Pensées pour toutes ces femmes bafouées
http://www.kabyles.net/Les-martyres-du-voile-on-connait,04503.html
Des dizaines et des dizaines de femmes sont victimes tous les jours de la terreur islamique. Des femmes et des filles qu’on assassine parce qu’elles refusent de porter le voile de la soumission et de la misogynie maladive de l’islam. Le texte qui suit parle d’une jeune fille kabyle qui a refusé le dictat islamique. Mais d’elles, jamais Albadji et ses frères islamistes ne souffleront mot.
On commençait à s’ennuyer sérieusement, ces derniers jours, et les animateurs de la chaîne Al-Jazeera avaient la mine triste et renfrognée des correspondants de guerre privés de leurs jouets. Comme c’est beau la guerre en Palestine, décrite à partir du gros porte-avion américain « Le Qatar », équipé des tout derniers fleurons de la technologie de l’image ! Même la sortie du Premier ministre turc, Erdogan, à Davos, n’a pas relancé la machine à exulter. Erdogan, pour les masochistes arabes, c’est l’incarnation du rêve ottoman qui n’a absolument rien à voir avec le rêve américain, version Obama.
Dans le rêve ottoman, Obama pourrait prétendre, au mieux, aux hautes fonctions d’eunuque du gynécée impérial. Le rêve ottoman des Arabes, nostalgiques et masochistes, c’est Erdogan bombardant les Kurdes du nord de l’Irak. Erdogan niant le génocide arménien, réprimant le « rêve kurde » mais dénonçant à tue-tête le massacre des dernières tribus palestiniennes. C’est le dirigeant turc madré qui se paye une pinte de popularité à bon compte : on claque la porte à Davos, mais on garde entrouverte celle de l’Union européenne. Je suis désolé d’avoir à le dire : les islamistes turcs sont plus intelligents que les nôtres parce qu’ils pensent d’abord Turquie. Ils ne pensent pas à casser les branches de l’arbre pour accéder au fruit, sachant que celui-ci va tomber et qu’il n’y aura plus qu’à le ramasser. Oui, Messieurs et Mesdames les députés salariés de l’Etat-providence : Erdogan n’est pas plus disposé que vous à mourir à (pour) Ghaza.
Après tout, c’est facile de rêver au rétablissement du khalifat, dont on n’a pas expérimenté le joug. C’est tellement plus commode de pleurer dans les chaumières et sur les plateaux des télévisions à la vue des enfants palestiniens bombardés au phosphore blanc. Des images comme celles-là vous prennent aux tripes, pour peu que vous ayez trop à cœur d’oublier les bébés égorgés ou rôtis au four, entre Mitidja et Ouarsenis. Al-Jazeera n’avait pas encore mobilisé ses caméras et ses « pleureuses » pour une cause qui n’a pas fait 1 500 morts mais cent fois plus au moins, excusez du peu ! Il est vrai que les tueries, chez nous, se déroulent en circuit interne, en « studio » en quelque sorte, sans l’émir du Qatar pour nous filmer et pour compatir. Circulez ! Il n’y a rien à voir : ce sont des Algériens qui massacrent d’autres Algériens ! D’accord pour l’amnésie collective. Vous ne voulez pas vous embrouiller les idées à l’heure de la réconciliation nationale et du troisième mandat, à votre aise !
Permettez seulement, Mesdames et Messieurs les députés, sénateurs du tiers, du quart et d’ailleurs. Permettez qu’après avoir sincèrement pleuré les enfants palestiniens, loin des caméras, je verse une larme furtive pour Katia. Ce prénom ne vous dit rien ? Il devrait pourtant : Katia Bengana a été froidement, et lucidement, assassinée, il y aura quinze ans ce 28 février, pour avoir refusé de porter le voile. C’est dur d’évoquer ce symbole du refus d’obtempérer aux injonctions religieuses et terroristes, surtout en cette période. En ces temps de disette morale et sociale où ce n’est plus le voile qui fait débat mais sa couleur et la façon de le porter. Je ne crois pas que Katia aurait fini, aujourd’hui, par mettre le hidjab si ses assassins lui avaient donné un sursis.
Mais à voir comment nos femmes se précipitent aujourd’hui pour obéir aux bourreaux de Katia, sans avoir un pistolet sur la tempe, je m’interroge : cette Algérie-là, soumise et résignée, mérite-t-elle que Katia se soit sacrifiée pour elle ? Je suis tenté de répondre par non, mais je sais que lorsque je suis saisi par le découragement et assailli par le sentiment d’appartenir à une minorité en voie de disparition, je m’accroche au souvenir de Katia. Elle est l’oriflamme d’une lignée d’hommes et de femmes qui sont morts, assassinés ou tués à petit feu, sans renier leurs idées. C’est à elle et à ses compagnons que je pense lorsque j’entends, ça et là, des appels m’invitant à oublier Katia pour Ghaza. Or, je sais que pour les dizaines de Katia qui ont péri sous les bombes israéliennes, il y en a encore des dizaines qui vont sentir à nouveau le joug du Hamas. Ceux qui saluent de façon inconsidérée la « victoire » du Hamas oublient la première « victoire » du mouvement intégriste il y a moins de deux ans. C’était lorsque les paramilitaires du Hamas avaient balancé du 16e étage de la plus haute tour de Ghaza un dirigeant du mouvement rival le Fatah [*].
Aujourd’hui, les brigades militaro-policières du Hamas paradent parmi les ruines avec des uniformes soudain ressortis de leurs cachettes. A Ghaza, raconte la correspondante du quotidien Al-Qabas, le keffieh traditionnel palestinien strié de bandes noires n’est plus de mise. Plus personne n’ose le porter parce qu’il est la marque d’identification du Fatah. En revanche, le keffieh à bandes vertes du Hamas et celui à bandes rouges du Front populaire sont omni-présents. L’espionnite et la délation créent un climat de peur et de suspicion, aggravé par les enlèvements et les exécutions sommaires. Des paramilitaires du Hamas tirent des balles dans les genoux des militants et sympathisants du Fatah pour les réduire à l’immobilité. Ils appellent ça les assigner à résidence. Ceux qui peuvent encore bouger, malgré leurs blessures, ne sont autorisés à sortir de chez eux que le vendredi pour aller à la mosquée. Quant aux blessés, victimes du Hamas, transférés dans les hôpitaux, il est parfois impossible de les retrouver. Notre consœur qui se renseignait sur deux d’entre eux a été immédiatement entourée par des éléments du Hamas qui ont contrôlé son identité. Ils l’ont appelée à plus de prudence sous prétexte que Ghaza fourmillait d’espions et d’indicateurs du Mossad. Or, relève encore la journaliste, s’il y a des indicateurs qui font peur, ce sont ceux du Hamas. Plus personne n’ose exprimer ouvertement son opinion : la moindre critique contre la « résistance » ou la formulation d’un doute sur la « victoire » sont immédiatement réprimées. La correspondante d’Al-Qabas craint, enfin, que si la chasse aux éléments du Fatah se poursuit, il y ait des actes de représailles similaires en Cisjordanie.
Comme on ne peut pas tout mettre sur le dos des Israéliens, sachez que, pendant l’offensive meurtrière sur Ghaza, l’usine à fatwas n’a pas cessé de fonctionner, produisant des armes, fatales aux femmes, comme d’habitude. La première fatwa, d’une sommité saoudienne, décrète qu’une petite fille doit être mariée dès l’âge de dix ans. Ceci, en réaction à l’affaire de la petite Yéménite de dix ans, mariée à un « vieux » de trente ans et qui a obtenu le divorce. La seconde fatwa s’adresse aux femmes dont l’état de santé nécessiterait un transfert par ambulance. Elles ne doivent pas se retrouver seules en compagnie d’un infirmier ou d’un réanimateur à l’arrière de l’ambulance. Ce qui est assimilable à une promiscuité illégitime et donc répréhensible. Toute dame, gravement malade, doit exiger que l’ambulancier soit de sexe féminin, ou accompagné d’un tiers. La promiscuité en triangle n’ayant pas été encore examinée par les théologiens spécialisés en soins intensifs.
Dans la revue électronique laïque, Al-Awane, l’Egyptienne Assia Ghanem se penche sur cette manie qu’ont les Arabes d’appeler le ciel à leur rescousse. Elle affirme avoir entendu lors d’un prêche dans une mosquée voisine cette invocation que je vous livre traduite ainsi : « Dieu ! Frappe les agresseurs par le fer d’autres agresseurs ! Et fais que nous sortions indemnes de leur mêlée ! Fais-nous hériter de leurs terres, de leurs maisons, de leurs femmes et de leurs biens ! » Amen !
Ahmed Halli
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