La petite Suisse n’est de loin pas le seul qui pratique la politique des « deux poids et deux mesures », dans sa politique internationale, mais après le triste épisode de la réception fastueuse d’Ahmadinejad par le Président suisse Rudolf Merz à Genève, où siègent les organisations humanitaires, et les réactions qui s’en sont suivies, on pensait que le Département Fédéral des Affaires Etrangères y regarderait à deux fois avant de recevoir des individus infréquentables. Que nenni. Un regard sur l’un des quotidiens helvétiques en langue française de ce jeudi nous apprend quelque chose d’édifiant dont les titres parlent d’eux-mêmes: Page 5, « Un ponte du Hamas reçu à Genève »…et en page 6, « Le Conseil Fédéral évite de recevoir le Dalaï Lama ». Cela ne s’invente pas.
Concernant le premier « événement », on y apprend que des diplomates suisses en poste à Genève ont reçu il y deux semaines une délégation du Hamas avec à sa tête rien d’autre que le n°2 de l’organisation terroriste à Gaza, Mahmoud A-Zahar ! Le quotidien suisse précise qu’A-Zahar est le chef de la « branche politique » du Hamas, ce qui nous rassure énormément. Mais il ne précise pas s’il est plutôt social-démocrate ou libéral…Répondant aux réactions indignées du Ministère israélien des Affaires Etrangères, qui rappelle que « le Hamas fait toujours partie de la liste des organisations terroristes », la Conseillère Fédérale Micheline Calmy-Rey, précisait sur les ondes de la Radio Suisse Romande, qu’il s’agissait « d’une réunion d’experts »…sans toutefois préciser dans quel domaine ! La Conseillère poursuivait en enfonçant le clou : « Cette rencontre n’est d’ailleurs pas la première du genre, la Suisse entretient des rapports réguliers avec le Hamas, qui est un acteur qui compte, et que l’on ne peut ignorer dans la solution du conflit ». La CICAD, organe suisse de lutte contre l’antisémitisme et la diffamation, a également réagi par la voix de son Président, Johanne Gurfinkiel : « Il est inconcevable de considérer comme un partenaire de discussion le Hamas qui est un mouvement qui se définit comme antisémite et prône l’extermination des Juifs (…) Accueillir Mahmoud A-Zahar et d’autres islamistes à Genève, revient à cautionner un certain nombre d’idéaux que l’Etat suisse et les autorités fédérales combattent par ailleurs ! »
Le Dalaï Lama, chantre de la non-violence et du dialogue, a quant à lui eu moins de chance que le terroriste A-Zahar et ses comparses. Prévoyant une visite à Lausanne début août pour une série de conférences, il n’aura pas droit à une réception officielle de la part du Conseil Fédéral. Pascal Couchepin, l’un des sept conseillers fédéraux, invoque un « problème d’emploi du temps ». En fait, en recevant officiellement le chef spirituel tibétain, Berne fâcherait les Chinois, avec qui la Suisse met actuellement sur pied une commission d’étude sur un futur accord de libre-échange entre les deux pays !
Réaction de Kathy Riklin, Présidente du groupe parlementaire Suisse-Tibet : « En fait, le Conseil Fédéral à peur de la Chine. On invoque la neutralité pour recevoir Ahmadinejad, sous prétexte que la Suisse veut parler à tout le monde, et on invoque cette même neutralité pour refuser de recevoir le Dalaï-Lama !!! »
Difficile et risqué d’offenser la Chine. Mais Israël et les Juifs….
[Jeudi 07/16/2009 14:37]