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23 février 2010 2 23 /02 /février /2010 06:43

La loi des réfugiés juifs validée par la Knesset
Lors d'une séance à la Knesset, le projet de loi des « réfugiés juifs » qui ont quitté les pays arabo-musulmans et l'Iran  a été validé. Est considéré comme réfugié juif tout citoyen israélien qui a quitté l'un de ces pays entre autres en raison de discrimination et de poursuites ethnico-religieuses. Toute négociation pour la paix au Moyen-Orient devra inclure la demande israélienne de dédommagement pour les réfugiés. Le projet a été déposé par le député Nissim Zeev de Shass.
Actu.co.il 

En savoir plus : controverses





Population Juive
1948
2002
Algérie
150.000
50
Maroc
300.000
2.500
Tunisie
105.000
1.500
Lybie
38.000
0
Egypte
80.000
100
Irak
140.000
40
Syrie
35.000
120
Liban
6.000
60
Yemen & Aden
60.000
200
Iran
80.000
25.000
Total
994.000
29.520







QUELQUES DONNÉES SUR LES RÉFUGIÉS
JUIFS DES PAYS ARABES
Prof. David Bensoussan
Président de la Communauté sépharade unifiée du Québec



Le problème des réfugiés juifs des pays arabes n’a jamais été à l’ordre du
jour des institutions internationales.
Alors que les réfugiés palestiniens font la manchette, le sort des réfugiés juifs des pays arabes laisse indifférent
l’opinion internationale.



Quelques faits


Des pogroms se tinrent en Irak (1941), en Syrie (1944), en Libye (1945).

Des restrictions multiples furent appliquées : privation de nationalité et
dépouillement des biens des Juifs d’Irak en 1951, islamisation forcée des
orphelins au Yémen, retrait de la nationalité algérienne aux non-musulmans
de souche en 1963, difficultés faites pour l’obtention d’un passeport au
Maroc au début des années 60, etc.

Le fait est que 129 539 Juifs d’Irak,
37 395 Juifs d’Égypte, 50 619 Juifs du Yémen et d’Aden, 8523 Juifs de
Syrie, 4032 Juifs du Liban, 35 802 Juifs de Libye, 52 118 Juifs de Tunisie,
24 067 Juifs d’Algérie et 266 304 Juifs du Maroc ont trouvé refuge en Israël,


la majorité d’entre eux entre 1948 et 1958 et ce nombre n’inclut pas ceux qui
sont partis s’établir en Europe ou en Amérique. De plus de 800 000 Juifs
vivant dans les pays arabes, il n’en reste moins de 5000 aujourd’hui.


Sur le plan international


Et pourtant! La définition d’un réfugié aux termes de la Convention
internationale sur le statut des réfugiés de 1951 s’applique clairement :


Est réfugié toute personne qui en raison d’une crainte de persécution bien
fondée sur des raisons de race, de religion, de nationalité ou d’appartenance
à un groupe social particulier ou son opinion politique, est incapable, ou, en
raison de cette crainte, ne désire plus se prévaloir de la protection de ce pays.


Le rapport du haut commissaire des réfugiés de l’UNREF a clairement
confirmé le statut de réfugiés aux Juifs d’Égypte après qu’ils aient été
chassés d’Égypte en 1957 et celui des Juifs d’Afrique du Nord et du Moyen
Orient au lendemain de la guerre des Six jours.


La résolution 242 de l’ONU votée au lendemain de la guerre des Six jours
parle d’un règlement juste du problème des réfugiés.


Les accords de paix de Camp David entre Israël et l’Égypte (1979)
prévoient que les parties collaboreront pour une résolution prompte, juste et
permanente au problème des réfugiés et d’établir une commission pour
régler toutes les demandes d’indemnité financières.

Il en va de même du traité de paix avec la Jordanie (1994) qui reconnaît les problèmes humains
d’envergure causés aux deux parties par  le conflit au Moyen Orient.


La feuille de route du Quartet (les États-Unis, l’Europe, la Russie et l’ONU
parle dans sa phase III d’une solution juste, équilibrée, convenue et réaliste
au problème des réfugiés.


Une résolution du Congrès et du Sénat américain en 2006 reconnaît la
nécessité de prendre en considération les droits des réfugiés juifs des pays
arabes au même titre que ceux des Palestiniens.

Par le passé, les présidents américains Bill Clinton, Jimmy Carter et le Premier ministre du Canada Paul
Martin ont soutenu sans ambigüité les droits des réfugiés juifs des pays
arabes.



Le Comité politique de la Ligue arabe a proposé en 1947 une loi qui
régissait le statut des Juifs dans les pays arabes, loi déjà adoptée par
l’Égypte, l’Arabie saoudite et l’Irak.

Ci-suivent des extraits de cette loi :
Paragraphe 1 : Les Juifs sont considérés comme des membres de l’État
minoritaire de Palestine. Ils doivent déclarer leur nom, celui des membres de
leur famille et leurs comptes bancaires.


Paragraphe 2 : Les comptes en banque des Juifs seront gelés pour financer la
résistance aux ambitions sionistes en Palestine.


Paragraphe 3 : Les Juifs qui sont ressortissants étrangers seront considérés
neutres. Ils devront retourner dans leur pays au plus tôt ou être considérés
Arabes et accepter de faire leur service militaire.



Paragraphe 5. Les Juifs qui sont des sionistes actifs seront considérés comme
des prisonniers politiques et internés par les autorités policières ou le
gouvernement. Leurs ressources financières seront confisquées.


Paragraphe 6 : Tout Juif qui sera capable de prouver que ses activités sont
antisionistes sera libre d’agir comme il lui plait pour autant qu’il se déclare
prêt à servir dans les armées arabes.


Paragraphe 7 : Ceci ne veut pas dire que ces Juifs ne seront pas soumis aux
paragraphes 1 et 2 de cette loi.



État d’Israël

Ministère de la Justice

 

Département de l’Assistance Judiciaire

Service des droits des Juifs Originaires des Pays Arabes

 

Les fondements historiques des plaintes des Juifs originaires des pays arabes :

 


·         A l'époque de la création de l'État d'Israël, plus de 900.000 Juifs vivaient dans les pays arabes. Près de 650.000 d'entre eux émigrèrent vers Israël à partir de la fin des années quarante (plus de 70 % des Juifs originaires des pays arabes). Aujourd'hui, la majorité écrasante des communautés juives en pays arabes n'existent plus. 


 


·         Dans de nombreux cas, les gouvernements des pays arabes poussèrent leurs  populations juives à l'exode dans le cadre de campagnes d'expulsion  orchestrées et articulées par les échelons les plus élevés de la classe politique  de ces pays arabes. Ces campagnes comportaient des mesures variées, notamment  une législation discriminatoire, la confiscation de la citoyenneté, des limites  posées à la liberté de mouvements des Juifs au sein et en dehors des pays  arabes, des arrestations et mesures d'emprisonnement arbitraires, l'exclusion  de certaines professions et des limites importantes dans le cadre du monde  des affaires.

·         Au cours du débat sur le partage de la Palestine Mandataire aux Nations  Unies en Novembre 1947, de nombreux délégués arabes (notamment Égyptiens,  Irakiens et Palestiniens) menacèrent sans détour les populations juives  «indigènes » des pays arabes des conséquences d'un vote en faveur du partage de  la Palestine.

·         Ces menaces se virent confirmées dans la réalité dans les semaines qui  suivirent le vote sur le partage de la Palestine de 1947 avec la perpétration de massacres et de pogroms, souvent orchestrés par les autorités officielles des pays  concernés, qui firent des centaines de victimes et causèrent des pertes matérielles  se montant à des millions de dollars (par exemple : Une série de bombes dans le  quartier juif du Caire en 1948 tuèrent plus de 70 Juifs ; Une émeute anti-juive à  Tripoli en Juin 1948 fît 12 victimes et vit la destruction de 280 habitations juives ;  Des émeutes sanguinaires à Oujda et Djérada (Maroc) en Juin 1948 firent 44  victimes juives ; La destruction du quartiers juif d'Alep à la suite du vote de  partage en 1947 fit des dizaines de victimes juives). Des menaces supplémentaires  furent proférées et confirmées à la suite de chacune des guerres israélo-arabes.

·         Au cours et dans le cadre de l'expulsion des Juifs des pays arabes, les  gouvernements arabes confisquèrent ou exproprièrent les biens appartenant  aux Juifs - ces biens pouvant être estimés à une valeur de plusieurs milliards  de dollars actuels. Il faut ajouter à cela que l'expulsion des Juifs fut l'occasion  d'innombrables actes de violence et de vols perpétrés par des citoyens des pays  arabes contre les populations juives locales.

 

Nos objectifs :

 

1 - Raconter l'histoire de la dépossession et de l'expulsion des communautés juives en terres arabes avant et après la création de l'État d'Israël.

2 - Réfuter la version révisionniste de l'histoire telle qu'elle est présentée par les pays arabes et qui tend à donner une image idyllique des relations judéo arabes d'avant l'avènement du Sionisme et à mettre de côté la situation d'infériorité et de vulnérabilité des Juifs en terres d'Islam à travers les siècles, ainsi que de nier la contribution essentielle des Juifs au développement culturel, social et économique des différents pays arabes.

3 - Mettre en valeur l'héritage et l'histoire des communautés juives en terres arabes qui ont tant contribuées à la culture et au développement intellectuel juif - héritage trop peu connu de par le monde juif et en Israël même.

4 - Souligner les souffrances des Juifs des pays arabes dont les conditions de vie quotidienne ont été rendues peu ou prou invivables et qui furent poussés à l'exil dans des conditions tragiques.

5 - Souligner les circonstances particulières à chaque pays arabe qui poussèrent les Juifs sur les routes de l'exil - des circonstances qui mettaient souvent en danger toute personne étant identifiée ou s'identifiant en tant que Juif - et qui nous permettent de considérer ces Juifs comme des réfugiés et non pas comme de simples émigrants.

 

Est considéré comme réfugié tout personne "Qui, par suite d'événements survenus avant le  premier janvier 1951 et craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa  religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays; ou qui, si elle n'a pas de  nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner.  Dans le cas d'une personne qui a plus d'une nationalité, l'expression "du pays dont elle a la  nationalité" vise chacun des pays dont cette personne a la nationalité. Ne sera pas  considérée comme privée de la protection du pays dont elle a la nationalité toute personne  qui, sans raison valable fondée sur une crainte justifiée, ne s'est pas réclamée de la  protection de l'un des pays dont elle a la nationalité."

Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés, 1951

 

6 - Présenter le destin des Juifs des pays arabes qui partagèrent la douloureuse destinée d'autres populations de réfugiés de par le monde et qui vécurent l'expérience du déracinement, de la perte de leur identité, des conditions souvent très difficiles d'arrivée et d'intégration dans des pays d'accueil souvent mal préparés pour les recevoir.

7 - Mettre en valeur le rôle particulier joué par l'État d'Israël dans l'accueil et l'intégration des Juifs des pays arabes, en soulignant le fait que le nouvel État n'avait que peu de moyens pour réaliser une intégration réussie. Simultanément, mettre en lumière qu'à la même époque les pays arabes qui virent l'arrivée de centaines de milliers de réfugiés palestiniens dans leurs frontières ne firent rien pour leur assurer une intégration digne et réussie, qu'ils ne leur procurèrent pas les moyens élémentaires destinés à leur bien-être et les forcèrent de fait à un statut de réfugié perpétuel et transmis de génération en génération.

8 - Demander la réparation de l'injustice historique faite aux individus et aux communautés juives en pays arabes et mettre en avant les demandes de compensation pour les biens abandonnés, confisqués, expropriés ou volés dans leurs pays d'origine. Ces plaintes concernent les biens privés ayant appartenu aux Juifs des pays arabes ainsi que les biens communautaires (synagogues, cimetières, écoles, hôpitaux, etc.) des Juifs de ces pays.

9 - Répandre le message selon lequel la réparation de l'injustice faite aux Juifs des pays arabes est une partie intégrale et inséparable de la résolution du problème des réfugiés du Moyen Orient et une précondition au règlement final du conflit Israélo-arabe.

Il est donc essentiel de discuter des plaintes et demandes des deux parties - celles des réfugiés juifs comme celles des réfugiés arabes - dans le cadre de négociations politiques à renouveler entre Israël et les pays arabes dans un avenir proche.

L'ex-Président américain Bill Clinton a admis cet état de fait en Juillet 2002 en reconnaissant le droit des Juifs des pays arabes à recevoir une juste compensation pour la perte de leurs biens dans le cadre des négociations pour un accord de paix final entre Israël, les Palestiniens et les pays arabes en guerre avec Israël et en vue de la résolution du problème des réfugiés du Moyen-Orient.. Dans une conférence de presse dans le cadre des négociations de Camp David, le Président Clinton déclara :

« Il faudra qu'il soit crée une sorte de fond international pour les réfugiés. H y a un intérêt - pour les deux parties - à ce qu'il y ait un fond qui puisse compenser les Israéliens qui sont devenus des réfugiés à cause de la guerre qui a suivit la création de l'État d'Israël. Israël est plein de gens - de Juifs qui sont venus en  Israël puisqu'on a fait d'eux des réfugiés dans leurs propres pays... »

 

 
Par Sacha Bergheim



Le péché originel des états arabes

Shmuel Trigano - Professeur des Universités
Le Figaro - 4 juin 2001

Le débat sur la revendication par les Palestiniens du droit au retour dans le territoire de l'Etat d'Israël de 3 700 000 réfugiés (en 1948, l'UNRWA en dénombrait 540 000 et, en 1988, 2 125 000) est l'occasion d'une étrange amnésie qui obscurcit les données fondamentales du conflit israélo-arabe.

L'idée que la naissance d'Israël a été l'occasion d'une injustice dont les Palestiniens ont été les victimes semble communément acceptée, qu'on l'excuse par la culpabilité européenne (la Shoa dont le monde arabe n'est pas responsable) ou qu'on l'accuse de pur et simple effet du colonialisme.

L'existence de l'Etat d'Israël serait ainsi entachée d'un " péché originel " que nul ne contesterait. Il se trouve même des Israéliens pour le dire... Ce jugement est cependant décliné selon deux modalités. L'une se veut justicière : les millions de réfugiés doivent rentrer en Israël.

L'autre se veut humanitaire et juge impossible ce retour car infuser 3.700 000 Palestiniens dans un Etat d'Israël qui compte 5 000 000 de Juifs, équivaudrait à sa dénaturation. Le subterfuge est en effet " hénaurme " : Yasser Arafat obtiendrait ainsi deux Etats palestiniens qui auraient , tous les deux, Jérusalem pour capitale. C.Q.F.D. Le but de guerre de l'ex O.L.P., la " Palestine laïque et démocratique " serait -il devenu le but de paix (sic) de l'Autorité palestinienne ?

Poser le débat dans les termes du " droit au retour " fait violence à la vérité historique. Le monde arabe n'est en aucune façon une victime innocente dans ce conflit face à une culpabilité congénitale d'Israël. On occulte en effet dans ce rapport truqué l'expérience et l'histoire d'une majorité de la population israélienne, les Juifs originaires des pays arabes, comme s'ils n'existaient pas, comme si leur destin pesait moins que celui des Palestiniens ou d'autres Israéliens...

Se rend-on compte qu'il n'y a pour ainsi dire plus de Juifs dans le monde arabe et se demande -t-on pour  quelle raison ?

En 1945, il y en avait environ 900 000 , d'établissement bien plus ancien que la conquête arabe. Il ne sont plus aujourd'hui que quelques dizaines de milliers (surtout au Maroc et dans un pays islamique comme l'Iran).

Plus de 600 000 ont trouvé refuge en Israël et 260 000 en Europe et dans les Amériques.

Bien avant le départ des puissances coloniales et la création de l'Etat d'Israël, la xénophobie des mouvements nationalistes arabes les avait engagés au départ.

Une série de pogroms avaient éclaté dans plusieurs capitales : en Irak en 1941 (le Farhoud, c'est à dire le pogrom), à Tripoli en Lybie en 1945, en Syrie en 1944 (la majeure partie des Juifs quitta alors le pays), à Alep et Aden en 1947. En 1948, la guerre décrétée sur l'Etat d'Israël au lendemain de sa proclamation - et perdue - par six Etats arabes, devait conduire à une aggravation de la condition juive .

De 1948 à 1949, des centaines de Juifs furent internés dans des camps en Egypte. En 1956, la nationalité égyptienne fut retirée aux " sionistes " (définis " non une religion mais le lien matériel et spirituel entre les sionistes et Israël "). En 1957, leurs biens furent mis sous séquestre.

En Irak, en 1948, le sionisme fut rangé dans la catégorie des crimes d'opinion, passibles de sept ans de prison et d'une amende.
En 1950, ils y furent privés de leur nationalité et, en 1951, dépouillés de leurs biens. Cette même année, la synagogue de Baghdad où les Juifs s'enregistraient pour l'émigration fut la cible d'un attentat.

Dans la péninsule arabique, même expulsion par la violence et l'intimidation. Dès le début du XX° siècle, l'exclusion avait durement frappé les Juifs yéménites (16 000 émigrèrent de 1919 à 1948). La mise en pratique de la loi islamique pronant l'islamisation forcée des orphelins poussa définitivement les Juifs du Yémen sur les voies de l'exode qui les conduisirent vers Israël.

Les Juifs du Najran, région voisine annexée par l'Arabie saoudite, se joignirent à eux (43 000 Juifs en 1948-1949). Victimes d'un subterfuge du pouvoir , ils furent dépouillés de tous leurs biens. Quant aux Juifs d'A.F.N., le pouvoir français les avaient libérés de la condition opprimée du dhimmi*, que ce soit en leur accordant la citoyenneté ou en neutralisant le dispositif islamique de la condition juive. Son retrait , à la suite de l'Indépendance, signifiait unanimement pour les Juifs la fin de leur liberté., en 1963, sous Boumedienne qu'il fallait avoir un père et des grands parents paternels de statut personnel musulman pour être algérien, alors qu'il n'y avait quasiment plus de non- musulmans ... Ils partirent en masse dans les années 1950-1960.


Ainsi, 129 539 Juifs d'Irak, 37 395 Juifs d'Egypte, 50 619 Juifs du Yemen et d'Aden, 8523 Juifs de Syrie, 4032 Juifs du Liban, 35 802 de Lybie, 52118 de Tunisie, 24 067 Juifs d'Algérie, 266 304 Juifs du Maroc trouvèrent refuge en Israël, pour la plus grande part entre 1948 et 1958 et en moindre mesure de 1970 à 1980, témoins du " péché originel " des Etats-nations arabes qui se livrèrent à une véritable purification ethnique quand ils se constituèrent. Celle ci n'est bien évidemment pas dénuée de lien avec la guerre de 1948. En 1949, une réunion de diplomates arabes à Beyrouth prona l'expulsion des Juifs de leur pays en représailles de l'exode palestinien...


Tous ces éléments montrent s'il en était besoin l'importance critique de l'histoire des Juifs du monde arabe dans la réalité du conflit israélo- arabe. Vue dans cette lumière, la création d'Israël (où ils constituent une majorité) au coeur du monde arabe apparaît moins comme une solution humanitaire en faveur des rescapés de la Shoa que comme le fruit de la lutte pour la libération et l'autodétermination d'une minorité opprimée du monde arabe. La situation est concrètement comparable à celle des Palestiniens car il y a eu de facto un échange de populations entre 600 000 Juifs déplacés des pays arabes et 540 000 Palestiniens déplacés après la création d'Israël .

Ces 600 000 Juifs ont été dépouillés de tous leurs biens et ont vécu dans des camps de transit (maabarot), camps de cabanes de bois et de tentes à même la terre, avant de s'installer plus durablement dans le territoire israélien. Jusqu'à ce jour, ils souffrent dans leur condition économique, politique et culturelle des conséquences de ce déplacement.
On comprend que les Palestiniens occultent pour les besoins de leur cause cette dimension du conflit, génante pour leur apologie. Elle ne cesse cependant pas d'exister.

On comprend moins comment le leadership israélien, tout spécialement la gauche, y soit resté insensible. Sans doute par ethnocentrisme? Quant aux Etats arabes, ils sont doublement responsables d'une telle situation, car après avoir expulsé leurs résidents juifs, ils n'ont pas pour autant intégré les réfugiés palestiniens mais au contraire les ont transformé en arme contre Israël.

C'est le seul problème de réfugiés de l'histoire contemporaine qui n'a pas trouvé de solution dans une époque où l'on a dénombré soixante millions de réfugiés.
Je ne veux ici qu'évoquer les 1 300 000 Grecs chassés de Turquie et les 400 000 Turcs expulsés de Grèce , dans les années 1920, ou les 13 000 000 de personnes déplacées entre l'Inde et le Pakistan. Entend-on parler d'eux aujourd'hui ? Entend-on parler des réfugiés juifs du monde arabe ?

Comment 540 000 réfugiés Palestiniens n'ont-ils pas trouvé leur place ? Alors que tous les réfugiés du monde dépendaient du Haut Commissariat pour les réfugiés, ils ont même bénéficié d'une agence spéciale de l'O.N.U. , l'UNRWA, entretenant une bureaucratie de 17 000 employés et ayant englouti jusqu'en 1986, 2 939 774 915 dollars de frais pour lesquels les Etats arabes ont toujours très peu cotisé...

Cette histoire occultée et refoulée pose en vérité au monde arabe une plus grande question: celle de son rapport à l'autre, d'extrême actualité alors que la démocratie y est toujours orpheline. Les intellectuels progressistes arabes tombent des nues lorsque l'on soulève devant eux leproblème du statut des non musulmans dans leurs sociétés. Le tiers-mondisme a accrédité le mythe de la tolérance du monde arabo- islamique.

Habituée à voir dans les non-musulmans (Juifs et chrétiens) des " protégés " (dhimmis *), la conscience arabe contemporaine ne s'est jamais rendu compte de leur condition dominée. Tous les Etats arabes ont adopté l'islam comme religion d'Etat et l'opinion arabe - pas seulement les fondamentalistes, très clairs sur ce point - continue à voir les Juifs (en l'occurrence les Israéliens) dans ce prisme du dhimmi, qui ne touche pas que les Juifs (voire par exemple le destin plus que difficile des chrétiens en Egypte , au Soudan, en Irak, aux Philippines, sans parler de la récente guerre civile libanaise...).

L'Etat d'Israël ne peut qu'incarner à ses yeux la révolte sacrilège et intolérable du dhimmi, qu'il faut réprimer avec la dernière énergie.
La démocratie ne naitra dans le monde arabe que lorsqu'il aura fait le point de son rapport à l'autre. En l'occurrence, il s'agirait aussi de son rapport aux deux monothéïsmes qui l'ont précédé et auxquels il doit beaucoup. Le conflit autour de ce que les journalistes appellent " l'esplanade des mosquées " - et qui est avant tout le " mont Moria " de la Bible - est très symbolique : s'il y eût un jour une mosquée sur cette montagne c'est parce que deux temples judaïques y avaient été élevés, dès la plus haute antiquité. Ce n'est pas seulement le problème de la coexistence avec des non-musulmans que pose l'existence d'Israël au monde arabe, c'est aussi celui de son rapport à sa propre identité.

* Lors de l'islamisation des pays conquis, les peuples monothéïstes vaincus, et qui s'étaient soumis sans combattre, se sont vu reconnaitre la " protection ", le droit de culte et une semi-autonomie communautaire mais au prix de la " dépropriation " de leurs propriétés - dont ils devenaient les métayers-, du paiement d'une taxe capitale et en fonction d'un code de comportement discriminatoire et infériorisant.

 
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