L’Amérique reconnaît enfin les liens de vassalité entre Al Qaeda et l’Iran ;
l'AIEA identifie l'expert en détonateurs nucléaires éliminé à Téhéran.
Par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
Lu par Aschkel
On se souvient encore, lors de la campagne 2008 de Barack Hussein Obama, du rire hilare et des moqueries de ce brillant candidat à la Présidentielle, au détriment de son adversaire du moment, John Mc Cain. L’ancien prisonnier des geôles vietnamiennes était renvoyé à sa supposée « sénilité » pour avoir osé évoquer les liens entre l’Iran et al Qaeda, au lendemain d’un attentat. Il était, ô combien, impensable et critiquable de commettre cette « erreur de débutant », consistant à confondre terrorismes sunnite et chi’ite !
Seulement voilà. Après des années de dénégation, l’heureux élu doit déchanter : l’Administration a dû reconnaître, jeudi, que l’Iran aide Al Qaeda dans ses opérations internationales. Le Département du Trésor US diffuse des documents qui prouvent que Téhéran facilite les mouvements d’un réseau de soutien dirigé par al Qaeda. Celui-ci transfère de grosses sommes d’argent, en provenance du Moyen-Orient vers le haut-commandement du groupe, dans les zones tribales entre le Pakistan et l’Afghanistan.
Un national syrien, Ezzedin Abdel Aziz Khalil, dirige ce réseau. Il est autorisé à opérer en Iran depuis, au moins, 2005. Les responsables iraniens de premier plan sont parfaitement au courant de ces circulations de fonds et facilitent la mise sur pied de troupes fraîches pour Al Qaeda, à partir du territoire perse. L’argent et la main d’œuvre opérationnelle circulent depuis les pays du Golfe Persique vers le Pakistan, à travers l’Iran.
Le Trésor américain a décrété des sanctions contre Khalil, la tête de réseau, et cinq de ses lieutenants, dont : Atiyah Abd-al-Rahman, un dirigeant d’Al Qaeda en bout de ligne au Pakistan. Rahman est un guide spirituel de haut vol de la mouvance terroriste. il a servi directement sous les ordres d’Osama Ben Laden. Il était, entre autres, le principal émissaire du chef défunt du Jihad Global, auprès du Gouvernement iranien.
De telles sanctions ont d’abord une valeur désignative pour le pays visé. Elles n’ont guère la moindre chance d’entraver les activités des individus nommés, tant qu’ils restent confinés à leur sanctuaire iranien.
Selon les responsables américains, des agents collectent de vastes sommes qui se comptent en milliers de dollars par transaction. L’argent passe également par l’Irak, en s’appuyant sur un réseau de messagers ou grâce à des systèmes informels comme les filières caritatives des Hawalas [le charity-business du terrorisme]. La majeure partie de ce trésor de guerre est prélevé au Koweit et au Qatar, deux contrées repérées pour leur laxisme, en ce qui concerne l’argent déversé par de riches donateurs à l’intention d’Al Qaeda. Un responsable américain, familier de ces circuits, reconnaît que ces deux états ne sont pas sur la même ligne que l’Arabie Saoudite ou les émirats et qu’ils n’ont ni la capacité ni la volonté d’entraver ou de réprimer ces filières.
Certes, ces accusations circulaient déjà depuis longtemps,-à preuve, la mise en cause de la santé mentale de Mc Caïn par son concurrent!-, notamment à travers les discours des chefs d’Etat-Major, Mike Mullen ou David Petraeus, au Pentagone ou au CENTcom. Mais, ces liens restaient difficiles à certifier, jusqu’à présent.
David S. Cohen, le sous-secrétaire du Département du Trésor collecte les renseignements concernant le financement du terrorisme. Il affirme que ses services y voient plus clairs, désormais, quant à cet aspect méconnu du soutien iranien aux mouvements terroristes « sunnites ».
Le Général Petraeus, prochain directeur de la CIA, avait déclaré, l’an dernier, devant le Congrès, qu’Al Qaeda utilisait l’Iran comme un de ses foyers essentiels. Il exposait comment ce pays facilitait les activités de la nébuleuse et la mise en lien entre les cercles décisionnaires et les responsables régionaux du mouvement.
Ahmad Vahidi, associé de longue date à Ayman Al-Zawahiri (ci-dessous)
En 2003, déjà, le Washington Post publiait un reportage sur la relation ancienne d’au moins dix ans, entre le second d’alors, et actuel chef de la mouvance, Ayman al Zawahiri et Ahmed Vahidi, actuel Ministre de la défense iranienne. En 2004, la Commission sur le 11 septembre affirmait qu’il existait des preuves irréfutables que l’Iran avait facilité les déplacements, à travers l’Afghanistan, des terroristes qui ont détruit les Twin Towers.
Ces allégations surviennent à un moment où l’Administration cherche à accroître les pressions internationales contre la République islamique et ses alliés. Elle a, récemment, obtenu un renforcement des sanctions contre les sociétés commerçant avec l’Iran. L'Amérique accuse les Mollahs de soutenir les groupes terroristes en Irak qui tentent de déstabiliser le pays. L’Iran, s’est, évidemment, empressé de démentir ces mises en cause, devant l’ONU.
Darius Rezaeinedjad
D’autre part, à Vienne, un homme participant aux inspections de l’AIEA a, clairement identifié l’homme abattu, samedi 23 juillet, en plein centre de Téhéran : Darioush Rezaeinejad. Il a fourni des documents à Associated Press, cosignés par le chercheur iranien : il est formel sur le fait que celui-ci était bien un expert en détonateurs et de la mise à feu des bombes nucléaires. Il travaillait, plus précisément, sur les commutateurs à haute tension. Les médias iraniens, comme l’agence Fars, ont bien tenté de maquiller son parcours comme celui d’un simple «étudiant en électronique ». Ceci en dit long sur la détresse des dirigeants du pays, lors de l'élimination de l'un des atouts-maîtres dans leur dispositif atomique.
Darioush Rezaeinedjad travaillait précisément dans un domaine sur lequel l’AIEA reconnaît disposer de fortes suspicions, quant aux progrès iraniens. Mais l'Agence restait incapable de prouver quoi que ce soit, à cause des ruses et dissimulations du pays-hôte, sur le stade exact de ses avancées.
On peut donc en conclure que Darioush Rezaeinedjad était une cible de choix, quelqu’un comme le « chaînon manquant » du programme nucléaire des Mollahs. Les informations et recherches qu’il menait étaient couronnées de succès, si l’on en croit ses articles présentés devant la 16 ème conférence d’ingénierie iranienne sur l'énergie nucléaire. Si ces conclusions sont corroborées, cela démontrerait, tout simplement, que l’Iran est sur le point de parachever son programme et de disposer de systèmes d’allumage pour plusieurs bombes atomiques.
Le coauteur de ces travaux, Mojtaba Dadashnejad, a publié plusieurs autres articles séparés, concernant la soumission ces mises à feu à des tests préliminaires.
Un peu plus tôt, un citoyen suédois d’origine iranienne, Eddie Johannson, alias Hojat Nagash Souratgar, avait tenté de détourner vers l’Iran, 44 de ces commutateurs, après les avoir dérobés à la Compagnie allemande Behlke Electronic GmbH.
Le puzzle, peu à peu, se reforme pour cerner la dangerosité de la Théocratie des Mollahs, chez qui tous les moyens sont bons pour parvenir à leurs fins : l’éradication des Grand et petit Satans qu’ils se sont désignés il y a 32 ans.
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