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WASHINGTON - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad devrait être l'un des seuls chefs d'Etat à assister à la conférence de suivi du Traité de non-prolifération (TNP), la semaine prochaine à New York, après avoir déposé une demande de visa que les Etats-Unis s'apprêtent à accepter.
"Je ne pense pas que nous y ferons obstacle", a dit mercredi le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley au sujet de la demande émanant du dirigeant iranien.
Des responsables iraniens avaient indiqué à l'AFP que le président Ahmadinejad serait à la tête de la délégation de son pays lors de la conférence qui se déroulera à New York du 3 au 28 mai.
La délégation iranienne a déposé ses demandes mercredi matin à l'ambassade américaine à Berne, a indiqué M. Crowley, précisant qu'à sa connaissance, la réponse officielle n'avait pas encore été donnée.
Washington et Téhéran n'ont pas de relations diplomatiques et sont à couteaux tirés au sujet du programme nucléaire iranien entre autres, mais le porte-parole a souligné que les Etats-Unis avaient "une responsabilité particulière en tant que pays-hôte de l'ONU".
"Tout responsable étranger se rendant à l'ONU pour un motif officiel se voit normalement accorder un visa", a expliqué M. Crowley.
"S'il vient, nous voulons le voir jouer un rôle constructif" dans la conférence de révision du TNP, a-t-il poursuivi.
Mais, a-t-il prévenu, "nous ne serions pas surpris" que Téhéran continue à défier la communauté internationale en refusant d'arrêter ses activités nucléaires sensibles. Et, si tel était le cas, a mis garde M. Crowley, les dirigeants iraniens "seraient encore un peu plus isolés".
Plus de 30 ministres des Affaires étrangères, dont la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, participeront à l'ouverture de la conférence de suivi, un événement qui a lieu tous les cinq ans.
M. Ahmadinejad risque d'être l'un des seuls chefs d'Etat à assister à la conférence, a noté un diplomate américain, pour qui la démarche est "inhabituelle".
Susan Rice, l'ambassadrice américaine à l'ONU, a affirmé que la question du programme nucléaire iranien serait en toile de fond de la réunion sur le TNP.
"Mais nous pensons que (ce dossier) dépasse tout pays en particulier. Nos objectifs sont universels et c'est dans cet esprit que nous l'abordons", a-t-elle dit.
Mme Rice a ajouté que son pays, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, la Russie et l'Allemagne poursuivaient leurs négociations "intensives" concernant l'adoption de nouvelles sanctions à l'ONU contre la République islamique.
"Nous voulons que les Etats réaffirment leur engagement envers le traité", a dit de son côté M. Crowley. Et nous voulons que le président Ahmadinejad, ou quiconque mènera la délégation iranienne, viendra à New York en étant prêt à cet engagement".
Selon les experts, si M. Ahmadinejad se rend effectivement à la conférence, ce sera sans doute pour réaffirmer que son pays ne cherche pas à devenir une puissance nucléaire.
Il devrait aussi chercher à braquer les projecteurs sur son ennemi juré Israël, qui disposerait d'un arsenal nucléaire imposant, mais ne l'a jamais confirmé, et n'est pas signataire du TNP.
Le TNP a été adopté en 1970 et 189 pays en sont actuellement signataires.
(©AFP / 28 avril 2010 23h09)
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