Pourquoi le Hamas a t-il réactivé ses missiles, relancé ses kidnappings?
DEBKAfile Reportage exclusif 21 Décembre 2010, 9:38 AM (GMT+02:00)
Adapté par : Marc Brzustowski
Pour © 2010 lessakele et © 2010 aschkel.info
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Tags: Gaza Hamas Qassam Shalit
Khaled Meshaal garde Gilead Shalit comme un atout personnel.
L’escalade de la violence palestinienne à partir de la Bande de Gaza est la conséquence directe de la victoire de la branche basée à Damas, de Khaled Meshaal, dans sa lutte interne pour le pouvoir contre l’aile gazaouïe. Aujourd’hui, ce partisan de la ligne radicale a le contrôle total de toutes les branches du mouvement fondamentaliste palestinien. Le 13 décembre, il a célébré le 23èmeanniversaire de la fondation du Hamas en réitérant le but ultime de la cause palestinienne qui consiste à conquérir tout le territoire entre le Jourdain et la Mer Méditerranée. La marque de sa signature s’inscrit clairement dans le crescendo des tirs de missiles, d’obus de mortiers et le lancement d’attaques-commandos, d’opérations meurtrières à objectifs de kidnappings, ainsi que du verrouillage des négociations en vue de la libération du soldat israélien Guilad Shalit en échange de prisonniers.
Sous ses ordres, le Hamas de Gaza a, lui-même, procédé à l'envoi de missiles, des obus de mortiers et des attaques-commandos vers Israël, jusqu’à présent, par l’entremise de groupes marginaux tels que le Jihad Islamique et les cellules liées à al Qaeda. Même lorsque ces engins atterrissent en pleins terrains vagues, c’est de façon délibérée ; depuis pas mal de temps, le Hamas a reçu la livraison d’engins améliorés dotés de systèmes de guidance et il peut donc frapper des cibles avec une bien plus grande précision qu'auparavant. Les tirs de barrage de 10 obus de mortiers du Lundi 20 décembre, marquant un changement de tactique, étaient dirigés droit sur une cible militaire dans le secteur d’Eshkol situé juste en bordure de la Bande de Gaza ; ce n’est que par miracle qu’il n’y a eu aucun blessé. Ce qui a conduit l’aviation israélienne à étendre ses activités durant la nuit de lundi et à attaquer sept endroits différents à l’intérieur de la Bande de Gaza. Parce que la plupart de ces lanceurs étaient automatisés, il n’y a que trois miliciens du Hamas blessés, dont un en situation critique.
Puis, tôt ce mardi, un missile Qassam est dangereusement tombé tout près d’une école maternelle du kibboutz du secteur d’Hof Ashkelon, au nord de la Bande de Gaza, blessant une jeune fille et un adulte et laissant des victimes en état de choc.
En cela, il devenait évident que le Hamas faisait monter la tension en vue d’une épreuve de force. Mardi matin, le Premier Ministre Benyamin Netanyahou et le Ministre de la Défense Ehud Barak persistaient encore à retenir Tsahal. En réfrénant l’exercice de sa force de dissuasion, Israël s’en remettait au Hamas pour le laisser lui dicter le rythme de confrontation. Même si les terroristes palestiniens se lancent dans leur nouvelle phase durant le week-end, ils seront traités avec des gants.
Les deux “Arabes” qui ont froidement assassiné la touriste américaine Christine Luken et poignardé son accompagnatrice, Kaye Wilson, le samedi 18 décembre, près de Mata dans les collines de Jérusalem, appartenaient, en fait, à un gang de kidnappeurs du Hamas. Ils avaient planifié d’enlever les deux femmes, de les acheminer par des filières de contrebande jusque dans la Bande de Gaza, probablement à travers la longue frontière du Sinaï, et de les garder comme otages. Lorsque K. Wilson s’est débrouillée pour s’échapper, ils ont alors décidé d’assassiner leur captive et de fuir la scène par crainte de s'entraver dans la poursuite qui s’ensuivrait.
Les Commandants de la police israélienne, après avoir entendu un rapport complet, détaillé, de première main à propos de l’incident, ont refusé d’en parler comme d’un acte de terrorisme caractérisé, alors que K. Wilson s’était vue infliger une dizaine de blessures au couteau et n’avait pu accéder à ses sauveteurs qu’avec les mains attachées dans le dos. Au lieu de quoi, les officiers de police ont vaguement évoqué le fait d’explorer différentes pistes d’enquête et implicitement dénigré la valeur de son témoignage.
Ne pas prendre ce crime suffisamment au sérieux a encouragé le Hamas à redoubler d’efforts, éventuellement grâce à la même équipe de kidnappings déjà opérationnelle dans les environs de Jérusalem, et en employant les mêmes tactiques. Lundi 20 décembre, on a assisté, non seulement à un tir de barrage de dix obus de mortiers, mais aussi à la tentative d’agression, par trois Palestiniens armés de longs couteaux, d’un soldat israélien à Givat Zeev. Ils se sont enfuis lorsqu’il a tiré son arme de son fourreau.
Le soldat fit bien attention à ne pas tirer ni blesser aucun de ses assaillants – ce qui aurait fourni un argument valable aux autorités anti-terroristes pour procéder à son interrogatoire- parce qu’il craignait, à juste titre, de partager le sort de plusieurs de ses camarades – la court martiale et un procès médiatique pour avoir répliqué à une attaque en employant une « force disproportionnée ». Il savait pertinemment ce qu’il faisait : en effet, la police a passé plus de temps à émettre des doutes à son sujet – « ceci est en train d’être vérifié »- qu’à tenter de rattraper les présumés kidnappeurs.
Ils demeurent hors de portée, disposés à commettre d’autres tentatives meurtrières d’enlèvement d’Israéliens. Leurs commanditaires auront compris qu’ils peuvent pousser plus loin en toute sécurité leurs efforts pour rapter des soldats israéliens qui craignent de tirer – particulièrement après que le délégué du Ministre de la Défense Matan Vilnaï a expliqué à un intervieweur, mardi matin, qu’il ne percevait aucun signe tangible du développement « d’une guerre de harcèlement » lancée par le Hamas contre Israël.
La prise de pouvoir du Hamas de Gaza par Khaled Meshaal porte gravement préjudice aux espoirs de libération de Gilead Shalit, plus de quatre ans après son enlèvement durant une opération-commando transfrontalière palestinienne en dehors de la Bande de Gaza.
Le Premier Ministre du Hamas Ismaïl Haniyeh, ainsi que l’idéologue et ministre virtuel des affaires étrangères, Mahmoud a-Zahar, ont été poussés du coude par les acolytes de Meshaal, le Ministre virtuel de l’Intérieur, Fathi Hamad et le Commandant de la branche Ez-Edin al-Qassam, Ahmed al-Jabari. Cette action [de prise de contrôle] met à mal la controverse au sein des cercles dirigeants du Hamas pour savoir s’il faut accepter un échange de prisonniers de la part d’Israël contre la liberté de Guilead Shalit.
Depuis le tout début, Meshaal s’est battu contre l’idée de laisser le soldat israélien s’en aller – même si 10 000 Palestiniens actuellement sous les barreaux en Israël lui étaient offerts en échange. Pour lui, Shalit est un atout irremplaçable servant à rehausser son prestige international, à chaque fois que de grands dirigeants de la planète viennent frapper à sa porte en plaidant pour qu’il relâche le soldat israélien. Par de tels moyens, le Hamas obtient une certaine forme de légitimité et de reconnaissance en tant que force avec laquelle il faut compter dans la région, plutôt que de passer pour une bande de terroristes enragés.
Le Commandant de la branche militaire du Hamas, Jabari, tient le soldat israélien enfermé au secret à l'écart du monde extérieur, dans une cellule souterraine, comme s’il s’agissait d’une police d’assurance contre toute tentative israélienne de le liquider. Il a envoyé des messages par des canaux détournés aux Israéliens, selon lesquels les géôliers de Shalit ont ordre de répliquer à sa propre mise à mort en tuant leur captif israélien.
C’est faits brutaux n’ont clairement pas été transmis au domicile des parents désespérés de Guilead, qui ont juré de demeurer dans une tente dressée face à la residence du Premier Ministre Netanyahou et de ne pas retourner à la maison jusqu’à ce qu’ils puissent ramener leur fils avec eux. Ils protestent contre ce qu’ils appellent « le manque de courage et de détermination du gouvernement » pour qu’il obtienne sa libération, alors qu’en fait, ils négocient avec un gouvernement qui se trouve pris dans le déni paralysant des menaces grandissantes posées par le Hamas.
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