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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 21:04

 

 

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L’islam, c’est la Laïcité…ou comment avaler quelques futures énormes couleuvres.

par Alain RUBIN

© 2011 www.aschkel.info



Comme on dit, le ridicule ne tue plus. Est-ce dommage ? On en jugera en écoutant les propos suivants, des propos édifiants.

Je vous avoue que c’est à peu près cette pensée, que le ridicule ne tuait plus, que m’a inspiré la conclusion qu’un « philosophe » et « anthropologue » tunisien, un ci-devant universitaire, monsieur Youssef Seddik, a voulu donner au débat organisé sur Europe 1, lors de l’émission hebdomadaire de Jean Louis Basse.

16 avril cinq heures trente donc, mon radio réveil fait bien son travail. Je sors du sommeil et j’entends, je cite : « …La France n’a pas fini de changer. Il faut voir la réalité de la France dans sa dynamique, pas dans son passé qui continuerait. Il faut voir les problèmes, dans l’avenir, dans quelques années. Quelle sera alors la majorité dans ce pays ? »

Le « philosophe » répondait en ces termes, à cet instant, à cette question-affirmation qu’il se posait : « dans ce pays, dans quelques années, la majorité judéo-chrétienne sera la minorité, et si l’on suivait alors le raisonnement de « monsieur Dupont néant »*1, les enfants de la majorité actuelle devront s’adapter aux normes (islamiques) de la minorité actuelle ».

Je résume les paroles du « philosophe ». il répondait, avec plus qu’un soupçon d’agressivité, aux propos de Nicolas Dupont-Aignan, en le traitant de « néant ». Egalement présents autour du micro, Odon-Valet*2 et Dounia Bouzar.

Vous vous en doutez, la discussion portait bien évidemment sur un non-problème, sur un problème qui ne se poserait pas, je veux dire, les questions de la Laïcité. La discussion plaçait en perspective la question de la laïcité. L’échange peu amical se rapportait à la présence aujourd’hui « minoritaire, mais probablement majoritaire demain » (Youssef Seddik), d’une population venue principalement ou originaire d’Afrique du nord ou de pays islamiques.

En deux ou trois phrases, Youssef Seddik nous a donné à avaler quelques futures énormes couleuvres.

Je ne relèverai pas ici les paroles de madame Dounia Bouzar, leur banale mauvaise foi ainsi que leur insignifiance les prive de tout intérêt.

Par contre, je veux retenir et insister sur celles de l’universitaire tunisien.

Reprenons sa problématique paradigmatique : Si l’on soutient que la minorité arabo-musulmane doit, en 2011, se soumettre aux normes comportementales déterminées par la religion et la non-religion de la majorité historique de ce pays, alors il ne faudra pas se plaindre, ni trouver abusif, que dans quelques années, la minorité étant devenue majorité, elle exige de l’actuelle majorité devenue minorité qu’elle se soumette à de nouvelles normes et les adopte bon gré mal gré…

Mais rassurez-vous, l’islam est un bon bougre. Intrinsèquement, il est la religion « qui incarne le mieux les valeurs laïques ». Eh oui... ça vous en bouche un coin, ça ? « l’islam, c’est la Laïcité faite religion » , eh oui. D’ailleurs, rajoutera notre universitaire, c’est l’islam en Espagne qui a libéré les Juifs. 

Dans cinq ou six siècles, suivant ce raisonnement, un « philosophe » allemand pourra dire à la radio, ou ce qui en tiendra lieu, -si Ahmadinejad et les furieux qui gouvernent à Téhéran n’ont pas précipité l’humanité dans la guerre totale thermonucléaire, comme ils ne se cachent pas de le vouloir-, ce philosophe allemand pourra dire, en raisonnant comme monsieur notre philosophe et anthropologue : c’est Hitler et le national-socialisme qui ont libéré les Juifs !

Vous ne le saviez pas ? L’islam a libéré les Juifs vivant en Espagne ?!

Maïmonide nous aurait-il menti ?

Il n’aurait-il donc pas été obligé à se convertir à l’islam (cet épisode douloureux de sa vie permet à certains apologistes de la douce croyance de s’approprier le penseur juif), et les Almohades suivis plus tard par plus djihadistes qu’eux, les Almohavides, n’auraient pas renversé l’aristocratie ommeyade pour imposer, à l’Espagne, la charia dans toute sa rigueur ?

Les Almohades et les Almoravides n’auraient-ils pas renversé les Omeyades ni imposé la trique des conversions forcées ou la mort ?

Après Maïmonide, les historiens et la tradition espagnole, nous auraient-ils raconté des balivernes ?

Nous auraient-ils menti, en nous disant que les deux dynasties de Berbères djihadistes avaient revigoré et renforcé les normes oppressives du Pacte d’Omar, ce dispositif juridique se prétendant volonté divine, réglementant l’infériorité institutionnelle des Juifs, sans parler des chrétiens ?

Mais alors, si monsieur l’anthropologue philosophe a dit vrai, en 1066 : 3 à 5000 Juifs de Grenade, soit la totalité des Juifs de la capitale des conquérants musulmans, n’auraient pas été massacrés par ces derniers, parce qu’ils s’obstinaient à ne pas vouloir devenir eux aussi de braves, bons et doux fidèles de MHMD ?

Encore une autre légende noire qui s’effondre ? Merci, monsieur l’universitaire, merci, grand merci.

On a beaucoup parlé des croisades.

On a dénoncé plus particulièrement les tueries qui se sont déchaînées lors de la première croisade ; violences fanatiques déferlant sur les cités rhénanes, s’en prenant aux Juifs auxquels on proposait là aussi : la conversion ou la mort.

Ce n’est pas un mensonge, la première croisade massacrera bien, sauvagement, de nombreux Juifs qui refusaient de se renier.

 Mais les chiffres restent les chiffres. Dans leur fureur assassine, les participants à la première croisade n’ont  pas massacré autant de Juifs, -pendant toutes ces semaines et tous ces mois d’exaltation fanatique-, que les tenants de l’islam « ibérique » n’en ont massacrés, dans une seule ville d’Al Andalûs, en une seule journée.

C’est évident, monsieur Seddik, cet islam qui « aurait libéré les Juifs vivant en Espagne », a  d’abord et surtout libéré des obstinés de leur existence terrestre, en les envoyant ad patres.

Quelle délicieuse libération, la mort, et dans quelles conditions ?

Monsieur Seddik voulait nous rassurer, en évoquant l’Espagne mauresque. Je crois, qu’à l’inverse, il nous aura définitivement inquiétés.

Dans son optimisme délirant de philosophe de la conquête, il nous aura mis en garde, bien malgré lui. Vous me direz, entre cinq et sept heures du matin, un samedi, combien de personnes ont pu entendre et écouter ces délires du djihadisme habillé en philosophe ?

Nous devrions, pour faire droit  à ses réclamations : renoncer aux garanties et aux contraintes légales que la première et la troisième république imposeront aux cultes existant alors en France, aux moyens des grenadiers, au moyen des décisions impériales, au moyen de la loi et de l’autolimitation des religions présentes alors, aux moyens de la loi votée et de la troupe qui ira imposer aux congrégations et à la puissance vaticane les obligations, toutes les obligations de la loi républicaine émanant de la souveraineté populaire.

Pour dire les choses autrement : monsieur l’anthropologue philosophe nous a raconté, ainsi qu’aux auditeurs d’Europe I, des balivernes ; distillant sur les ondes une légende dorée et une fantaisie se voulant rassurante, un conte de fée destiné à faire oublier les siècles de domination-oppression subis par les Juifs et les autochtones (celtes et ibères), en Espagne mauresque.

Evidemment, la chronologie c’est la chronologie.

Monsieur Seddik ne pouvait pas, le samedi 16 avril à cinq heures du matin, savoir ce qui se passerait le lendemain et le surlendemain. Il ne pouvait savoir ce qui se produirait au Nigeria, à la suite de l’élection d’un Président chrétien, Goodluck Jonathan, qui recevra les voix de 22,5 millions d’électeurs, -soit 57% des suffrages valablement exprimés-, tandis que le candidat nordiste et musulman n’en obtenait que 12,2%.

Il ne pouvait pas savoir, notre brave philosophe apologiste de cet imaginaire islam de Cordoue, dit ici et là, « islam des lumières », que les supporters de Muhammadu Buhari, le candidat musulman battu, allaient manifester leur déception de la manière la plus expéditive qui soit : par les incendies d’églises, par les mises à feu de maisons et de voitures de nigérians chrétiens. Il ne pouvait, à ce moment, savoir que 33 premières personnes seraient tuées, 276 blessées et  que 15000 autres devraient être déplacées en urgence...  décidément, ce brave bougre d’islam a le sang chaud. Il maîtrise mal sa joie ou sa déception.

L’argument des incendiaires : il est impossible que dans le sud chrétien Goodluck ait recueilli  autant de voix, jusqu’à 95%. Impossible ? Etonnant ?

A voir comment les nigérians musulmans réagissent à une élection qui n’est pas favorable à leur candidat, il aurait été absolument étonnant et même totalement paradoxal que les nigérians chrétiens soient venus voter pour Muhammadu Buhari.

Mais ça ne fait rien, gageons que le journaliste d’Europe1, que les autres rédactions, ne réinviteront pas monsieur le Professeur Seddik, pour lui demander : dîtes-nous, professeur comment expliquez-vous ce qui s’est passé au Nigéria ?

Comment expliquez-vous : ces 15000 personnes évacuées en urgence, ces 33 tués et ces 276 blessés ?

Comment expliquez-vous toutes ces victimes civiles désarmées, victimes massacrées par des hommes en colère que tout devrait porter à « incarner la Laïcité » ?

Comment expliquez-vous ces tueries à cause d’un revers électoral, au lieu de la promotion de relations sociales pacifiées, prohibant absolument les meurtres et les destructions de biens, lorsque ce n’est pas votre candidat qui est élu ?

Alain Rubin

*1 Pas très poli notre universitaire tunisien... Pas une fois, au cours de l’émission, Alzheimer ayant certainement frappé ce brave homme, pas une fois donc, il ne se montrera capable de ne pas écorcher grossièrement le nom de l’homme politique gaulliste qui lui faisait face et réclamait le respect des lois et des normes séculaires de la majorité d’hommes et de femmes qui ont fait ce pays, la France, et en ont fait : une nation qui ébranla, sur toute la planète, le vieux monde médiéval et seigneurial ; hommes et femmes qui en ont fait un pays, une Nation, dont la grande révolution relia la démocratie politique à la démocratie sociale.

*2 Odon Valet, lui, nous promena en Alsace, dans cette Alsace concordataire qui a sa préférence. Au passage, nous prenant sans doute aussi pour des nouilles, ou faisant lui-même une confusion, il omit de nous dire l’origine prussienne du concordat mosellan et alsacien.

Quant au premier concordat en France, s’imposant dans tout le pays, celui de l’Empire français, pas celui du nouvel empire germanique des Hohenzollern, il se caractérisa par sa vigueur face aux Eglises.

Pour discipliner les « papistes », Napoléon enverra à Rome une petite escouade de grenadiers et de hussards de la garde, pour se saisir de la personne du Pape. L’empire l’installera en résidence surveillée au Palais de Fontainebleau.

La Prusse du concordat ne lésinait pas non plus sur les moyens, pour que l’Etat domestique les religions. Ce fut aussi l’époque de Bismarck et du « kultur Kampf ». Personne ne se serait alors cru autorisé à invoquer la loi religieuse, contre la loi civile, ni à pronostiquer des changements de majorité ethnique pour imposer la dictature des « croyances » d’une minorité quelconque.

Face aux Juifs et au Judaïsme, la France concordataire imposa la réunion des notables élus et des Rabbins porteurs du savoir de la loi talmudique. Ils ne sortiraient de réunion (le grand Sanhédrin) qu’après avoir coupé dans la halakha (les normes mosaïques) tout ce qui ne concordait pas avec la loi de la République. C’était cela, ou les Juifs vivant en France ne devenaient pas citoyens.

Sans ces ajustements, dans les dispositions extérieures de la Loi donnée par Moïse aux Hébreux, leurs descendants pourraient vivre paisiblement en France, à l’abri des coups de mains pogromistes, mais seulement en y demeurant à vie en qualité d’Hébreux en exil, jamais en qualité de citoyens français, pas moins, mais pas plus !

C’était cela le concordat : la primauté de la Loi des hommes sur la « loi » divine.

C’est ce que notre philosophe « laïque » et les causeurs et endormeurs pro-dhimmitude, cherchaient,  ce matin là, à nous faire oublier.

Je remarquerai que notre « philosophe des religions » ne viendra pas au secours de Dupont-Aignan, quand il rappellera justement quelles seront les conditions de l’intégration de la « religion juive » dans la république française. Evidemment, confirmer le propos de l’homme politique aurait beaucoup peiné l’anthropologue tunisien, agitant le spectre et la menace du changement de majorité ethnique...

Pour dire les choses autrement, Odon Valet, madame Bouzia et monsieur Seddik, tous trois se sont bien gardés, quand ils ont mentionné la loi de 1905, de nous dire qu’elle reconnaissait effectivement la liberté religieuse, la liberté  des cultes, mais... mais, elle les reconnaît dans le strict respect des lois en vigueur, et que : comme pour les autres droits et libertés, droits et libertés religieuses étaient encadrés par le maintien de l’ordre public, ainsi que par l’interdiction des interventions à caractère politique dans les assemblées de fidèles.

Evidemment, cet aspect de la loi de 1905, ces articles ponctuant la loi, constituant une reprise de principes imposés aux Juifs vivant en France à l’époque du 1er empire, ça ne cadrait guère avec la légende, une nouvelle foi servie, d’une douce croyance et d’un mode cultuel qui mélange  indistinctement croyance et activité de caractère politique et se prétend au-dessus des lois votées, quand elles ne lui conviennent pas.

Cela ne cadrait surtout pas avec la prétention de soumettre les normes légales et les us et coutumes français au principe d’une liberté religieuse musulmane illimitée, qui n’aurait d’autre limite,-sauf à se considérer opprimée- qu’elle-même, c’est à dire les limites fixées ici et là par ses sectateurs.

Depuis, les développements des « printemps arabes » sont venus confirmer que la religion qui serait la « laïcité faite religion », nous a montré ce qu’il fallait concrètement entendre par là.

En Egypte, salafistes au gouvernement et pogromistes salafistes anti Coptes dans la rue, Frères musulmans dans les mosquées et la rue, ont obtenu que le conseil militaire de gouvernement, suivi en cela par la majorité des formations, exige : que la prochaine constitution égyptienne tiennent ses dispositions légales organiques de la charia.

« laïcité incarnée », nous avez-vous dit, monsieur Seddik ?

il est vrai que Staline et les siens appelaient « dictature du prolétariat » un système policier réalisant une féroce exploitation de la classe ouvrière et ne lui reconnaissait aucune liberté. Ils osaient appeler « socialisme », « socialisme réel » plus exactement, la plus grande inégalité sociale de l’époque.  Alors, suivant ce chemin sur lequel il pourra rencontrer, pour le soutenir, les nostalgiques de la bureaucratie, Youssef Seddik peut bien appeler « laïcité incarnée » le système idéologique de dictature de la charia…

Des évolutions et des exigences semblables, à celles qui ont surgi en Egypte, se sont imposées en Tunisie. Dans ce pays, comme en Egypte, le printemps ressemble comme deux gouttes d’eau à l’hiver.  Les peuples de ces pays l’entendront-ils ainsi ? A suivre…

Alain Rubin

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