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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 15:31

 

 

 

egypt protests

Syrie - Quels seront les gagnants et les perdants lors d'un changement de régime éventuel ? Par le Colonel Jacques NERIA

http://jerusalemcenter.wordpress.com/2011/03/28/syria-winners-and-losers-in-eventual-regime-change/

Adapté par Aschkel 

pour © 2011 www.aschkel.info

 

 


 Les récentes manifestations en  Syrie et la répression qui s'en est suivi (et qui continue d'ailleurs) ont montré une fois de plus que les vieux concepts régissant l'évaluation de la stabilité en Afrique du Nord (Maghreb) et du Proche et Moyen-Orient (Maschkek) n'ont pas réussi à prédire la disparition des régimes totalitaires dans le mode arabe.

Le vieil adage disait-  les régimes  totalitaires arabes tiennent  par la peur leur population grâce aux puissants appareils de sécurité intérieure et de ce fait peuvent survivre à tout soulèvement populaire.

Le "Printemps arabe" prouve que ces vieilles notions ne sont plus applicables à la réalité du XXIème siècle et ont contribué à tirer des conclusions erronées sur la stabilité de ces différents régimes.

Même si Bachar Al Assad réussit a survivre a ce tsunami politique (comme il le fit deux fois avant depuis qu'il a pris le pouvoir en 2000), le régime syrien aura des concessions à faire sur la liberté d'expression et sur les droits de l'homme qui sont une limite aux pouvoirs absolus. Il a bénéficié pour cela de 10 ans

 

Si le régime syrien ne parvient pas à apaiser les protestations, celles-ci pourraient sonner le glas du régime chi'ite alaouite. Pour rappel Assad fait partie de l'infime minorité alaouite qui ne compte que 10 % de la population syrienne.

 

La majorité sunnite a été écartée du pouvoir depuis plus de 40 ans et réclame maintenant sa part du jeu au niveau du pouvoir.

On peut établir un parallèle avec l'Irak voisin où les chi'ites ont finalement pris le pouvoir sur la minorité sunnite (avec l'aide des américains) et Bahreïn où la majorité chi'ite demande à être partenaire dans le partage du pouvoir, Bahreïn ou se déroulent des troubles très importants actuellement. Ces troubles ont  été ressentis par la famille régnante en Arabie Saoudite. De même au Yémen, les chi'ites du nord exigent d'être séparés du sud sunnite.

 

Dans le cas de la chute du régime d'Al Assad quel pourrait être le scénario suivant la chute ?

 

Depuis plus de 40 ans l'opposition a été harcelée, persécutée, emprisonnée, déportée, et/ou tuée. Il est très difficile aujourd'hui d'identifier une personnalité vers laquelle l'opposition se rallie. Si le régime tombe, il peut-être prévu que le parti Baas au pouvoir ne sera pas autorisé à continuer de l'être, (en exemple la Tunisie ou l'Egypte n'ont pas tardé à démanteler leur système de parti unique).

 

Aujourd'hui, les principaux opposants vivent et agissent en dehors du pays. Les frères musulmans – ont été actifs en Syrie jusqu'en 1952 jusqu'à ce qu'Hafez Al Assad le père réprime leur rébellion dans le sang et qui a coûté entre 17.000 et 40.000 vies humaines.

Certains hommes politiques sunnites pourraient être appelés et ont demandé à faire partie d'un gouvernement de transition. Une autre possibilité est qu'un militaire sunnite émerge et prenne la direction du pays.

Historiquement jusqu'à ce qu'Hafez Al Assad organise le coup d'état en 1970, la Syrie a toujours été un pays très instable où les gouvernements se succédèrent à un rythme étonnant. Les militaires ont organisé des coups d'état militaire pour remplacer la fragilité des gouvernements civils.

 

La stabilité qui a caractérisé la Syrie pendant les quatre décennies sera remplacée par l'instabilité, ce qui pourrait déborder sur ses voisins et certainement sur Israël aussi.

 

Depuis 1974 (au lendemain de la guerre d'Octobre 1973) Israël a connu un calme relatif sur sa frontière nord avec la Syrie. Un changement de régime et notamment agressif ne serait pas à l'avantage d'Israël, surtout si le nouveau régime syrien se sent tenter de "réchauffer" sa frontière avec Israël pour détourner son opinion publique des problèmes internes.

 

Si Israël par le passé a été tenté d'ouvrir des négociations de paix avec la Syrie,  il est possible qu'un changement de régime reporte ces négociations

 

 

L'Iran aurait beaucoup a perdre si un changement de régime devait s'opérer en Syrie, car le régime actuel est un allié stratégique qui a poussé loin ses relations avec Téhéran. Le pays est devenu sous Assad une zone de transit pour les armes, l'équipement et la main d'œuvre pour le 'Hezbollah au Liban  et vice-versa

 

 

Les manifestants dans Déraa crient "Ni l'Iran, ni le 'Hezbollah" ce qui pourrait signifier que la "nouvelle Syrie" devienne réticente a l'égard de la milice terroriste et de son parrain

 

Une telle évolution pourrait alors créer des tensions entre les parties (pro-Assad  et anti-Assad) plutôt favorable à Israël.

 

On peut cependant être certains que la Syrie ne renoncera jamais à ses revendications territoriales au Liban qu'elle considère comme son rejeton (la vallée de la Bekaa et autres secteurs le long de la frontière commune)

 

Bachar Al Assad a consenti pour la première fois dans l'histoire à ce qu'il y ait un ambassadeur libanais à Damas. Ses successeurs auront à réévaluer cette concession stratégique.

 

Est-ce qu'un changement de régime en Syrie, elle qui abrite la direction du 'Hamas et est le siège d'organismes extrémistes palestiniens , aura une incidence ?

 

On peut s'attendre à ce que ces organisations gardent un profil bas jusqu'à ce que les nouveaux dirigeants soient connus et leurs politiques analysées. A partir des signaux reçus lors des manifestations on peut tirer la conclusion que peu de choses changeront dans ce domaine.

 

 

Que deviendraient les relations dirigées par les chi'ites qui dirigent l'Irak ? Là encore on ne peut compter que sur la rivalité historique entre les deux pays.

 

Quand à l'Occident et les Etats-Unis, la Syrie est et restera un acteur clé au Moyen-Orient, avec de grandes ressources de pétrole et de gaz à exploiter

 

 

Il est dans l'intérêt des Etats-Unis et l'Occident de cultiver des relations  avec les pays émergents comme la Syrie afin de fournir un arrière sécuritaire en Irak et surtout pour contenir l'Iran.

 

Une autre question centrale sera l'avenir des relations entre la Syrie et la Turquie avec qui Bachar Al Assad avait conclu un accord sur une zone revendiquée par la Syrie et actuellement sous domination turque (Iskenderun – Alexandrette)

 

Le colonel (retraité) Jacques NERIA est analyste spécial pour le Proche-Orient au Jerusalem Center for Publics affairs, il était auparavant conseiller en politique étrangère du Premier Ministre Yitzhak Rabin et vice-chef pour l'évaluation des services de renseignements militaires israéliens.

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commentaires

C
<br /> <br /> Il y a aussi l'éventualité qu'une République islamique s'installerait en Syrie. Il est clair que l'Iran demeure de tout temps à la recherche d'un espace vital au Sud tandis qu'au Nord,<br /> l'Afghanistan est déjà son pré carré. Il reste l'Irak qui avec sa forte population chiite risque lui aussi de tomber dans l'escarcelle de Téhéran. La boucle serait alors bouclée. Un scénario<br /> cauchemardesque pour la liberté et le monde civilisé.<br /> <br /> <br /> <br />
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