Egypte : de violents accrochages signalés ce soir sur la Place Abdel Menem Riyad au Caire - Le point
L’un des correspondants de la télévision « Al Arabiya » au Caire signale, à l’instant, de violents accrochages entre des manifestants hostiles à Moubarak et d’autres qui le soutiennent. Les violences qui les ont opposés, dans l’après-midi du mercredi 2 février ont déjà fait un mort et plus de 600 blessés, dont certains sont dans un état grave. Les Etats-Unis, les Nations Unies et la Grande-Bretagne ont déploré la violence et appelé à une transition rapide. Mais le vice-président égyptien, le général Omar Sleimane, refuse d’engager le dialogue avant le retrait des manifestants de la place publique et le redémarrage de l’activité économique du pays.
Après les violents accrochages entre les manifestants qui occupent le Square Tahrir, pour réclamer le départ immédiat du président Moubarak, et ceux qui ont défilé depuis le Square Mustapha Mahmoud, pour lui apporter leur soutien, la situation a dégénéré, faisant près de 500 blessés, en majorité parmi les opposants à Moubarak. A l’instant, la télévision « Al Arabiya » souligne que des dizaines de cocktails Molotov ont été jetés sur les manifestants, provoquant plusieurs incendies. De son côté, la télévision « Al Jazeera » souligne que des projectiles incendiaires sont tombés dans le jardin du Musée national. Des informations, non encore confirmées, font état d’un incendie qui aurait touché le Musée.
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Le ministère égyptien des Affaires étrangères a rejeté les appels américains (Obama) et européens (Ashton, Sarkozy) pour une transition immédiate du pouvoir et un départ rapide de Moubarak. Ce refus démontre que l’armée refuse une précipitation dans le processus qui déboucherait sur le chaos, d’une part, et que l’opposition est divisée, d’autre part.
Enfin, le régime ayant prouvé que les Frères musulmans étaient en embuscade et s’apprêtaient à exploiter la situation, et que l’Iran et la Syrie applaudissaient déjà la chute de Moubarak, il a réussi à remobiliser les Egyptiens autour des valeurs patriotiques. Moubarak a signifié à quiconque veut l’écouter qu’il a entendu le message, mais qu’il refuse de dilapider tous les acquis du pays dans une démocratisation précipitée.
Un porte-parole du ministère égyptien de l’Intérieur dément formellement la participation de policiers en civil dans les agressions commises sur les manifestants hostiles à Moubarak. La même source dément catégoriquement les informations diffusées par la télévision « Al Jazeera », montrant des cartes de policiers qui seraient tombées de certains agresseurs, dans le Square Tahrir. Il semble, selon les autorités, que ces cartes faisaient partie des documents, des uniformes et des armes volées dans les commissariats de police attaqués la semaine dernière. D’ailleurs, certaines attaques avaient été menées par des inconnus, vraisemblablement appartenant à des tribus bédouines, qui ont utilisé le même procédé, des chevaux et des chameaux. Exactement comme ce fut le cas aujourd’hui au Caire.
Concernant la télévision « Al Jazeera », elle a réussi à contourner l’interdiction d’émettre en Egypte, en passant notamment par des chaînes palestiniennes et libanaises financées par la Syrie et l’Iran. Ainsi, ses émissions sont retransmises par la NTV (New-TV, ou Al-Jadid, qui a suspendu dès hier soir cette coopération sous la menace d’interdiction d’utiliser NileSat), Al-Aqsa TV (du Hamas), Orange TV (du général Michel Aoun) ou encore NBN (de Nabih Berri). Une source égyptienne accuse à l’instant Al-Jazeera d’alimenter le complot visant à déstabiliser l’Egypte à travers la diffusion de mensonges et en voulant impliquer la police dans les accrochages entre manifestants.
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