La loi concernant la « Nakba » a franchi une étape importante en étant adoptée dimanche par la Commission ministérielle de proposition des Lois. Elle pourra désormais arriver devant la Knesset, où elle a beaucoup de chances d’être entérinée.
Cette loi, dans sa nouvelle mouture, tend à prévenir un phénomène qui devient très problématique et même dangereux pour l’Etat d’Israël : la commémoration démonstrative et violente par les Arabes israéliens de la création de l’Etat d’Israël comme étant une « catastrophe » pour les Arabes palestiniens, et une « erreur historique » à corriger le plus rapidement possible. Ce syndrome unique au monde risque à terme de déstabiliser l’Etat d’Israël, et il a poussé certains députés à imaginer des mesures afin de freiner ou empêcher le développement de cette atteinte à la légitimité de l’Etat juif.
Cette loi avait déjà été présentée il y quelques mois, instaurant une responsabilité pénale à celle et ceux qui manifesteraient publiquement leur opposition à l’existence de l’Etat d’Israël, mais suite aux réactions violentes des Arabes israélien et leurs alliés de la gauche, le gouvernement avait demandé une révision du texte. Désormais, toute organisation ou association qui remettrait en question la légitimité de l’Etat d’Israël, et qui manifesterait contre son existence le jour de Yom Haatsmaout, se verrait passible de sanctions financières. Le Trésor pourrait réduire ou supprimer des crédits destinés à ces groupes.
Dans la formulation du texte présenté par le député Alex Miller (Israël Beiteinou), entrent dans la catégorie des activités proscrites : la négation d’Israël comme Etat juif, comme Etat démocratique, le soutien à des organisations terroristes, ou à des pays ennemis d’Israël, l’incitation à la haine raciale, à la violence ou au terrorisme, ainsi que le vandalisme envers les symboles de l’Etat, comme le drapeau par exemple.
Les réactions des députés arabes ne se sont pas faites attendre, et ils se sont exprimés sans entraves ni retenue, comme la démocratie israélienne les en autorise, seul cas dans tout le Moyen-Orient. Petit florilège : Afu Agbariah (Hadash) exige « que les députés d’Israël Beiteinou soient soumis à la camisole de force », et affirme « que les Arabes israéliens continueront à commémorer la « Nakba », en dépit des fascistes d’Israël Beiteinou !»
Taleb A-Sana (Raam.Taal), « ce gouvernement poursuit sa folle route de la folie, et se soumet entièrement au diktat des racistes et des extrémistes d’Israël Beiteinou ». « Si cela continue », poursuit cet expert en démocratie et en éthique ( !!), « nous allons vers un gouvernement de Sodome et Gomorrhe dans le domaine des droits de l’Homme », Et de conclure avec une comparaison particulièrement osée : « Nous continuerons à commémorer notre catastrophe nationale, la ‘Nakba’, au même titre que les Juifs le font pour la Shoah ou pour Tish’a Beav »
Ahmed Tibi (Raam-Raal) accuse les ministres « d’être encore plus fous que les gardes-frontières, et ne rêvent que de ‘taper de l’Arabe’ ». Il a tenté de dresser un parallèle avec l’actualité, considérant que « la contamination d’Israël Beiteinou au racisme porcin est encore plus grave que la grippe porcine ». Un domaine qu’il doit bien connaître.
Enfin Jamal Zahalka, Président de (Balad), a qualifié ce texte de « loi de froussards et de petits racistes ». Il a accusé Israël « d’être le seul Etat au monde qui vote une loi de révisionnisme historique ».
C’est en tous cas le seul Etat au monde qui offre une telle tribune à ceux qui veulent le détruire de l’intérieur.
[Dimanche 19/07/2009 23:11]