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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 21:55
Comment les intellectuels favorisent l’islamisme

Par Gil Troy - Jerusalem Post 29/07/2010 | Adaptation française de Sentinelle 5770 ©

jeudi 29 juillet 2010 desinfos

Le parlementaire canadien et défenseur des droits de l’homme, Irwin Cotler, a récemment publié un nouveau document important : la pétition “La responsabilité de prévenir”, passant en revue la manière dont l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad opprime son propre peuple et menace le monde. Pourtant, comme trop de fumeurs ignorent les clairs avertissements sur le cancer, nombre de libéraux et d’intellectuels ignorent la menace iranienne. Cette semaine par exemple, alors que l’Europe et le Canada ont durci leurs sanctions contre l’Iran, le réalisateur de cinéma Oliver Stone a dénoncé la politique américaine envers l’Iran, suggérant que nous devrions tous être plus aimables avec Ahmadinejad et son gouvernement.

Voilà l’un des mystères contemporains les plus étranges. Bien que le discours des droits de l’homme soit devenu ubiquitaire, « les droits de l’homme » sont trop souvent brandis comme une arme politique plutôt que respectés comme un standard universel. Ainsi, le Conseil des droits de l’homme à l’ONU devient le Quartier Général mondial de l’hypocrisie, avec des dictatures siégeant allègrement pour juger des démocraties tout en couvrant leurs propres crimes. Plus surprenant encore, au-delà du pouvoir politique, l’hypocrisie est endémique. Beaucoup d’intellectuels, d’universitaires, de journalistes et de défenseurs des droits de l’homme eux-mêmes, qui devraient être des parangons de pureté, sont trop souvent des facilitateurs du mal, offrant une couverture à des criminels internationaux, stigmatisant les USA et plus particulièrement Israël, leur allié le plus proche, pour les condamner.

Cette épidémie d’idiotie morale est incarnée par le traitement sévère qu’Israël endure, associé à l’immense bienveillance accordée à l’islamisme. L’incapacité de tant de penseurs occidentaux aujourd’hui à condamner l’islamisme est aussi scandaleuse que l’était l’incapacité de leurs prédécesseurs à reconnaître la nature maligne du communisme au 20ème siècle. Alors que les partisans du communisme prônaient fanatiquement la noble idée d’équité, les partisans contemporains de l’islamisme ont été pareillement aveuglés par leur zèle pour la diversité.

Le résultat est un univers moral sens dessus-dessous. Israël n’a droit à aucune relâche au plan international et est constamment condamné pour des péchés, réels et imaginaires. Des groupes pervers comme les “Pédales contre l’apartheid israélien” se dressent, ce qui, si l’on considère le haut degré de liberté démocratique en Israël et l’absence de liberté dans la majorité du monde arabe, a autant de sens que des médecins s’élevant contre des campagnes anti-tabac ou des libéraux en faveur de l’islamisme. Les sévères critiques d’Israël ne parviennent pas à voir que s’ils étaient moins implacables et plus crédibles, ils pourraient avoir plus d’impact. Tragiquement, en délégitimant Israël, en criminalisant chaque acte israélien d’autodéfense, en mettant en question uniquement le droit d’Israël à l’existence mais celui d’aucune autre nation, on rend plus difficile l’accession à la paix. Comment une nation ostracisée peut-elle avoir suffisamment confiance pour accepter un compromis, en particulier quand les Palestiniens mènent la majorité des efforts pour annihiler Israël ?

De même, la carte blanche morale dont l’islamisme jouit souvent encourage beaucoup de maux menaçant la paix mondiale aujourd’hui. L’Iran agit avec arrogance, poursuivant ses objectifs nucléaires, semant les troubles à travers le monde en armant le Hezbollah, le Hamas et d’autres terroristes ; aspirant, emprisonnant, violant, torturant ses propres citoyens. L’Arabie saoudite poursuit sa stratégie furtive, finançant sans compter une grande part du terrorisme, étendant son idéologie radicale, wahhabite islamiste suprématiste, anti-occidentale, anti-démocratique, sexiste, homophobe, totalitaire, tout en se faisant passer pour un gouvernement responsable et un allié de l’Occident. Une poignée de terroristes nés en Amérique se sentent enhardis, sachant que son président lui-même hésite à reconnaître un massacre islamiste à Fort Hood, ou les tentatives islamistes de faire exploser un avion de ligne ou Times Square comme du terrorisme islamiste.

Paul Berman, écrivain profond doté de qualités libérales irréprochables, a passé beaucoup de temps et perdu beaucoup d’alliés naturels depuis le 11 septembre 2001 en examinant à la fois la malignité de l’islamisme et la lâcheté de nombre de libéraux modernes. Son tour de force paru en 2003 « Terror and the Liberalism » (1) était fondé sur son instinct politiquement incorrect, de réaliser son travail et de lire les traités islamistes disponibles dans les librairies proches de son domicile à Brooklyn. Le résultat a été un Guide terrifiant de l’idéologie islamiste enracinée dans les pires pulsions jihadistes de l’islam traditionnel, ensuite empoisonné par le fascisme et le communisme occidental, et rendu acceptable à trop de Musulmans en Occident et à des libéraux dans le déni.

Dans son livre le plus récent, « The Flight of the intellectuals » (2), Berman utilise un cas d’étude, explorant l’histoire curieuse d’un collègue d’Oxford, Tariq Ramadan. Ramadan est un professeur intelligent, manipulateur, devenu une pop star intellectuelle, dissimulant son islamisme radical comme modéré et même progressiste. Le livre de Berman est captivant, aussi bien quand il explore comment l’idéologie islamiste est radicale, violente, antisémite et destructrice, que quand il identifie les nombreux pigeons professionnels et journalistiques qui aident Ramadan à tromper le monde.

Berman dissèque la loyauté de Ramadan envers les enseignements jihadistes de son grand-père Hassan al Banna, le fondateur des “Frères Musulmans” qui a été un allié proche de l’hitlérien palestinien et meurtrier Haj Amin el Husseini, le Grand Mufti de Jerusalem. Le Grand Mufti, qui joue aussi le rôle du vilain dans un autre livre à lire « Palestine Betrayed » (3) de Efraïm Karsh, a été adopté par al Banna non en dépit mais parce qu’il soutenait Adolf Hitler. Maître du “double langage”, que Berman définit comme “un langage destiné à tromper les libéraux occidentaux sur la nature de sa propre pensée”, Ramadan met la pédale douce à cet héritage létal exactement en utilisant un “voile d’euphémisme” quand il discute l’addiction islamiste destructrice au terrorisme.

Berman explique comment les antiracistes supposés dans le monde sont devenus eux-mêmes racistes. Des radicaux, alors souvent libéraux, dans les années 1980, ont commencé d’adhérer à une vision du monde qui était sociologique et non pas idéologique, avec « une attention à la classe sociale au lieu de la centrer sur les idées ». Et tragiquement, l’intimidation a fonctionné : celle du romancier Salman Rushdie et la menace généralisée du terrorisme a intimidé beaucoup d’intellectuels, les maintenant ‘dans la ligne’.

Le livre de Paul Berman fait écho à l’appel au réveil adressé par Efraïm Karsh. Trop d’entre nous ont internalisé la campagne de délégitimation contre Israël et l’Occident, cédant trop de terrain, oubliant les fondements, perdant notre voie. La plupart des attaques contre Israël et l’Occident aujourd’hui sont enracinées dans un hybride d’antisémitisme traditionnel et de rejet de la part des fondamentalistes islamiques envers les lumières et les idées libérales. Pour reprendre pied, nous devons étudier les origines du conflit israélo-palestinien comme le fait Karsh, étudier l’ennemi islamiste comme le fait Berman. Dans le même temps, nous devons revenir au libéralisme de Thomas Jefferson et John Stuart Mill, de Theodore Roosevelt et de Franklin Roosevelt, de Betty Friedan et de Martin Luther King, de Golda Meir et de David Ben Gourion. Ces héros étaient assez visionnaires pour rêver d’un monde meilleur – et assez durs pour s’en prendre à leurs ennemis quand c’était nécessaire.

Gil Troy est Professeur d’histoire à l’Université McGill à Montréal et chercheur à l’Institut ‘Shalom Hartman’ à Jerusalem. Il est l’auteur de « Pourquoi je suis sioniste : Israël, identité juive et les défis du présent », et plus récemment : « La Révolution Reagan : une très courte introduction ». Son mail : gtroy@videotron.ca


Notes du traducteur :

(1) : Le terrorisme et le libéralisme, non encore traduit en français

(2) : La fuite des intellectuels, non encore traduit en Français

(3) : La Palestine trahie

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