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ONU - Tant et tant de résolutions anti-israélienne
Par Laly Deray
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(… ) Tout au long de l'histoire du pays, les Nations Unies ont maintes fois adopté des résolutions qui, a priori, auraient dû totalement bouleverser la donne du conflit israélo-arabe, mais qui n'ont, finalement, eu aucun impact sur la région. Un tour d'horizon extrait des recherches effectuées par le journaliste (Makor Rishon) Hagaï Segal, et qui devrait contribuer à envisager le mois de septembre avec davantage de sérénité :
10 décembre 1949. Par une majorité de 38 États contre 14 ( et sept abstentions ), l'Assemblée générale des Nations Unies entérine la proposition australienne d'internationaliser Jérusalem. Le ministre des Affaires étrangères, Moché Charet, ne s’émeut pas. Dans une interview accordée à une radio américaine, il déclare : « Ce que nous allons faire face à ce vote n'a pas d'importance. Ce qui est important, c'est de savoir ce que l'ONU peut faire. Et franchement, je ne vois pas quelle force au monde pourrait empêcher Jérusalem d'être la capitale historique du peuple juif ».
4 juillet 1967. 99 pays décident, lors d'une réunion d'urgence de l'Assemblée générale, que la réunification de Jérusalem sous la souveraineté israélienne est caduque. Le représentant israélien boycotte le vote, arguant qu'il s'agit là d'une décision qu'il n'appartient qu'à Israël de prendre et la résolution est adoptée à l'unanimité. Sans la moindre retombée pour le pays.
10 décembre 1969. Par 48 voix contre 22 et 47 abstentions, l’ONU adopte une résolution impliquant le retour des réfugiés palestiniens à leurs maisons et réitère les « droits du peuple palestinien sur sa terre ». Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères annonce qu’Israël « ne fait aucun cas de cette résolution ».
4 novembre 1970. Par une majorité de 57 pays contre 16 et 39 abstentions, l’ONU décide à nouveau qu’Israël doit se retirer de tous les territoires qu’elle a conquis en 1967. (… )
24 novembre 1975. Par 72 voix contre 35 et 32 abstentions, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte une résolution assimilant le sionisme au racisme. L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Haïm Herzog, déchire une copie de la résolution et affirme : « Pour nous, il ne s’agit que d’un morceau de papier ». Il déclare ensuite : « Hitler se serait senti ici chez lui ».
(… )
24 novembre 1976. L’ONU présente un ultimatum à Israël : il doit se retirer de tous les territoires jusqu’au 4 juillet 1977 pour permettre la création d’un État palestinien en Judée-Samarie et à Gaza. Israël doit également accepter le « retour des réfugiés dans leurs maisons » ou tout au moins leur payer des dédommagements. Inutile de dire que le 4 juillet 1977 est depuis longtemps passé et qu’Israël n’a pas obtempéré et ne s’est pas retiré de « tous les territoires ».
15 novembre 1980. Dans une série de résolutions toutes plus sévères envers Israël les unes que les autres, l’ONU condamne, comme d’habitude, « les activités expansionnistes d’Israël », mais surtout, rejette la résolution 242 et les accords de Camp David entre Israël et l’Égypte ! Pour couronner le tout, l’Assemblée générale menace à nouveau Israël de sanctions économiques. Des menaces qui ne seront jamais réalisées…
16 juillet 1997. Mis à part Israël, les États-Unis et la Micronésie, tous les pays membres de l’ONU condamnent la construction du nouveau quartier de Har ‘Homa, à Jérusalem, et exigent l’arrêt total de la construction au-delà de la ligne verte. Le premier ministre Binyamin Nétanyaou réagit en paraphrasant David Ben Gourion et déclare : « Oum Chmoum » ce qui signifie en gros « L’ONU ? Ce machin ? »
5 novembre 2009. L’Assemblée générale décide de transmettre les conclusions du rapport Goldstone sur l’opération Plomb durci au Conseil de sécurité afin que celui-ci engage de sévères sanctions contre Israël. Pas de nouvelles depuis.
En conclusion, si l’Assemblée générale de l’ONU entérine, en septembre, la création d’un État palestinien proclamé unilatéralement, il ne faudra donc pas y voir un gros changement, mais au contraire, un remake des dizaines de résolutions et condamnations qui ont parsemé les relations entre Israël et cette honorable institution. Concrètement sur le terrain, rien ne devrait changer au lendemain de cette proclamation. Dans un tel cas de figure, Israël n’a qu’à faire ce qu’il fait le mieux dans ce genre de situation : attendre que l’orage passe et poursuivre sa route.…