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22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 07:20

 

 


Zacharie Baumel Zvi Feldman Yéhouda Katz             Guy Hever


 
  


 
  


 

Pour aschkel.info et lessakele.
24ème anniversaire de la disparition de Ron Arad
Par Charles-Etienne NeEPHTALI

 


J’ai honte, et c’est la raison pour laquelle je rédige ce texte, ce long texte, avec quelques jours de retard par rapport à l’anniversaire de la disparition de Ron Arad en reprenant des éléments d’un autre texte personnel d’il y a 3 ans.

J’ai honte, car ce Chabbat, pendant la lecture de la Paracha « Lekh Lekha », cette Paracha qui marque le départ de la grande et prestigieuse Histoire de notre Peuple, je ne pouvais m’empêcher de penser à Ron Arad disparu un 16 octobre, comme ce Chabbat, il y a 24 ans, presque ¾ de siècle. Qui en parle encore ? Qui s’en souvient ?

Je ne pouvais m’empêcher de penser également à ces autres militaires israéliens dont nous n’avons plus de nouvelles depuis fort longtemps

Zacharie Baumel (3), Zvi Feldman et Yehuda Katz (11 juin 1982),

Guy Hever (16 août 1997).

Qui se souvient encore de ces noms, exception faite pour celui de Ron Arad qui fut et reste un symbole ? Et voilà que depuis plus de 4 ans, celui de notre fils et frère Guilad Shalit, dont nous craignons qu’il ne devienne « un nouveau Ron Arad », est venu s’ajouter à cette liste ! Quel drame !

Qui se souvient encore de nos captifs à part les participants à quelques petites initiatives privées très et même trop timides ? Nos Institutions officielles devraient à mon sens en faire beaucoup plus ! Les responsables du Centre Communautaire Juif de Paris, par exemple, pour vraisemblablement « faire comme les autres », c’est à dire comme Libération, Le Monde et autres, s’empressèrent d’accrocher sur la façade du bâtiment les portraits de Mme Florence Aubenas et de son guide-interprète, M. Hussein Hanoun, mais n’accrochèrent jamais celui de Ron Arad. « Il n’est pas Français », me rétorqua-t-on un jour. Et M. Hussein Hanoun l’est-il ? Et d’ailleurs, si être Français est un « critère de sélection » pour attirer l’attention du public sur des « otages français », pourquoi Guilad Shalit, possédant la nationalité française, eut-il tardivement son portrait sur la façade du Centre Communautaire ? Pourquoi n’a-t-il pas encore son portrait sur la façade de l’Hôtel de Ville de Paris ?

« Arévim zé la zé » nous enseignent nos Sages, « nous sommes tous responsables de notre prochain » (4) car nous sommes « un seul Peuple, un seul cœur », « Am ehad, Lev ehad ». Il y a quelques semaines encore, nous célébrions cette unité du Peuple juif sous la Souccah.

Pendant la lecture de « Lekh Lekha », et j’en ai honte, je pensais à cette fin de journée de Kippour, dans notre Synagogue pleine et très bruyante et à ce moment solennel, dans le silence cette fois, où nous nous couvrîmes de nos Talith pendant que le son du Shofar retentissait.

Et puis, dans un brouhaha, nous nous sommes souhaités « Gmar ‘Hatima tova », nous avons embrassé nos parents, nos grands-parents, nos femmes, nos enfants, nos petits-enfants, nos amis. Behezrat Hachem (1), à l’année prochaine. Et ensuite, très précipitamment, nous sommes rentrés chez nous afin de rompre les 25 heures de jeûne avec nos plats traditionnel, nos confitures, nos gâteaux…………………

Mais qui aura souhaité « Gmar ‘Hatima tova » à notre fils et frère Guilad entre les mains des terroristes arabes de Gaza depuis le 25 juin 2006, ce jour maudit où il fut enlevé en territoire israélien ? A cause de la sauvagerie de ces terroristes, son grand-père Zvi, qui déclara dernièrement craindre de mourir sans avoir revu son petit-fils, ses courageux parents, Aviva et Noam, ainsi que sa sœur Hadas et son frère Yoël n’auront pas eu cette joie ! Depuis plus de 4 ans maintenant, la chaise de Guilad est désespérément vide pour toutes ces fêtes ! Depuis plus de 4 ans il ne lui est plus souhaité « ‘Hag Sameah, Chana Tova, Gmar ‘Hatima tova, Chabbat Chalom ». Quel malheur ! Quel drame !

Quel Shofar aura entendu Guilad sinon les sarcasmes de ses geôliers et les cliquetis de leurs armes ? Sut-il au moins que c’était Kippour ? A-t-il la notion du temps enfermé très vraisemblablement dans un cachot sous terre ? Quel repas aura-t-il eu ?

Toutes ces questions, et bien d’autres encore, je me les suis également posées pour tous « nos » militaires disparus, je me les suis posée non seulement ce Chabbat pendant la lecture de Lekh Lekha mais également pendant toute la journée de Kippour. Et je dois avouer que, pendant cette journée pourtant si importante, je n’arrivais pas à me concentrer sur les prières que je ne suivais que par intermittence. D.ieu me le pardonnera-t-il ?

Lors de la lecture du « ligotage/sacrifice » d’Isaac et de la Paracha de cette semaine, je m’interrogeais, sans y apporter naturellement de réponse, pour savoir si M. Netanyahou devait discuter directement ou non avec « le-devenu-respectable » M. Abbas-Mazen,

- ce Monsieur qui soutint une thèse négationniste sur la Shoah,

- ce Monsieur qui finança l’assassinat des athlètes israéliens aux J.O. de Munich,

- ce Monsieur qui fut le co-organisateur du massacre de Maalot le 15 mai 1974 au cours duquel 27 Israéliens furent assassinés dont 22 enfants,

- ce Monsieur qui dénonce régulièrement et avec véhémence les opérations de Tsahal dans la bande de Gaza,

- ce Monsieur qui exige le retour des « réfugiés », et la création d’un état palestinien avec pour frontières « celles de 1967 » et Jérusalem-Est pour capitale et la non-présence de Juifs dans cet état,

- ce Monsieur qui exige « un passage sécurisé » entre la bande de Gaza et la Judée-Samarie,

- ce Monsieur qui considère comme « inacceptable » toute autre proposition israélienne,

- ce Monsieur qui refuse les 92% des « territoires occupés » comme proposé en 2000 à Camp David,

- ce Monsieur qui refuse de reconnaître le caractère juif d’Israël,

- ce Monsieur qui n’accepte pas que les Israéliens puissent construire où bon leur semble et surtout pas dans leur capitale Jérusalem,

- ce Monsieur soutenu par la communauté internationale, Etats-Unis et Union Européenne en tête,

- ce Monsieur qui décerna une très haute distinction à 2 femmes terroristes emprisonnées en Israël coupables d’attentats particulièrement meurtriers,

- ce Monsieur…….

- ce Monsieur…….

 

Je me souviens encore que lors de la lecture de la solitude de Jonas « dans le ventre du gros poisson », je pensais à la solitude de Guilad en particulier dans les repaires des terroristes arabes. Jonas en est sorti, pas lui………………..alors que pendant ce temps-là, certains hommes politiques israéliens envisagent, et demandent même, la libération du chef terroriste arabe Barghouti condamné à la prison à vie pour la mort de plusieurs Israéliens. Et j’apprends ces jours-ci que cet « échange » prend de plus en plus forme avec, en « prime », la libération de centaines de terroristes qui, n’en doutant pas un seul instant, « reprendront du service » !

 

Il en fut ainsi tout au long de cette journée de Kippour (et de la Paracha de cette semaine). J’enrageais au lieu de suivre le rituel de notre liturgie. Et de m’interroger encore : « D.ieu me pardonnera-t-il ? ». Je m’interrogeais bien qu’à Kippour, avec l’Assemblée, j’aie reconnu qu’« en dehors de Lui, nous n’avons personne pour pardonner et absoudre », bien qu’ayant reconnu avoir commis envers Lui « des fautes par ignorance, volontairement, par médisance, en secret, par erreur……. ».

 

A Kippour, avec l’Assemblée, je Lui ai demandé de « nous exaucer », de « nous annoncer de bonnes nouvelles », de « détruire ceux qui se dressent contre nous pour le mal » (2), d’«opprimer ceux qui nous oppriment ».

 

A Kippour, avec l’Assemblée, je Lui ai demandé, en lisant Avinou, Malkénou, notre Père, notre Roi, d’« éviter aux fils de Son alliance la peste,…..le malheur,…..la captivité….. ».

 

Oui, la captivité. Et à nouveau mes pensées allèrent bien sûr vers Guilad mais également vers les autres militaires israéliens mentionnés plus haut, Zaccharie, Zvi, Yehuda, Ron, Guy.

 

Pendant la prière à Kippour et pendant la lecture de la Paracha de cette semaine, je me souvenais de ce que nous enseignent nos Sages, à savoir que les Juifs ont l'obligation impérative de racheter les captifs, obligation considérée comme une grande mitzva quoique ne figurant pas dans la Thora.

 

Pendant la prière à Kippour et pendant la lecture de la Paracha de cette semaine, je pensais à ce qu’écrivait Maïmonide : « Il n'existe pas de commandements plus importants que le rachat des prisonniers », pidyon chvouïm en hébreu. Ce pydion qui incombe à la Communauté toute entière et qu’Israël paie souvent très cher pour le respecter.

 

Pendant la prière à Kippour et pendant la lecture de la Paracha de cette semaine, je pensais qu’il m’avait même été dit que ce commandement était si important que laHalacha permettait que l'argent collecté en vue de la construction d’une Synagogue serve au pidyon.

 

Pendant la prière à Kippour et pendant la lecture de la Paracha de cette semaine, je pensais que le 30 juin 1997, lors d’une manifestation devant l’Ambassade d’Israël, manifestation placée sous le slogan « Sois responsable de ton prochain - Arévim zé la zé », le Grand Rabbin de France déclara « qu'on pouvait aller jusqu'à vendre une Synagogue » pour ne pas transgresser cette mitzva.

 

*

*      *

 

Nous venons de passer 8 jours dans nos Souccot, ces frêles « habitations » en souvenir des 40 années d’errance de nos ancêtres dans le désert. Nous avons « vu le ciel » à travers le toit de branchages. Mais nos otages et Guilad en particulier, ont-ils vu le ciel, eux qui doivent être enfermés, et dans quelles conditions, dans des prisons ou dans des souterrains ? L’ont-ils seulement même vu depuis leur enlèvement ?

 

Ayons une pensée pour les courageux parents de Guilad qui depuis des semaines vivent sous une tente et ce jusqu’à la libération de leur fils

 

Avec l’Assemblée, j’ai prié avec ferveur pendant Souccot, pendant la lecture des Hocha’anot dans lesquelles il est beaucoup question de délivrance. « Délivre ! Ô délivre ! ». Délivrance pour nos otages !

 

Prions pour le retour de tous les prisonniers et pour le plus récent d’entre eux, Guilad, en cette année 5771, année du 63ème anniversaire de l’Etat d’Israël, afin qu’à Kippour prochain, Behezrat Hachem (1), nous puissions leur souhaiter « Gmar ‘Hatima tova ». AMEN !

 

 

 

Charles Etienne NEPHTALI

Le 20 octobre 2010

 

_____________________________________________

(1)  Et non Inch Allah, comme scandaleusement prononcé, dans la Synagogue par surcroît, par certaines personnes, pas âgées du tout.

(2)  Donc tous nos ennemis que nous assimilons au Léviathan, ce légendaire monstre marin incarnant le mal qui sera immolé à la fin des temps et dont la peau servira à la construction de la Souccah des temps futurs, ce monstre dont il est dit que sa mort mettra fin au mal dans le monde.

(3) Le 20 août 1997, j’adressais à Madame Myriam Baumel, la Mère de Zacharie Baumel enlevé 15 ans auparavant, une lettre en réponse à son émouvante déclaration selon laquelle elle « avait l’impression que peu à peu tout le monde se [désintéressait] de son drame », lettre dont je reproduis ci-dessous quelques extraits.

(4)  Un Rabbin, illustrant ce commandement, nous contait cette histoire quelque peu naïve : des habitants d’un Shtetl, voulant passer sur l’autre rive d’une rivière, payèrent leur place sur une petite embarcation. Au milieu du cours d’eau, l’un d’entre eux sorti un vilebrequin (nous dirions aujourd’hui une perceuse sans fil) et commença à percer un trou sur le fond de la barque, entre ses pieds. Les autres passagers l’invectivèrent, lui demandant ce qu’il était en train de faire. « Un trou car cette place, je l’ai payée et elle m’appartient » leur répondit-il. L’embarcation coula, tous se noyèrent.

 

*

*     *

 

Chère Madame Myriam Baumel,

 

……..malheureusement, chère Madame Baumel, j’en arrive à avoir la même impression que vous.

 

……..n’étant pas (encore) Israélien, je ne me permettrais pas de porter un jugement sur l’attitude des Israéliens comme le firent récemment certains journalistes et historiens. Mes critiques vont vers les Juifs en général et les Juifs de France en particulier.

 

Personnellement, Madame, même très difficilement, j’imagine votre angoisse en pensant au mauvais sang que nous nous faisons ne serait-ce que lorsqu'un proche a du retard pour rentrer à la maison ou en pensant à la contrariété que nous éprouvons lorsqu'un proche n'est pas là pour un Chabbat ou une fête.

 

Personnellement, Madame, même très difficilement, j’imagine ce que vous devez éprouver vous-même ainsi que les Pères, Mères, sœurs, frères ou fille (dans le cas de Ron Arad et de sa fille Youval).

 

Vous avez raison, Madame, de préciser que « le temps ne travaille pas pour les captifs ». Vous avez également raison lorsque vous affirmez que, « tant à gauche qu’à droite, les responsables politiques ainsi que l’Armée évoquent parfois divers motifs pour laisser de côté ce douloureux problème des soldats disparus ».

 

Vous avez raison, Madame, de dire « qu’il est lamentable de porter crédit à ce que peut dire un Arafat dans le domaine des disparus et dans beaucoup d’autres, d’ailleurs ».

 

Vous avez raison, Madame, de dire « que rien ne doit être concédé à l’OLP tant que de véritables informations sur nos soldats disparus n’auront pas été obtenues ».

 

Oui, chère Madame, chaque Juif à travers le monde se doit de se sentir concerné par votre drame et celui des familles de Zvi Feldman, de Yehouda Katz et de Ron Arad, la libération des captifs étant une très grande mitzva que nos Sages ont considérée comme prioritaire, mitzva passant même avant celle qui consistait à construire une Synagogue.

 

……….. il ne faut pas que votre famille ainsi que les familles Feldman, Katz et Arad « ne pleurent pas dans la solitude, afin que Zacharie, Zvi, Yehouda et Ron ne soient pas abandonnés, livrés à leurs pleurs et à leur solitude en des lieux inconnus mais sûrement hostiles ».

 

……….. non, Myriam (permettez-moi de vous appeler par votre prénom, qui est celui d’une femme courageuse et célèbre de notre Histoire), vous et toutes les autres Mères, ne soyez plus seules à pleurer. Je pleure avec vous……………….

 

……………………

Charles Etienne NEPHTALI

Le 20 août 1997

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