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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 08:37

 

 

 

 

 

DOCAS 

 

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Sur le Chemin de la Liberté - Israël 1947-1949 II.3

II

La restauration politique

_____________________

III La refondation d’une société juive indépendante par l’autodétermination

AVIS: La publication complète ou partielle de l’article est soumise à l’autorisation préalable de l’auteur (contacter aschkel.info ou à-contre-courant).


Les institutions juives présentes durant le Mandat britannique ont non seulement formé le coeur social et politique du futur Etat d’Israel, mais elles ont assumé lafonction concrète d’administration et de pratique démocratique : un constat que feront les différentes commissions britanniques ou onusiennes et qui rendra l’idée d’une partition non seulement nécessaire (aucun accord n’était possible avec les dirigeants arabes) mais réalisable (les institutions juives étaient effectives et présentes).

 

Ainsi, la démocratie pré-étatique s’illustre dans l’Assemblée des Députés (Asefat haNivharim -אספת הנבחרים) qui s’est réunie la première fois le 19 avril 1920 pour un mandat de 5 ans, et n’aura pas d’équivalent du côté arabe en terme de représentativité et d’expression politique libre et plurielle. Les Britanniques installeront le Conseil Suprême islamique en 1921, et le Comité Supérieur Arabe sera établi le 25 avril 1936 à l’initiative de Amin al Husseini, mais ces deux organes ne représenteront que les intérêts des classes dirigeantes, grands propriétaires terriens et dignitaires religieux qui se recrutaient dans ces mêmes réseaux.

 

Discours tenu par Ben Gourion pendant la session de l'asefat hanivharim tenue le 20051947 à Jerusalem -pinn hans

Discours tenu par Ben Gourion pendant la session de l'Asefat haNivharim du 20 mai 1947 à Jerusalem - Photo pinn hans

Ce « parlement juif » est complété par l’exécutif, le Va’ad Leumi (le Conseil National) qui fonctionne à l’image d’un gouvernement. Il comprend une trentaine de représentants des principaux groupes parlementaires. Cet élément est décisifs : ils ne sont donc ni nommés ni redevables ni d’un homme auxquels ils devraient leur place, ni d’une appartenance à un clan ou une élite. Parmi eux, les plus compétents sont choisis pour se réunir et former un comité restreint, participer au Congrès général sioniste,…

À mesure que l’économie et l’agriculture se sont développées sous l’impulsion des Juifs du yichouv, le Va’ad Leumi prend en charge les affaires sociales (éducation, santé,…) avant d’inclure, dans les années 1930, un département politique (en contact avec les autorités arabes et britanniques) puis d’autres départements culturels à partir des 1940.

 

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L'hôpital régional d'Afula en 1919

 

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Le nouvel hôpital régional d'Afula - photo 30 oct 1935

Cette distinction du pouvoir politique scindé entre exécutif et législatif est fondé sur une large représentativité de la société civile : elle formera l’une des principales conditions de reconnaissance du gouvernement juif lors des négociations de fin du Mandat.

 

Le résultat des élections témoigne de la pluralité et de la maturité démocratique des institutions juives. Ce principe de strictes pluripartisme et proportionnalité guidera également l’établissement de la Knesset en 1949. Ce qui atteste, à nouveau, du lien de continuité entre les institutions établies dès les années 1920 et le Parlement Israélien d’aujourd’hui.

 

Tableaux des résultats électoraux de l'Assemblée des Députés juifs lors des quatre scrutins avant que la Knesset ne se réunisse en 1949

Tableaux des résultats électoraux de l'Assemblée des Députés juifs lors des quatre scrutins avant que la Knesset ne se réunisse en 1949. Cliquer pour consulter le pdf.

L’objectif du scrutin proportionnel intégral est de rendre impossible toute concentration des pouvoirs législatifs et exécutifs à un même groupe politique, voire à un même homme, afin d’ériger la concertation, la liberté de parole et de pensée au rang de fondement de l’équilibre politique et social.

 

Les nombreux partis reflètent aussi la diversité du peuple juif ainsi que les multiples choix politiques ouverts par la perspective d’une souveraineté politique.

Ainsi, l’Union du Travail (A’hdut ha’Avoda – אחדות העבודה) est un parti politique fondé en 1919. Ce sionisme marxiste, théorisé par Dov Ber Borochov, lutte en faveur de la libération du peuple juif par la restauration de son identité culturelle dans le cadre d’une collectivité autonome émancipée par le biais de l’agriculture et de l’industrie. L’Union du Travail soutient le renforcement du yichouv, de façon pragmatique sans revendiquer une lutte des classes. Les premiers groupes d’auto-défense juifs,haShomer, émergent en 1909 des Poale Tsion.

Son apparition dans le paysage politique sioniste en 1919 fait suite à l’expulsion de 30 00 Juifs de Palestine durant la Seconde Guerre mondiale. Il participe aux activités du syndicat Histadrout, soutient la mise en valeur rurale initiée par haShomer haTsaïr, et fusionnera en 1930 avec haPoel haTsaïr pour donner naissance au Mapaï en janvier 1930 (מפא”י – מפלגת פועלי ארץ ישראל) au programme réformiste. Le 20 mai 1944, une dissidence d’orientation pro-soviétique, issue en partie de l’organisation villageoisehaKibbuts haMe’uhad, se forme (Mouvement pour l’union du travail – haTnu’a leAhdut ha’Avoda -התנועה לאחדות העבודה), et en 1948, constituera le Mapam (Mifleget haPoalim haMeuhedet – מפ”ם / מפלגת הפועלים המאוחדת) avec le soutien de Poale Tsion de Gauche (en 1946 : haTnu’a leAhdut ha’Avoda Poale Tsion -התנועה לאחדות העבודה פועלי ציון) ethaShomer haTsaïr.

 

Le groupe haShomer haTsaïr (la Jeune Garde -השומר הצעיר), fondé en 1913, est un mouvement de jeunes issu du socialisme marxiste du haPoel haTsaïr dont l’émergence s’inscrit dans la promotion de mouvement de jeunesse en Europe (scoutisme) à laquelle s’associe la renaissance culturelle et collective du peuple juif. L’enracinement sioniste du mouvement se met en place après l’union avec les Tseirei Tsion (les Jeunes de Sion – צעירי ציון) en 1919 avec la fondation de l’Association des Pionniers – Hita’hdut haHalouts. C’est dans le contexte des exactions et pogroms lors des guerres de Pologne (années 1918-1920) que le projet d’émigration apparaît dans toute son urgence, et haShomer haTsaïr formera une part importante des villages juivs réunis dans l’organisation haKibbuts haAartsi.

 

Le Kibbouts Ein Hakore près de Rishon leTsion du mouvement haShomerhaTsair - photo 30 juillet 1939

Le Kibbouts Ein Hakore près de Rishon leTsion du mouvement haShomerhaTsair - photo 30 juillet 1939

 

L'école dirigée par haShomer haTsair dans le kibbouts Mishmar haEmek - Photo 30 déc 1938

L'école dirigée par haShomer haTsair dans le kibbouts Mishmar haEmek - Photo 30 déc 1938

 

Kibbouts Hagoen dans la vallée du Hefer sous l'égide de haShomer haTsair - Photo août 1947

Kibbouts Hagoen dans la vallée du Hefer sous l'égide de haShomer haTsair - Photo août 1947

Le Travailleur Sioniste (haOved haTsioni -העובד הציוני) est un mouvement établi en 1936 par des membres du groupes haNoar haTsioni dont le kibbouts Usha a été fondé le 7 novembre 1937. Il rejoindra le Parti Progressiste en 1948 (Miflaga Progressivit -מפלגה פרוגרסיבית‎), avec le parti de la Nouvelle Aliyah (Aliyah ‘Hadasha -עלייה חדשה) établi en 1942.

Les Sionistes généraux (Tsionim Klalim -ציונים כלליים) représentent un parti politique centriste fondé en 1922 dans le but de proposer une voie médiane entre les travaillistes et les territorialistes. Favorables à une société sur le modèle ouest-européen, reconnaissant la propriété privée, ils trouvent un écho dans la classe moyenne urbaine favorable à un équilibre politique et sociale.

L’Association des Yéménites (Hita’hdut haTeimanim -התאחדות התימנים) est un parti politique fondé par des Juifs yéménites en 1923 dans le but d’obtenir une meilleure visibilité. Ils sont à la tête de nombreux villages.

 

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Olim du Yémen construisant leur maison à Eliashiv - Phot Kluger 01 sept 1934

 

 

Paysan-garde yéménite au moshav Eliashiv - photo 18 juin 1939

Paysan-garde yéménite au moshav Eliashiv - photo 18 juin 1939

 

Paysan juif yéménite Habani - Photo avril 1946

Paysan juif yéménite Habani - Photo avril 1946

 

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Pessah dans une famille juive yéménite Habani - Tel Aviv avril 1946

 

Lectures des psaumes dans une famille yéménite le shabbat après midi - février 1947

Lectures des psaumes dans une famille yéménite le shabbat après midi - février 1947

Le parti des Communautés séfarades et orientales (Sfaradim veEdot Mizrah -ספרדים ועדות מזרח) est un parti politique destiné à doter les Juifs non aschkénazes d’une représentation politique. C’est rappeler que l’aliyah moderne concernera aussi des communautés yéménites et séfarades à l’origine de la fondation de nombreux villages.

 

Ben Gourion au rallye sefarade pour le keren hayesod- TA 1940

Ben Gourion lors du Congrèssefarade - Tel Aviv 10 janvier 1940

Discours du Rav Meir Uziel au Congrès Séfarade - Tel Aviv 18 janvier 1940

Discours du Rav Meir Uziel au Congrès Séfarade - Tel Aviv 18 janvier 1940

 

L’union des femmes est issue du mouvement Wizo (ויצו) fondé en 1920 par Rebecca Sief, Vera Weizmann, Edith Eder, Romana Goodman et Henrietta Irwell avec pour objectif le soutien des habitants en Palestine mandataire, et notamment des femmes réfugiées. La présidente de la Wizo en 1949, Rachel Cohen-Kagan, se présentera aux premières élections de la Knesset, et obtiendra un siège.

 

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Henrietta Szold, présidente de la Wizo, à l'ouverture du Centre médical Hadassah le 9 mai 1939

 

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Membres de la branche locale de la Wizo à Kfar Saba - Photo Daniel Kaplan - 10 oct 1940

 

 

Ben Gourion Henrietta Szold et Golda Meirson à la session d'ouverture du 8e congrès de la Wizo le 29 03 1934

Ben Gourion Henrietta Szold et Golda Meirson à la session d'ouverture du 8e Congrès de la Wizo le 29 mars 1934

HaPoel haMizra’hi (l’Ouvrier du Mizra’hi -הפועל המזרחי‎), issu du mouvement Mizra’hi (המזרחי / Centre religieux – מרכז רוחני /, dont le but est la promotion d’une éducation et d’un vécu conforme à la Hala’ha, présent d’emblée dans le jeu politique pré-étatique) est fondé en 1922 à Jérusalem dans l’objectif de faire vivre le sionisme en accord avec la Hala’ha.

HaTsoar est l’acronyme du parti des sionistes révisionnistes (haTsionim haRevizionistim – הציונים הרוויזיוניסטים ). Fondé par Zeev Jabotinski en 1925 en réponse à la politique de conciliation de ‘Haim Weizmann vis-à-vis de la puissance mandataire, le parti se distingue des autres groupes politiques par son engagement concret en faveur de l’autodéfense juive (ses membres organiseront le soulèvement du Ghetto de Varsovie) et par ses positions étatistes et territorialistes (création d’un Etat juif sur l’ensemble du mandat).

 

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Vl. Jabotinsky en uniforme du bataillon de Judée "Kadima" de la Légion juive britannique - sept 1918

La vie syndicale est organisée par l’Association générale des Travailleurs en Terre d’Israel (haHistadrut haKlalit shel ha’Ovdim be’Erets Yisra’el – ההסתדרות הכללית של העובדים בארץ ישראל). Fondée en 1920 à Haifa, et dirigée de 1920 à 1935 par Ben Gourion, elle repose sur l’objectif d’incarner la conscience collective de la population juive active, promouvant l’extension de droits sociaux, et l’émancipation collective par le biais du travail. Elle devient rapidement une des assises du mouvement sioniste, participant à la mise en place des politiques et droits sociaux (congés payés, assurance maladie, système de santé), économiques (par l’intermédiaire de la société des travailleurs).

 

 

Ben Gourion à la cérémonie de pose de la première pierre du bâtiment de la Histadrut à Jérusalem - Photo 01 sept 1924

Ben Gourion à la cérémonie de pose de la première pierre du bâtiment de la Histadrut à Jérusalem - Photo 01 sept 1924

 

Conférence du 28e anniversaire de la histadrut à TA 15 12 1947

Conférence du 28e anniversaire du syndicat Histadrut à Tel Aviv 15 déc 1947

L’Association des Agriculteurs (Hita’hdut haAlkarim -התאחדות האיכרים ) est né en 1920 à Yavné’el (sous la forme de l’Association des moshavot en Judée et Samarie : Hita’hdut haMoshavot beYehuda veShomron – התאחדות המושבות ביהודה ושומרון‎, avant de devenir l’Association des Agriculteurs en Terre d’Israel – hita’hdut haAlkarim be’Erets Yisra’el – התאחדות האיכרים בארץ ישראל ) afin de représenter les paysans juifs non inclus dans les kibboutsim collectivistes.

 

La vie sociale elle-même a progressivement pris les couleur d’une société civile autonome, animée d’une vie culturelle effervescente, témoignant clairement d’une identité collective partagée, où l’égalité des femmes se vit concrètement et où la vie politique n’est pas réservée à une élite imbue de ses privilèges.

 

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Femmes pompiers volontaires à Haifa- Photo sept 1941

 

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Tel Aviv - Leçons de conduit pour des femmes volontaires - Photo 17 oct 1940

 

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Tel Aviv - Femmes juives volontaires pour conduire des autocars - Photo 17 oct 1940

 

Kfar Saba - Cours de tissage organisé par le Conseil des Travailleurs à destination des femmes - Photo 30 juillet 1940

Kfar Saba - Cours de tissage organisé par le Conseil des Travailleurs à destination des femmes - Photo 30 juillet 1940

 

Kfar Saba - Manifestation des ouvriers juifs - Photo 20 oct 1937

Kfar Saba - Manifestation des ouvriers juifs - Photo 20 oct 1937

 

Kfar Saba - Manifestations d'ouvriers juifs - Photo 20 octobre 1937

Kfar Saba - Manifestations d'ouvriers juifs - Photo 20 octobre 1937

 

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Kfar Saba- Assemblée des travailleurs - Photo D. Kaplan du 15 juin 1930

 

Manifestation au Stadium de Tel Aviv organisée par les Yéménites contre le Livre blanc - Photo 27 mai 1939

Manifestation au Stadium de Tel Aviv organisée par les Yéménites contre le Livre blanc - Photo 27 mai 1939

Marche de protestation à Tel Aviv contre la Loi britannique sur la vente de la propriété foncière - Photo 29 février 1940

Marche de protestation à Tel Aviv contre la Loi britannique sur la vente de la propriété foncière - Photo 29 février 1940

 

Le paradoxe de l’indépendance juive, c’est qu’elle a non seulement mis au jour l’absence de conscience nationale spécifiquement palestinienne, tiraillée entre la logique de faction et le référent identitaire pan-arabe et musulman (l’umma), mais elle a aussi servi de catalyseur à l’expression collective des pays arabes voisins en situation post-coloniale, et de fédérateur à des Etats-nations artificielles, aux frontières héritées de la présence britannique et française, et aux régionalismes persistants. Trois facteurs qui permettent d’éclairer également pourquoi des pays ne partageant aucune frontière avec les portionsde territoire administrés par les autorités juives (Soudan, Iraq, Libye, Algérie, Bosnie) entreront en guerre contre l’Etat juif naissant.

Et en parallèle à l’extension du conflit à l’échelle arabo-musulmane, l’internationalisation du conflit, par l’abandon du Mandat par les Britanniques, a instauré une seconde médiation arbitraire entre les revendications juives et arabes, dont on discerne encore aujourd’hui les effets, plus de soixante ans après l’indépendance juive.

Or, le contraste croissant entre une société arabe peinant à sortir du féodalisme et une société juive en plein développement, la nature même de la revendication collective s’est progressivement et définitivement transformée en une confrontation portant sur une alternative :

  • soit une souveraineté arabe totale, qui impliquait le maintien par les élites arabes, grands-propriétaires et dignitaires religieux de leur mainmise sur un pays sclérosé – mais qui sera refusée par la collectivité juive, moteur économique et social du pays –
  • soit une souveraineté juive partagée – refusée par les élites arabes renvoyés à leurs luttes intestines d’appropriation de l’espace politique et par les classes moyennes aisées qui craignaient de voir leurs possibilité d’ascension sociale étouffée par la concurrence juive –.

C’est dans ce contexte que se posera avec acuité la question du Mandat, après la Seconde Guerre mondiale, avec la confrontation entre un mouvement anticolonialiste juif (ayant pour objectif l’indépendance politique) et unerevendication arabe contre le maintien de la tutelle occidentale (ayant pour finalité une unité culturelle et politique).

 

 

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commentaires

F
<br /> Merci de nous faire vivre cette période de l' histoire du peuple juif avec un texte savant et des photos superbes qui nous font prendre encore plus conscience de la vitalité extrême de la vie<br /> sociale et culturelle juive sur la Terre d' Israël en ces années là.<br /> <br /> <br />
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