Lentement mais sûrement, ce qui à une époque n’aurait jamais dû être évoqué en cercle restreint le devient aujourd’hui dans des forums internationaux de première importance. Les Arabes palestiniens le sentent bien, et c’est ce qui à fait dire au chef de cabinet de l’Autorité Palestinienne, Salam Fayyad « que l’AP est satisfaite de la décision prise ce mardi par les pays de l’Union Européenne », même si de manière formelle, les ministres de l’Union n’ont pas déclaré officiellement la partie orientale de Jérusalem comme capitale de la Palestine.
Ce qu’Israël considère comme une victoire est en réalité, selon Fayyad « une reconnaissance internationale de l’occupation de Jérusalem-Est par Israël depuis 1967, et l’exigence officielle que cette partie devra devenir capitale de l’Etat palestinien au final du processus de paix ». Le responsable terroriste en complet-cravate considère « que l’Europe s’est désormais engagée pleinement dans le processus de paix, et qu’ensemble avec les autres membres du Quartet, elle fera pression sur Israël afin qu’il se conforme au Droit International ».
Il a également remercié les délégués européens d’avoir « inclus dans le texte l’exigence pour Israël de stopper toute construction en Judée-Samarie et à Jérusalem, ainsi que de rouvrir sans délai les institutions officielles palestiniennes à Jérusalem-Est ». Rappelons que la principale d’entre elles, « Orient House », qui fonctionnait comme un quasi-ministère des Affaires Etrangères avec la bienveillance de plusieurs Premier ministres israéliens, avait été fermée par Ariel Sharon après qu’il ait été prouvé qu’elle avait également servi de QG des activités terroristes pendant la 2e Intifada !
Autre son de cloche, celui du responsable de la Propagande Mustafa Barghouti, qui aurait « préféré une déclaration plus explicite et plus ferme de la part de l’UE». « Ce qu’il faut maintenant», explique ce responsable qui mérite bien son dicastère, « c’est une très forte pression internationale sur Israël, du même style que celle qui fut exercée à l’encontre de l’Afrique du Sud de l’Apartheid ».
Du côté officiel israélien on applique le stratagème du récit populaire de « la chèvre que l’on sort de la chambre pour se sentir plus à l’aise » : on se dit « satisfait et soulagé que la proposition suédoise ait été repoussée », et comme l’on s’attendait au pire, on s’accommode finalement de la déclaration présente, alors qu’il s’agit en réalité d’un pas supplémentaire – et de taille – dans la formation internationale pour arracher une partie de la capitale du peuple juif à son légitime propriétaire.
Un regard rapide sur les positions et déclarations officielles israéliennes depuis 40 ans montre à quel point les revendications nationales juives ont été revues à la baisse de manière constante et régulière, au rythme des pressions internationales, des vagues de violence terroriste et du manque croissant de conviction des dirigeants israéliens quant au bon droit des Juifs sur Erets Israël.
Des exigences de type national pour maquiller l’absence de réalité nationale
Par Bertrand Ramas-Muhlbach,
pour http://lessakele.over-blog.fr, www.aschkel.info. et
http://aschkeletgad.blog.guysen.com/
Le 15 décembre 2009, Mahmoud Abbas a une nouvelle fois assuré que la paix avec l’Etat hébreu était possible et ce, dans un délai de 6 mois, à condition qu’Israël gèle ses implantations en Cisjordanie (Mazal tov !).
Il a, par la suite, nuancé son propos en ajoutant que cette paix n’interviendrait que dans l’hypothèse d’un retrait d’Israël sur les (fameuses mais, en réalité, imaginaires) frontières de 1967. Ainsi, et comme toujours, Mahmoud Abbas impose préalablement les conditions de la paix alors que ces points doivent précisément être négociés dans le cadre d’un accord de paix futur.
Enfin, sa volonté timide, mais affichée, de faire la paix avec Israël, a immédiatement été démentie dans son discours du 17 décembre 2009, à l’occasion duquel il a affirmé : « Jérusalem restera à jamais la capitale de la Palestine et de la nation arabe et islamique. Personne ne peut rivaliser avec nous sur ce point. Jérusalem est à nous et restera à nous ».
Bien que cette position réduise à néant toute perspective de paix, elle n’en reste pas moins intéressante en ce qu’elle révèle, à travers une contradiction subtile, l’absence de réalité de la nation palestinienne. En effet, soit Jérusalem est la capitale des Palestiniens, c'est-à-dire de la nation palestinienne (dont les droits ont été historiquement bafoués), soit Jérusalem est la capitale de la grande nation arabe et « islamique », ce qui n’a plus rien à voir avec la nation palestinienne. D’ailleurs, la formule « Jérusalem restera à nous » ne permet pas de savoir s’il s’agit de la nation palestinienne ou de la nation arabe. Naturellement, Mahmoud Abbas a précisé « nation arabe et islamique » pour éviter que les arabes de confession chrétienne ne puissent revendiquer Jérusalem comme étant également la capitale du christianisme.
En fin de compte et c’est sûrement l’un des aspects fondamentaux du problème au Moyen orient : les Palestiniens mettent en avant des exigences de type national comme s’ils constituaient une nation spécifique, alors que la nation palestinienne n’existe pas. Autrement dit, les Palestiniens tentent de se présenter comme constituant une unité humaine résultant d’un processus historique tout à fait original, doté d’un projet politique, disposant d’une maturité politique et d’une volonté de s’autodéterminer, alors que tel n’est pas le cas.
Les Palestiniens n’ont aucune identité spécifique à faire valoir sur le plan culturel, artistique, linguistique, artisanal, musical, religieux qui pourrait leur donner le sentiment d’appartenir durablement à une communauté historique. Ils n’ont aucun passé propre en dehors de celui de la grande nation arabe et ne sont mus par aucune réflexion philosophique nationale, corpus de valeurs fondamentales ou autre ambition collective particulière en dehors, bien entendu, de la nécessité d’évincer les juifs de Palestine.
D’ailleurs, non seulement les palestiniens ne constituent pas un peuple à part entière, distinct de la grande nation arabe (dont ils reconnaissent faire partie) mais en outre, ils ne disposent d’aucun moyen propre pour s’autodéterminer : pas d’économie suffisamment riche pour financer leur projet, pas de budget en dehors de celui alloué par la communauté internationale, et surtout, pas de volonté nationale particulière pour construire leur futur Etat ou fédérer les membres de la collectivité autour d’un projet.
Leur seule volonté commune, en l’occurrence : chasser les juifs de Palestine, ne caractérise pas une identité nationale spécifique. Or, le droit des peuples à disposer d’eux mêmes, ne leur suffit pas, s’ils ne peuvent également disposer du territoire israélien.
Cette absence de réalité nationale pose tout d’abord un problème pour le Président de l’Autorité Palestinienne. Mahmoud Abbas s’exprime comme s’il était investi d’un pouvoir de représentation de la population d’origine palestinienne et comme s’il pouvait parler en son nom. Or, faute de nation palestinienne, il ne peut prendre des décisions qui l’engage. Le Hamas de la bande de Gaza le lui a encore rappelé le 16 décembre 2009 lorsque l’Olp a prolongé son mandat pour une nouvelle période indéfinie. Le Hamas, qui conteste également la prolongation du mandat du Conseil législatif palestinien, ne veut pas en entendre parler et réclame la tenue d’élections conformément au calendrier, c'est-à-dire dès le mois de janvier 2010.
La communauté internationale est également paralysée dans sa gestion du conflit. En effet, parmi les objectifs que s’est fixé l’article 1er de la Charte de l’Onu, les nations doivent favoriser le respect du principe d’égalité des peuples et leur droit à disposer d’eux mêmes, c'est-à-dire décider de leurs représentants, être maître de leur devenir dans leur Etat et disposer des ressources naturelles du territoire. Or, faute d’Etat palestinien, la communauté internationale ne peut fixer d’autorité les frontières étatiques ni imposer un gel des constructions juives en Cisjordanie. L’Etat hébreu peut donc calmement poursuivre sa politique d’aménagement du territoire comme il l’entend. Pour y faire obstacle, les Palestiniens se réfèrent aux circonstances dans lesquelles est né le principe du droit des peuples à s’autodéterminer, à savoir l’époque de la colonisation européenne du monde, qui était en parfaite contradiction avec les réveils nationalistes des populations dominées. Il suffit donc de se retrancher derrière une soi-disant « colonisation » de leur territoire (qui n’en est pas, une faute d’Etat palestinien), pour solliciter la communauté internationale.
Le problème est enfin pour les Palestiniens eux-mêmes qui, faute de constituer un peuple doté de valeurs historiques, tentent de s’identifier soit par la technique de l’agression : jets de pierres sur les véhicules israéliens, tentatives d’infiltrations en Israël muni de couteaux ou autres instruments contondants, ports de ceintures explosives pour tuer le plus grand nombre de juifs, soit, pour les moins violents, par la complainte ininterrompue adressée à ces israéliens voleurs de terres et d’histoire.
Ainsi, et pour maquiller l’absence d’identité nationale, les Palestiniens gagnent du temps en imposant des conditions préalables aux négociations tout en imputant aux juifs l’absence de progrès dans les pourparlers de paix. Ils faudra bien un jour qu’ils cessent de se mentir et qu’ils reprennent leur mode de définition propre : ils ne sont pas Palestiniens, mais membres de la grande nation arabe, originaires de la Palestine. La frontière de leur futur Etat sera donc négociée avec Israël et non imposée préalablement à toute discussion. Les frontières de « 67 » n’existent pas et le territoire du futur Etat palestinien sera assis sur les terres sur lesquelles Israël n’exerce aucune souveraineté.
Enfin, et à l’instar de « l’Alsace Lorraine » qui a été française jusqu’au traité de Francfort de 1871, puis allemande jusqu’en 1918 puis intégrée au III° Reich jusqu’en 1945 avant de redevenir française, Jérusalem était successivement sous domination juive (sous le Roi Salomon), puis romaine, puis arabe, puis ottomane, puis britannique, puis jordanienne. Désormais, elle est sous souveraineté israélienne. Il faut être beau joueur.
[Mardi 08/12/2009 22:29]