Sans que cela n’entraîne de réaction de rejet ou la moindre rétorsion à l’égard des pays producteurs de pétrole, un regard sur les 35 dernières années montre clairement que la marche du monde a été fondamentalement conditionnée et transformée par la dépendance de l’Occident face à l’or noir, et par l’utilisation cynique de l’arme énergétique par les pays arabes producteurs de pétrole, depuis la Guerre de Kippour, au service de leurs intérêts à courte vue et de leur haine vis-à-vis d’Israël ou des Etats-Unis. Les pays les plus puissants ont été ainsi sommés de danser au rythme de la volonté des émirs et autres dictateurs, afin de ne pas troubler le niveau de vie de leur population, et leurs politiques étrangères s’en sont trouvées grandement influencées, notamment au détriment de leur allié civilisationnel, Israël. L’alliance stratégique entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite et la politique (pro-)arabe de la France ne sont que deux exemples parmi tant d’autres de ce que peux générer le besoin impératif de se préserver des sources d’énergie nécessaires à la bonne marche des économies nationales occidentales.
Lors du « Congrès du Président » qui a ouvert ses portes mardi en Israël, le Premier ministre israélien s’est largement référé à cette question, et a annoncé la création d’une Commission Nationale qui sera chargée de trouver dans les dix ans à venir une énergie capable de remplacer le pétrole dans la plupart des domaines. Binyamin Netanyahou s’est dit convaincu « qu’Israël est capable de générer une révolution au niveau mondial dans le domaine de l’énergie ». Il a fait clairement allusion à la dépendance politique du monde face aux pays producteurs, lorsqu’il déclarait : « Cette dépendance nous pèse et nous harasse depuis des dizaines d’années. Mais de même que les producteurs de sel ont perdu leur puissance et se sont effondrés lorsque sont apparus les boîtes de conserves et le procédé de congélation, ainsi nous pouvons mettre fin à cette dépendance par rapport au pétrole, qui met en danger la sécurité du monde autant que nos économies et l’environnement ».
La Commission que compte créer le Premier ministre serait composée de scientifiques, d’industriels, d’ingénieurs et de fonctionnaires d’Etat. « Nous ferons appel à des cerveaux sur le plan international comme sur le plan national, car il s’agit d’un intérêt qui dépasse celui d’Israël, même si nous sommes concernés au premier plan par les effets de la dépendance des pays occidentaux à l’égard des pays producteurs de pétrole ».
Très enthousiaste, le Premier ministre a cité le célèbre verset des Prophètes « C’est de Jérusalem que jaillira la Thora », afin d’illustrer son vœu qu’Israël « joue son rôle de Lumière des Nations », et soit une fois de plus à l’origine d’une avancée prodigieuse de l’Humanité.
Il n’a cependant pas caché la difficulté de la tâche qui attend les chercheurs, et a expliqué pourquoi lui, grand adepte du libéralisme, souhaite ici une implication active de l’Etat : « Parfois, le secteur privé n’a pas les moyens d’entreprendre de tels projets d’ordre stratégique national. Il y a alors besoin d’un coup de pouce de l’Etat, et le grand projet pour Israël dans les dix ans à venir, sur le plan géopolitique, sécuritaire, environnemental et économique, est de mettre fin à sa dépendance par rapport au pétrole »
En Israël, on n’a pas de pétrole…
[Lundi 19/10/2009 17:42]