Un haut-fonctionnaire de l’industrie aéronautique de la défense, qui préfère garder l’anonymat, a déclaré que la Turquie feignait de pouvoir se passer de la coopération avec Israël en matière de développement, en ce qui concerne la défense.
Réagissant à une publication du journal turc «Today’s Zaman», qui soutient que la Turquie a remplacé ses avions sans pilotes israéliens par des avions analogues de fabrication turque, il a qualifié cette démarche de bluff:
«Celui qui lit cette information avec attention se rend compte immédiatement de la supercherie. Ça n’existe pas, un avion turc sans pilote, car, il faut bien comprendre que la Turquie ne fabrique absolument rien de semblable. Si ça avait été le cas, ils n’auraient jamais acheté les avions sans pilote israéliens. Et même s’ils en avaient été capables, d’un seul coup d’un seul, de fabriquer des avions sans pilote, ils n’auraient pas pu se débarrasser comme ça des appareils qu’ils ont payés très cher, et sur lesquels ils ont travaillé des mois pour comprendre comment les faire fonctionner, pour en prendre d’autres du jour au lendemain.»
Le spécialiste n’est pas dupe: «En quoi cela pose-t-il un problème? On enlève tous les signes et toutes les inscriptions qui témoignent de la provenance de cet avion, on le badigeonne d’autres couleurs, on l’affuble d’un beau drapeau turc tout neuf et on appelle les journalistes: « Regardez le bel avion sans pilote que nous avons fabriqué! »»
Pour le responsable de la recherche en aéronautique, l’armée turque se moque d’Erdogan: «Son armée n’apprécie pas sa politique. Elle remplace ses généraux par d’autres. L’armée doit participer à cette mascarade: « Nous haïssons Israël! » J’ai vu que chez nous aussi, on cherche à leur répondre en jouant le jeu de « Nous détestons la Turquie ». Mais j’ai rencontré de nombreux diplomates. Loin des caméras, il est évident pour tout le monde que les relations économiques établies pendant de longues années arrangent tout le monde.
Au moment où je vous parle, un important salon industriel se tient à Paris. Beaucoup d’Israéliens y sont présents, mais aussi beaucoup de Turcs. Il y a des rencontres, en face à face, loin de la politique. »
Pourtant, les ingénieurs et autres employés de l’industrie aéronautique qui travaillaient en Turquie ont reçu l’ordre de rentrer, et ils se sont exécutés.
Beaucoup estiment qu’ils retourneront en Turquie quand la crise se sera calmée.
Les sociétés Elbit et Raphaël, en revanche, interrogées quant à ces considérations, ont refusé de réagir.