Italie, 2nd partenaire européen de l’Iran sur le plan économique, qui, après l’assaut contre sa représentation, se contente d’annoncer qu’elle n’assistera pas aux festivités du 31è anniversaire de la révolution khomeiniste ? Tant que dure l’espoir d’un changement de régime chez les Occidentaux, c’est autant de temps de gagné pour poursuivre un programme nucléaire avec ses réussites, mais aussi ses échecs, qui nous restent difficiles à cerner.

L’ISIS, un institut américain expert de la prolifération nucléaire, évalue que le nombre de centrifugeuses de la Centrale de Natanz aurait pu baisser singulièrement, au cours des dernières années. Ces difficultés seraient dues aussi bien aux sabotages de la part de services occidentaux, qu’à l’inadaptation entre les matériels mis en œuvre et la formation des personnels. Mais, on sait très peu de choses, quant aux sites secrets, leur nombre exact, au-delà de la révélation de septembre concernant celle de Qom. L’Iran peut donc désinformer à merci.

L’autre dossier-clé sur lequel l’Administration américaine manque de discernement, c’est, bien sûr, celui du processus de paix, sur lequel il n’obtient pas plus de résultat. L’idée d’une négociation indirecte fondée sur une médiation américaine, a fait son chemin, après le blocage total, depuis un an, de la position palestinienne. L’Administration Obama s’est longtemps acharnée à n'obtenir de signes tangibles que de la part d’Israël. Mahmoud Abbas s’est mis en sommeil et a menacé de démissionner. Il a fait savoir aux Américains qu’ils devaient eux-mêmes, négocier à sa place.

C’est la raison pour laquelle George Mitchell a fini par céder à ces manœuvres dilatoires et promis une médiation, sans que les parties ne se rencontrent. En réalité, Abbas n’a aucune capacité ni intention de négocier : il est pris dans les griffes de son impopularité qu’il sait grande et dans l’incapacité de réformer le système corrompu de l’AP : l’ancien responsable limogé de la lutte contre la corruption, Fahmi Shabaneh a commencé de faire des révélations sur la profondeur du phénomène…

Les fonds détournés des poches américaines, européennes, saoudiennes, se comptent en millions de $. Abbas est toujours considéré par l’Occident comme le premier « modéré » palestinien et, peut-être l'unique.

On se trouve donc en situation de double-verrouillage politique. Il n’y a pas d’alternative à la corruption, ou plutôt si, une, mais elle est encore pire : Le Hamas est devenu une minorité de blocage malgré lui, il se contente d’exister, fort de sa popularité, y compris en Judée-Samarie, sans grand besoin de se lancer dans de nouvelles tentatives aventureuses. Le rapport Goldstone, en rendant le terrorisme légitime, a permis d’assurer cette réputation par défaut, en faisant du Hamas, le « représentant » par l’escalier de service du drame palestinien.

Exit Mahmoud Abbas les mains-sales. Là encore, les révélations vont bon train : Le Centre des Affaires Publiques de Jérusalem rappelle les prises de position iniques des 4 principaux membres de cette Commission, comme ceux de Christine Chinki, contre le droit même d'Israël de se défendre ; ou celles de Desmond Travers, « expert militaire » autoproclamé de l’enquête, prétendant qu’il n’y aurait eu que 2 tirs de roquettes sur Israël, durant les mois précédant l’opération, lorsqu’ils s’élèvent à plus de 3 000 durant l’année 2008 (c'était la trève, la Hudna !) ; Il suppute encore que l’idée même de se servir de mosquées comme entrepôt d’armes est inconcevable, de la part d’islamistes, et « islamophobe », de la part de ceux qui les accuseraient d'un tel procédé.

On est en plein débat idéologique pour universitaires attardés, qui n’a rien à voir avec une procédure d’établissement des faits, sur une scène de guerre. Peut-on croire que les protestations indignées d’Israël contre les biais et partis-pris de l’enquête suffiront à l’ONU pour désavouer ses émissaires et exiger un semblant d’équité ?

Ou doit-on s’attendre à ce que les clarifications traînent durant des années, puisque vrai ou faux, le rapport Goldstone, comme l’arme fatale de la guerre juridique, aura fait fonction de « gaz innervant », servant à aveugler Israël, pendant que l’Iran bricolait ses prochains coups bas ?

Si la tête du serpent, qui fascine tant le « monde libre », loge à Téhéran, les anneaux de sa queue se font entendre en ondulant jusqu’à Gaza, Beyrouth et Ramallah.

Par Aschkel - Publié dans : EDITOV 

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commentaires

D
<br /> Tes tes doigts begaient ma chere Aschkel ??<br /> LOL<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Merci Britton pour tes encouragements, et je te retourne le compliment ma chère Dom, car ta dernière traduction est d'excellence qualité<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Merci Britton pour tes encouragements, et je te retourne le compliment ma chère Dom, car ta dernière traduction est d'excellence qualité<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Ma chere Aschkel, vous faites toi et Gad un travail vraiment remarquable.Je suis de plus en plus fiere d`etre ton amie.<br /> Signe le britton<br /> <br /> <br />
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